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Il y a 20 ans, John Barlow publiait sa déclaration d’indépendance du cyberespace

Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans...

Il y a 20 ans, John Barlow publiait sa déclaration d'indépendance du cyberespace

Le 08 février 2016 à 17h00

Il y a 20 ans, John Perry Barlow, un homme « venu du cyberespace », publiait sa déclaration d'indépendance du cyberespace. Il réfutait en somme que les gouvernements puissent régir Internet. Qu'en est-il vingt ans plus tard ? 

Il y a très exactement 20 ans, le 8 février 1996, John Perry Barlow (un des co-fondateurs de l'EFF) publiait sa déclaration d'indépendance du Cyberespace (disponible ici en anglais ou là traduite en Français par les éditions Hache). Il s'agissait de répondre au Telecom « Reform » Act ratifié la veille par la Maison Blanche en expliquant que les gouvernements ne peuvent (et ne doivent) pas régir Internet.

« Je viens du cyberespace »

John Perry Barlow n'y va pas avec le dos de la cuillère dans son préambule. Il explique en effet que le texte adopté par les États-Unis « rend illégal, et punissable d’une amende de 250 000 dollars, le fait de dire « shit » en ligne. Comme de dire l’un des 7 mots interdits dans les médias de diffusion grand public. Ou de discuter l’avortement d’une façon ouverte [...] Cette législation cherche à imposer des contraintes sur la conversation dans le Cyberespace plus fortes que celles qui existent aujourd’hui dans la cafétéria du Sénat ». Ambiance.

L'introduction de son texte donne le ton : « Gouvernements du monde industriel, vous géants fatigués de chair et d’acier, je viens du Cyberespace, le nouveau domicile de l’esprit. Au nom du futur, je vous demande à vous autres du passé de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez pas de souveraineté où nous nous rassemblons ».

Afin de situer le contexte, en 1996 Google n'existait pas encore alors qu'aujourd'hui, Alphabet (Google) est l'entreprise la plus chère du monde (en capitalisation boursière), devant Apple. Barlow continue ensuite en s'attaquant aux sénateurs qui ont voté le texte et qu'il présente comme « des gens qui n’ont pas la moindre idée de qui nous sommes ». En reprenant les propos de Louis Rosseto, fondateur de Wired, il explique que c'est comme si « les analphabètes pouvaient vous dire quoi lire ». 

La déclaration très engagée de John P. Barlow contre le gouvernement américain

Dans ce texte de 16 paragraphes (un peu moins de 6 000 signes), il déclare que « l’espace social global que nous construisons naturellement est indépendant des tyrannies que vous cherchez à nous imposer. Vous n’avez aucun droit moral de dicter chez nous votre loi et vous ne possédez aucun moyen de nous contraindre que nous ayons à redouter ». Il refuse donc que le gouvernement américain s'initie dans les rouages du cyberespace afin de tenter d'y faire la loi.

« Nous pensons que c’est de l’éthique, de la défense éclairée de l’intérêt propre et de l’intérêt commun, que notre ordre émergera [...] La seule loi que toutes nos cultures constituantes pourraient reconnaître généralement est la règle d’or. Nous espérons pouvoir bâtir nos solutions particulières sur cette base. Mais nous ne pouvons pas accepter les solutions que vous tentez de nous imposer ». L'avenir nous prouvera par contre que ce n'était finalement pas aussi simple.

20 ans plus tard, quel constat ?

20 ans plus tard, il réaffirme néanmoins ses propos dans une interview accordée à nos confrères de Wired : « Mon argument principal était que le cyberespace est naturellement immunisé contre la souveraineté, et qu'il le serait toujours [...] Je croyais alors que c'était vrai, et je crois que c'est toujours vrai maintenant ».

Cette déclaration prend un écho tout particulier avec les nombreuses attaques dont est victime Internet, au sens large du terme. Le sujet le plus récent est sans aucun doute la notion de neutralité, gravée dans le marbre très récemment par la FCC et votée par l'Europe, mais avec tout de même de nombreuses réserves de la part de certains.

Au-delà de cette question, la surveillance du cyberespace est un enjeu très important pour tous les gouvernements, qui se lancent dans la mise en place de loi plus ou moins sécuritaire. La France n'est pas épargnée, loin de là, comme en attestent les nouveaux textes de loi (voir notre analyse). De plus, comme nous l'ont appris les documents dérobés par Edward Snowden, les États-Unis et l'Angleterre (entre autres) n'ont pas forcément attendu la mise en place de la loi pour espionner à tout va. Leur service de renseignements respectifs, la NSA et le GCHQ, sont ainsi régulièrement pointés du doigt.

Plusieurs personnes pensent en tout cas que la déclaration mériterait un coup de jeune afin de coller à la réalité actuelle. En 2013, l'avocat général de Google, David Drummond, expliquait que, « comme pour les Spice Girls, la déclaration de Barlow était bonne pour l'époque, mais je pense qu'elle a besoin d'être mise à jour afin de s'adapter au monde dans lequel nous vivons ».

La contre-proposition de l'Information Technology and Innovation Foundation

De son côté, l'association Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) profite de cet anniversaire pour remettre en avant sa version modifiée de la déclaration de Barlow qui avait été publiée il y a trois ans :

« Internet n'a pas de gouvernement élu, et il est peu probable qu'il en ait un, mais cela ne signifie pas qu'il ne doit pas être régi. Internet est gouverné, comme le sont toutes les technologies, non seulement par les normes et les croyances de ses utilisateurs, mais aussi par les lois et les valeurs des sociétés dans laquelle elles vivent. Nous ne voulons pas d'un Internet contrôlé par les nations du monde ni d'un Internet divorcé des gouvernements. Nous cherchons un équilibre qui reconnaît à la fois les droits de la personne et les avantages pour la communauté. »

L'ITIF de conclure par la demande suivante : « Il est temps de reconnaître que toutes les parties prenantes sur Internet, y compris les gouvernements, doivent travailler ensemble pour protéger les droits, la dignité et la propriété de tous les individus dans notre société ». Une idée qui semble intéressante sur le papier, mais est-elle possible dans la pratique ? 

Commentaires (13)

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Déjà 20 ans <img data-src=" />



Ben bon annif l’utopiste <img data-src=" />

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Il a été colonisé depuis <img data-src=" />

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Heureusement, maintenant il existe Les Experts : Cyber (CSI:Cyber) qui traquent les mauvais hackers dans le Dark Web. Bravo CBS, TF1 et Patricia Arquette.

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J’ai plus que 20 ans <img data-src=" />



Me souviens du célèbre “Well Fuck Them”



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Et Lou Barlow lui, sortait Harmacy <img data-src=" /><img data-src=" />

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les analphabètes pouvaient vous dire quoi lire

s’applique excellemment bien aux proxénètes soutenant le concept rétrograde du neutralité du réseau des réseaux, aussi appelé collectivisation du Net.



Avec de tels « amis », Internet n’a pas besoin d’ennemis.

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Resistance is futile

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eh ben ça nous rajeunit pas.

j’étais encore puceau, j’avais plein de boutons sur la gueule, et je jouais à space invaders sur ma TI89 en cours de français.

ah et j’avais encore jamais touché un PC ^^.

Douce France, qu’as-tu fait de tes enfants? <img data-src=" />

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“Dans ce texte de 16 paragraphes (un peu moins de 6 000 signes)”

Désolé, texte refusé par twitter.





“comme pour les Spice Girls”

Hein? C’est une insulte voilée que je discerne?

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Surtout, est-ce que les Spice Girls sont le bon exemple de truc qui s’est mis à jour pour s’adapter à notre monde moderne ?

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Je suis pas un client très difficile pour tout ce qui est série policières, mais trop c’est trop. J’ai regardé un épisode de la chose récemment, je me suis juré de ne plus jamais recommencer.

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Pas avec les 10 000 caractères. <img data-src=" />

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DahoodG4 a écrit :



Resistance is futile





Pas si elle est supérieure à 1 ohm&nbsp;<img data-src=" />


Il y a 20 ans, John Barlow publiait sa déclaration d’indépendance du cyberespace

  • « Je viens du cyberespace »

  • La déclaration très engagée de John P. Barlow contre le gouvernement américain

  • 20 ans plus tard, quel constat ?

  • La contre-proposition de l'Information Technology and Innovation Foundation

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