Une proposition de loi pour la reconnaissance du « burn-out » comme maladie professionnelle
Cassage de burn
Le 17 février 2016 à 13h35
4 min
Droit
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Une proposition de loi a été présentée ce matin à l’Assemblée nationale afin de faciliter la reconnaissance des « burn-out » comme maladie professionnelle. Ce syndrome d’épuisement intense est bien souvent lié à certaines méthodes de management, mais aussi au développement croissant des nouveaux moyens de communication.
Alors que l’arrivée du projet de loi « El Khomri » sur la réforme du Code du travail est attendue pour le mois prochain en Conseil des ministres, c’est un texte visant à « faciliter la reconnaissance du syndrome d’épuisement professionnel en tant que maladie professionnelle » qui vient d’être déposé à l’Assemblée nationale par plus de 80 élus de la majorité (essentiellement des membres de l’aile gauche du PS, rejoints par plusieurs écologistes). Selon ces parlementaires menés par l’ancien ministre Benoît Hamon, plus de 3 millions de Français seraient « exposés à un risque élevé de "burn-out" ».
Le responsable est tout désigné : les « nouvelles formes de management et d’organisation du travail » mises en place par les entreprises sous l’effet de la mondialisation, et qui soumettent les salariés « à des évaluations de performance de plus en plus exigeantes ». Les députés affirment également que « les nouvelles technologies ont accéléré le mouvement, maintenant le lien entre les individus et leur travail bien au delà du temps réel passé dans l’entreprise ». Avec le développement des smartphones, force est effectivement de constater que les emails et appels à caractère professionnel ont tendance à s’immiscer de plus en plus dans la vie privée du salarié...
Plus de seuil d’incapacité minimum de travail pour voir son dossier examiné
Au-delà de l'aspect humain de ce phénomène, les auteurs de cette proposition de loi estiment en creux qu'il n’est pas normal que l’Assurance maladie prenne en charge les effets désastreux du management de certains employeurs. Jugeant qu’il est « irréalisable en l’état » d’inscrire le syndrome d’épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles (« en raison du refus des organisations patronales d’avancer sur la reconnaissance du "burn-out" en tant que maladie professionnelle »), ces parlementaires espèrent néanmoins faciliter l’instruction et la reconnaissance individuelle des cas de burn-out par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles.
Aujourd’hui, pour qu’un dossier soit accepté, il faut que le salarié malade présente un taux d’incapacité permanente partielle de 25 % minimum. Résultat, « ce seuil élimine l’écrasante majorité des cas de burn-out » selon les députés. Leur proposition ? Faire disparaître cet impératif pour les « pathologies psychiques », afin de permettre la prise en compte de tous les cas, sans distinction. « Mais instruction ne veut pas dire reconnaissance automatique » soulignent les élus, pour bien faire comprendre que la décision de reconnaissance restera in fine dans les mains des comités régionaux.
L’année dernière, lors de l’examen de la loi Rebsamen, le Parlement n’avait toutefois pas souhaité aller aussi loin. « N’imputons pas tous les problèmes au travail, ce qui aurait des répercussions pénalisantes pour les entreprises : plus les accidents du travail et les maladies professionnelles déclarés sont nombreux, plus le taux de cotisation est important » s'était notamment élevé le sénateur René-Paul Savary (Les Républicains). Le législateur avait néanmoins accepté de préciser que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d'origine professionnelle » (par le biais des fameux comités régionaux).
Même si cette nouvelle proposition de loi n’était pas mise à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale dans les prochains mois, le message est désormais clair pour le gouvernement : les députés s’apprêtent à revenir à la charge lors des débats sur la loi El Khomri.
Une proposition de loi pour la reconnaissance du « burn-out » comme maladie professionnelle
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Plus de seuil d’incapacité minimum de travail pour voir son dossier examiné
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 17/02/2016 à 15h51
Le 17/02/2016 à 16h05
Dans le genre la CGT milite pour le droit à la déconnexion des cadres.
http://ugict.cgt.fr/deconnexion/
(CGT Bashing : on)
Le 17/02/2016 à 16h12
Le 17/02/2016 à 16h18
Ok, je ne vais plus voir les enseignants de ma maternelle :(
Le 17/02/2016 à 16h49
Le 17/02/2016 à 16h49
“Le responsable est tout désigné”: nos gouvernements qui soutiennent la mondialisation en supprimant les droits de douanes, au profit de quelques rentiers proprietaires des multinationales " />
Le 17/02/2016 à 16h55
Le 17/02/2016 à 17h49
Le 17/02/2016 à 18h21
finalement le “burnout” n’est qu’une sorte de “gangbang de travail”.
Le 17/02/2016 à 18h42
Le 17/02/2016 à 20h20
J’ai du mal à comprendre pourquoi le burn out devrait être considéré comme une maladie.
C’est considérer que l’entreprise n’est pas responsable, que c’est juste l’employé qui est malade et qu’il suffit de le soigner pour que tout rentre dans l’ordre.
Le plus pertinent serait de le considérer comme un accident de travail.
Le 17/02/2016 à 23h43
Le 18/02/2016 à 01h35
Les arrêts maladie chez les fonctionnaires vont exploser " />
Le 18/02/2016 à 07h05
Un peu HS, mais les “14h42” il n’y en aura plus de nouveaux ?
Le 18/02/2016 à 08h03
Pareil, il y a un temps pour le travail et un temps pour la vie de famille. Il faut éviter le plus possible que l’une empiète sur l’autre.
Le 18/02/2016 à 09h56
+1000 J’ai déjà pu constater (vivre ? " />) ce type de dérive, quoiqu’évidemment pas sous une forme aussi brutale. Moi c’est plutôt l’incompétence naturelle de personnes à manager, couplée à l’excuse du “oui mais c’est pour challenger les gens, les faire sortir de la zone de confort) et la volonté de vendre à tout prix sans recul sur l’emprise technique…
Qui conduit des gens pourtant compétents et motivés (au début) à se retrouver en situation d’échec permanente, signifiant…
Le pire étant que l’aspect “j’en ai grave chié mais au moins j’ai appris plein de trucs” est loin d’être systématique, le mec chargé de la réalisation se retrouvant souvent obligé de faire des trucs à l’arrache pour arriver à tenir les délais.
Et les trucs à l’arrache, ça fait monter les compétences “gestion de stress, roublardise et pipotage”, mais non pas le savoir-faire à proprement parler.
Du coup au final tout bénéf pour le patron, à court terme du moins. Côté employé, il faut être doté d’une certaine mentalité pour s’épanouir dans ces conditions puisqu’en gros il faut adopter le même comportement. Ceux qui veulent sincèrement faire progresser l’entreprise en faisant du taff de qualité sont rongés à petit feu.
Le pire ? À long terme, c’est néfaste pour l’entreprise, à moins qu’elle n’ait réussi à mettre en place organisation et outils pour industrialiser cette gestion tout en assurant la transmission du savoir au fil des départs.
Le 17/02/2016 à 14h31
Le 17/02/2016 à 14h41
tu parles de ministre chirurgien ? :o
Le 17/02/2016 à 14h47
Le 17/02/2016 à 14h49
Faudrait forcer les bénéficiaires du RSA à bosser dans la fonction publique. Ils peuvent parfaitement mener de front deux inactivités à plein temps.
Le 17/02/2016 à 14h53
Le 17/02/2016 à 14h54
Le 17/02/2016 à 14h55
Deux choses qui n’ont rien à voir !!! On peut travailler longtemps et faire beaucoup d’heures par semaines sans risquer un burn-out… Et à l’inverse quelques heures peuvent suffire pour faire péter un câble à une personne.
Reconnaitre le burn-out est difficile car il faudra différencier ceux qui en profitent allègrement et pensent souffrir à la moindre contrariété de ce qui souffrent réellement au travail (supérieur étouffant, mauvaises conditions de travail…).
Le 17/02/2016 à 14h56
le problème du burn-out, comme pour le harcèlement moral au travail, c’est qu’il n’y pas de pathologie psychologique spécifique, donc difficile de prouver que c’est causé seulement par les conditions de travail :
http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=403
Le 17/02/2016 à 14h59
Le 17/02/2016 à 15h00
Alors loin de moi de dédouaner les parlementaires de leur incurie, mais un député doit aussi être présent dans sa circonscription de temps à autre. Donc faut bien distinguer “100% de présence à l’assemblée” et “100% de son temps de travail consacré à son rôle de député.”
Le 17/02/2016 à 15h05
Le 17/02/2016 à 15h11
Le 17/02/2016 à 15h12
Dans mes jeunes années (ya un bail donc), j’ai pété un câble après un an dans une agence de com. Patron taré, obligé d’avoir son propre matos si on voulait pas travailler sur des ordis pourris, heures sup sans compter non payées, salaire de misère etc.
J’ai dû démissionner (bizarre, la plupart de l’équipe qui était pourtant excellente et sympa, a démissionné aussi dans les années suivantes).
Je me suis mis à mon compte, je bossais deux fois plus, mais pas de burn out.
C’est pas tant une histoire de temps, c’est une histoire de conditions de travail effectivement.
Après aujourd’hui, la situation du travail s’est tellement dégradée que c’est difficile de pas subir sévère… On ne se demande pas pourquoi on est les champions des bouffeurs d’antidépresseurs.
Le 17/02/2016 à 15h16
Le 17/02/2016 à 15h23
Je suis persuadé que la reconnaissance d’une maladie comme professionnelle est le fruit d’un compromis entre syndicat de salariés et d’employeur. Je me trompe?
Si c’est le cas le parlement n’est pas concerné et doit laisser agir ceux qui le sont vraiment. Quand un avantage est donné arbitrairement à une des parties l’autre le récupérera sur une prochaine négociation.
Le 17/02/2016 à 15h35
notre ami ministre de la défense + président de région ;)
Le 17/02/2016 à 13h55
“les auteurs de cette proposition de loi estiment en creux qu’il n’est pas normal que l’Assurance maladie prenne en charge les effets désastreux du management de certains employeurs”
Idem pour les conflits employeur&employé,cette derniere categorie est boucoup plus préjudiciable " />
Le 17/02/2016 à 14h13
Faut faire attention car au niveau de la gestion manageuriale de nos députés, il risque d’y en avoir plein qui vont se déclarer en burn-out tout en gardant leur salaire " />
Le 17/02/2016 à 14h21
si a 50 ans t’as pas ton burn-out, t’as quand même raté ta vie professionnelle.
Le 17/02/2016 à 14h21
Vu le remplissage de l’hemicycle, ca doit leur parait treeeessss abstrait la notion de surmenage!
Le 17/02/2016 à 14h25
Le 17/02/2016 à 14h25
Amusant d’un côté ce gouvernement qui a ouvert le travail le dimanche et veut supprimer les 35h et de l’autre se rend compte qu’on travaille trop et donc qu’il y a des burn out.
Le 17/02/2016 à 14h29