La communauté demande (encore) à Oracle de libérer la marque JavaScript
TM.js
Dans une lettre ouverte, plusieurs développeurs influents demandent à Oracle de placer dans le domaine public la marque JavaScript. Faute de réponse de l’éditeur, ils menacent de déposer une demande en annulation, motivée par un abandon, auprès du bureau américain des brevets.
Le 23 septembre à 15h50
3 min
Droit
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« Cher Oracle, vous avez depuis longtemps abandonné la marque JavaScript, ce qui est à l'origine d'une confusion et d'une perturbation généralisées et injustifiées », attaquent les auteurs de cette lettre ouverte adressée au siège de l’éditeur américain.
Parmi les premiers cosignataires figurent Brendan Eich, créateur du langage JavaScript, Ryan Dahl, créateur de Node.js, ainsi qu’une dizaine de personnalités influentes de la communauté des développeurs. Distribuée sous la forme d’une pétition, la lettre ouverte compte aujourd’hui près de 11.500 signatures qui, toutes, réclament à Oracle le transfert de la marque JavaScript vers le domaine public.
Abandon de marque ?
Principal argument avancé : Oracle, qui a hérité de la marque JavaScript dans la corbeille liée au rachat de Sun Microsystems en 2009, n’en fait aucun usage, alors que le langage du même nom est devenu un nom générique, qui compte des millions d’adeptes dans le monde, sans aucun lien avec Oracle, ou ses produits.
« Oracle n'a jamais proposé sérieusement un produit appelé JavaScript », affirment les auteurs. Ils soulignent que l’éditeur dispose bien de quelques composants à son catalogue, comme la bibliothèque JavaScript Extension Toolkit (JET) ou l’environnement d’exécution GraalVM, mais estiment anecdotique la portée de ces derniers au regard de l’envergure des ressources JavaScript disponibles sur le marché.
« L'utilisation par Oracle de JavaScript dans GraalVM et JET ne reflète pas un usage réel de la marque. Ces liens ténus ne satisfont pas à l'exigence d'un usage constant et réel dans le commerce », attaquent les cosignataires.
Deux ans après une première lettre ouverte restée sans réponse, ils menacent cette fois Oracle d’intenter une procédure en abandon auprès de l’USPTO, le bureau américain des brevets. « Cette fois, il est temps de prendre des mesures actives pour ramener la marque JavaScript dans le domaine public auquel elle appartient ».
« Use it or lose it »
La non-utilisation d’une marque et son évolution en un terme générique font effectivement des motifs qui, selon l’article 1127 du code américain de la propriété intellectuelle, peuvent justifier l’abandon d’une marque déposée.
Pour les signataires de la lettre, l’ensemble de la communauté profiterait de cette libération, alors que tous les acteurs s’interdisent aujourd’hui d’utiliser le nom JavaScript dans leurs produits par peur de poursuites, à commencer par le comité de standardisation ECMA. « Le langage de programmation le plus populaire au monde ne peut même pas avoir un événement à son propre nom », regrettent-ils.
Oracle, connu pour défendre farouchement sa propriété intellectuelle en justice, n’a pour l’instant pas donné suite à la publication de cette lettre. « Contrairement aux détenteurs de marques habituels qui protègent leurs marques en percevant des droits de licence ou en appliquant des restrictions d'utilisation, Oracle a laissé le nom JavaScript être utilisé par n'importe qui. Cette inaction renforce l'argument selon lequel la marque a perdu sa signification et est devenue générique », estime Ryan Dahl.
La communauté demande (encore) à Oracle de libérer la marque JavaScript
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Abandon de marque ?
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« Use it or lose it »
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 23/09/2024 à 15h57
Oracle a vraiment que des qualités...
Le 23/09/2024 à 16h24
Le 23/09/2024 à 16h49
Le 23/09/2024 à 17h26
Mais oui, ils pourraient se bouger pour libérer la marque ! Probablement qu’ils étudient s’il y moyen de la faire rapporter de l’argent avant de potentiellement la donner.
Le 23/09/2024 à 18h17
Le 25/09/2024 à 09h43
Le 24/09/2024 à 09h54
Le 24/09/2024 à 16h01
Le 24/09/2024 à 17h37
Le 23/09/2024 à 16h49
Néanmoins, et face à un géant comme Oracle (dont les vertus en terme de marque et droits d'auteurs ne sont plus à démontrer tousse tousse), j'ai envie de dire méfiance ! Il serait bien capable de trouver un moyen de rentabiliser cela, d'une manière ou d'autre, et que cette demande ne se retourne, in fine, contre la communauté.
Modifié le 23/09/2024 à 18h24
- En juin 2005, Sun Microsystems a publié la majeure partie de la base du code de Solaris sous la licence CDDL et a fondé le projet open source OpenSolaris
- En août 2010, Oracle a cessé de fournir des mises à jour publiques du code source du noyau Solaris, transformant ainsi Solaris 11 en un système d'exploitation propriétaire à code source fermé.
(Source : Wikipédia)
Le Larry n’est vraiment pas un mec qui aime partager…
Le 23/09/2024 à 19h13
Le 23/09/2024 à 16h58
Ou bien ECMAScript vu que c'est la base de JavaScript.
Modifié le 23/09/2024 à 17h05
C'est un peu comme les mots "Planète" ou "Cube" qui sont enregistrés par Canal+ et donc qu'aucune entreprise ne peut utiliser alors que c'est du langage courant. Et encore, Canal les utilise encore.
Le 24/09/2024 à 16h07
Par exemple, Javascript n'est que dans les classes 7, 9, 16, 42 de la classification de Nice.
Modifié le 23/09/2024 à 18h49
Le 23/09/2024 à 21h05
Modifié le 24/09/2024 à 10h14
Modifié le 25/09/2024 à 00h41
D'autres comme Sarkozy auraient plutôt sorti leur kärcher pour nettoyer cette ignominie en se protégeant des éclaboussures avec un K-Way.
Je vous écris ça sur mon netbook parce que je suis loin de mon PC. Si j'avais été plus vieux, j'aurai utilisé un télétype pour vous envoyer ce commentaire.
SI vous voulez en parler plus longtemps, je vous propose de le faire devant un nescafé ou un ricard si vous préférez. On se retrouve au restoroute du coin, enfourchez vos mobylettes et vos vespas, moi, je viens en solex. On se fera des polaroïds pour avoir des souvenirs.