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Infobésité : l’OPECST appelle à la sobriété numérique

GAFAMmés

Infobésité : l'OPECST appelle à la sobriété numérique

Infobésité : notre décryptage de la note de l'OPECST

Le 07 février 2023 à 16h01

La 36e note de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) appelle à « un combat culturel en faveur de la sobriété numérique » afin de « limiter l’accumulation obsessionnelle de données, véritable "syndrome de Diogène numérique" ».

Dans un premier article, nous revenions sur l'origine de la notion d'infobésité, de la surabondance de livres du fait de l'imprimerie à la surabondance de publicités (télévisées, notamment) puis à l'explosion du Big Data. Ce second article revient sur ce que l'OPECST a constaté de ce que l'infobésité est devenue à l'ère d'Internet.

Au-delà des bénéfices escomptés pour les entreprises, notamment en matière d’optimisation de la relation client via « un marketing personnalisé et/ou prédictif, la monétisation des informations sur les clients, etc. », le Big Data a « conduit à l’émergence de nouveaux modèles d’affaires, mis en place notamment par les entreprises Google, Facebook, Amazon, Twitter, etc. », relève la note de l'OPECST, intitulé « Face à l'explosion des données : prévenir la submersion ».

Non content de traiter les données partagées par leurs utilisateurs, elles en génèrent de nouvelles, en les exploitant « pour le fonctionnement de leurs services », mais aussi « pour générer des revenus par la publicité ciblée, souvent en revendant ces données sous la forme de profils mis aux enchères via des data brokers, et pour prévoir à l’aide d’algorithmes les intentions individuelles, ce que l’on va acheter ou ce que l’on va faire ».

Or, comme le soulignaient les chercheurs Serge Abiteboul et Valérie Peugeot dans « Terra Data. Qu’allons-nous faire des données numériques ? », ces sites reposent sur une gratuité illusoire : « l'utilisateur fournit en échange, non pas de l’argent sonnant et trébuchant, mais son attention et de l’info-monnaie, des informations sur lui-même » : 

« Cette réalité s’accompagne d’un "phénomène monopolistique ou oligopolistique à l’échelle planétaire" : un petit nombre de grandes entreprises accaparent la plus grande masse des données personnelles, ce qui leur donne un avantage commercial, nuit à l’innovation, accentue la relation toujours plus asymétrique entre les utilisateurs et ces entreprises, fragilise la protection des données personnelles et pose le problème de la mobilisation de ces infrastructures informationnelles à des fins de surveillance. »

Infobésité, capitalisme cognitif et bulles de filtres

Or, comme le rappelait la data scientist Alizé Papp dans un article intitulé « L’infobésité, une épidémie à l’âge des nouvelles technologies de l’information et de la communication ? », le sociologue américain Herbert Simon avait souligné, dès 1969, que « dans un monde riche en information, l’abondance d’information entraine la pénurie d’une autre ressource : la rareté devient ce que consomme l’information » :

« Ce que l’information consomme est assez évident : c’est l’attention de ses receveurs. Donc une abondance d’information crée une rareté de l’attention et le besoin de répartir efficacement cette attention parmi la surabondance des sources d’informations qui peuvent la consommer. »

L'OPECST ne le précise pas, mais Herbert Simon reçut par la suite le prix Turing, qui honore les contributions de nature technique faite à la communauté informatique, pour ses « contributions fondamentales à l'intelligence artificielle, à la psychologie de la cognition humaine et au traitement des listes », ainsi que le prix Nobel d'économie « pour ses recherches pionnières sur le processus de prise de décision au sein des organisations économiques. »

Depuis, l'économiste Yann Moulier-Boutang, notamment, a « théorisé la notion de capitalisme cognitif, troisième stade du capitalisme après sa naissance mercantiliste et sa forme industrielle », relève l'OPECST, qui renvoie également à l'ouvrage collectif coordonné par Yves Citton intitulé « L’économie de l’attention, nouvel horizon du capitalisme ? ».

Ce « capitalisme cognitif », relève l'OPECST, « pousse les entreprises du numérique à enfermer, d’une part, l’internaute dans des bulles de filtres, qui confirment ses points de vue, confortent ses croyances et les sujets qui semblent l’intéresser, et à inciter, d’autre part, le consommateur à toujours consommer davantage sous l’effet de cette "industrie de l’influence", ce qui par rétroaction aggrave la problématique environnementale ».

L'information à tout prix, une menace pour la démocratie

Le Big Data a aussi un impact environnemental et sociétal « préoccupant », souligne l'OPECST, à mesure que « les outils numériques ne relèvent pas que du "virtuel" : leurs conséquences sont bien réelles » : 

« Ainsi, leur impact environnemental croît de 6% par an : ils causent au moins 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et 4,2 % de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2019. »

L'OPECST déplore en outre que « cette course à l’attention a aussi profondément transformé le journalisme », et qu' « aujourd’hui, l’intérêt des médias porte de plus en plus sur la vitesse de publication plutôt que sur la qualité de l’information ». 

Dans « L'information à tout prix », paru en 2017, Julia Cagé, Nicolas Hervé et Marie-Luce Viaud avaient en effet montré que, dans le cas des actualités « chaudes », « 64% de l’information publiée en ligne correspond à du copié-collé pur et simple », mais également que, pour les reprises pures et simples d’informations, « la moitié des évènements se propagent en moins de 25 minutes ; un quart en seulement... 230 secondes, et 10 % en seulement 4 secondes. »

Pour Alizé Papp, cette évolution « faciliterait l’expansion de l’infobésité en habituant les individus à lire des contenus uniformisés et peu digérés, c’est-à -dire une forme de malbouffe informationnelle ».

Pour l'OPECST, et « d’un point de vue politique », cette dérive « vers une information pauvre et uniformisée qui cherche à attirer avant d’informer est une menace pour la démocratie ».

90 % des salariés disent recevoir trop de courriels inutiles

Dans un rapport consacré à l'impact des TIC sur les conditions de travail, le Centre d'Analyse stratégique de la Direction générale du Travail constatait lui aussi, dès 2012, que « la “surinformation” (ou infobésité) est l’un des plus grands problèmes à résoudre par les organisations pour les dix prochaines années ».

Plus de 10 ans plus tard, l'OPECST relève que, si tout le monde n'en souffre pas de la même manière, la surcharge informationnelle n'en est pas moins « encouragée par les principes régissant nos comportements sociaux : addiction à la communication, angoisse de rater une information (Fear of Missing Out ou FOMO), mutations et instabilités propres au monde du travail, multitasking, disparition des frontières entre sphère professionnelle et sphère privée, gratuité apparente des communications électroniques, etc. » : 

« Cette infobésité entraîne de nombreuses conséquences, dont les principales sont : au plan individuel, stress, anxiété, dépression, réduction de la créativité, épuisement professionnel ; au niveau des organisations, baisse de productivité, saturation, désorganisation ; et sur le plan sociétal, gaspillage d’énergie, empreinte environnementale, et carbone en particulier, considérable. »

L'OPECST relève que « 90 % des salariés disent recevoir trop de courriels inutiles et 74 % des managers déclarent souffrir de surinformation dans le contexte d’un sentiment d’urgence généralisé et de compression temporelle ».

Ne pas confondre infobésité et Big Data

Dans une courte (mais roborative) chronique, l'archiviste et spécialiste de la gestion de l’information numérique Marie-Anne Chabin appelait pour sa part à ne pas confondre infobésité et Big Data, terme qu'elle préfère à celui de mégadonnées parce que le premier renvoie à « Big Brother », quand le second « fait plutôt songer à métadonnées… » et que « les mots ne sont jamais neutres » : 

« L’infobésité peut exister sans le Big Data ; et le Big Data ne provoque pas nécessairement l’infobésité. Les deux concepts ont en commun la volumétrie exponentielle des données mais assimiler Big data et infobésité équivaut à confondre, dans une étude marketing, les rayons du supermarché avec le caddie du client. »

Pour elle, le Big data « est une réalité objective, née des progrès de la technologie » et de « la nécessité, en même temps que la possibilité, de nouveaux outils d’exploitation » de ces nouvelles masses de données afin d' « analyser, comprendre et prévoir le comportement des internautes, des consommateurs, des patients, quelles que soient leur localisation, leur activité, voire leur volonté ».

L'infobésité, a contrario, « est une notion subjective qui décrit, pour un individu, le sentiment d’être submergé par la connaissance potentielle, par le flux ininterrompu d’informations qu’il ne parvient ni à absorber ni à trier » : 

« L’infobésité sourd d’une incapacité à faire refluer le trop plein, à maîtriser son environnement documentaire. L’étymologie du terme suggère que le problème se situe chez l’utilisateur et non dans l’existence des données elles-mêmes. »

Ce n’est pas l’information qui nous sature, mais les données

Le spécialiste de la « transformation digitale » Bertrand Duperrin va plus loin, au point d'écrire que « La surcharge informationnelle est un mythe. Ce n’est pas l’information qui nous sature, mais les données » : 

« La différence entre une donnée et une information est que l’information est la réponse à une question que je me pose. La donnée n’est qu’un élément de la réponse qui, prise seule, n’a pas de sens pour moi. Une première conclusion est donc que la différence entre les deux est hautement subjective. Ce qui est donnée pour moi est information pour mon voisin et inversement. »

Pour illustrer son propos, il qualifie le fait qu'il y ait des trains et des avions qui permettent d'aller à Toulouse de « données », et d' « informations » le fait de prendre le train n° xxx ou le vol AFxxx : 

« Si en plus on me dit "vu ta contrainte de temps et l’adresse de ton client, la seule solution, c'est l’avion", c’est une information encore meilleure. Et le prix ? Si mon déplacement est défrayé, c'est une donnée pour moi. Mais une information pour mon service comptable. »

Et ce serait précisément « en raison du manque d'information » que nous « accroissons le volume de données en espérant… trouver une information » :

« Et c’est à ce moment-là que l’on commence à se noyer. Comme le chercheur d’or à l’époque du Far West, nous passons un temps inouï à tamiser les données en essayant d’y trouver une information. »

« La sobriété numérique est d’abord un combat culturel »

L'OPECST relève à ce titre que « les volumes de plus en plus massifs de données multiplient les occasions de réaliser des traitements apportant parfois faussement l’impression de capturer la vérité. »

Le spécialiste français de l'histoire des statistiques Alain Desrosières rappelait ainsi que « les données ne sont pas données », mais « construites », qu'elles n’ont pas de signification en elles-mêmes et qu'elles ne « décrivent qu’une partie de ce qui se passe en réalité et s’accompagnent de très nombreux biais » pouvant apparaitre dans ces opérations de construction.

L'OPECST estime dès lors que « la recherche de solutions technologiques pour prévenir et contenir l’explosion des données et la surcharge informationnelle doit se renforcer, notamment la recherche sur l’agrégation et la curation de données » : 

« À l’heure d’une sorte de "syndrome de Diogène numérique" où chaque personne, chaque organisation, stocke le plus de données possibles, les remèdes à cette "syllogomanie 2.0" sont indispensables. »

Au-delà de ces « solutions technologiques », qui restent encore à développer, l'OPECST appelle à « promouvoir la sobriété numérique », qui serait « d'abord un combat culturel », et à « développer l’hygiène numérique », tant à l’échelle individuelle qu'au niveau des organisations, entreprises et administrations, « ce qui passerait par le nettoyage régulier de ses données (clean up days) ». 

Enfin, conclue l'OPECST, cette ambition de souveraineté numérique requiert un débat public sur le monopole exercé par les plateformes de la Big Tech, le plus souvent américaines, « ainsi que sur les algorithmes captant notre attention ou provoquant des bulles de filtre qui nous enferment » : 

« Plusieurs personnes auditionnées ont fait valoir que la solution ultime restait la déconnexion pure et simple, réflexe encore trop peu présent dans notre société. »

« De plus en plus, l'information est partout, tout le temps », écrivait déjà David Legrand il y a maintenant 8 ans dans un article intitulé « 2015 : est-ce la fin de l'infobésité, le sacre du « slow » et du long format ? » :

« Mais pour autant, est-ce que nous sommes mieux informés ? Certains n'en sont pas persuadés et ont décidé de ralentir le rythme et de miser sur les services et sur le fond, en marge de ce déferlement de "news". »

Son article commençait ainsi : « Je ne sais pas vous, mais moi, je n'arrive plus à suivre le rythme de l'actualité ». 8 ans plus tard, nous pourrions dresser le même constat, alors que le volume de données a explosé. Pour autant, nous nous reconnaissons encore dans sa conclusion, au point de la reprendre texto : 

« D'ailleurs, si vous deviez définir la manière idéale de s'informer dans cette folie médiatique, quelle serait-elle et quelles sont actuellement vos propres pratiques ? N'hésitez pas à nous en faire part et à en discuter dans nos commentaires. »

Commentaires (20)

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Personnellement, je suis surtout des sites de référence : NextInpact, LeMonde et peu de réseaux sociaux.

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FrancoisA a dit:


Personnellement, je suis surtout des sites de référence : NextInpact, LeMonde et peu de réseaux sociaux.


Oui, mais au boulot, on va avoir droit à:




  • du sharepoint pour les anciens

  • du teams

  • du yammer

  • les sélections automatiques de delve

  • les messages automatiques ‘vous avez dit à untel que vous répondriez avant le tant’…

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Tout cela se désactive.



Les 3 derniers sont directement désactivés sur tous nos tenants.
Le 1er, c’est uniquement pour les invitations, ce qui est rare.
Le 2ème c’est uniquement si Teams n’a pas été ouvert depuis plus d’une demi-journée et que des messages sont en attente.



Bref, c’est aux admins de bien configurer le bordel, comme d’hab :chinois:

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Avant de partir en burn-out je recevais environs 1000 (mille !) courriels par semaine, soit 200 par jours… comment ne pas en considérer 90% comme inutiles ?



J’avais une règle qui disait « mettre dans un dossier (antichambre de la poubelle) tout ce dont je ne suis pas en destinataire direct » pour tenter d’y voir plus clair. Et une autre « messages de la communication / du service IT / autre -> poubelle » (service it = « regardez comme le wifi est génial, etc.).



Les notifications Teams, Yammer etc. où si tu as choisi de les désactiver tu reçois un appel immédiatement « oui Heuu tu as vu mon message d’il y a approximativement 5 secondes auquel tu n’as pas répondu ? ».



C’est un problème d’éducation et de fuite en avant. La suppression des téléphones, les immenses « open spaces en flex office » et autres ont dégradé voir supprimé la communication orale (ben oui « chuuuuuut » dès que tu parles) sous prétexte de la renforcer. Plus cette manie d’urgence absolue permanente, combinée à l’obligation de tout tracer.



Côté infos généralistes j’ai fortement limité mes sources : NxI (évidemment ^^) abonné, LeMonde (abo partagé avec mon Papa), MacGénération (abonné), CanardPC (abonné aussi) et 2 revues spécialisées dans mon domaine (Revue Générale des Chemins de Fer et Ville Rail et Transports) que nous partageons avec un collègue (c’est papier c’est facile !).

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Il te manque La vie du rail dans tes abonnements :D

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😬

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Même problématique pour moi, concernant les trop nombreux messages reçus dans ma boite mails professionnelle.



J’ai d’abord créé un dossier nommé Fourre-tout, puis j’ai patiemment composé des règles de tri (basées sur l’adresse de l’expéditeur du mail) pour y envoyer tous les mails inutiles.



Ce dossier Fourre-tout a comme stratégie d’archivage “Ne jamais archiver”, et comme étiquette de rétention “6 mois puis suppression”. De cette façon, les vieux mails inutiles sont automatiquement supprimés, je n’ai plus à m’en soucier :D

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Je crois que je vais copier l’idée de la stratégie de rétention ! Je n’y avais pas pensé.

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Le dossier fourre-tout tu ‘y vas vraiment ?




  • Soit l’info est inutile (notif) auquel cas tu la désactives dans l’outil, ou supprime le mail directement

  • Soit l’info est potentiellement utile (ex en copie d’un mail), et je ne suis pas certain que la cacher dans un dossier, soit forcément une bonne chose : il y’a parfois des gens qui te demande un truc en te mettant en copie au lieu de destinataire, du coup avec les règles fourre-tout le risque est que le mail mal rédigé du client parte dans le dossier avec les infos sur les paniers de légumes BIOs, et le prochain voyage du CE :)



Moi perso je n’essaie pas d’avoir 0 mail non-lu ou de tout ranger dans des dossiers : ça prend un temps fou et ne sert pas à grand-chose. J’ai 8000 mails non lu, mais c’est pas grave :) et au moins quand je cherche une info dans mes mails, je sais tout de suite si c’est un truc que j’ai traité ou pas.

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Merci, très bien écrit, comme toujours.
Par contre étant un public averti sur NXI, cet article gagnerait grandement à être diffusé (pour ceux capables de lire plus de 30s)




« À l’heure d’une sorte de “syndrome de Diogène numérique” où chaque personne, chaque organisation, stocke le plus de données possibles, les remèdes à cette “syllogomanie 2.0” sont indispensables. »


Jolie, je me la note !




« Plusieurs personnes auditionnées ont fait valoir que la solution ultime restait la déconnexion pure et simple, réflexe encore trop peu présent dans notre société. »


Le lowtech et la rupture comme expérimentée par Ploum sont très intéressantes.
A un moment donné, il faudrait peut-être considérer la perte du contrôle de sa propre attention au même titre que les dépendances et aborder le problème avec des solutions équivalentes.

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Wosgien a dit:


Oui, mais au boulot, on va avoir droit à:




  • du sharepoint pour les anciens

  • du teams

  • du yammer

  • les sélections automatiques de delve

  • les messages automatiques ‘vous avez dit à untel que vous répondriez avant le tant’…


Ce qui est frustrant, c’est que parfois ces nouveaux outils de rappels se révèlent utiles (ça m’est arrivé de me dire “ah oui j’avais oublié ça, merci l’IA” :D). Du coup on hésite à les bloquer. Et l’autre moitié, inutile, du flux (ou les 34?) nous pourri la boîte email.

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Yammer est un des premiers trucs que j’ai bloqué :transpi:

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Excellent cet article. Rien à jeter, tellement de bonnes formules.
Et bel hommage à David en conclusion :)



Merci J2M ( :smack: )

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eglyn a dit:


Yammer est un des premiers trucs que j’ai bloqué :transpi:


J’ai dû le virer plusieurs fois ! Cette daube revient toute seule.
Mon conseil, virer toute notification (téléphone et “outil infos”), et ne pas commencer une tâche avant d’avoir fini la précédente.



Jira j’y passe quand j’ai terminé la tâche précédente, pas besoin de recevoir une popup pour me dire que lulu-27 a changé le statut d’un ticket.



Teams, est le plus problématique : impossible de le paramétrer finement (si tu fais partie d’une équipe, tu te tapes une notif pour tous les blaireaux qui citent le groupe avec @groupe !) Je ne réponds aux appels que si on m’a demandé avant par message si/quand j’étais disponible. Pour les messages textes (teams / mails) je ne regarde que 3-4x par heure teams (pour les mails c’est 3-4x par jour) et j’évite de sauter sur les notifs.



Ça marche également sur les réseaux sociaux : j’ai linkedin et je passe de temps en temps quelques minutes à scroller mon mur : pas besoin d’avoir une pastille avec des notifications non-lus ou pire des bandeaux qui défilent toute la journée sur mon téléphone, les 50 notifications de RH par jour : pareil rien à faire je ne suis pas en “open to work”, je ne leur dois rien.



Le plus chiant c’est avec mes managers :




  • Faut que tu fasses tout de suite !

  • D’accord donc j’arrête la tache en cours xxx et la livrerai en retard, tu valides ?



En général la première demande n’était pas si urgente, et au moins j’ai une justification écrite pour décaler ma première tâche (le manager harcelant a souvent la mémoire “défaillante”, ça semble être dans le package)

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Ca s’appelle du micromanagement ton histoire — et oui, challenger leur demande aide a donner de la visibilité sur la priorité des taches. Dans mon ancien boulot je poussait particulièrement le vice loin en ne décrochant plus les appels (sur mon tel perso) après 17h30, de mon manager qui voulais un reporting et m’attribuer de nouvelles taches (sachant que le Daily du lendemain servait à ça)

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Je suis parti du constat, que l’Homme est monotâche par nature : tu peux faire deux choses en même temps si et seulement si elles n’utilisent pas les mêmes parties du cerveau (ex : coder en écoutant de la musique).
Mais se croire multitâche est une erreur : si tu joues sur ton téléphone en regardant un film, tu vas trouver le film nul ! Ou en ayant 2 écrans avec des sujets différents en cours, ça te fatigue sans que tu t’en rendes compte : tu t’épuises à essayer de traiter plusieurs sujets en //, en t’épuisant tu fais des erreurs et/ou gère mal tes priorités, ce qui pousse à corriger tes propres conneries, que tu auras tendance à prioriser car tu te sens coupable et essaye de réparer…
C’est le même principe qu’un processeur : si tu balances 50 threads sur 1 core d’exécution, ça ira largement moins vite, qu’en enchaînant les 50 tâches séquentiellement. Sur un PC ce n’est pas très grave, ça prend seulement plus de temps, pour un humain le “changement de contexte” c’est l’autoroute vers le burnout.



Du coup, j’ai changé d’hatitude : 1 fenêtre visible à la fois (sauf spec / code sur le même sujet), les mails sont réduits, voire fermés quand je suis sur un sujet. Quand je passe d’un sujet à l’autre (ça m’arrive encore de temps en temps, il ne faut pas rêver), j’essaie de me laisser un état facile à reprendre (en finissant le code en cours, et en me laissant des notes à moi-même en commentaire) puis quitte le code / ferme la spec précédente, ou a minima je les réduis pour la sortir de mon champ de vision.
J’ai moins de stress, je suis capable d’avoir un backlog de dingue : peu importe le nombre de tickets ou leur urgence ! Je m’en fous : je n’ai qu’un seul sujet à la fois. Côté collègues ou client, je suis plus fiable (pas de retard à cause d’un truc plus prioritaire qui est passé avant), je bosse plus vite globalement (je ne passe pas mon temps à me remettre dans un contexte différent), et je produis de la meilleure qualité (moins d’erreurs d’inattention à cause de la fatigue).



Les urgences sont toujours relatives : Un camion ne peut pas partir à cause d’un pb de formulaire douanier. Ça peut attendre quelques heures, le routier ferra sa pause sur le parking de l’usine, au lieu de la faire 20km plus loin sur une aire d’autoroute parce que son disque est plein. Si ça urge vraiment, un bic et une feuille A4, et le routier repart avec un manifest de chargement rédigé à la main :)

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C’est un bon système que tu as la dit donc! J’ai un peu les mêmes aujourd’hui ; bien que l’on utilise très peu les mails dans ma boite actuelle, mais bien plus Slack, j’utilise son mode “relecture” dans des périodes de la journée que je réserve pour me ‘reconnecter’ avec le reste de l’entreprise.



J’utilise aussi la discipline du Zero-Inbox ; et comme toi je segmente mes taches sur des bureaux différents et pouvoir switch de l’un a l’autre selon les besoins. Par contre je suis particulièrement friant du split-screen, j’ai souvent un (ou des) documents sources et un outil de rédaction cote a cote.

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fofo9012 a dit:


Le dossier fourre-tout tu ‘y vas vraiment ?


Je travaille dans une énorme entreprise, qui envoie sur ma boite mail pro beaucoup d’informations superflues : résultat de l’enquête Machin, partenariat avec le sportif Bidule, maintenance sur un serveur informatique inconnu, indisponibilité d’un logiciel dont je n’ai jamais entendu parler, etc. Je pense travailler dans la même entreprise que




(reply:2119247:tibubu257) Malheureusement, ces nombreux mails n’offrent que rarement la possibilité de s’en désinscrire.


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Ranger mes mails (en créant les règles de tri automatique) m’aide à hiérarchiser les trop nombreux mails que je reçois.




  • les mails arrivés dans le dossier Duchmol ?
    Je m’y plongerai seulement lorsqu’il faudra contacter le client Duchmol, dans 3 semaines environ.



  • les mails arrivés dans le dossier Fourre-tout ?
    Ils sont très probablement inutiles ; je ne les regarde qu’une fois par semaine (et je les parcours en diagonale, pour confirmer qu’ils sont vraiment inutiles).



  • les mails restés dans la boite de réception ?
    Je les regarde le jour même.




Je reçois trop de mails ! Les règles de tri automatique m’aident à déterminer ce qui est important, ce qui peut attendre, ce qui est inutile.

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Sylvain_Blandel a dit:


Malheureusement, ces nombreux mails n’offrent que rarement la possibilité de s’en désinscrire.


Malheureux ! Se désinscrire des spam de la communication (car les les considère comme tels perso) ? Mais vous n’y pensez pas grand fou ! Vous rateriez l’information crucial que le PDG a un nouveau stylo bille !

Infobésité : l’OPECST appelle à la sobriété numérique

  • Infobésité, capitalisme cognitif et bulles de filtres

  • L'information à tout prix, une menace pour la démocratie

  • 90 % des salariés disent recevoir trop de courriels inutiles

  • Ne pas confondre infobésité et Big Data

  • Ce n’est pas l’information qui nous sature, mais les données

  • « La sobriété numérique est d’abord un combat culturel »

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