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La Commission européenne se penche sur l’alternative paiement ou publicité comportementale de Meta

Neverending Story

La Commission européenne se penche sur l’alternative paiement ou publicité comportementale de Meta

La Commission européenne a envoyé à Meta une « demande d'information » officielle à propos de l'option « sans publicité » que l'entreprise a mise en place pour ses réseaux sociaux Facebook et Instagram.

Le 01 mars à 17h02

Alors que des associations de consommateurs pointent une potentielle incompatibilité avec le RGPD du système mis en place par Meta, la Commission s'appuie sur le tout nouveau DSA pour obliger l'entreprise à lui répondre. Elle vient d'annoncer avoir envoyé à l'entreprise de Mark Zuckerberg une demande officielle pour qu'elle lui « fournisse plus d'informations relatives à l'abonnement pour les options « sans publicité » pour Facebook et Instagram ».

Meta joue au jeu du chat et de la souris en Europe sur le sujet de la publicité comportementale sur ses réseaux Facebook et Instagram. Après avoir longtemps ignoré le problème, en novembre dernier, elle a mis en place une alternative pour les utilisateurs de ces deux réseaux : soit un abonnement payant, soit une utilisation gratuite donnant l'autorisation à Meta d'afficher de la publicité comportementale.

Ce système lui permet, selon elle, de se mettre en conformité avec le RGPD. Ce dernier l'oblige à demander leur consentement aux utilisateurs de ses plateformes avant de leur présenter de la publicité comportementale. La Meta addition s'élève tout de même à 119,88 euros par an pour éviter ces publicités dans une seule plateforme.

Sous la pression d'associations

Rapidement, noyb, l'association de Max Schrems, s'est indignée et a porté plainte contre ce nouveau système. Un groupe d'associations européennes de consommateurs, dont fait partie l' « UFC - Que choisir ? », a suivi et porté une première salve de plaintes en décembre dernier et une deuxième très récemment.

Du côté de noyb, ce système viole le RGPD et la Charte européenne des droits fondamentaux. « Le droit fondamental à la protection des données ne peut être aliéné à aucune autre personne et est hautement personnel », affirme notamment l'association.

Pour l'UFC- Que choisir, ce nouvel abonnement est « un écran de fumée destiné à détourner l’attention du consommateur quant au traitement illicite de ses données personnelles ».

Plus d'informations exigées

Pour se pencher sur la question, la Commission demande à Meta de lui fournir notamment des « informations supplémentaires sur les mesures qu'elle a prises pour se conformer à ses obligations concernant les pratiques publicitaires de Facebook et d'Instagram, les systèmes de recommandation et les évaluations des risques liés à l'introduction de cette option d'abonnement ». Meta a jusqu'au 22 mars prochain pour répondre à la Commission.

Et elle menace d'ouvrir une procédure plus formelle en s'appuyant sur l'article 66 du DSA qui permet à la Commission d'engager des enquêtes sur les très grandes plateformes (very large online platforms, ou VLOP) et très grands moteurs de recherche en ligne (very large online search engines, ou VLOSE).

La Commission menace d'utiliser l'article 74 du DSA qui lui permet d'infliger des amendes. Celles-ci peuvent aller jusqu'à 1 % du chiffre d'affaires mondial de l'entreprise si Meta ne lui répond pas.

Commentaires (10)

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"...soit un abonnement payant, soit [...] de la publicité comportementale."
Pour être conforme au RGPD, il faudrait au moins un choix "avec pub aléatoire", donc non comportementale et sans le tracking qui va avec...
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La bonne question est pour moi:
Es-ce que Méta a construit/structuré son architecture technique pour que cela soit faisable de tracer une partie des utilisateurs et pas les autres. Es-ce que l'on peut faire une analyse comportable sur un fil de discussion sur seulement une portion des intervenants dans cette discussion?

Code is law, si cela n'a pas été conçu, anticipé lors de la création cela va être compliqué de faire le distinguo maintenant.
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Cela fait trèsd longtemps que Meta est capable de suivre des utilisateurs, y compris non Facebook/Instagram sur le net. En utilisant des cookies, des publicités et trackers qui vont avec, des vidéos FB embedded dans d'autres sites ...
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Et ta réponse à sa question, c'est quoi : oui ou non ?

Remarque complémentaire : est-ce parce qu'ils l'on fait il y a très longtemps, qu'ils le font toujours pour les utilisateurs de l'UE où le RGPD et les amendes les ont poussé à changer les choses ?

Pour répondre aussi à Soriatane : un moyen simple de ne pas tracer certains utilisateurs, c'est avant tout de ne pas stocker les données personnelles qu'il ne veut pas que l'on traite. Comme c'est une information que Méta demande, elle est stockée dans le profil de l'utilisateur. Il suffit donc de tester s'il faut stocker ou non les données personnelles en question au moment où l'on voudrait stocker.
Ensuite, pas de données personnelles stockées, pas de traitement de données personnelles, c'est assez simple, même si leur code est complexe.
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En effet
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Je pense que c'est un peu plus compliqué que ça.
FB est intéressé par votre date de naissance, lieu de résidence, couleur de peau, N° de tel, statut amoureux, etc... Et certaines de ces données, vous ne pouvez pas ne pas les renseigner si vous voulez utiliser leurs services.
Ce qui intéresse surtout les aspirateurs à données, c'est l'analayse comportementale sur les sites que vous visitez, les posts que vous lisez/likez, etc... par rapport à votre "profil/catégorie" de consommateur potentiel.

Là, je comprends qu'en payant on nous propose la même chose que chez Netflix et consorts (payer pour ne pas voir de pubs), mais pas pour que notre comportement ne soit plus analysé.décortiqué,classifié et potentiellement monnayé derrière anonymisé ou pas.

Même si vous (en tant qu'individu) ne voyez plus une pub, les annonceurs seront toujours contents de savoir quel type de public est la meilleure cible pour ce qu'ils ont à vendre, car ça formate aussi le contenu de la pub en elle même et les media qui seront utilisés comme support.
Et là, la masse de données statistiques disponibles est la clé.
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Premier point : ça tombe bien, je ne veux pas utiliser ses services et je ne leur donne donc aucune donnée personnelle.

Non, en payant, on ne supprime pas seulement la pub mais aussi les traitements de profilage. Voir les commentaires que j'ai fait à ce sujet sous cette brève.. Il est possible par contre qu'il y ait des traitements anonymisés, mais tant que c'est conforme au RGPD, ça me va.

Remarque : comme il y avait 3 points dans mon commentaire, je ne suis pas sûr d'avoir compris à quel(s) point(s) correspondait la réponse.
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Je ne répondais pas point par point.
Plutôt un global quant à ma compréhension du business model FB et de son "adaptation" aux règles européennes. Les données perso, auto renseignées, ne sont qu'une partie de l'ensemble et je n'avais pas vu qu'effectivement FB renoncerait completement au profilage.

Merci pour le lien vers la brève, je l'ai ratée.
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==> "les annonceurs seront toujours contents de savoir quel type de public est la meilleure cible pour ce qu'ils ont à vendre, car ça formate aussi le contenu de la pub en elle même et les media qui seront utilisés comme support."

Avis tout personnel, mais à voir l'évolution des publicités et autres campagnes de marketing (TV), les conclusions de ces analyses ne sont pas franchement flatteuses pour l'espèce :roll:
J'ai parfois l'impression de voir revenir les "réclames" des années 50-60, avec leur répétitions niaises, et le lancinant "n'oubliez pas le .FR" (qui sert juste à leur faire économiser la facture Google Ads).

Je retourne prendre ma dose de Culture Pub (Attention : http, pas https :stress:)
Cadeau : http://www.culturepub.fr/videos/arthur-martin-le-refrigerateur/
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En même temps, l'espèce passe une bonne partie de son temps à étaler sur tous les réseaux sociaux à quel niveau elle navigue.
Et c'est pas parce que Séguéla et consorts ont essayé de faire gober au gens que la publicité, c'etait autre chose, limite un art.

Pour les obtus de mon genre, c'est resté de la réclame, avec plus de moyens. Le but est toujours resté de nous faire acheter des trucs dont on n'avait pas besoin ou de nous faire accepter de payer le prix sous prétexte que c'est mieux.

Ca n'enlève pas que Culture Pub a été un de mes moments favoris de TV linéaire en son temps.

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