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« Armageddon » : comment l’ONU se prépare face aux risques des astéroïdes

« Vous avez volé la clé du bureau des brevets ? »

« Armageddon » : comment l’ONU se prépare face aux risques des astéroïdes

Oui, Armageddon, comme le film éponyme où Bruce Willis (aidé de Ben Affleck) sauve une nouvelle fois le monde. Cela fait maintenant 10 ans que le Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS) a finalisé « une recommandation à l’ONU sur la manière de défendre la Terre contre d’éventuels impacts d’astéroïdes ». Le travail avance… doucement.

Le 12 février à 09h56

L’Agence spatiale européenne rappelle que, « par un étrange coup du sort, l’astéroïde Tcheliabinsk a frappé le jour même où le Groupe de travail sur les objets géocroiseurs du Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS) se réunissait à Vienne pour finaliser une recommandation à l’ONU sur la manière de défendre la Terre contre d’éventuels impacts d’astéroïdes ».

Tcheliabinsk est une ville de Russie (dans l’Oural) où un astéroïde d’un peu moins de 20 mètres et pesant tout de même plus de 10 000 tonnes s'est désintégré dans l'atmosphère, en février 2013. Après celui de Toungouska (Sibérie) en 1908, c’est le second plus gros astéroïde à venir frapper la Terre, avec des conséquences importantes, explique l’Agence spatiale européenne (ESA).

De Toungouska à Tcheliabinsk : attention, chute d’astéroïde

À Toungouska, « l'explosion dégage plus de 10 mégatonnes d'énergie (cent fois Hiroshima), et souffle les arbres comme des fétus de paille dans un rayon de 20 km. La déflagration aurait été audible dans un rayon de 1 500 km », explique le Centre national d'études spatiales (CNES).

Un peu plus de 100 ans plus tard, à Tcheliabinsk, « l’onde de choc a fait plus de 1 500 blessés et endommagé 7 300 bâtiments. De nombreuses personnes ont également été blessées par des éclats de verre projetés alors qu’elles regardaient par les fenêtres pour voir ce qui se passait », explique l’Agence spatiale européenne.

Astéroïdes destructeurs : IAWN et SMPAG au rapport

Ce même mois de février 2013, le Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS) posait les bases de deux organismes internationaux : le Réseau international d’alerte aux astéroïdes (International Asteroid Warning Network ou IAWN) et le Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales (Space Mission Planning Advisory Group ou SMPAG).

Leur mission : permettre « une réponse véritablement mondiale au risque d’une frappe d’astéroïde ». Les deux organismes fêtent leurs 10 ans. En effet, la première réunion de l’IAWM s’est déroulée en janvier 2014, celle du SMPAG en février de la même année.

IAWN : détecter au plus vite, vérifier le risque et passer l’information

IAWN est un réseau coordonné par la NASA comprenant des observateurs et des analystes du monde entier. Sa mission est simple et se résume en deux mots : détecter et informer. « Lorsqu’un astéroïde est détecté sur une trajectoire de collision avec la Terre, IAWN évalue le temps avant impact, la localisation et la gravité ». Il informe alors le SMPAG ainsi que les gouvernements via l’ONU.

En effet, avant de prendre des actions contre une menace, il faut d’abord réussir à repérer l’astéroïde qui pourrait venir nous frapper. C’est notamment le travail du Centre des planètes mineures (MPC) qui « catalogue actuellement plus de 34 000 astéroïdes géocroiseurs connus ». Mais la principale menace viendra très certainement d’un géocroiseur que nous n’avons pas encore découvert, certains venant de l’extérieur de notre système solaire.

L’ESA va utiliser ses deux télescopes Test-Bed avec son prochain télescope Flyeye pour monter un « réseau automatisé qui scrutera en permanence l’ensemble du ciel chaque nuit à la recherche de nouveaux rochers de l’espace potentiellement dangereux ». Chaque découverte sera vérifiée et validée par un humain avant d’être soumis au Centre des planètes mineures.

NEOMIR pour avoir des informations depuis l’espace

Étant donné qu’il sera sur Terre, ce réseau ne pourra pas détecter des astéroïdes qui seront dissimulés par l’éblouissante lumière du Soleil. Ce sera le but de la mission du télescope spatial NEOMIR de l’ESA, dont le lancement est prévu en 2030.

Il sera placé en dehors de notre atmosphère « et sera donc capable de s’appuyer sur la lumière infrarouge, plutôt que sur la lumière visible ». Le satellite sera alors capable de « détecter la chaleur émise par les astéroïdes eux-mêmes, qui n’est pas noyée par la lumière du Soleil ».

SMPAG : un forum pour trouver des solutions

De son côté, le SMPAG est présidé par l’Agence spatiale européenne (ESA) : « il sert de forum aux agences spatiales du monde entier et coordonne la réponse spatiale de la Terre face au danger ». Sa mission est de travailler sur des moyens pour « étudier, dévier ou détruire un astéroïde de plus de 50 m se dirigeant vers la Terre et dont la probabilité d’impact serait supérieure à 1 % ». On espère pour le coup qu’ils proposeront d’autres solutions que celles avancées dans le film Armageddon.

Le 31 janvier 2024, se tenait la 22e réunion du SMPAG. Le sujet du jour était l’astéroïde Apophis, surnommé le « destructeur de monde ». Ses mensurations ont de quoi inquiéter : près de 350 mètres de diamètre, 40 à 50 millions de tonnes sur la balance. Il a été découvert en juin 2004, mais pour les scientifiques, il n’y a pas de craintes, car il n’y a « aucun risque d'impact pour les 100 prochaines années au moins ».

Le 13 avril 2029 sera une date importante pour la Terre : Apophis nous survolera – « en toute sécurité » prend bien soin de préciser l’ESA – à une distance de 31 000 km seulement. C’est peu, très peu, mais le risque de collision est totalement exclu par les scientifiques.

Pour mieux situer cette distance, Apophis passera à l’intérieur de l’anneau des satellites sur l’orbite géostationnaire qui se trouve à 36 000 km. C’est une « chance unique » d’étudier un gros astéroïde avec peu de moyens pour les scientifiques, tout en ayant le temps de se préparer des années à l’avance. L’ESA travaille par exemple sur deux missions spatiales.

Bien avant, la mission Hera décollera en octobre 2024 de la Terre. Son but sera d’observer les dégâts de la mission DART de la NASA sur l’astéroïde Dimorphos. On sait déjà que la déviation a été faite, reste maintenant à mesurer précisément les changements de trajectoires en se rendant directement sur place.

Commentaires (18)

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On espère pour le coup qu’ils proposeront d’autres solutions que celles avancées dans le film Armageddon.
Et qui ne soit pas celle du film Don't Look Up :eeek2:
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Il faut que les astéroïdes se tirent les doigts du fion s'ils veulent faire une extinction de masse sur terre, où alors le prochain qui s'écrasera sur terre devra se contenter de faire un spectacle sur une planète quasi morte.
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Pas besoin d'opposer ce dont on s'accuse à ce dont la nature est globalement capable: La planète sait très bien se faire très mal à elle même sans besoin d'envisager de très mauvaises rencontres célestes. Volcanisme, sismicité...
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Anne Hidalgo....

:D
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J'avoue, j'ai ri :mdr2:

:merci::dix:
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"Volcanisme, sismicité..."

Ceux là sont plutôt positifs... ils renouvellent les minéraux, fertilisent, refroidissent l'atmosphère, ...

Non, les volcans sont beaucoup moins dangereux pour le vivant que les activités humaines, surtout celles des grandes puissances industrielles.

Là on a déjà défoncé les limites proposées par les accords de Macris, euh Paron, enfin bref... on voit bien le mur et on est bien décidés à se le prendre.
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Bon, ok, Apophis ne va pas percuter la terre. Mais y a-t-il un risque qu'il shoote un ou deux satellites géostationnaires au passage ?
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Goa'uld, Oris et ProtoMolecule, ces 3 races/etres/civilisation sont capable de nous envoyer une astéroid sur la tete, on est mal.
J'espère que à Cheyene mountain ils ont des idée, et qu'il reste des drones en antarctique pour nous défendre.

(Stargate et The Expanse pour les ref)
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Et d'ailleurs, dehors de la collision classique, il n'aurait pas un pouvoir d'attraction sur ses derniers qui pourraient les détruire par gravité ?
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je pense que tu fait référence à ceci : fr.wikipedia.org Wikipedia
il est question des satellite mais de géocroiseur et autre astéroïde.
Ces dernier doivent allez trop vite. cependant il se désagrége en partie en rentrant dans l’atmosphère
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@Ossito on dirait que c'est ça mais j'étais plus dans l'idée que sa masse avait forcément une influence et risquait du coup de désorbiter des satellites.
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... déployer dans l'espace l'affiche de "Et dieu créa la femme" parfumée au "J'adore" serait-ce une solution ? :D
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À Toungouska, « l'explosion dégage plus de 10 mégatonnes d'énergie (cent fois Hiroshima), et souffle les arbres comme des fétus de paille dans un rayon de 20 km. La déflagration aurait été audible dans un rayon de 1 500 km », explique le Centre national d'études spatiales (CNES).
D'ailleurs j'ai vu l'épisode de X-Files qui se base dessus récemment. Excellent documentaire cette série quand même !
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Du moment que ça n'arrive pas dans les 70 prochaines années, ça me va ! Pour le reste...

:pastaper:
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Vu la fréquence à laquelle il passe "près" de la Terre, ce n'est pas sûr.
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:chant:

Don't wanna close my eyes
I don't wanna fall asleep
'Cause I'd miss you, babe
And I don't wanna miss a thing
'Cause even when I dream of you (Even when I dream)
The sweetest dream would never do
I'd still miss you, babe
And I don't wanna miss a thing

Cadeau, comme ça tout le monde l'a en tête :devil:
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On arrive pas à s'autoréguler pour pas détruire notre environnement, mais pour gérer un astéroïde à des milliards de km, ça on y arrive.

L'être humain est incroyable. Remettre en cause le système économique qui est en train de nous envoyer dans le mur ? impossible ! Alors que c'est techniquement trivial comparé à éviter un "Armageddon".
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Le problème que tu soulèves (la destruction de l'environnement) n'est pas technique mais politique.

Penser que l'on peut le résoudre par la technique est une erreur.

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