First Draft : réseaux sociaux et titres de presse s’engagent contre les fausses informations
Leur réaction va vous surprendre
Le 14 septembre 2016 à 15h10
5 min
Internet
Internet
Plusieurs dizaines d’entreprises de médias ou de réseaux sociaux viennent de s’associer dans un grand réseau dont l’objectif est de lutter contre les fausses informations. Ces acteurs ambitionnent d’accorder leurs violons sur cette vaste thématique, tout en fournissant des formations et des conseils.
Les réseaux sociaux ont changé la manière dont l’information est consommée, au moins en partie. Les utilisateurs sont devenus eux-mêmes des relais d’actualités. La dimension sociale, qui prend aussi en compte la réaction émotionnelle et parfois le désir de faire parler de soi, a ouvert la voie à une certaine course à l’information la plus visible. Qui n’est pas toujours la plus pertinente.
Les fausses informations circulent abondamment, alimentées par plusieurs phénomènes. On trouve bien sûr celles fabriquées de toute pièce, pour les raisons exposées précédemment, ou encore des informations qui étaient initialement véridiques, mais ont été déformées ou mal comprises, puis diffusées sans vérification. Au-delà des réseaux sociaux, les rumeurs enflent puis explosent en plein vol sur de nombreux sites, comme en témoigne la récente histoire du bus chinois capable de passer au-dessus de la circulation routière. Dirty Biology a d'ailleurs publié une vidéo sur le problème des articles scientifiques publiés dans la presse. On lira également le billet de Yann Guégan sur les histoires qui perduent sur certains sites alors même qu'elles se sont révélées fausses.
Le First Draft Partner Network pour lutter contre les « fake news »
Pour contrer ce phénomène, la First Draft Coalition a été créée en juin 2015. Bellingcat, Dig Deeper Media, Emergent, Storyful, Reportedly, Meedan, Verification Junkie et Eyewitness Media Hub en étaient les membres fondateurs, soutenus par Google à travers son News Lab. Depuis plus d’un an, ce groupe publiait déjà régulièrement des billets de blog, des études de cas ou encore différents contenus visant à s’entrainer à la détection des faux contenus.
La Coalition est passée hier à l’étape supérieure, avec l’annonce du First Draft Partner Network. Plus d'une trentaine d’entreprises de tous bords ont annoncé leur participation. On trouve des organes de presse tels que le New York Times, le Washington Post, l’AFP, Les Décodeurs (Le Monde), France Info, proPublica, The Telegraph ou encore l’American Press Institute, des chaines de télévision comme CNN et Channel 4 ou encore des réseaux médiatiques tels qu’Aljazeera Media Network ou l’Eurovision News Exchange.
Facebook et Twitter en première ligne
Surtout, on trouve dans le lot Facebook, Twitter et YouTube, trois acteurs largement impliqués aujourd’hui dans la diffusion des informations. Dans le communiqué de presse de l’annonce, on peut lire ainsi que « Google, Facebook, Twitter, YouTube, Instagram et Periscope sont désormais centraux dans la manière dont les nouvelles sont découvertes, rapportées et diffusées ».
Une boucle sera mise en place pour collecter des retours, permettant aux « représentants des réseaux sociaux de se mettre en relation avec des journalistes », pour « développer des idées sur les manières dont le processus de vérification pourrait être rendu plus fluide, améliorer l’expérience de surveillance » et surtout augmenter le niveau de qualité pour les utilisateurs de réseaux sociaux.
Jenni Sargent, l’une des responsables du réseau, ajoute que le FDPN est dans « une position unique pour coordonner les efforts et faciliter de réels progrès dans la confrontation avec certains défis clés que rencontrent les journalistes et leur audience ».
Un engagement visible, des résultats à surveiller
La présence de Facebook est particulièrement importante. Le Graph, c’est-à-dire l’algorithme présidant à la composition du flux, a été retouché à de multiples reprises, prenant en compte les contenus partagés par les proches, le nombre de partages, le temps de lecture nécessité, sans parler des vidéos. Il y a environ deux ans, Facebook ouvrait déjà un premier front dans les contenus dits « clickbait » afin de lutter contre les titres racoleurs.
En août dernier, l’éditeur annonçant un renforcement de cette lutte, notamment à travers une analyse des titres, en plus du simple temps qui sépare l’ouverture d’un contenu et son départ. Nous regrettions alors que ce mouvement se focalise sur les titres et pas sur les contenus, ce genre de mesure pouvant facilement provoquer une adaptation. La question est donc de savoir si sa participation au FDPN aura une réelle influence sur les contenus partagés. L’interrogation est la même pour Twitter, royaume du partage des réactions à chaud et des informations non vérifiées.
Au cours des prochains mois, le réseau publiera de nombreuses ressources visant à améliorer la détection des faux contenus et leur qualité globale. Elles seront librement accessibles aux internautes.
First Draft : réseaux sociaux et titres de presse s’engagent contre les fausses informations
-
Le First Draft Partner Network pour lutter contre les « fake news »
-
Facebook et Twitter en première ligne
-
Un engagement visible, des résultats à surveiller
Commentaires (49)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 14/09/2016 à 17h06
Donc en fait, c’est une initiative pour que les journalistes fassent leur taf de journaliste ?
Un des exemples les plus frappant en France étant l’affaire du RER D
Le 14/09/2016 à 17h07
Le 14/09/2016 à 17h13
Du coup, c’est mignon tout plein et ça met les vrais problèmes (journalistes sous payés et pressurisés de toutes parts…) sous le tapis. " />
Le 14/09/2016 à 17h23
Le 14/09/2016 à 17h35
Le 14/09/2016 à 17h36
Le 14/09/2016 à 17h52
Le 14/09/2016 à 17h54
Le 14/09/2016 à 17h59
Le 14/09/2016 à 18h04
Le 14/09/2016 à 18h09
Le 14/09/2016 à 18h14
Le 14/09/2016 à 18h42
Le First Draft Partner Network pour lutter contre les « fake news »
Des résultats déjà prometteurs :
http://www.rtl.be/info/monde/international/facebook-censure-la-photo-de-la-fille…
Le 14/09/2016 à 18h42
Les fausses informations… les vraies informations… " />
Pour paraphraser le grand penseur Indiana Jones : “Le journalisme est la recherche des faits, pas de la vérité. Si c’est la vérité que vous cherchez, la classe de philosophie du professeur Tyree est au bout du couloir.”
" />
Le 14/09/2016 à 19h10
Le 14/09/2016 à 19h47
Honte à moi " />
Et je n’ai même pas pensé à populiste et islamo-gôchist*1 !
Le 14/09/2016 à 22h38
C’est bien sur le fond… mais qu’ils s’entendent entre eux est très dangereux… Imaginez une fausse information (volontaire ou non) qui passe entre les mailles, tous vont la reprendre sans exception et aveuglément. Même si un seul tire la sonnette, ils feront plus confiance à la masse…
Que chacun indépendamment fasse la chasse aux fausses informations oui, faire confiance à autrui pour en juger… non.
Le 14/09/2016 à 23h40
Je te trouve sévère pour ce coup, l’intox, ça provient pas que de la droito-facho-sphère.
Amha c’plus une question d’extrêmes et c’est clairement dans l’intentionnalité, donc ça peut impliquer tout les bouts de la chaîne. D’ailleurs, je pense qu’on est très loin du mode de pensée en 2 dimensions a présent.
Le 15/09/2016 à 06h53
Le 15/09/2016 à 07h04
Le 15/09/2016 à 07h35
Quand je vois Buzzfeed au milieu des signataires, je me dis que ça commence quand même pas bien. Dommage car l’initiative est intéressante, mais comme signalé un peu plus haut cela ne remontera pas le niveau des sites “d’informations” qui sont globalement assez mauvais et qui ne font aucun travail d’analyse (l’exemple typique étant BFM).
Ne rêvons pas, analyser c’est travailler et cela mérite un salaire. Les sites cités plusieurs fois et qui font ce travail (NextImpact, le monde Diplo et autres) sont dans leur grande majorité payants. De même Libé, le Figaro ou le Monde ont encore quelques bons journalistes qui sont capables de faire de très bons dossiers dans les parties payantes des sites.
Il y aura peut être moins d’informations fausses mais combien de ces informations déjà parues auraient résisté à un minimum d’analyse ? La cité maya du gamin québécois, le bus chinois et autres foutaises ne résistent pas 5 minutes à un travail minimum d’investigation.
L’initiative est louable mais elle ne résoud pas le problème de fond d’une presse qui s’est transformée en un simple relais d’information brute qui sera toujours reprise avec les biais habituels sur les sites très orientés politiquement ou de “réinformation”.
Le 15/09/2016 à 07h42
Le 15/09/2016 à 08h06
Le 15/09/2016 à 08h17
Donc pour toi, dès qu’une entité (association, journal, pme…) reçoit une aide gouvernementale, cela entraine automatiquement et systématiquement une soumission ?
Il faut être vraiment parano pour penser cela.
C’est sur que le gouvernement a absolument interet à maitriser le discours de Télé 7 jours et consorts.
Le 15/09/2016 à 09h02
Le 15/09/2016 à 09h19
Le 15/09/2016 à 09h21
Le 15/09/2016 à 09h27
Le 15/09/2016 à 09h32
Le 15/09/2016 à 09h45
Le 15/09/2016 à 10h09
C’était aussi mon idée." />
J’ai beau recevoir (rarement) des crédits d’impots, des éxonérations ou d’autres avantages, je n’en suis pas pour autant contre les idées du gouvernement…
Le 15/09/2016 à 11h25
Le 15/09/2016 à 11h31
Le 15/09/2016 à 11h53
Le 15/09/2016 à 13h38
merci de me corriger " />
Le 15/09/2016 à 13h41
Le 15/09/2016 à 13h57
je préfére ‘ours en peluche’
Le 14/09/2016 à 15h49
J’espère que ça va pas trop nuire non plus aux sites de nouvelles parodiques, style Le Gorafi, Ravelations, La Voix du Sud (en français), The Onion, Wunderground Music (anglais) entre (nombreux) autres…
Le 14/09/2016 à 15h57
C’est amusant comme sujet, car les news bidon sont du pain béni pour les sites putes à clic. Une niouze fausse, ça fait deux sujets et deux affichage de pub : un coup la partie bidon, puis le démenti. Et ça fait marcher les réseaux sociaux avec le buzz associé. Alors certes, ça dévalue le journalisme et ça a des conséquences sociétales fâcheuses , mais ça fait rentrer le pognon.
J’ai donc du mal à imaginer une vraie intention des acteurs concernés à agir.
Le 14/09/2016 à 16h13
et la désinformation ça compte aussi dans les fausses informations ?
Le 14/09/2016 à 16h17
Donc Pernault devient un journaliste respectacle ?
Un monde s’écroule " />
Le 14/09/2016 à 16h18
J’avais adoré la campagne “on te manipule”. Pour une fois que le gouvernement dit la vérité.
Le 14/09/2016 à 16h24
C’est marrant on voit pas Fox News dans les signataires ^^
Allez, je vais acheter du pain pour ce soir, souhaitez moi bonne chance je vais dans une NO GO ZONE !
Le 14/09/2016 à 16h33
Une bonne initiative, mais qui ne sera malheureusement suivie que par des médias qui ont déjà des notions de déontologie.
On est pas prêts de voir certains sites de la droito-facho-sphère qui font une bonne partie de leur propagande sur les fausses informations à base de faits divers montés en épingle.
Le 14/09/2016 à 16h40
Les informations que nous pouvons lire sur les réseaux sociaux sont à prendre avec des pincettes, notamment selon quels comptes les diffusent… Mais il y a aussi des sites Internet et des blogs.
Malheureusement, bien que nous sommes désormais des homo sapiens sapiens, il semblerait, selon les plus grands chercheurs, que notre cerveau régresse. A tel point que l’être humain en revient à croire que la Terre est plate… Les chercheurs pensent que demain, nous serons l’Homo debilitus…
Bref, plus que les personnes qui diffusent de fausses informations, ceux sont tous ces Internautes crédules que je vise. Par leurs conneries, les théories du complot ont le vent en poupe, avec toutes les conséquences que cela occasionne.
Le 14/09/2016 à 16h41
Les fausses informations ? Lesquelles ? Celles de France 2 ou celles de TF1 ?
Le 14/09/2016 à 16h42
Le 14/09/2016 à 17h00
Le 14/09/2016 à 17h02