Le Pôle d’expertise de la régulation numérique (PEReN) organise un hackathon, « Digital Services (h)Acked », sous la forme d'une compétition en deux actes au sujet des obligations d’ouverture de données que le DSA impose aux plateformes numériques. Elle est dotée de prix pouvant aller jusqu'à 2 500 euros.
Placé sous l’autorité conjointe des ministres chargés de l’Économie, de la culture et du numérique, le PEReN a pour missions de « constituer un centre d’expertise en science des données mobilisable par les services de l’État et les autorités administratives indépendantes ».
Il peut ainsi « fournir un appui aux services de l’État ayant des compétences de régulation » des plateformes numériques, et apporter son expertise, à la manière d'un pôle de recherche, en « réalisant des études à caractère exploratoire ou scientifique ».
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Entre autres travaux et projets, le PEReN avait ainsi effectué un « état des lieux académique en matière d’audit algorithmique au regard des besoins techniques des régulateurs » afin de « permettre la rédaction de lignes directrices pour les applications techniques du DSA », ainsi que des préconisations pour l’implémentation technique en droit français de dispositions du DMA et du DSA, « notamment de la protection des mineurs et de la publicité en ligne ».
Il avait aussi cherché à développer une « méthodologie de détection des contenus viraux susceptibles d’être problématiques », réalisé un outil de visualisation des rapports de transparence que les opérateurs de plateforme ont l’obligation de publier, ainsi que pour l’établissement de la position française sur le projet de règlement européen sur l’Intelligence artificielle (AI Act).
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Profiter du DSA et de l’ouverture des données
L'entrée en vigueur du DSA, ce 17 février 2024, obligera les grandes plateformes numériques à « rendre compte de leurs actions dans plusieurs grands domaines comme la modération des contenus, la protection des mineurs en ligne ou encore les pratiques publicitaires », rappelle le PEReN.
Cet effort de transparence se traduira notamment par « une accessibilité renforcée » à des données et des documentations via des interfaces de programmation (API) ou des « centres de transparence » dédiés. Ils permettront aux chercheurs de mener des études approfondies sur les éventuels risques systémiques que pourraient causer les plateformes numériques.
Au programme : collecte de données, IA et open source
En prévision de cette mise à disposition de données, le hackathon entend « convoquer les techniques de collecte automatique et l’intelligence artificielle pour valoriser, dans une démarche open source, ces ressources rendues accessibles ».
Coorganisé par la Commission européenne (DG-CNECT et le Centre européen pour la transparence algorithmique - ECAT – JRC), avec le soutien de l’IDRIS, centre national de calcul du CNRS, et les ressources du supercalculateur Jean Zay, le hackathon a prévu un total de 7 000 euros de dotations pour ceux qui remporteront les challenges.
Deux défis successifs et complémentaires
Pour le premier défi, précise Acteurs Publics, les équipes « ne seront pas mises en compétition », mais invitées à contribuer à « un recensement – et une standardisation – de toutes les règles d’accès aux données des plates-formes ».
Le challenge est baptisé « TRA3 – Transparency-Tracing Track » et tous les détails sont donnés sur cette page. Deux « livrables » sont attendus.
Le premier pour « extraire le contenu brut d’une page web (documentation d’API et plus généralement des informations issues des pages web des plateformes dédiées à leur documentation de transparence) et d’en stocker le contenu HTML brut ainsi qu’une version simplifiée au format markdown ». Le second est un outil permettant « de structurer les informations présentes dans les documentations collectées afin d’en faciliter leurs réutilisations futures ».
Le second défi – « DSA RAG Race » – aura lieu à Bruxelles le 2 février. Il a quant à lui pour objectif de développer, en open source et à partir des documentations d’API traitées dans le premier challenge, une intelligence artificielle facilitant l’élaboration de projets, notamment de recherche, fondés sur les données de plateformes.
Par exemple, souligne AP, « un chercheur pourra tout bêtement demander à l’assistant “comment analyser l’évolution de la modération sur Facebook sur un an ?” », de sorte que l’IA lui explique la marche à suivre « voire, mieux encore, propose un morceau de code informatique prêt à l’emploi pour le faire directement ».
Les participants ont jusqu'à ce 18 janvier pour s'inscrire au deuxième challenge et jusqu'au 22 janvier pour résoudre le premier. Les trois premiers contributeurs recevront respectivement 2 500, 1 500 et 500 euros (voir le classement actuel), tandis que l’équipe gagnante du second défi empochera un prix d’une valeur de 2 500 euros.
Commentaires (8)
#1
Avec mes excuses pour ce commentaire qui n'apporte rien d'utile : je suis utilisateur d'un thème sombre (giga noir), et les schémas d'illustrations sont illisibles car la police d'écriture est en noir, et le fond de l'image transparent.
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Cela confirme ce que je me disais, c'est à dire qu'un fond pour les images en un gris clair quelconque pourrait sans doute aider mais ça veut dire casser la transparence du png, et faire des tests, et se pencher sur la charte de couleurs, etc, etc :s
Bon bref, je m'arrête la : merci pour le retour !
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