Explosion de Falcon 9 : l’enquête avance, SpaceX espère une reprise dans moins de deux mois
En faisant le plein de « manière fiable »
Le 02 novembre 2016 à 09h00
3 min
Sciences et espace
Sciences
Cloué au sol depuis début septembre, SpaceX n'a toujours pas identifié la cause première de l'explosion de sa fusée Falcon 9. L'étau se resserre néanmoins et la société est en train de revoir ses procédures afin de lancer une fusée avant la fin de l'année.
Début septembre, une fusée Falcon 9 de SpaceX explosait sur son pas de tir, avec sa charge utile installée dans sa coiffe (le satellite AMOS-6). Les résultats préliminaires suggéraient que cet incident résultait d'une « large brèche dans le système d'hélium cryogénique dans le réservoir d'oxygène liquide du deuxième étage ». Alors que l'enquête suit toujours son cours, de nouveaux éléments ont été publiés.
La cause de l'explosion se précise, mais sans avoir été formellement identifiée
Si la cause principale de cette anomalie n'a toujours pas été identifiée confesse SpaceX, l'étau se resserre autour de l'un des trois réservoirs COPV (Composite Overwrapped Pressure Vessel). Ces derniers se trouvent dans le réservoir d'oxygène LOX et permettent de stocker l'hélium liquide.
« Grâce à des tests approfondis au Texas, SpaceX a démontré qu'elle pouvait recréer une défaillance de son réservoir COPV uniquement lors du chargement de l'hélium » affirme la société dans un communiqué. Elle ajoute que « ces conditions sont principalement affectées par la température et la pression de l'hélium », sans donner plus de détails.
SpaceX revoit sa procédure de chargement, retour en vol espéré d'ici la fin de l'année
Alors qu'elle continue de chercher la cause exacte de cette explosion, SpaceX annonce qu'elle revoit ses conditions de chargement d'hélium afin de les « améliorer » et de faire le plein de sa fusée Falcon 9 « de manière fiable ». Des essais devraient reprendre au Texas dans quelques jours, « une étape importante sur le chemin du retour en vol ».
SpaceX table ainsi sur un retour en vol avant la fin de l'année, un calendrier un peu moins ambitieux que celui exprimé par Gwynne Shotwell, la présidente des opérations de SpaceX, quelques jours après l'explosion. En effet, mi-septembre, elle espérait reprendre les lancements en novembre.
Dans tous les cas, le centre spatial Kennedy en Floride ainsi que la base aérienne de Vandenberg en Californie devraient être opérationnels d'ici là. L'enjeu est important pour SpaceX qui a un carnet de commandes bien rempli et qui accumule donc les retards. La société doit également réutiliser un premier étage de Falcon 9 pour une nouvelle mission SES-10, une première. Aux dernières nouvelles, le lancement était attendu pour le quatrième trimestre de l'année.
Explosion de Falcon 9 : l’enquête avance, SpaceX espère une reprise dans moins de deux mois
-
La cause de l'explosion se précise, mais sans avoir été formellement identifiée
-
SpaceX revoit sa procédure de chargement, retour en vol espéré d'ici la fin de l'année
Commentaires (25)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 02/11/2016 à 12h15
Concernant l’utilisation de l’azote liquide:
Il est connu, pour pressuriser [un] réservoir, d’y injecter un gaz neutre tel que de l’azote stocké sous forme gazeuse ou liquide dans un réservoir auxiliaire dédié. Pour cela, l’azote est injecté à l’état gazeux dans la partie supérieure du réservoir pour y former un ciel gazeux. Cette technique est utilisée lors de la pré-pressurisation du réservoir, avant la mise en route du moteur pour le décollage. Elle peut être utilisée en vol, ce qui nécessite alors d’embarquer le réservoir auxiliaire.
Le 02/11/2016 à 12h50
Alors tu as complétement raison, autant pour moi. À priori le second étage de la Falcon 9 est rallumé grâce à des moteurs de contrôle d’attitude à azote (RCS) : l’azote est dans un réservoir sous pression et est simplement relâché par une valve à travers de petites tuyères : inefficace d’un point de vue énergétique mais suffisant pour plaquer les ergols au fond du réservoir.
Donc oui, l’hélium sert simplement à maintenir le réservoir sous pression. Par contre le système que j’ai décris existe mais n’est pas du tout utilisé sur la Falcon 9. En revanche l’hélium est bien refroidis pour ne pas réchauffer l’oxygène liquide.
Donc pour résumer, le système qui a foiré est celui qui permet à la pression dans le réservoir de rester constante. Y a t’il un lien avec l’accident précédent où le second étage s’était brutalement dépressurisé ? Peut-être, à voir…
Le 02/11/2016 à 14h58
“Dans tous les cas, le centre spatial Kennedy en Floride ainsi que la
base aérienne de Vandenberg en Californie devraient être opérationnels
d’ici là”
Petites rectifications de l’article.
Le 02/11/2016 à 15h06
KP2 a écrit :
le môsieur, il dit : “L’hélium est dans une poche qui sert à pousser le carburant dans le fond du réservoir. ”
non, l’Hélium ne sert pas à pousser le liquide vers le fond. En vol le lanceur accélère avec des valeurs allant jusqu’à 5G, donc le liquide se plaquera naturellement au fond de la cuve.
Le role des COPVs d’Hélium est de compenser le vide générer par la baisse de niveau du carburant. S’il n’y avait pas une compensation par l’Hélium il risquerait d’y avoir une déformation vers l’intérieur du réservoir, et une implosion par rupture.
Dans l’espace, une fois la poussée coupée, le hélium ne va pas pousser le carburant liquide dans le fond car dans ce cas là le liquide va se déplacer un peu n’importe comment dans la cuve. En cas de redemarrage nécessaire la réserve présente dans la turbopompe suffira à créer une accélération et un plaquage du carburant dans le fond.
Le 02/11/2016 à 15h43
Le 03/11/2016 à 01h10
“1) Le pas de tir SLC-40 détruit en septembre ne fait pas parti du Kennedy Space Center (qui est la partie civile du Cap Canaveral. Ce pas de tir est dans la zone sous administration militaire dite Cape Canaverale Air Force Station. A noter que les dégats du SLC-40 ne semblent pas si important qu’on l’aurait imaginé et la réparation pourrait également être rapide. “Le site spaceflightnow.com dans son article de presse du 31 Octobre 2016 nous dit le contraire pour les réparations : “Les réparations au quai de lancement du complexe 40 devraient prendre des mois, ainsi SpaceX a pour but de compléter les modifications à la plate-forme de lancement 39A proche, une installation de navette-ère quelques milles au nord, dans les prochaines semaines.” (traduction google) https://spaceflightnow.com/2016/10/31/spacex-hopes-procedure-fix-can-allow-falco…
Il est intéressant de savoir aussi :
“ Les navires à hélium sont immergés dans de l’oxygène liquide cryogénique pour pressuriser les réservoirs de propulseur de la fusée et le système à gaz à haute pression s’est avéré dévastateur pour SpaceX dans le passé, causant des frottements et des retards. Un échec de lancement de Falcon 9 en juin 2015 a été très probablement causé quand une jambe tenant un des réservoirs d’hélium a rompu en vol, selon SpaceX. La compagnie n’a pas pu déterminer si la question de la jambe était la cause définitive de cet échec, et les sources ont déclaré que l’examen indépendant de la NASA de l’incident - qui transportait le fret de la NASA à la station spatiale - Désintégration en vol. L’enquête de la NASA sur l’échec Falcon 9 de l’année dernière n’a toujours pas été publiée.” (traduction google)Beaucoup d’autres infos à lire sur SpaceX dans cet article de presse.
Le 03/11/2016 à 13h20
Les infos sont très contradictoires d’une source à l’autre concernant l’état du pad SLC-40, spaceX a déclaré que les dégats n’étaient pas si important mais c’était probablement une info optimiste pour rassurer les clients.
Cela dit, pad SLC40 prêt ou pas, le pad 39A le sera en décembre, ce qui correspond pile à la reprise souhaité par SpaceX des lancements de Falcon 9
Le 03/11/2016 à 14h44
" />Un problème de batterie ?
Le 03/11/2016 à 17h04
Le 02/11/2016 à 09h34
« large brèche dans le système d’hélium cryogénique dans le réservoir d’oxygène liquide du deuxième étage »
" /> je viens pas du même monde " />
Le 02/11/2016 à 09h40
Le 02/11/2016 à 09h41
L’hélium est dans une poche qui sert à pousser le carburant dans le fond du réservoir.
Après l’extinction du premier étage, le deuxième étage est dans un état de chute libre, donc le carburant et le comburant aussi. En fait le carburant/comburant flotte dans les réservoirs et ne “tombe” pas dans le moteur, il faut donc l’aider un peu si on veux pouvoir démarrer le moteur et s’est à ça que sert le ballon d’hélium.
Cryogénique : froid. Probablement parce que l’oxygène liquide est froid aussi, donc pour que l’hélium ne réchauffe pas l’oxygène.
Le 02/11/2016 à 10h16
Hé ben, merci, j’ai même pas eu le temps d’ouvrir un nouvel onglet que tu répondais à la question qui me trottait…
Le 02/11/2016 à 10h29
Le 02/11/2016 à 10h29
Si l’oxygène est liquide pour une pression donnée il est forcément à des valeurs négatives de température.
Le 02/11/2016 à 10h33
Je te remercie pour l’explication. C’est toujours appréciable " />
Le 02/11/2016 à 10h40
Garder la pression et pousser les ergols au fond c’est la même chose.
Il existe des lanceurs qui ont effectivement besoin d’être pressurisé en permanence pour ne pas s’effondrer. Ce sont des “lanceurs-ballons” en quelques sorte. Si mes souvenirs sont bons la fusée Falcon 9 n’en est pas un.
Et pour les autres, de rien. Les fusées, c’est cool " />.
Le 02/11/2016 à 10h40
Le 02/11/2016 à 11h08
Le 02/11/2016 à 11h14
Le 02/11/2016 à 11h15
Il n’y a pas de poche a ma connaissance.
Le 02/11/2016 à 11h22
Oui mais c’était pour l’explication de H2O ;)
Après je ne sais pas comment ca se passe chez SpaceX effectivement.
Le 02/11/2016 à 11h31
Le 02/11/2016 à 11h36
OK alors en fait il y a plusieurs trucs.
J’ai parlé du problème du démarrage moteur lorsque l’étage a allumé est en chute libre. Je pense que toi tu parle de maintenir la pression dans la chambre de combustion en poussant les ergols avec de l’hélium. Mais Falcon 9 utilise des moteurs a turbopompe, pas des moteurs “à pression”.
C’est la Falcon 1 qui utilisait un moteurs où l’hélium servait a pousser les ergols dans la chambre de combustion pendant la poussée. Les moteur Merlins de la Falcon 9 utilisent la gravité puis des turbopompes pour alimenter la chambre.
Quand a savoir s’il y a une poche ou pas pour pousser les ergols au fond, j’avoue que je ne sais plus. Je sais que ce système de poche existait sur le module de service Apollo. Simplement injecter l’hélium suffit peut-être mais le principe est le même qu’il y ai une poche ou pas.
Le 02/11/2016 à 11h44
Pour essayer d’eclaircir tout ca " />
Si l’étage est allumé il y a accélération il n’y a pas de chute libre et les ergols sont donc au fond du réservoir et donc il n’y pas de soucis. L’Helium sert alors a maintenir la pression dans le réservoir. Pour garantir la solidité du tout et/ou faire en sorte que les ergols continuent de sortir grâce a la pression.
Si les moteurs sont arrêté comme dans la vidéo que j’ai poste précédemment, l’Helium ou pas tes ergols vont flotter dans le réservoir et ne vont pas rester au fond.