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Linux Mint 21.3 introduit Cinnamon 6.0, avec un premier support de Wayland

Linux Mint 21.3 introduit Cinnamon 6.0, avec un premier support de Wayland

Le 12 décembre 2023 à 10h40

La bêta de la nouvelle version 21.3 de Linux Mint est disponible depuis peu. Entre autres nouveautés, elle intègre Cinnamon 6.0, la nouvelle révision majeure de l’environnement de bureau maison.

La distribution Linux Mint a gagné en popularité au fil des années, grâce notamment à son interface travaillée et le soin apporté aux détails. Basée sur Ubuntu, elle met de côté l’environnement GNOME habituel au profit de Cinnamon, un projet maison tablant sur l’ergonomie regrettée de feu GNOME 2, avec sa barre des tâches et son menu général, notamment.

Pour les personnes qui ne connaitraient pas encore Linux Mint, son approche générale est plus proche de Debian que d’Ubuntu concernant les paquets de la distribution. Ses composants principaux sont de type support allongé : le système ne se base que sur les versions LTS d’Ubuntu et du noyau Linux. Pour le reste, les versions éprouvées ont la préférence, plutôt que les dernières nouveautés.

Cinnamon 6, qui vient tout juste de paraître, est une exception. La nouvelle mouture comprend bien sûr son lot d’améliorations, que nous allons résumer ici.

Support expérimental de Wayland

À l’instar de KDE 6 dont nous évoquions la première bêta récemment, Wayland est la grande affaire de Cinnamon 6.0, de manière plus discrète toutefois. Pas question encore de basculer par défaut sur le « nouveau » serveur d’affichage : X11 est toujours le premier choix, mais il est possible de sélectionner « Cinnamon on Wayland experimental » dans la liste des sessions.

Les travaux ont concerné en particulier l’ajout de fichiers de session spécifiques à Wayland, la suppression du code Gtk/Gdk dans le code de base et de démarrage, ou encore une modification plus ou moins importante de divers modules, toujours dans l’idée de les mettre en phase avec l’architecture de Wayland.

Bien que ce support ne soit pas complet, il a suffisamment progressé pour être utilisable, peut-être au quotidien chez une partie des utilisateurs, quand les besoins restent basiques. Dans notre cas, nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers et on pouvait constater facilement la hausse générale de réactivité et les animations plus fluides dans l’interface.

L’équipe de développement se donne clairement le temps : la grande bascule vers Wayland par défaut n’est pas prévue avant Linux Mint 23, qui doit arriver en 2026. À ce moment, il est probable que X11 ne sera même plus présent. Le vieux serveur d’affichage va en effet subir en 2024 une vague d’abandons massive, notamment de distributions importantes comme Fedora, ou même de GNOME. Dans ces projets, Wayland sera alors le seul et unique serveur disponible.

« L’important, c’est le choix »

Cinnamon 6.0 ne compte pas bouleverser son ergonomie. En dépit du changement de numéro, la plupart des améliorations viendront se glisser en douceur dans les habitudes, puisque beaucoup viennent enrichir les choix possibles ou ajouter de nouveaux réglages.

On trouve notamment de nombreux ajouts dans les différents paramètres. Certains sont particulièrement évidents et pratiques comme, dans les paramètres système, le choix de l’écran sur lequel seront affichées les notifications. On trouve également une option pour toujours afficher l’icône du micro quand il est coupé.

Signalons aussi une multitude d’améliorations diverses un peu partout, comme le support du format AVIF pour les fonds d’écran, le redimensionnement de la fenêtre via l’éditeur de menu, le support du clic molette quand la touche Maj est pressée, la désactivation des gestes à la souris pendant qu’un lecteur d’écran est actif (ils entrainaient divers problèmes), la possibilité de zoomer sur le bureau avec un geste, la possibilité d’obtenir le code couleur d’un pixel spécifique via l’outil de capture d’écran, une plus grande personnalisation des raccourcis clavier, etc.

On note également plusieurs apports pour l’application Hypnotix IPTV. Les utilisateurs peuvent par exemple se lancer dans une curation de la liste universelle des émissions de télé, indépendamment des fournisseurs. On peut ainsi réunir dans un seul endroit les canaux favoris. En outre, l’application yt-dlp intégrée, pour gérer YouTube, sait maintenant se mettre à jour toute seule.

Toujours dans le domaine multimédia, l’applet audio de Cinnamon a reçu quelques améliorations bienvenues d’interface. Modernisée, elle arbore un look plus « flat » et affiche surtout ses informations de manière plus lisible.

Des épices pour Nemo

Cinnamon a son propre système de modules. Nommés spices, ils viennent enrichir l’environnement par des capacités supplémentaires. Il y en avait jusqu’à présent quatre types : les Applets pour les panneaux, les Desklets pour le bureau, les Extensions pour modifier la manière dont Cinnamon fonctionne, et les Themes.

Cinnamon 6.0 ajoute un cinquième type : les Actions. Elles ne sont pas tout à fait nouvelles : ce sont les Nemo actions qui existaient jusqu’ici. La différence est qu’elles sont désormais gérées comme les autres spices, avec une liste consultable et gérable. On peut donc les télécharger, les activer ou les désactiver, et même les noter.

Quand on fait un clic droit sur une image ISO par exemple, les lignes « Vérifier » et « Créer une clé USB bootable » sont des Actions.

Qui a droit à Cinnamon 6.0 ?

Dans le cycle de développement des distributions Linux habituelles, il faut attendre qu’une nouvelle mouture majeure soit proposée pour que l’environnement change lui aussi de version.

Dans le cas de Linux Mint, il n’y aura pas à attendre longtemps : c’est la version 21.3 qui intègrera Cinnamon 6.0, et elle doit arriver un peu avant Noël.

Au printemps, d’autres systèmes pourront le proposer, notamment la version Cinnamon d’Ubuntu, ou encore le spin Cinnamon de Fedora. Pour Debian, il faudra attendre encore davantage, le temps que Debian 13 arrive, très probablement en 2025. La version Unstable n’intègre pas encore Cinnamon 6.0.

Pour celles et ceux qui trouveraient dommage qu’une version prête ne soit pas visible avant plusieurs mois, il existe des exceptions notables : les distributions en rolling release, dont les mises à jour sont déroulées dès qu’elles sont prêtes. C’est notamment le cas d’Arch Linux et de toutes les distributions l’utilisant comme base, comme EndeavourOS.

Pour une partie des utilisateurs, il y aura donc de l’attente. Le temps d’ailleurs que les nouvelles versions des distributions soient prêtes, Cinnamon 6.0 devrait avoir reçu une ou plusieurs versions intermédiaires, avec leur lot de nouvelles améliorations.

Les autres nouveautés de Linux Mint 21.3

Cinnamon 6.0 est de loin le plus gros apport de la nouvelle distribution, qui porte le petit nom de Virginia. Il y a cependant quelques autres améliorations çà et là.

L’application Warpinator, qui permet l’échange de fichiers sur le réseau, permet désormais la connexion manuelle à d’autres appareils. On peut le faire par une adresse IP ou un code QR. Dans l'application de prise de notes Sticky, la compatibilité DBUS fait son entrée. Les notes peuvent ainsi être gérées par des scripts ou des raccourcis clavier.

On retrouve d’autres ajouts du même acabit : le support des miniatures et du glisser-déposer dans Bulky (renommage de masse), la prise en charge de l’orientation de la vidéo dans Pix, l’arrivée d’une barre d’en-tête et d'un À propos dans Backup, ou encore celle d’un sélecteur de couleur dans l’application XDG Desktop Portal. À noter également une nouvelle sélection de fonds d’écran.

Pour le reste, les composants de Linux Mint sont peu ou prou les mêmes. La base du système est toujours Ubuntu 22.04, tandis que le noyau Linux est en version 5.15. Rien n’empêche bien sûr d’installer une mouture plus récente pour profiter d’un meilleur support matériel par exemple. Des outils comme Mainline simplifient largement la démarche.

La mouture finale de Linux Mint 21.3 devrait être disponible dans moins de deux semaines. Rappelons que la distribution s’est dotée l’année dernière d’un outil dédié aux mises à jour, pour en simplifier le processus. Ce n’était auparavant pas l’un des points forts du système. S’agissant d’ailleurs de la même base, l’équipe précise que la bascule devrait être extrêmement simple.

Commentaires (16)

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Petite question technique. Je connais mainline pour choisir sa version du kernel mais je me pose un question : est-ce que le fait d'utiliser par exemple un kernel 6.x sur une distrib prévue pour du 5.15 ne risque pas de poser des soucis de compatibilité ?

De mon niveau de connaissances je dirais que non, le kernel étant indépendant. Et il y a une compatibilité descendante assez grande. Mais peut-être que certaines features sont liées aussi à ce que propose (ou pas) le kernel ?

En tout cas je pense que la prochaine réinstall de mon laptop passera sur du Mint.
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Passer à mainline ne pose en général, pas de soucis et permet d’avoir de meilleures performances & support du matériel récent.

Un article détaillant ça (en anglais) :
https://www.linuxcapable.com/linux-kernel-mainline-stable-and-long-term-versions-everything-you-need-to-know/#Drawbacks-of-Mainline-Kernels
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Le noyau 6.2 est proposé dans le gestionnaire de MàJ.
Sinon, il y a l'ISO Edge qui permet d'installer directement le noyau 6.2 : https://blog.linuxmint.com/?p=4584
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J'ai installé cette distribution sur le PC qu'utilise ma fille - un vieux portable acheté en 2011. Pour ses besoins (principalement basés sur la suite web de son école), c'est parfait.

J'avais tenté une Debian, mais je n'avais pas réussi à obtenir un wifi stable. Et je voulais éviter les snaps d'Ubuntu, beaucoup trop lourds.
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C'est souvent le problème avec Debian (j'ai un laptop sans port RJ et j'ai passé un peu de temps à cause du wifi également).
Apparemment avec la 12 y-a moins de problèmes, ils ont un peu assoupli la gestion des non free à l'installe (pas testé encore)
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Pour moi c’est clairement ma distrib préférée du moment. Une base Ubuntu solide, un environnement de bureau qui arrive à avoir une ergonomie « à l’ancienne » sans pour autant faire de sur place et à être bien fini.

Et le tout sans avoir à bricoler quoi que ce soit : c’est certes personnalisable mais on peut déjà travailler correctement juste avec la configuration de base. C’est ce qu’Ubuntu aurait du devenir.
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Idem, ma distribution fétiche depuis des années... me sert à titre perso (installée en dur à la place de W10 sur mon PC portable) et pro (en VM principalement)

Bon, pour certaines applications, la version "en cours" inhérente à la distribution, est un peu trop vieille, et ca, c'est parfois bloquant. Je pense à LO (il suffit d'installer depuis le site de LO, et après, ca se met à jour tout seul vers les versions récentes ^^) ou encore GNU Octave (encore en version 6, alors qu'on est à la version 8, mais dont l'installation est un peu casse pied sous linux).

Globalement, c'est la seule distrib linux qui me convient pour l'instant : interface pas trop mal léchée, fonctionnelle, efficace. Pas trop lourde non plus (je parle de mint MATE)
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Il n'y a toujours pas possibilité d'installer cinnamon sur une autre distrib (debian par ex.) TOUT en gardant le même "visuel"/ design qu'on a avec mint cinnamon ?

Mes quelques tentatives ont toujours résultées en un bureau moche digne des années 80.
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Ubuntu Cinnamon : https://ubuntucinnamon.org
Fedora Cinnamon : https://fedoraproject.org/spins/cinnamon/
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Cinnamon utilise des thèmes GTK et les mêmes sets d’icônes standard que les autres environnements. L’install par défaut est peut être moche (j’en sais rien) mais il suffit de trouver des thèmes qui te plaisent. Ceux de Mint sont faciles à trouver si c’est ça qui te botte :)
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Tu as Linux Mint Debian Edition au pire... La version 6 est sortie en septembre :)
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Au niveau interface
avec 10 plugins et un peu de configuration, gnome 3 peut un peu s'améliorer en terme de fonctionnalité
mais un simple Windows11 offre plus de personnalisation et d'options de configuration ...

Le nombre de fonction supprimées par les brillants designer de Gnome3 m'avait rendu fou
(notamment le CTRL+L pour afficher la barre d'adresse dans le gestionnaire de fichier ...


Avec Cinamon
on arrive quasiment au niveau de fonctionnalité d'un KDE,
mais avec peut être une meilleur stabilité (en tout cas sur ubuntu 22.04)

Cinamon a énormément progressé par rapport à ses début, du coup c'est l'environnement que j'utilise au quotidien.
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Non seulement Ctrl+L fonctionne toujours (que ce soit dans GNOME Fichiers ou le sélecteur de fichiers de n'importe quelle application GTK), mais tu peux également le rendre permanent en passant par l'Éditeur dconf pour modifier la clé org.gnome.nautilus.preferences always-use-location-entry.
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mais pourquoi on ne peut rien faire dans l'interface ???
c'est quand même dingue,
Sur KDE on trouve quasiment tout le temps l'option dans l'interface,
alors que sur Gnome3 rien, toujours dans des fichiers de conf ou il faut deviner que l'option existe, c'est absurde !
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Le problème, avec cette volonté poussée par IBM d’en finir avec X et ne plus avoir que Wayland aussi tôt que possible – quitte à précipiter l’abandon de X de façon prématurée sur ses distributions comme Fedora et RHEL –, c’est qu’il n’y a pas que Linux dans la vie : il y a aussi les autres systèmes UNIX et en particulier les BSD. Or, Wayland est pour ainsi dire pensé et conçu exclusivement pour Linux (il utilise des API propres à Linux et qui n’existent pas ailleurs), dans la mesure où les tentatives de portage sur les autres systèmes ne se passent pas vraiment bien (et on ne parlera pas de ce qui manque encore à Wayland pour pouvoir enfin être apte à succéder pleinement à X)…

Un exemple avec NetBSD :
https://blog.netbsd.org/tnf/entry/wayland_on_netbsd_trials_and
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La maintenance de X.Org était faite quasi exclusivement par Red Hat. Ils ont juste dit que le projet ne les intéressait plus et qu'ils souhaitaient désormais se concentrer sur Wayland.

Si les BSD souhaitent reprendre le projet, libre à eux.


C'est le souci dans le libre, quand il n'y a qu'un acteur qui contribue et que tous les autres en profitent sans jamais s'investir. Quand cet acteur abandonne le projet, on se rend compte à quel point il était important. À un moment, il faut prendre ses responsabilités.

De mon côté, en tant que simple utilisateur, vu tout ce qu'apporte(ra) Wayland, je préfère qu'ils se concentrent dessus plutôt que de gaspiller de trop rares ressources à maintenir un logiciel devenu complètement obsolète.

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