Couverture 2G : la promesse de l’État est officiellement non tenue en zone blanche
Mais chut
Le 01 mars 2017 à 14h00
5 min
Société numérique
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L'Arcep affirme que 92 % des centres-bourgs en zone blanche étaient couverts en 2G en janvier... Alors que le gouvernement promettait de régler entièrement la question à cette échéance. Une promesse non tenue, qui tient surtout aux soucis de l'État à déployer les pylônes où installer les antennes.
L'échec est bien plus discret que l'annonce. Fin 2016, l'ensemble des centres-bourgs français n'étaient pas couverts en 2G, contrairement à ce qu'a promis le gouvernement en mai 2015. Sous pression, les opérateurs ont accepté de traiter l'ensemble des communes en zone blanche (1 % de la population), ainsi que 1 300 sites hors des bourgs (d'abord 800). Une annonce en grandes pompes, qui répondait aux plaintes récurrentes des élus sur le sujet.
À l'été 2015, l'Arcep obtenait un pouvoir de sanction sur le sujet, pour ne pas répéter l'erreur des vagues de couverture qui se sont succédées depuis 2003. L'État a également décidé de casser la tirelire en finançant les pylônes, pour 80 millions d'euros, charge restant aux opérateurs d'installer une antenne mutualisée, pour au moins fournir une couverture téléphonique en extérieur. Las, Bercy nous affirmait fin novembre que l'objectif ne serait pas tenu.
2G : l'Arcep pointe la bonne tenue des opérateurs
Dans son dernier observatoire des zones peu denses, le gendarme des télécoms affirme que 92 % des centres-bourgs étaient couverts en 2G en janvier, contre 91 % en octobre dernier. Cela donne 3 282 communes déclarées « traitées » sur les 3 800 du programme. Au total, quatre sont en attente d'antennes, quand 296 autres n'ont pas encore de pylône public où installer ces équipements.
Dans le détail, Orange a déployé une antenne sur tous les pylônes à sa disposition, et en attend 13 autres. Bouygues Telecom a une antenne à installer, au 31 décembre, pour 29 pylônes manquants. SFR a trois équipements de retard, et 20 supports en attente. Enfin, Free Mobile, qui n'a pas encore déployé d'antenne, n'a aucun des 234 supports nécessaires à disposition pour la voix et les SMS (via la 3G). Des chiffres honorables, qui montrent que le problème est désormais du côté de l'État, après des sanctions contre Orange et SFR (à hauteur de 400 000 euros) pour des retards l'an dernier.
Sans détour, Bercy nous confirmait des problèmes d'installation des antennes, notamment pour trouver les terrains nécessaires aux pylônes. En janvier, le directeur général de SFR, Michel Paulin, nous affirmait que l'installation des derniers pylônes est effectivement difficile... Cela tiendrait notamment à la réticence qu'afficheraient certaines communes face à la construction de ces équipements.
En dehors des quatre antennes avec un pylône disponible, les opérateurs ne risquent pas de sanction pour ce retard. En fait, au-delà de l'échéance du 31 décembre 2016, ils doivent déployer leur équipement dans les six mois après la mise à disposition d'un support. Si un pylône n'est installé qu'en 2017 ou 2018, et qu'en moins de six mois une antenne apparaît, ils sont dans les règles. Le blocage vient donc bien de l'État, qui ne va pas se sanctionner pour ses propres délais.
Il notait également que les 1 300 sites supplémentaires à couvrir en zones blanches, en dehors des centres-bourgs, ne seraient pas tant prisés des collectivités. Ils doivent encore être attribués dans le courant de l'année.
75 % de couverture 3G, premier engagement tenu en 4G
Sur la 3G, les opérateurs affichent 75 % de couverture des zones peu denses, alors qu'ils doivent atteindre 100 % en juin. Le rythme est soutenu : en octobre dernier, seuls 57 % des centres-bourgs avaient droit à l'Internet mobile. Concrètement, Orange affiche 79 % (68 % en octobre), avec 248 antennes restant à poser et 13 pylônes en attente. Bouygues Telecom le surclasse avec 84 % (58 % en octobre), 150 équipements restants et 29 pylônes indisponibles. Enfin, SFR affiche 76 % de zone couverte (56 % trois mois plus tôt), 271 antennes à poser et 20 pylônes à construire. Free Mobile, lui, doit encore recevoir 234 pylônes. Rappelons qu'il s'agit des mêmes supports qu'en 2G.
Du côté de la 4G (800 MHz), le bilan est plus souriant, avec un objectif de 40 % de couverture de la population en zones peu denses à la mi-janvier qui semble bien rempli. Des mesures sont en cours par l'Arcep pour les contrôler. Orange déclare ainsi 54 % de couverture, contre 52 % pour Bouygues Telecom et 50 % pour SFR. Les opérateurs respecteraient donc bien les obligations liées à leurs licences 800 MHz ; Free Mobile est exclu, n'en disposant pas.
Pour Bouygues Telecom et SFR, ces derniers mois ont ressemblé à un marathon de déploiement. Le premier affichait à peine 2 % de population en 4G (800 MHz) dans ces zones en octobre 2015, contre 0 % pour SFR. Ce dernier domine d'ailleurs ceux-ci, surpassant de loin ceux de la concurrence. Un coup de collier salutaire dans ces zones, et qui lui permet de s'en vanter largement en janvier, même si le nombre de ses abonnés continue de chuter (voir notre analyse).
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75 % de couverture 3G, premier engagement tenu en 4G
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 01/03/2017 à 14h14
L’ARCEP aurait dû être bcp plus contraignante et exigeante sur ce point depuis des années, on parle de la 2G, une techno mobile obsolète alors qu’on est en 2017 et qu’on fait déjà la promotion de la 5G…
Le pbm est que la présence de la 2G s’apparente à une forme de service public élémentaire (une couverture mobile pour tous), mise en place par des entreprises privées qui rechignent à prendre en charge les frais d’une installation qui leur coûtera plus qu’elle ne leur rapporte.
Le 01/03/2017 à 14h23
Un rapport avec les démantellement des bornes SOS au bord des routes?
(qui lui n’est pas en retard)
Le 01/03/2017 à 14h25
L’avantage de la 2G c’est que malgré ses défauts elle me parait très robustes. Il m’arrive dans des coins un peu paumé de forcer la 2G ainsi ma conversation est maintenue alors qu’en 3G la coupure arrive plus rapidement (dans les deux cas la qualité de le conversation est lamentable).
Le 01/03/2017 à 14h27
Donc les maires râlent parce qu’ils n’ont aucune couverture 2G mais ne trouvent pas de terrain où poser les antennes ? L’ARCEP vas condamner l’état pour ces manquements ? " />
Le 01/03/2017 à 14h39
Le 01/03/2017 à 14h42
A mon avis les équipements sont techniquement capables de faire de la 3G, c’est juste que c’est pas allumé. Donc le jour où ils arrête la 2G ils pourront allumer la 3G en RAN sharing.
Le 01/03/2017 à 14h42
Le 01/03/2017 à 14h45
Le 01/03/2017 à 14h50
Le 01/03/2017 à 15h05
Cela montre que lorsque l’on donne des fréquences à des opérateurs privée, c’est une donnée de marquer dans le contrat les obligations de couvertures et les amendes à la clé en cas de non respect.
On aurait fait cela pour la fibre avec les zones AMII dès le début, son déploiement aurait été plus conséquent et rapide. Au pire des cas, cela aurait été plus transparent. Pendant longtemps un opérateur réservait une zone et n’y faisait rien.
Le 01/03/2017 à 15h18
Le 01/03/2017 à 15h49
Le 01/03/2017 à 16h02
Le 01/03/2017 à 16h03
T’habite au fin fond de la Creuse et t’as le nouveau 3310, t’es dans la merde. " />
Le 01/03/2017 à 18h29
Il y a des bornes S.O.S avec antenne.
http://pegradio.online.fr/bornes.htm
Le 01/03/2017 à 19h48
Sans compter les très grosses infrastructures qui se basent sur la 2G.
Paiement par carte bancaire (qui migre en 3G … mais à quelle vitesse).
Localisation des trains !!! Autant en Belgique qu’en France, c’est par SMS envoyés tous les X s (considérant que certains SMS arrivent encore avec 1 jour de retard car il sont bloqués dans la file d’attente de l’opérateur) !
Et j’en passe.
Le 01/03/2017 à 14h08
une fois que tout le territoire sera couvert on verra alors le lobby des électrosensibles monter au créneau et pleurnicher.
Le 01/03/2017 à 14h14
À quoi ça sert de déployer la 2G alors que ce sera coupé dans 2 ans max et que Free va bientôt arrêter.
Ils prévoient tant de ventes de 3310 que ça ?
Le 01/03/2017 à 19h54
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Carpette a écrit :
Et ces bornes ne sont pas gratuites, il a fallu les acheter, les installer, passer les cables, verifier regulierement qu’elles fonctionnent, payer leur abonnement electrique et telephonique etc. Franchement ca vaut vraiment pas le coup de les garder a part peut etre dans quelques zones tres rares ou de toute facon elles n’etaient pas presentes genre les routes de campagnes au milieu de 2 bleds paumes.
Maintenant on va payer le démantèlement 3 fois plus chère pendant 10 ans
Le 01/03/2017 à 20h08
Ça me semble logique d’avoir la 2G partout, c’est quand même celle qui permet voix et SMS à pas cher, et qui pénètre bien les habitations.
Après pour les couvertures par les autres technologies, je suis étonné de voir à quel point la 4G marche bien dans des petites villes (genre 3000 Habitants dans mon cas), puisque tout le monde ne sature pas la connection, alors que quand je rentre chez moi (banlieue parisienne) la 4G est très lente et je vais maintenant même plus vite et avec un meilleur ping en 3G !
Je précise que je ne suis pas chez Free mais chez Bouygues…
Le 01/03/2017 à 22h05
Le 02/03/2017 à 07h11
Ça veut dire quoi “centre bourg”??
C’est bien français ça, une expression valise qui veut tout et rien dire.
Comme la TNT et ses statistiques foireuses : tant que tu es considéré statiquement comme un tout petit peu couvert (par un exemple si tu ne reçois même mal ne serait-ce qu’un seul multiplex), alors tu es considéré comme population couverte par la TNT…
Et je parle pas d’expérience, moi qui suis à 80 km de l’émetteur le plus proche… 😉
Le 02/03/2017 à 07h43
“Cela tiendrait notamment à la réticence qu’afficheraient certaines communes face à la construction de ces équipements.”
Je ne comprends pas bien il suffit d’installer l’antenne ou le pylône sur un terrain publique : par ex au dessus de la mairie, ou de l’école. Si il y’a un refus des élus locaux il faut infliger l’amande à la commune, ou bloquer tout financement de l’état dans la dite commune.
Comment a été déployé le réseau “PTT” dans les années 70, on a réussi en 30ans à couvrir toute la France en point a point ? Pourquoi serait-ce si compliqué d’installer 500 antennes ?
Le 02/03/2017 à 09h26
La 2G va bien dans les habitations parce que tu as la bonne fréquence. (Bouygues)
Pour le côté pas cher, le coût est répercuté dans les forfaits 3G/4G.
Le 02/03/2017 à 09h39
Le 02/03/2017 à 09h53
Le 02/03/2017 à 10h16
Sacrifier des vies potentielles (“conséquences mineures”) pour économiser des cacahouètes, la belle mentalité… " />
L’Etat n’est pas là pour faire des bénéfices. Et sinon, il y aurait bien d’autres sources de revenus à récupérer, comme faire raquer aux multinationales les milliards par an qui s’évaporent via des montages fiscaux. Mais taper sur la classe moyenne a toujours été la solution de facilité, faute d’avoir les couilles de réformer le système fiscal…
Le 02/03/2017 à 10h36
Le 02/03/2017 à 10h40
Le 02/03/2017 à 10h51
Le 02/03/2017 à 11h15
Faudrait peut-être diminuer ta ration journalière de BFM.
Un début.
Une suite.
Un autre cas.
Bon courage " />
Le 02/03/2017 à 11h27
Le 02/03/2017 à 11h40
j’ai cité deux cas, l’irlande est déjà plus proche de nous.
Après tout, on nous compare souvent aux États-Unis mais ce ne serait pas comparable parce qu’ils sont 324 millions et que leur histoire est différente ?
Je ne pense pas qu’un système démocratique soit a remplacer par un fachisme, pour que ça aille mieux, je dirai que «le systeme democratique actuel» ne l’est pas assez, démocratique.
Sinon, nous pourrions effacer la dette.
Le 02/03/2017 à 11h56
La dette est une fumisterie. Il suffit de regarder les américains.
Le 02/03/2017 à 11h58
Le 02/03/2017 à 12h00
Le 02/03/2017 à 12h44
Le 02/03/2017 à 12h58
Le 02/03/2017 à 15h23
Je ne suis pas tout à fait d’accord sur les détails, mais j’adhère au message général " />