Lecture automatisée des plaques d’immatriculation : les communes face à la loi CNIL
Sans arrêté, à côté de la plaque
Le 14 mars 2017 à 16h06
3 min
Droit
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La sénatrice Brigitte Micouleu (LR) a questionné l’Intérieur sur la possibilité pour les élus locaux d’utiliser la lecture automatisée de plaque d’immatriculation pour distribuer les prunes pour stationnement interdit. Seulement, les textes ne sont pas aussi permissifs.
Un nombre de plus en plus important de collectivités souhaite recourir ou recoure au système LAPI (lecture automatisée des plaques minéralogiques) pour gérer le défaut de paiement du stationnement. En témoigne cette question posée par une élue LR, qui a interrogé le ministre de l’Intérieur. Celle-ci vante ces outils technologiques qui pourraient améliorer « la performance du contrôle ».
Dans le détail, « Il s'agit, principalement, de dispositifs de lecture automatisée des plaques d'immatriculation (LAPI) dont peuvent être équipés les véhicules ou les deux-roues et qui permettent en croisant les fichiers des plaques d'immatriculation relevées et des paiements à l'horodateur, d'identifier les contrevenants ».
Seulement, l’élue tombe sur un os : « Il semblerait, cependant, que de grandes incertitudes pèsent sur la légalité de tels dispositifs au regard des règles posées par la Commission nationale de l'informatique et des libertés ».
Un traitement soumis à arrêté
En attente d’une réponse de la CNIL, plusieurs éléments peuvent être soulevés face à un sujet si sensible. L’article 26 de la loi de 1978 conditionne à la prise d’un arrêté « les traitements de données à caractère personnel mis en œuvre pour le compte de l’État (…) qui ont pour objet la prévention, la recherche, la constatation ou la poursuite des infractions pénales ou l’exécution des condamnations pénales ou des mesures de sûreté ».
Il faut donc un arrêté pour qu’un tel traitement puisse être déployé. Existe-t-il ? Dans sa page relative à la gestion des infractions pénales par les communes, la CNIL souligne qu’un arrêté du 14 avril 2009 est le texte en vigueur en la matière.
Celui-ci prévoit à son article 6 différents traitements automatisés relatifs à plusieurs catégories de données et informations. Seulement, on a beau lire et relire, les photos n’apparaissent pas dans le long listing. Du coup, les mairies ne peuvent prendre de photo des plaques d’immatriculation, rendant du coup impossible la LAPI. Tout dispositif contraire serait donc illégal.
Dès le 1er janvier 2018, dépénalisation du stationnement illégal
Seulement, cette situation n’est que temporaire, en attendant l’entrée en vigueur d’un article de la loi du 27 janvier 2014 relative à la modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (loi MAPTAM).
D’ici le 1er janvier 2018, l’article L2333-83 du Code général des collectivités territoriales va organiser la dépénalisation du stationnement payant, obligeant les automobilistes au paiement d’une redevance ou d’un forfait majoré en cas de non-paiement. À cette date, on sortira donc de la loi CNIL sur les traitements de l’État relatifs aux infractions pénales et l’arrêté autrefois exigé ne sera plus nécessaire.
lecture automatique de plaques minéralogiques
Lecture automatisée des plaques d’immatriculation : les communes face à la loi CNIL
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Un traitement soumis à arrêté
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Dès le 1er janvier 2018, dépénalisation du stationnement illégal
Commentaires (14)
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Abonnez-vousLe 14/03/2017 à 16h19
Faute de texte officiel ils ne pourront pas l’utiliser ?
C’est les LAPI crétins ou quoi ?
Le 14/03/2017 à 16h46
À la base, le LAPI était fait pour traquer les véhicules recherchés, donc, il faisait une reconnaissance sur une base de données limitée.
Là, maintenant, on sort du cadre «policier» (dans le sens d’enquêtes) à un cadre «civil». Et les BDD civils sont autrement plus grandes, et d’un point de vue CNIL, n’ont pas du tout le même statut.
(«policier» et «civil» sont les termes utilisés pour ventiler les projets chez Morpho, ex Sagem Sécurité, qui a développé le LAPI)
C’est quand même triste (mais prévisible) de voir une telle dérive, surtout que, à l’époque, on nous vendait le truc comme un outil qui ne serait jamais utilisé pour la surveillance globale d’une population!
À l’époque de son lancement, j’ai vu des prototypes d’intégration dans des voitures banalisées franchement impressionnants (le détecteur, au lieu d’être sur le toit, était dans un prolongement de la casquette de la console centrale d’une 307, et toute la connectique informatique était planquée dans la boite à gants. Impossible d’identifier la voiture comme étant équipée d’un LAPI)
Le 14/03/2017 à 16h48
J’ai une petite incompréhension…
Actuellement l’utilisation est régulé du fait que les contraventions sur le stationnement sont opérés par les mairies mais pour le compte de l’Etat et de ce fait ils sont soumis à ce décret.
Mais en 2018, cette mission passe directement sous la direction des collectivités et du coup non soumise à ce décret… Est-ce que ça veut dire que ça devient “open bar” sur l’utilisation des données et des moyens associés ?
Le 14/03/2017 à 17h11
Oui dans le respect d’autres préconisations cnil
Le 14/03/2017 à 17h39
Vive la campagne, ici les élus te paieraient pour que tu gares ta voiture dans une “rue commerçante” de leur village " />
Le 15/03/2017 à 06h22
non mais ! franchement ! ils n’ont rien d’autres à foutre ?
Le 15/03/2017 à 08h37
Le 15/03/2017 à 09h59
“la dépénalisation du stationnement payant, obligeant les automobilistes au paiement d’une redevance ou d’un forfait majoré en cas de non-paiement.” : Je n’ai pas compris ce passage, car le forfait est actuellement majoré en cas de non-paiement ; qu’est-ce qui va changer ?
Le 15/03/2017 à 10h24
Tu parles.
Depuis les annees 70 c’est toujours les 2 memes partis au pouvoir alors je ne vois pas pourquoi ca changerait.
Et quand bien meme ca changerait dans les urnes, le pays est toujours ruine avec une dette insoutenable.
La charge (les interets) de la dette en 2016 a ete de 44Mds. Soit 10% du budget de l’etat. A titre de comparaison le budget de la defense a ete de 32Mds. Sans les interets on aurait donc de quoi lever une deuxieme armee.
On continue a emprunter pour rembourser les interets ce qui va donc mecaniquement augmenter celle-ci. Le pays est en faillite economique structurellement.
Le 15/03/2017 à 10h46
Heuu… Pourtant il y a des communes qui expérimentent déjà le système LAPI.
Fiche pratique
Le 15/03/2017 à 11h05
Oui mais c’est le policier qui relève l’infraction, pas une photo…
Le 15/03/2017 à 11h12
ça me fait doucement rire toutes ses tentatives pour extorquer du pognon aux gens. La plupart des centres-villes se meurent, les maires s’en plaignent, mais dans le même temps ils font tout ce qu’ils peuvent pour que les gens ne viennent plus.
De moins en moins de places de parking, toutes ou presque payantes, de plus en plus cher. On met ça sur le compte de l’écologie et on prétend que c’est pour favoriser les transports en communs, sauf que quand tu vois la gueule du service et le tarifs des transports… bah finalement tu reste chez toi et tu commandes sur internet.
Et après on nous dire qu’Amazon c’est le diable et que ça ruine notre économie… la bonne blague.
Si par dessus tout ça tu rajoutes le contrôle généralisé des plaques d’immatriculation avec PV automatiquement adressé à la moindre infraction ! C’est clair que ma voiture va rester au garage, mon cul dans mon canapé et leur centre-ville de plus en plus mort avec de moins en moins de rentrée d’argent.
Le 15/03/2017 à 12h39
Le 15/03/2017 à 14h38
L’article de loi qui dépénalise est illisible.