Les GAFAM sont dans l’œil de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui sera candidate aux prochaines élections présidentielles américaines. Elle estime que ces entreprises ont « trop de pouvoir sur notre économie, notre société et notre démocratie ».
Selon la sénatrice, « elles ont détruit la compétition, utilisé nos informations privées pour leur profit », utilisant leurs vastes moyens pour « écraser les petites entreprises et l’innovation » et substituant au passage « leurs intérêts économiques aux intérêts plus larges des Américains ».
Ce qu’elle propose ? Tout simplement de les casser en plusieurs morceaux. Serait visée toute structure engrangeant un chiffre d’affaires d’au moins 25 milliards de dollars et proposant une place de marché, d’échange ou une plateforme pour connecter de tierces parties. Tout ce qui s’apparente selon elle à un service public.
Si elle devait être présidente, son programme imposerait une séparation obligatoire entre contenu et contenant. Chaque entreprise serait tenue de respecter un nouveau standard d’interactions « justes, raisonnables et non-discriminatoires » avec les utilisateurs, avec interdiction de transfert de leurs données vers d’autres structures.
Pas question non plus de laisser ces mastodontes engloutir certaines entreprises, pour éviter des rachats qu’elle juge anticoncurrentiels. Deux cas emblématiques sont présentés : Facebook pour Instagram et WhatsApp, Google pour Waze et DoubleClick. Elle reproche aux autorités compétentes de ne pas avoir pensé aux effets délétères à long terme.
Elle ne veut pas non plus que les sociétés fournissant des services de place de marché les utilisent pour leurs propres besoins. Amazon tient une place prépondérante dans son argumentaire, braquent les projecteurs sur le conflit d’intérêt avec sa propre marque Amazon Basics. Les tactiques de Google sont également fustigées.
Elle veut rendre à ces services la neutralité qu’ils n’ont plus selon elle, afin que cesse une dépendance toujours plus croissante. Là encore, Amazon et Google sont cités en exemples flagrants.
Ses objectifs – accroître la concurrence et protéger les données personnelles – se heurteraient toutefois à certains obstacles majeurs.
Outre l’élection présidentielle elle-même et les vastes campagnes de lobbying qui ne manqueront pas de l’accompagner, la sénatrice aura nécessairement besoin du Congrès américain, puisque le programme sera réalisé à travers la loi. Les nominations des chefs antitrust doivent également être confirmées par le Sénat.
Commentaires