Matières premières : Thierry Breton insiste sur la nécessité d’une indépendance européenne
Le 13 juin 2022 à 07h45
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Économie
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Le Commissaire européen au marché intérieur renouvelle ses vœux pressants pour une véritable indépendance de l’Europe sur ce terrain stratégique.
En avril, il avait déclaré : « « Sans une approche plus stratégique du développement des capacités en matières premières primaires et secondaires en Europe, il n’y aura pas de transition écologique et numérique, pas de leadership technologique et pas de résilience ».
Dans un billet de blog publié hier, le discours est à peu près le même. Il attire l’attention sur les véhicules électriques, dont 30 millions d’unités sont attendues sur les routes d’Europe d’ici 2030, donc en quelques années. Cette croissance rapide nécessite des matières premières achetées à la Chine en grande partie, « jusqu’à 100 % pour le lithium raffiné ». La demande de silicium doit également quintupler dans la même période.
« Nous dépendons trop souvent presque entièrement des importations, alors que la géopolitique des chaines d'approvisionnement est de plus en plus instable et que nous voyons se développer une véritable course mondiale à l'approvisionnement et au recyclage des matières premières critiques », explique Thierry Breton.
« Nous avons avant tout besoin de capacités de séparation, de raffinage et de recyclage des matières premières, fonctions qui elles aussi sont trop souvent concentrées en Chine ». Que propose-t-il ? D’inscrire dans la législation la liste des matières critiques ou stratégiques pour l’Europe, et l’utiliser comme « boussole ».
Cette liste servirait de « cadre juridique stable, agile et prévisible afin — par exemple — d'identifier des projets, faciliter les investissements, guider nos partenariats internationaux, orienter l'agenda de l'innovation ».
Il est évident pour lui que cette indépendance doit passer par l’exploitation minière en Europe, car des gisements y sont présents :
« L'exploitation minière est encore considérée par beaucoup comme, et j'emploie ici des guillemets, « sale ». Nous préférons importer de pays tiers et fermer les yeux sur l'impact environnemental et social qui s'y produit, sans parler de l'empreinte carbone de nos importations. Or, l'exploitation minière en Europe peut bénéficier de nouvelles technologies permettant une extraction avec un impact environnemental très faible ».
Le 13 juin 2022 à 07h45
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