Une pétition adressée à Emmanuel Macron et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique du gouvernement Élisabeth Borne, appelle à « éteindre définitivement les écrans numériques publicitaires », décision qualifiée de « mesure d’urgence, juste socialement et écologiquement » :
« "Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance”, déclarait le président Emmanuel Macron dans un discours le 19 août dernier. Les écrans publicitaires en sont le symbole : ils contribuent au gaspillage d’énergie et de ressources, sont néfastes pour la santé et la biodiversité, prolifèrent dans les centres commerciaux, les gares, les transports en commun, les espaces publics et les vitrines des magasins, soumettent les citoyens à toujours plus de pression publicitaire. Ils incitent à la surconsommation, contribuent à la pollution lumineuse et servent essentiellement aux grandes entreprises, au détriment du commerce de proximité. »
En 2020, un rapport de l'ADEME estimait en outre à 2 000 kWh/an la consommation d’un écran de 2m², « soit quasiment l’équivalent de la consommation annuelle d'un ménage (hors chauffage et eau chaude) ».
La pétition rappelle également que « depuis plusieurs années », de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer leur interdiction :
- En février 2020, une tribune signée dans le JDD par 160 personnalités, parlementaires et scientifiques, demandait au gouvernement d’interrompre leur prolifération.
- En juin 2020, la convention citoyenne pour le climat faisait figurer leur interdiction parmi ses 149 propositions - qui n’a pas été retenue dans la loi climat et résilience.
- En juin 2022, le rapport Futurs énergétiques 2050 de RTE - gestionnaire du réseau d’électricité- appelait à « la disparition progressive des écrans publicitaires » pour économiser l’énergie et limiter les incitations à la consommation.
- La pétition précise que l'extinction nocturne des enseignes et publicités lumineuses, récemment annoncée par le gouvernement, « est une réponse nécessaire mais dérisoire, qui ne permet pas de libérer définitivement nos espaces publics, gares et transports en communs des écrans publicitaires » :
« Nous attendons d’un plan de sobriété énergétique qu’il prenne des mesures structurelles, qu’il cible les usages définis collectivement comme accessoires ou néfastes. Nous attendons d’un plan de sobriété qu’il soit guidé par un impératif de justice sociale et de transition écologique. »
Le collectif inter-associatif à l'origine de la pétition comprend notamment Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.), Greenpeace, le mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale Alternatiba, et Action non-violente COP21.
La pétition a également été signée par le président des Amis de la Terre, les directrices générales du Réseau Action Climat d’OXFAM France, le fondateur du média Bon Pote et plusieurs députés écologistes ou LFI.
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