Volkskrant révèle que Capgemini avait, en 2010, alerté l'opérateur mobile néerlandais KPN que Huawei pouvait écouter l'ensemble de ses clients. Le rapport avait été tenu au secret jusqu'à lors, l'opérateur, qui détenait plus de la moitié des parts du marché, craignant pour sa survie.
Six Chinois géraient alors les équipements au cœur du réseau mobile, au siège social de KPN, à La Haye. Une partie de la gestion de ces équipements était en outre assurée depuis la Chine.
De plus, la liste des numéros placés sur écoute judiciaire était stockée sur un serveur contrôlé par Huawei, et les six salariés pouvaient accéder aux informations et contenus desdites écoutes. Ces mêmes salariés pouvaient également écouter n'importe quel numéro KPN dans le monde, sans que l'entreprise n'en soit tenue informée.
Les conclusions du rapport étaient si explosives qu'elles avaient jusqu'alors été tenues au secret : « L'existence de KPN Mobile est sérieusement en danger si le gouvernement et l'industrie apprennent que le gouvernement chinois peut écouter les numéros mobiles de KPN et fermer le réseau ».
KPN précise n'avoir jamais découvert qu'Huawei aurait exploité ces vulnérabilités. Il n'en a pas moins depuis repris en main la maintenance de son coeur de réseau, et est passé des technologies Huawei à celles du suédois Ericsson.
Huawei explique de son côté que ses salariés n'ont pas eu d'accès non autorisé, que les données n'ont pas été extraites du réseau et que les autorités néerlandaises ne lui ont jamais rien reproché en la matière. L'entreprise précise qu'elle a fait de la cybersécurité et de la protection de la vie privée une priorité, et qu'elle est également le fournisseur de réseau le plus vérifié au monde.
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