Complément d’enquête s’attaque au financement des infox, Tipeee prend la parole
Le 06 septembre 2021 à 08h23
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Internet
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L'émission de France 2 est revenue en détails sur la propagation des fausses informations et ce qui la favorise, rencontrant notamment des adeptes du documentaire Hold Up, largement critiqué et débunké.
Les journalistes ont ainsi évoqué les sites gagnant des sommes parfois impressionnantes à diffuser des informations fausses mais sensationnelles, confortant leurs audiences dans des théories assez farfelues. Des gains qui ne sont permis que parce que des marques et agences médias sont présentes sur ces sites, à travers la publicité ciblée et automatisée. Un sujet qui devrait sans nul doute agiter les rencontres de l'Udecam qui commencent demain.
Nombreux sont les acteurs interrogés à avoir botté en touche ou avoir mis fin à leurs entretiens. Bouygues Télécom a de son côté indiqué agir pour éviter d'être présent sur de tels sites, mais l'enquête menée avait constaté de lourds ratés. Certaines publicités étaient d'ailleurs toujours présentes même après le « ménage » effectué.
La plateforme Tipeee a été interrogée, du fait de la présence de plusieurs spécialistes de la désinformation sur son site. Son fondateur y explique que pour lui, aucun créateur ne devrait être retiré tant qu'il n'a pas été condamné pour ses pratiques ou propos. Il ajoute qu'un site n'a pas à se substituer à la justice, posant la question de la « censure privée », désormais courante.
« En fait j’assume tout ce qu’il y a sur ce site, du plus antisémite au moins antisémite, et du plus complotiste au moins complotiste » ajoute-t-il. La remarque ne passe pas, certains lui reprochant son laisser-faire face à des valeurs qu'ils ne partagent pas. Tipeee a depuis détaillé sa position sur une page du site. Dans une vidéo, Michael Goldman revient également sur certains éléments de montage du reportage.
Dans ce dernier, le fondateur de Nordpresse évoquait en conclusion l'inefficacité de la lutte contre la désinformation. Tout du moins tant que les citoyens ne seront pas à même de poser un regard critique sur l'information, de ne pas la penser vraie parce qu'elle leur plait. Pour lui, l'information doit aider à parfois penser contre soi-même. Un travail de longue haleine.
Le 06 septembre 2021 à 08h23
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