Un indicateur sur l’égalité hommes-femmes obligatoire sur le site des grandes entreprises
Le 09 janvier 2019 à 09h26
1 min
Droit
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En vertu d’un décret paru ce matin au Journal officiel, les sociétés d’au moins 50 salariés devront bientôt publier un indicateur censé refléter les écarts de rémunération hommes-femmes. Celui-ci sera calculé à partir de nombreux éléments : différences de salaires, mais aussi écarts de taux de promotions, pourcentage de salariées ayant bénéficié d'une augmentation dans l'année de leur retour de congé de maternité, etc.
Seul un « niveau de résultat » annuel sera rendu public sur le site Internet de l'entreprise, « lorsqu'il en existe un ». Dans le cas contraire, cet indicateur devra être « porté à la connaissance des salariés par tout moyen ».
Faute d’atteindre un score d’au moins 75 points, la société sera incitée à prendre des « mesures adéquates et pertinentes de correction ». En cas de non-conformité pendant trois années consécutives, l’entreprise s’exposera à des pénalités.
Le 09 janvier 2019 à 09h26
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 09/01/2019 à 09h47
C’est rigolo, j’ai lu il y a peu un article sur toutes les règlementations appliquées aux entreprises de plus de 50 salariés, dans lequel l’auteur considérait que ça freinait leur développement.
Du coup on va encore rajouter un « machin » plus administratif que vraiment efficace. Génial.
Le 09/01/2019 à 10h10
Encore tout un tas de chiffres facilement contournables, faut arrêter avec l’administratif dans ce pays, on vit chez les fous
Le 09/01/2019 à 10h22
A quand une loi pour interdire la discrimination subie par les hommes au sujet de la tenue vestimentaire ?
En été, une femme a le droit de venir en mini jupe débardeur, et dans la plupart des entreprises, venir en bermuda pour un homme c’est se faire foutre dehors.
Mais ça on s’en branle j’imagine.
Le 09/01/2019 à 10h25
1- j’ai visité pas mal de pays, j’ai entendu le “trop d’administratif dans ce pays” à peu près partout. Et là ou je ne l’ai pas entendu, c’était par exemple à Madagascar, ou le discours est plutôt “corruption, corruption”.
2- je suis d’accord que la limite de 50 va rajouter encore un machin, bien inutile. Surtout que 50 salariés, c’est statistiquement bas : à chaque poste/type de poste, il n’y a pas des dizaines de personnes, donc statistiquement invalide.
Dans ma boite, pile dans la cible : 5 administration des ventes, 3 compta, une douzaine support, une douzaine de développeurs, 3 direction, une dizaine de formateurs, 5 ou 6 commerciaux, 3 administration informatique interne (chiffres très à la louche)
Et comme la répartition H/F est inégale (admin des ventes et compta, que des femmes), un tel indicateur sera totalement incalculable (ou bidon mathématiquement parlant)
Le 09/01/2019 à 10h27
Ça sent méchamment le bon sentiment qui va finir en eau de boudin.
Autant le décret évite certains écueil (il considère les inégalités dans les deux sens, il prend en compte les temps partiels, la représentation disproportionnée d’un sexe…), autant il reste des gros trous.
Mention spéciale pour le critère “inégalité parmi les 10 salariés ayant la plus haute rémunération”, qui est par essence statistiquement sans intérêt.
Le 09/01/2019 à 10h35
Le 09/01/2019 à 10h44
C’est nul ça se base que sur le sexe “administratif” et pas sur le “ressenti”.
Le 09/01/2019 à 11h05
Y’a quand même des secteurs où c’est délicat de recruter en parité.
Et si à la base la parité est construite par discrimination positive, l’entreprise devra continuer à sur-évaluer le segment en question.
Exemple: une pilode de chasse femmes et 99 pilotes de chasse femme, avec un taux de professionnels hors du commun de 10%. Bilan: on va mettre en avant comme une mascotte qui aura plus un rôle politique sur des missions a très forte symbolique.
Parmi les recrues si un segment est plus gros que l’autre il y a potentiellement plus de chance de trouver des perles rares et donc de les récompenser.
Exemple: un sage-femme homme et 99 sage-femmes femme, avec un taux de professionnels hors du commun de 10%. Bilan: 1 homme “normal”, 9 femmes exceptionnelles, 90 femmes “normales”.
Ca me paraît très anti-libéral.
Ca colmate mais pas dit que ça ne radicalise pas les machos.
Et c’est quoi ce critère arbitraire? A quand les célibataires, mariés, veufs…? A quand les religions? A quand la ligne de métro ou le quartier?
Le 09/01/2019 à 11h55
Marrant, dans la boite où je bosse (Atos Worldline, une grosse SSII un peu moisie), ils se targuent d’avoir des salaires féminins égaux ou supérieurs aux salaires masculins. Chiffres à l’appui.
Sauf qu’ils oublient un truc méga important : dans cette boite, une femme met beaucoup plus de temps à monter en grade (et donc en rémunération) qu’un homme, quand elle a la possibilité de monter (ce qui laisse supposer que le turnover des bas salaires est terrible).
Bref, les indicateurs c’est sympa, mais avec un minimum d’intelligence (et de malveillance) on leur fait dire ce que l’on veut.
Le 09/01/2019 à 13h03
comme disait à peu près Churchill : “je ne crois aux statistiques que quand je les ai moi-même bidonnées”.
Le 09/01/2019 à 13h05
Le 09/01/2019 à 13h34
Le 09/01/2019 à 13h45
Bah sérieusement, cette hypocrisie est agaçante. L’égalité n’existe pas, c’est juste de la discrimination positive ett faut l’assumer.
Ca avait même foutu sur le cul des travailleurs détachés venant du Brésil chez un ancien client où j’ai bossé. Ils se sont pris un claco des RH alors que chez eux c’était normal…
Et quand tu soulèves le problème, tu as juste droit à “soyez sérieux svp”.
Le 09/01/2019 à 14h59
Tant que l’ “indicateur” sera calculé par celui qui “s’exposera à des pénalités”, ce sera juste du gros pipo comme cette loi " />
Le 09/01/2019 à 17h30
Le 09/01/2019 à 17h49
Bien vu !
Le 10/01/2019 à 13h24
A ce sujet,globalement :
Et d’autres exemples expliquant ces “soi-disant” écarts, il en existe encore beaucoup. Avant d’accuser le sexisme en entreprise, ou le “patriarcat”, il faut d’abord étudier les multiples sources de ces écarts, qui ne s’expliquent pas que par un seul ou deux facteurs ciblés.
Le 11/01/2019 à 09h07
Effectivement pour le premier point, pour avoir déjà discuté de ça avec des collègues féminins, elles sont généralement moins gourmandes que leurs homologues.
Les femmes ont trop tendance à se sous évaluer ou se sous estimer.
Quant à ta conclusion, c’est ce que je pense aussi à chaque fois que j’entendais les rapports démontrant les “inégalités”. A aucun moment ils ne précisaient si c’était à condition, charge, et horaires de travail équivalent ou non.
Un élément qui te manque : les femmes ont tendance à être plus souvent à temps partiel que les hommes.