Rachat de Covage par SFR FTTH : feu vert de la Commission européenne, sous conditions
Le 30 novembre 2020 à 08h25
2 min
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Il y a un an quasiment jour pour jour, Altice (via sa branche SFR FTTH) entrait en négociations exclusives pour racheter 100 % de l’opérateur de gros Covage, une transaction à un milliard d’euros.
L'AOTA (Association des opérateurs télécoms alternatifs) était rapidement montée au créneau pour faire part de son inquiétude car ce rapprochement n’était pas « sans susciter de profondes interrogations sur la préservation d’une intensité concurrentielle déjà fragile sur le marché entreprises et collectivités ».
La Commission européenne vient de rendre son verdict : elle « a autorisé, en vertu du règlement de l'UE sur les concentrations, le projet d'acquisition de Covage par SFR FTTH, une entreprise contrôlée conjointement par Altice, Allianz et Omers. L'autorisation est subordonnée au respect intégral d'une série d'engagements offerts ».
« Covage étant en concurrence directe sur ces marchés avec l'entreprise SFR détenue par Altice, nous avons autorisé l'acquisition de Covage sous réserve d'un ensemble de cessions », explique Margrethe Vestager (vice-présidente exécutive de la Commission, chargée de la politique de concurrence).
Deux engagements sont pris par SFR FTTH :
- « La cession à un acquéreur approprié de 25 filiales et d'actifs correspondant à l'activité « boucle locale optique » de Covage sur le territoire de 30 institutions publiques. Ces filiales et ces actifs se composent de réseaux FTTO (incluant plusieurs réseaux mixtes FTTO et FTTH) et représentent au total environ 95 % de l'activité FttO de Covage.
- « L'offre d'un contrat de services transitoire, portant notamment sur l'accès à tous les actifs et services requis pour exploiter l'activité cédée dans des conditions concurrentielles pendant une durée permettant à SFR FTTH de devenir totalement indépendante. »
« Les engagements définitifs répondent aux problèmes de concurrence recensés par la Commission en ce qui concerne l'acquisition de Covage par SFR FTTH et ont été considérablement améliorés à la suite des observations fournies par les acteurs du marché. La Commission a donc conclu que l'opération envisagée, telle que modifiée par les engagements, ne posait plus de problème de concurrence », affirme la Commission en guise de conclusion.
Le 30 novembre 2020 à 08h25
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 30/11/2020 à 08h43
SFR va pouvoir découvrir une nouvelle techno : le fttH :-p
Plus sérieusement, je sens que la dette de covage va exploser dans très peu de temps…
Le 30/11/2020 à 09h00
Comme c’est étonnant ! Autoriser l’un des 2 gros réseaux de transports de données français d’acquérir un exploitant de réseau de distribution local… #WTF concurrence vous avez dit ?
Même scandale que l’exploitation des autoroutes françaises en partenariat public-privé. On en reparlera dans quelques dizaines d’années (voire même avant).
Le 30/11/2020 à 10h08
Je crois comprendre que SFR dois céder les activités des Réseaux d’Initiative Publique.
J’espère que c’est bien le cas, car ma commune fait partie de celles desservie en fibre par le RIP de Seine-et-Marne et je ne voudrait pas voir SFR empêcher ses concurrents de venir sur la fibre chez moi.
Le 30/11/2020 à 10h21
Par définition ils n’ont jamais le droit “d’empêcher” un concurent de venir sur un réseau mutualisé.
La question est plutôt : A quel prix - SFR étant endetté jusqu’à la pointe des cheveux, ils font ce qu’ils peuvent pour augmenter les revenus,
et pour quel service - SFR étant endetté jusqu’à la pointe des cheveux, ils font ce qu’ils peuvent pour baisser les coûts.
Ce qui explique entre autre l’état catastrophique des PMZ dans certains endroits , mais aussi une certaine désorganisation interne ce qui ne donne pas envie aux concurrents - partenaires de s’y frotter.
Dernier point, drahi adore attaquer en justice ses ex partenaires, ce qui là encore donne pas envie sur le long terme.
Aujourd’hui ce qui “bloque” l’arrivée de certains FAI sur les réseau c’est pas la partie technique ni juridique, c’est la partie commerciale. Exemple typique, Free vs TDF.
Le 30/11/2020 à 10h57
Ça annonce des vraies galères à venir pour les clients de Covage…
Non, c’est vraiment pas une bonne nouvelle…
Le 30/11/2020 à 11h44
Vu qu’ils doivent normalement se séparer de la partie distribution locale, et que c’est généralement là que se produisent les problèmes techniques non résolus immédiatement, pas sûr que ça touche beaucoup les abonnés. Il faut attendre de voir qui rachètera ça pour en juger.
Par contre, si par clients tu entendais les vrais clients de Covage, c’est à dire les FAI (Covage ne commercialise pas directement aux abonnés), alors oui eux ne vont pas rigoler à devoir se frotter à l’amabilité de SFR tous les jours.
Le 30/11/2020 à 15h42
L’amabilité et surtout l’honnêteté et la probité légendaire (le mot est je trouve bien choisit dans ce cas, tient :p) de cette boîte à système mafieux (et là, je suis poli), sans parler de la qualité et la fiabilité de leur réseau…
Le 30/11/2020 à 12h49
Ce qui me choque, c’est la légitimité d’une boite comme Covage, financé par les collectivités, être revendu 1 Milliard.
Ca me parait un peu facile de monter une boite financé par un tier, et de récupérer les benefs à la revente. Sur ce milliard, combien revienne aux collectivités…
Le 30/11/2020 à 12h58
Covage est une SAS et a des actionnaires. Ce sont eux qui ont financé la société au capital de plus de 55 millions d’euros. Les banques ont peut-être aussi financé leur développement par des prêts rémunérés.
Mais les collectivités sont leurs clients et pas leurs financeurs.
Il n’y a rien de choquant quand on a un petit minimum de culture financière.
Le 30/11/2020 à 16h58
On a loué ( ma boite) à titre privé de la fibre noire à Covage en 2007 ou 2008 et je n’avais jamais entendu parlé de financement par les collectivités.
On leur louait de la fibre noire comme on le faisait avec Telcité , Neo Telecom ou Interoute
Le 30/11/2020 à 19h22
Covage exploite des RIP (Réseau d’initiative publique qui, par définition, est une infrastructure propriété de collectivités locales).
Contrairement aux réseaux locaux des zones AMI et des zones très denses (qui appartiennent à l’opérateur SFR qui finance lui-même le déploiement de fibre optique FttH), quand SFR collectivités exploite un RIP, la filiale de SFR n’est pas propriétaire du réseau de distribution local.
Le 30/11/2020 à 19h34
Les RIP existent là où aucun opérateur national privé n’a déclaré sa candidature à déploiement d’un réseau local. L’impôt finance les RIP. Libre à la collectivité locale, propriétaire du réseau, de l’exploiter elle-même (à l’aide d’une Régie ou d’une société d’économie mixte par ex.) ou de désigner un prestataire-délégataire de service public pour exploiter et maintenir ce réseau dans le temps (Orange, SFR Collectivités, Covage par ex.).
D’ailleurs, c’est comme ça que fonctionnent les réseaux de distribution d’eau potable, et d’électricité en France.
Le 30/11/2020 à 15h08
o
Le 30/11/2020 à 18h27
Oui j’ai pas trouvé le bon mot, mais l’idée était là.
Le 30/11/2020 à 21h37
55M d’€, c’est peu face au subvention des collectivités sont Covage a été bénéficiaire.
Rien que dans le 92, c’est 59M d’€ qu’ils ont reçu. ‘https://www.zdnet.fr/blogs/infra-net/nouvel-episode-du-feuilleton-fibre-optique-des-hauts-de-seine-reprise-par-covage-39849300.htm)
Et c’est pareil dans chaque département. Covage est une boite a pomper les subventions.
Le 30/11/2020 à 22h13
La subvention n’a pas été reçue par Covage mais par Sequalum, filiale de Numericable. Cette dernière n’a pas été capable de tenir ses engagements de déploiement et a été virée. Elle a même été condamnée à verser plus de 96 M d’€ donc bien plus que ce qu’ils ont reçu.
Covage a ensuite été choisi pour les remplacer et a payé pour reprendre le réseau. Ils n’ont touché aucune subvention du 92.
Le 01/12/2020 à 12h34
Je sais pas, c’est assez obscur, entre Covage, les syndicats mixte, les rachats, etc… On trouve quasiment rien comme info sur le net. Ce qui est sûre, c’est que les exploitants de RIP sont prévu pour récupérer les subventions.
A la base les RIP, c’est pour couvrir des zones non-rentables, et donc forcement sont subventionnés.
SFR lacherait donc 1 milliard pour récupérer les restes des contrats de délégation? Ca me parait louche.
Quant aux 56M versés, ils ont été versés quelquesoit l’issue de l’histoire. Ca parle du 92, mais covage est présent partout en France.
Le 02/12/2020 à 11h49
Je ne sais pas quand les RIP sont apparus mais comme je l’ai dit plus tot , j’ai eu des contrats avec Covage bien avant de connaître ce mot
Le 30/11/2020 à 21h39
J’arrive pas à trouver de l’information clair. Donc pour toi, dans les 1 Milliard d’€, c’est juste le fond de commerce? Ils ne récupèrent pas le réseau physique?