Quantic Dream : Mediapart et Canard PC enquêtent, la société réagit
Le 15 janvier 2018 à 06h19
3 min
Économie
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Ce week-end, les yeux étaient tournés vers le studio français, à l'origine de Heavy Rain et Beyond : Two Souls. La raison : une enquête de Mediapart en partenariat avec Canard PC, sur un sujet également traité par Le Monde.
Nos confrères plongent dans les coulisses de la société, où régnerait une ambiance parfois délétère. L'affaire n'est pas nouvelle et aurait débuté en février dernier avec la publication sur le réseau interne de la société de 600 photomontages d'employés. La dernière cible est le responsable de l'équipe informatique.
« Les images vont de la pure potacherie pouvant arracher un sourire à des contenus scatologiques, sexistes, homophobes ou pornographiques, qui ont provoqué l’incrédulité des conseillers prud’homaux lorsqu’ils les ont eus sous les yeux » explique Mediapart dans le premier volet de son enquête publié hier.
L'entreprise a rapidement réagit et l'auteur des montages, également délégué du personnel, est sanctionné par la direction. La société en profite au passage pour rappeler les règles à suivre. Nos confrères ajoutent que, à la demande de l'équipe informatique, une médiation a été mise en place en vue d'une procédure de rupture conventionnelle.
Elle sera finalement stoppée et le chef de l'équipe informatique recevra une convocation à un entretien préalable au licenciement pour faute grave, en raison de ses « manquements professionnels et de son comportement inacceptable ». C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour les employés du service qui décident de quitter Quantic Dream.
L'affaire est ensuite portée aux prud'hommes : l'ancien chef du service informatique demande à ce que sa démission soit requalifiée en licenciement illégal.
Les photomontages ne sont pas les seuls éléments du dossier, l'ambiance au sein du studio et les conditions de travail sont également pointées du doigt par certains. « David Cage a un point de vue bien particulier sur comment il dirige son studio, qui est d’après ses propres dires un lieu privé, ou semi-privé. Il a le droit d’y dire ce qu’il veut, c’est chez lui » affirme une ancienne employée du studio au Monde.
De son côté, Quantic Dream réfute « catégoriquement l’ensemble de ces accusations ». Dans un communiqué, la société ajoute qu'une « plainte a déjà été déposée il y a plusieurs mois, et d’autres plaintes suivront ». Un juge devra maintenant se pencher sur la question et trancher, ce qui prendra certainement des mois.
D'ici là, vous pouvez lire les comptes rendus des enquêtes de nos confrères qui proposent une plongée en profondeur dans les arcanes du studio de jeux vidéo :
Le 15 janvier 2018 à 06h19
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 15/01/2018 à 09h12
Non, celui qui est en procédure c’est le chef du service informatique qui n’est pas l’auteur des montages mais un des sujets. On ne sait pas pourquoi la direction a décidé de le licencier pour faute grave, mais visiblement l’ambiance n’était pas au beau fixe car toute l’équipe est partie. Lui conteste la faute grave, d’où la procédure actuelle.
Le 15/01/2018 à 09h46
À noter que Mediapart et Canard PC procède actuellement à une enquête conjointe au sujet du monde pro du développement de jeux vidéo (en France et ailleurs). La première partie a été publiée dans le numéro de décembre de CPC et ce n’est pas joli-joli ! Cette affaire avec Quantic Dream n’est que la pointe immergée de l’iceberg, malheureusement.
Le 15/01/2018 à 09h52
Ok, Il y a donc 3 affaires distinctes ( les photomontages, le licensiement et les propos du dirigeants). Ca en fait du bruit!
Le 15/01/2018 à 11h10
En espérant que cela fasse bouger les choses.
J’ai quitté le monde du jeu vidéo à cause du boulot moins rémunéré qu’un smic en taux horaire (ben oui en faisant 60h par semaine le taux horaire n’est pas bon " />) et à cause de la “fausse bonne ambiance” qui y règne.
Il y a pas mal de journalistes/youtubers qui hurlent au complot et qui décrient que c’est “normal” comme conditions. J’aimerai les voir dans le studio tenir un mois, à mon avis pas mal déchanteraient vites.
Le 15/01/2018 à 11h16
Elle sera finalement stoppée et le chef de l’équipe informatique recevra
une convocation à un entretien préalable au licenciement pour faute
grave, en raison de ses « manquements professionnels et de son comportement inacceptable ». C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les employés du service qui décident de quitter Quantic Dream.
Les employés qui la société parce qu’il y a une procédure de licenciement sur une personne ? Ou bien parce que cette personne a “un comportement inacceptable” ? Si c’est la 1e solution, cela veut donc dire qu’ils le soutiennent ? " />
Le 15/01/2018 à 11h52
Je viens de jeter un oeil à l’enquête MediaPart, si je comprends bien :
Aux prud’hommes, l’avocate de l’entreprise a expliqué, sans apporter d’éléments précis, que ce brusquerevirement s’expliquait par « l’instrumentalisation de la situation » par le chef de service, qui aurait pousséses troupes à le suivre dans une attitude très ferme de contestation, et par la « situation de blocage » dont ilserait responsable. L’absence de tous les membres du service aurait aussi révélé des « dysfonctionnements »dans l’organisation et « l’absence de documentation à jour » sur la gestion des ordinateurs et des réseaux del’entreprise
Donc en résumé, l’affaire démarre à cause des photomontages du délégué du personnel. A partir de là, le chef du service informatique tente de négocier une rupture conventionnelle (parce qu’il est choqué je suppose), et il est suivi de son équipe. La direction retourne soudainement sa veste, accuse le chef du service informatique d’instrumentaliser la situation, et requalifie en licenciement pour faute grave.
Le 15/01/2018 à 12h06
Comme expliqué dans l’article de CPC, la plupart (la grande majorité ?) des gens dans le milieu du JV n’ont connu que ça et ils pensent donc que c’est normal. Normal d’être payé au lance-pierre (quand tu l’es), normal de faire des heures supps à n’en plus finir, normal d’avoir peu de reconnaissance de ses supérieurs, etc. En gros, ils doivent s’estimer heureux d’être “privilégiés” et de pouvoir vivre de leur passion " />
Tu devrais témoigner tiens, ils cherchent justement des personnes telles que toi " />
Le 15/01/2018 à 12h19
Lire l’enquête de Canard PC
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C’est dur de remonter aux sources de nos jours :/
Le 15/01/2018 à 13h02
Le 15/01/2018 à 13h24
Le seul truc qui me gène, c’est le timing. Quantic Dream s’apprête à sortir un nouveau jeu après 4 ans de travail. Si l’entreprise coule, suite à cette enquête, ce n’est pas ça qui va arranger la vie de ses salariés qui de facto seront chômeurs.
Le 15/01/2018 à 15h36
Merci pour les précisions! (j’ai pas encore pris mon abo la MediaPart, faut que je le fasse..)
La requalification en licenciement est plutôt moche..
L’attaquer pour débauchage de ses anciens collègues OK, requalifier son licenciement, bof..
Le 15/01/2018 à 15h41
Le 15/01/2018 à 16h12
De toutes façons, une industrie qui créé des maladies mentales chez les jeunes, pas étonnant que ça déconne a l’intérieur " />
Le 15/01/2018 à 16h13
Franchement j’ai beaucoup de mal à comprendre cette news.
Sachant que tous les articles cités sont payants, ça va être compliqué de “relier les points”.
Je suppose que l’auteur des “montages” aurait dû se ferait virer à coups de pied dans le derrière, mais qu’il avait des soutiens “haut perchés” (David “Cage”?), soutiens qui ont fait que ce sont ses victimes qui ont pris la porte (???)
Enfin ça risque de coûter assez cher à la boîte si c’est le cas.
Le 15/01/2018 à 17h12
Dis donc, elles sont de moins en moins brèves vos brèves …
Le 15/01/2018 à 21h01
T’as oublié le twist à deux balles comme quoi le délégué syndical était la réincarnation d’un Dieu Inca ou une connerie dans le genre.
Le 16/01/2018 à 08h54
Ars Technicaun petit dessus sur arstechnica.com
Le 16/01/2018 à 13h51
Chez toi tu peut être ce que tu veux, raciste, sexiste et autres… Là c’est une entreprise.
Le 16/01/2018 à 15h11
Le 16/01/2018 à 15h47
Le 16/01/2018 à 16h28
Le 20/01/2018 à 07h30
L’info manque de clarté. En lisant, on a l’impression que c’est le chef de service qui a fait le photo montage. Merci aux commentaire d’éclaircir la situation.
Le 15/01/2018 à 08h51
Si je comprends bien c’est le chef de l’équipe informatique qui était à l’origine des photomontages
Quelle a été sa sanction? Le licenciement me semblait la sanction la plus appropriée mais apparemment ce n’était pas ça..
Le 15/01/2018 à 09h04
Le 15/01/2018 à 09h07
Le 15/01/2018 à 09h10