Pollution de l’air : la plupart des États européens sont en retard sur les objectifs
Le 29 juin 2020 à 10h22
2 min
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Alors que la France vit une importante bascule écologiste après la victoire d’EELV dans plusieurs grandes villes (Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, Grenoble…), la Commission européenne dresse un bilan morose.
Les objectifs définis pour réduire la pollution de l’air d’ici 2030 risquent de ne pas être respectés par la plupart des pays membres de l’Union.
« Le message contenu dans ce rapport est clair. Partout en Europe, trop de citoyens sont toujours menacés par l'air qu'ils respirent. Des mesures plus efficaces sont nécessaires pour réduire la pollution dans de nombreux États membres et pour lutter contre les émissions atmosphériques dans tous les secteurs, y compris les secteurs de l'agriculture, des transports et de l'énergie », estime Virginijus Sinkevičius, membre de la Commission et en charge de l’environnement, des océans et de la pêche.
La logique est, selon lui, très simple : « Le moment est propice pour faire évoluer les choses : investir dans un air plus propre revient à investir dans la santé des citoyens, dans notre climat, et à donner le coup d'envoi qu'attend notre économie. Tel est le raisonnement qui sous-tend le pacte vert pour l'Europe, et c'est la logique dont l'environnement a besoin ».
Même les États présentant de bonnes pratiques – et qui devraient être « source d'inspiration pour d'autres »- auraient bien besoin de « mesures supplémentaires ».
La Commission rappelle que l’application de la législation relative à la qualité de l’air « constitue une contribution essentielle » à l’ambition « zéro pollution » établie dans le pacte vert pour l’Europe.
La communiqué pointe vers plusieurs rapports, dont le principal sur la mise en œuvre de la politique établie à horizon 2030. Certains sont spécifiques à chaque pays, tandis que d’autres sont plus transversaux et évoquent la situation à l’échelle de l’Union.
Le 29 juin 2020 à 10h22
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 29/06/2020 à 09h05
Pourtant la pollution, en particulier liée aux véhicules à moteur thermiques, ne cesse de baisser depuis la fin du 20e siècle, en tous cas en France et en Europe.
Et l’espérance de vie n’a pas cessé de monter.
Ce qui contraste avec le fait que pour certains, la pollution serait un problème important en Europe, alors que si c’est bien de s’en préoccuper (c’est le cas avec les normes Euro-N par exemple), c’est loin d’être une cause majeure de mortalité (et certains chiffres qui circulent, toujours le même ne fait, est contesté).
Le 29/06/2020 à 09h58
le taux d’abstention les a bien aidé … mais pour ma ville il fait rien d’écologique
Le 29/06/2020 à 10h00
Le 29/06/2020 à 10h39
La pollution automobile c’est le bouc émissaire des politiques qui ne veulent pas faire d’efforts.
Le 29/06/2020 à 11h37
Le 29/06/2020 à 12h14
Lors du confinement : les émissions de polluants liés au trafic routier ont fortement baissé. Il y avait malheureusement un pic de pollution aux particules fines en région parisienne, en grande partie lié aux activités agricoles. On peut légitimement penser qu’en l’absence de confinement, la qualité de l’air aurait été hautement catastrophique. Globalement, sur les oxydes d’azotes, le confinement fait du bien : https://demo.airparif.fr/actualite/2020/evaluation-de-limpact-du-deconfinement-sur-la-qualite-de-lair-en-ile-de-france-bilan
Au cours des dernières décennies, les émissions liées au trafic ont fortement diminué. C’est une tendance qui va dans le bon sens. Et c’est une tendance sur laquelle il faut insister. Malheureusement, entre émissions de polluants et qualité de l’air, il y a une relation complexe. Et il faut utiliser tous les leviers à disposition pour améliorer la qualité de l’air.
Le 29/06/2020 à 12h18
En région IdF, les émissions en Oxyde d’azote liées au trafic routier, c’est 56% des émissions totales en oxyde d’azote.
Donc oui, il y a d’autres sources de polluants. Mais le trafic routier correspond à une part non négligeable des émissions de polluants dans les grandes agglomérations.
C’est un fait. cf inventaire d’émissions AirParif. https://www.airparif.asso.fr/actualite/detail/id/263
Le 29/06/2020 à 12h49
Pour l’impact du confinement sur la qualité de l’air, cf l’intervention de la directrice d’AirParif sur France Inter aujourd’hui : https://www.franceinter.fr/emissions/chacun-sa-route/chacun-sa-route-29-juin-2020-0
Le 29/06/2020 à 13h02
Ah le parfait exemple.
Le 29/06/2020 à 13h26
Les deux commentaires que vous proposez sont un peu déstructurés. Le problème de la qualité de l’air dans les grandes agglomérations impacte beaucoup de citoyens. Ça peut être limité en étendue et significatif en importance.
La transition vers des énergies plus propres pour l’ensemble des transports routiers, c’est irréaliste à court terme. Pour de nombreuses raisons, entre autres : la composition / la durée de vie des batteries, et la puissance électrique disponible sur une année à l’échelle du pays. À priori, la bonne solution à court terme, c’est de limiter et mutualiser l’utilisation des véhicules personnels, pas de donner une voiture électrique à chaque habitant.
Le 29/06/2020 à 14h36
Ou comment justifier le fait de ne rien faire en matière d’écologie…
Clair qu’avec des raisonnements pareils, on est pas prêt de les atteindre ces objectifs écologiques.
Le 29/06/2020 à 15h03
Le 29/06/2020 à 15h03
C’est bien de lire les commentaire en entier, et de les comprendre surtout.
Le 29/06/2020 à 17h06
Le 29/06/2020 à 17h08
Le 29/06/2020 à 17h30
Le 29/06/2020 à 19h05
Le 29/06/2020 à 19h29
Le 29/06/2020 à 20h15
Les objectifs donnés pour des temps largement au delà des mandats électifs sont juste du bullshit pour nigaud. Si jamais un politique se pointait à des élections pour dire “je promets de baisser le chômage et la dette d’ici 15ans alors que le mandat dure 5 ans, tout le monde lui rirait au nez.
Le 29/06/2020 à 22h49
Le jour ou on trouvera une “Energie Verte” peut être que l’on réussira à tenir un objectif. Pour le moment tout ce que l’on produit utilise le pétrole et ou le nucléaire.
Les panneaux solaires et ou les batteries sont tellement polluant à la production et la dépollution que je ne vois même pas comment on va rattraper le tire par la suite. Ne parlons pas des barrages qui explosent les écosystème.
Bref… le vert quelle hypocrisie. hahah
Je so->[]
Le 30/06/2020 à 06h15
La région IdF, c’est 12 millions de personnes, plus de 15% de la population française. En fait très peu ? Toutes impactées à tour de rôle par la qualité de l’air, en fonction de la direction du vent (et de la stabilité de la couche-limite atmosphérique).
L’argument “c’était pire avant”, c’est pas la panacée tout de même. Avec ça, on dit que la guerre de xxx, c’est pas si grave, il y avait les deux guerres mondiales avant, qui étaient bien pires #godwin. Ça pourrait être mieux demain.
Le 30/06/2020 à 06h19
Et des arguments tels que “la pollution est concentrée à proximité des grands axes routiers”, c’est nier un fait relativement bien établi : l’exposition chronique à des concentrations faibles / modérées de polluants a un impact sur la santé. Avoir une qualité de l’air mauvaise en continu sur une agglomération a donc un impact lourd en terme de santé publique. Pour la plupart des polluants, il n’y a pas d’effets de seuil.
Le 30/06/2020 à 08h18
Le 30/06/2020 à 09h33
Le 30/06/2020 à 09h39
Le 30/06/2020 à 11h44
Les normes sanitaires évoluent avec les connaissances scientifiques. Et les connaissances scientifiques s’appuient sur des cohortes statistiquement représentatives pour évaluer l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé. Le fait de ne pas sentir la pollution ne signifie pas qu’elle n’a pas d’impact. Et si elle n’a pas d’impact sur toi, elle peut avoir un impact sur les plus fragiles (les + jeunes et les + âgés), comme tu le soulignes.
Enfin, et surtout, l’impact est visible statistiquement.
1/ Il y a donc plein de contre-exemples, dont le poids statistique est marginal
2/ et il y a surtout des tendances fortes qui montrent une corrélation significative entre certaines pathologies (cardio-vasculaires, respiratoires, …) et certains polluants (particules fines, ozone, oxydes d’azote, …)
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/articles/pollution-atmospherique-quels-sont-les-risques
Bref, j’essaie de présenter des faits, libre à toi de les remettre en question. Il est cependant clair que la pollution atmosphérique est une problématique émergente : avant (quelques décennies) personne ne s’y intéressait.
DISCLAIMER : je travaille dans un laboratoire de recherche sur l’estimation de la pollution atmosphérique à fine échelle en zone urbaine, aussi bien autour des bâtiments (habitations, bureaux, enceintes sportives, …) qu’à l’intérieur.
Le 30/06/2020 à 13h04
Le 30/06/2020 à 13h18
Le 30/06/2020 à 14h42
Le 01/07/2020 à 08h09
Effectivement, passer d’un risque de 1⁄1000 à 2⁄1000, ça correspond à un doublement du risque, mais ça reste du même ordre de grandeur. Et lorsque l’ordre de grandeur du risque est faible, il est difficile de “ressentir” le risque. C’est le rôle des statistique d’identifier correctement ces tendances. Car un risque faible, appliqué à une population importante, est visible.
Je connais mal l’historique, mais les premières normes Euro-X pour les véhicules, c’est au début des années 90. Donc le sujet était présent dans les années 80 je pense oui. C’est peut-être l’amiante qui a fait réaliser aux gens que l’air pouvait être pollué / toxique / dangereux.
Le 01/07/2020 à 08h25
Le 01/07/2020 à 08h49
Le 01/07/2020 à 09h54
je suis allé à Xi’an, qui est dans une cuvette, en hiver il y a quelques années. Je confirme, c’est un énorme problème là-bas et ça se voit - au point que dans la ville même le soleil n’était plus visible. La première impression en sortant de l’avion, c’était l’odeur de fumée de charbon, omniprésente.
Heureusement, j’avais passé mon séjour dans une “petite” ville en montagne, qui était parfaitement respirable.
Le 01/07/2020 à 12h39
L’espérance de vie est un indicateur qui agrège de nombreuses causes de mortalité. La pollution de l’air est un facteur de morbidité / comorbidité parmi d’autres.
Si depuis 1970, l’espérance de vie a augmenté de 12 ans, c’est que globalement, les causes de mortalité sont en recul sur cette période. Je n’ai pas l’historique de la qualité de l’air sur cette période, donc je suis bien incapable de mettre en avant une contradiction.
Si la qualité de l’air est une cause de (co)morbidité importante, et si la qualité de l’air s’améliore, et si les autres causes de mortalité sont également en recul. Alors il est normal que l’espérance de vie augmente.
La qualité de l’air peut être mauvaise et en amélioration.
Le 01/07/2020 à 14h45
il est évident qu’on n’a pas de séries historiques longues pour la qualité de l’air, après tout on ne peut pas la mesurer depuis tellement longtemps. Cependant, en passant à l’Histoire on peut avoir quelques éléments.
D’une part les pratiques en matière de chauffage : on le voit en Chine, l’utilisation intensive d’un charbon de mauvaise qualité n’est pas idéale en termes de pureté de l’air. C’est pareil pour le bois, d’ailleurs. Le bois, puis le charbon, puis le mazout qui ont été utilisés de manière intensive dans les villes pour se chauffer l’hiver… et cuisiner l’été. Et ce n’était pas dans les cheminées avec insert qui sont en théorie les seules encore tolérées à Paris.
Pour l’anecdote j’ai fait il y a une vingtaine d’années une visite guidée de Notre Dame de Fourvière, qui venait d’être débarrassée de son cocon de suies et de retrouver sa blancheur initiale. Sauf que le guide nous avait précisé que cette “blancheur initiale” n’avait à l’époque pas duré bien longtemps, les suies issues de la combustion du charbon avaient très vite noirci l’église (au passage ce n’est pas vraiment évident sur une photo aérienne de 1921).
Sans mentionner bien sûr les bêtes utilisées pour la traction - chevaux et bœufs -, dont on craignait au début du siècle dernier que les… productions iraient noyer les villes. Sauvées par cette invention révolutionnaire qu’était l’automobile.
Le 02/07/2020 à 08h56