Dans un long article d’analyse, l’ingénieure, wikipédienne et critique notable du monde des crypto Molly White décortique le « Crypto report » publié début avril par le fonds de capital-risque Andreessen Horowitz. Fondé en 2009, aussi connu sous le sigle « a16z », ce dernier est un pilier du financement de grands noms de la Silicon Valley.
Entre la chute du bitcoin – qui a perdu près de 70 % de sa valeur en 2022 – et des scandales comme celui qui a ébranlé la plateforme FTX – son fondateur Sam Bankman-Fried est toujours accusé de fraude et de corruption, et s’en défend toujours –, les raisons sont nombreuses de s’inquiéter de l’état de l’écosystème crypto.
En introduction, pourtant, le rapport d’a16z décrit la situation comme celle d’un simple « hiver » (de même que les périodes d’affaiblissement de la recherche en intelligence artificielle sont fréquemment qualifiées « d’hiver de l’IA »). Comme après l’hiver vient le printemps, celui-ci serait appelé à passer, et n’est même pas avare d’indicateurs positifs, selon le fonds : a16z cite par exemple « La Fusion » (the merge), une évolution majeure du réseau Ethereum, réalisée en septembre 2022, comme un signal positif. Plus de cinq ans après la date prévue, le réseau est effectivement passé d’un système de preuve de travail à un autre, de preuve d’enjeu.
Pour Molly White, tout cela n’est rien moins que de la propagande. L’ingénieure rappelle les sommes faramineuses investies par a16z dans le web3 (au moins 7,5 milliards de dollars entre 2018 et 2022) et s’attelle à analyser comment le fonds tente de convaincre son monde de l’importance de cet écosystème.
Outre la clause de non-responsabilité que l’entité inclut dans sa présentation, elle relève diverses distorsions d’informations, la comparaison de choux (le réseau Ethereum) avec des carottes (la plateforme de vente de NFT OpenSea) et l’étrange choix fait par a16z de dénigrer certaines des entreprises qu’ils ont eux-mêmes financées (Facebook, Twitter) pour donner au web3 l’image d’un futur désirable.
Outre l’aperçu qu’il donne sur l’état des débats autour de l’écosystème crypto, la lecture de l’analyse de Molly White permet de se plonger dans certaines tendances récurrentes qu’a l’industrie technologique à cultiver certains mouvements de « hype »… et dans une leçon de manipulation de données.
Commentaires (18)
#1
Suis je mal réveillé ou il n’y a pas de lien vers l’analyse en question dans l’article ?
#1.1
Voilou https://newsletter.mollywhite.net/p/andreessen-horowitzs-state-of-crypto !
#1.2
Merci beaucoup, j’avoue avoir eu du mal a trouvé a travers toutes les sources de Mme White.
#2
Les cryptomachins c’est has been les enfants, maintenant c’est AI, AI everywhere.
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#3
C’est quoi le lien entre le Web3 et la chaine de blocs ? D’ailleurs, c’est quoi le Web3 ?
#3.1
Un gros amas de bullshit.
Le Web3 ou Web 3.0 est un terme utilisé pour désigner « l’idée » d’un web décentralisé exploitant la technologie des chaînes de blocs (blockchain), NFT et des cryptomonnaies, se voulant ainsi le successeur du Web 2.0, terme utilisé pour désigner le web « social ».
#3.2
Au départ, le web 3 (d’après le papa du web, Tim Berners-Lee), c’était le web sémantique. Ca a fait “flop”. Là, on parle plutôt du web 3 2.0, du web 3 3.0, ou du web 3 4.0. Je ne sais pu trop.
#4
C’est le onzième article de NXI qui cite le web3 sans qu’il n’y ait eu un article de fond sur le sujet.
C’est peut-être du vent, mais c’est dommage que NXI ne l’explique pas dans un article complet plutôt que de le citer dans des brèves sans expliquer vraiment ce que c’est ou ce que ce sera.
Et si c’est vraiment du vent, autant ne pas en parler du tout.
#5
Sélection “web3”, click droit, rechercher avec Wikipédia.
Je vois mal comment on pourrait faire un article de fond sur ce qui n’est pour l’instant qu’une “idée” de certains acteurs (surtout économique) proposant une ultra-décentralisation sécurisée par une blockchain.
#5.1
Donc, inutile d’en parler pour le moment même dans les brèves.
#6
Bah c’est amusant de voir que y a des gens qui investissent dans de la paréidolie high-tech.
C’est comme-ci je définissais le web4.0 comme étant du Flat-File hierarchique avec recherche élastique et une sécurité ZKP.
T’aurais certainement des gens pour voir ce que ca veut dire, et meme capable d’y investir.
#6.1
Ça à l’air génial le web 4.0 !
J’ai 3 millions à investir dedans, où je peux m’adresser ?
#6.2
Je viens de t’envoyer mon RIB en MP :p
T’inquiète je gère une startup innovante et disruptive.
#7
C’est comme le web 2.0 , mais en 50% mieux!
#8
Si on suit le raisonnement, ça veut dire que tant qu’un sujet n’est pas d’utilité publique, alors il est inutile d’en parler, c’est ça ?
Vu le rythme d’évolution rapide dans le monde de la tech, ne pas se tenir au courant des nouveautés, c’est vraiment une mauvaise idée.
Le web3, je m’en tape, ça va faire un flop, tout comme les NFT.
Mais c’est tjs bon de savoir un minimum ce qu’il se passe dans cet echosystème, même si ça n’est pas mon domaine.
#9
Ce dont il ne faut pas parler, c’est utiliser le terme « web3 » vu que ce terme semble correspondre uniquement à du vent. Le reste (chaine de blocs, etc.) mérite d’être présenté (mais sans le terme « web3 »).
#10
L’autre jour, une connaissance - qui n’était même pas un geek - m’a demandé si le Web3 m’intéressait.
Bon, je lui ai répondu que non, que c’était juste une mode, et qui appartenait déjà au passé
Mais c’est pour dire, que si même les non geeks ont entendu parler du Web3, c’est que la hype a plutôt bien marché.
Donc ça ne me parait pas déconnant que NextINpact utilise ce terme.