Le Défenseur des Droits au chevet de l’illectronisme

Le Défenseur des Droits au chevet de l’illectronisme

Le Défenseur des Droits au chevet de l’illectronisme

Auditionné le 25 mai au Sénat, Jacques Toubon a indiqué que « 13 millions de personnes déclarent avoir des difficultés dans l’usage des outils numériques ». Ainsi, « beaucoup de jeunes manient leur smartphone, utilisent les réseaux sociaux, mais si vous leur donnez un formulaire en ligne, ils sont incapables de le remplir car ils ne comprennent pas le langage administratif ». 

Face à la dématérialisation des services publics, il plaide pour des services publics accessibles à tous. « Si on veut lutter contre l’illectronisme, il faut que les règles d’accessibilité des services publics soient assorties de mesures dissuasives quand elles ne sont pas respectées » (les propos rapportés par Public Sénat).

La transformation des services publics « doit tenir compte des difficultés bien réelles d’une partie de la population et des besoins spécifiques de certaines catégories d’usagers ». Elle « ne doit plus être subie, mais pensée et construite avec les usagers et pour les usagers ». 

« Aucune démarche administrative ne doit être, selon le Défenseur des droits, accessible par voie dématérialisée uniquement » rapporte la mission d’information sur la lutte contre l’illectronisme. La dématérialisation ne doit pas davantage être une « déresponsabilisation des pouvoirs publics, en renvoyant notamment à la sphère associative la prise en charge de l’accompagnement des usagers, ou en misant sur le secteur privé pour compenser les défaillances du service public ».

Près de 10 ans plus tôt, l’ambiance était un peu différente. Le même Jacques Toubon était alors eurodéputé. Il avait déposé un amendement avec Jean-Marie Cavada au Parlement européen dans le cadre de l’examen du rapport sur le « renforcement de la sécurité et des libertés fondamentales sur Internet » défendu par le socialiste grec Stavros Lambrinidis.

Leur amendement n°2 tentait ainsi de supprimer la phrase « considérant qu'un tel accès [à Internet, ndlr] ne devrait pas être refusé comme une sanction par des gouvernements ou des sociétés privées ». Ils préféraient une version moins gênante pour l’édifice Hadopi, alors sur la rampe à Paris : « l'accès à internet ne doit pas faire l'objet d'abus aux fins d'activités illégales et qu'un juste équilibre entre les différents droits fondamentaux garantis en droit communautaire doit être respecté ».  L’amendement fut rejeté (cet article d’Astrid Girardeau sur Libération). 

« L'illettrisme informatique sera l'illettrisme du 21e siècle» avait victorieusement plaidé l’eurodéputé grec, alors que «la tentation de couper l'accès à l'internet peut être comparée à l'interdiction de suivre des études au cours des siècles précédents ».

Commentaires (13)


ils sont incapables de le remplir car ils ne comprennent pas le langage administratif 

C’est de l’illettrisme pas de l’illectronisme.

Encore que le langage administratif peut être aussi éloigné du français courant que le weshgros. 

En plus de Bernard Pivot et Pierre Perret, il faudrait faire rentrer Booba à la Commission de simplification des formulaires administratifs.&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;&nbsp;&nbsp;


Bon, ça fait 10 ans qu’on a fait ce constat … c’est bien d’en parler, de faire des commissions toussa toussa, mais quand est ce qu’on agit ? (ne me parlez pas du site de l’état hein c’est une bouze)



La seule chose intelligente que j’ai vu c’est à la Fac avec PIX qui balaie pleins de domaines du numérique et permet de s’y retrouver un peu dans le jargon informatique

https://www.univ-amu.fr/fr/public/pix-certifiez-vos-competences-numeriques


Quelle est lé définition de l’illectronisme ?





« beaucoup de jeunes manient leur smartphone, utilisent les réseaux

sociaux, mais si vous leur donnez un formulaire en ligne, ils sont

incapables de le remplir car ils ne comprennent pas le langage

administratif »





Ca c’est plutôt de l’illetrisme, justement. A l’aise avec l’outil numérique, à la ramasse quand il y a des mots à la place des smileys et pouces bleus.


Les « jeunes manient leur smartphone, utilisent les réseaux sociaux, mais si vous leur donnez un formulaire en ligne, ils sont incapables de le remplir car ils ne comprennent pas le langage administratif »



Oui, le jargon administratif est effectivement imbuvable, et les sites Web étatiques ont une ergonomie aussi mauvaise qu’il est possible de créer.



Mais « les défaillances du service public » idéologiques et volontaires comme le cancer du pédagogisme dans l’éducation expliquent l’essentiel de cette incapacité (cf études PISA) : le niveau des élèves/étudiants est dramatiquement bas (n’importe quel recruteur vous dira cela).








tmtisfree a écrit :



Mais « les défaillances du service public » idéologiques et volontaires comme le cancer du pédagogisme dans l’éducation expliquent l’essentiel de cette incapacité (cf études PISA) : le niveau des élèves/étudiants est dramatiquement bas (n’importe quel recruteur vous dira cela).







C’est un lieu commun pété qui entraîne une grosse erreur de compréhension.



Je me farcis régulièrement du développement d’interface métier avec des petits patrons quadra/quinqua. J’ai donc un bon aperçu des capacités rédactionnelles de cette population. C’est extrêmement inégal. Ceux qui sont amenés régulièrement à écrire le font correctement. Et tous les autres sont quasi illettrés même parmi de hauts responsables. Ce sont des personnes qui n’écrivent jamais car ils ont toujours la secrétaire, le comptable ou bobonne pour le faire à leur place.



Par contre ils comprennent très bien le langage administratif et sont à l’aise avec les formulaires papiers. Mais tu les mets devant une interface de champs à remplir et c’est la panique.



Alors que dans les jeunes générations tout le monde rédige. Peut-être mal, mais ils rédigent quand même tous. La qualité de rédaction vient ensuite avec la pratique que ça soit pendant les études ou l’activité pro.



Ce que tu décris (formulaires papier versus Web) ressemble plus un fossé technologique (générationnel) et/ou un manque d’habitude qu’autre chose.



De plus le fait de ne pas déchiffrer le langage administratif est étranger à (la pratique de) rédiger ou non. Il a plus trait à la lecture et à la capacité de comprendre le jargon de gens qui ont un niveau plus élevés mais qui dans la conception d’outils ne prennent pas en compte celui de leur cible (style codeur lambda qui définit et programme l’UI : désastre assuré).



Donc je ne vois pas bien le rapport avec le point de l’article qui concerne plutôt la lecture/compréhension, et le mien qui ne fait que reprendre les résultats des analyses sur le niveau d’éducation des jeunes.


Et sinon simplifier l’administration française, non ? On a des formulaires qui sont incompréhensibles parce qu’on a monté des lois et des règles capillotractées.


Des fois je me demande si c’est pas juste pour donner du boulot aux comptables et autres conseillés fiscaux



Et je dois être naïf de juste me le demander…


En tant que comptable, je reverrais que l’administratif soit simplifier, car adapter un bilan, ou un compte de résultat, ou autre tableau, en fonction d’un destinataire, c’est la plaie.<img data-src=" />

La pire horreur récente et la soit-disant bulletin de salaire simplifier.<img data-src=" />


Certains essayent de faire avec les QI d’huîtres…

Caressez ici avec votre mulot


La fausse bonne idée, un peu comme la simplification du code du travail voulue par entreprises, oh tiens donc…

Je ne dis pas que administrativement c’est simple, il faut de la rigueur et une première fois, mais cela gère tous les cas possibles et de mon expérience c’est mieux que de tomber dans un cas qui n’existe pas.









timanu69 a écrit :



Certains essayent de faire avec les QI d’huîtres…

Caressez ici avec votre mulot





C’est une blague <img data-src=" />



&nbsp;



Je pense que c’est une vrai bonne idée. Actuellement on a des exceptions pour 15000 cas où la différence est négligeable, et comme il y a des changements en permanence des textes de lois, souvent tu te retrouves soit dans un cas qui est couvert par plusieurs textes contradictoires, soit tout de même un cas qui n’est pas couvert ou qui n’a pas été modifié comme les autres parce que celui-là a été oublié, ou que le texte de loi te dit bien que tu peux mais le formulaire lui ne te laisse pas la possibilité.



Donc on se retrouve avec des procédures longues, beaucoup trop de gens employés à les traiter, à développer les systèmes informatiques correspondants, toutes une économie de société privée créée pour palier ce problèmes mais accessible qu’aux plus riches, les autres citoyens sont obligés de perdre des heures pour comprendre comment remplir un formulaire, connaissance qui sera probablement perdue la prochainement qu’ils auront à le faire parce que ça aura changé. Et comme ils vont se tromper ils vont se mettre dans une situation illégale même en faisant de leur mieux.



Couvrir tous les cas pour protéger tout le monde et mettre tout le monde à risque en même temps ? Non, merci. De toute évidence le message «&nbsp;Mais arrêtez donc d’emmerder les Français&nbsp;! Il y a trop de

lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays&nbsp;! On en crève&nbsp;!

Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux&nbsp;! Foutez-leur

la paix&nbsp;! Il faut libérer ce pays&nbsp;!&nbsp;&nbsp;» de George Pompidou en 1966 n’a pas été entendu.



Après je dis ça peut-être parce que là tout de suite j’ai un formulaire à remplir, comme tous les mois, et comme tous les mois je vais le remplir d’une manière différente parce qu’en relisant les instructions une nouvelle fois je vais encore comprendre un truc différemment (de toute évidence mon diplôme d’ingénieur sert strictement à rien).


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