Russian drone shot by the State Border Guard Service of UkraineDpsu.gov.ua, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

La guerre électronique serait la plus grande faiblesse de l’Ukraine, et la principale force de la Russie

Russian drone shot by the State Border Guard Service of UkraineDpsu.gov.ua, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

« La Russie prend une avance décisive dans la guerre électronique » titre Capital, pour qui « l’Otan serait maintenant impuissante à aider Kiev à se défendre face au brouillage russe ».

La notion de « guerre électronique » regroupe, pour rappel, l'ensemble des opérations destinées à intercepter et/ou brouiller le spectre électromagnétique, et donc les informations et signaux des systèmes de communication de l'adversaire.

Seth Jones, éminent politologue expert en contreterrorisme, explique à ce titre à The Economist que « la guerre électronique est la plus grande faiblesse de l’Ukraine ». Les alliés de Kiev auraient en effet « trop porté leur attention sur une aide matérielle » essentiellement composée de chars, missiles et système d’artillerie, mais que l'OTAN a « complètement oublié la partie cyber-électronique de ce conflit ».

Or, l’armée ukrainienne ne disposait au début de la guerre que de systèmes d'armes électroniques « datant principalement de l'ère soviétique ». A contrario, souligne Seth Jones, la Russie a depuis de nombreuses années réclamé à son complexe militaro-industriel de « produire et développer une gamme impressionnante de capacités de guerre électronique afin de contrer les systèmes hautement interconnectés de l'organisation atlantique ».

Si l'Ukraine a depuis formé une armée de quelque 10 000 pilotes de drones « désormais constamment engagés » au combat, ils perdraient entre 2 000 drones par semaine et 10 000 drones par mois du fait des capacités de guerre électronique russes.

Les drones ukrainiens seraient en effet majoritairement bon marché, ne coûtant pas plus de 900 euros pièce, et donc susceptibles de voir leurs systèmes de guidage détruits, ou les liaisons radio avec les opérateurs coupées, au point que « les drones touchés planent sans but jusqu'à ce que leurs batteries s'épuisent et qu'ils tombent au sol ».

De plus, autour de Bakhmout, relève Capital, « les soldats ukrainiens estiment que la Russie déploie deux fois plus de drones d'assaut qu'elle ne peut le faire ».

Un rapport du Royal United Services Institute for Defence and Security (Rusi), un groupe de réflexion londonien, indique au surplus que les Russes disposent d'un « grand système d'armes électroniques tous les 10 kilomètres le long de la ligne de front », afin de « prendre le contrôle » des drones ukrainiens, tout en acquérant les coordonnées des endroits d'où ils sont pilotés, « avec une précision d'un mètre, pour les transmettre à une batterie d'artillerie ».

Commentaires (10)


C'est une réalité mais les brouilleurs étant des émetteurs, ils sont capables de guider des drones tueurs de brouilleurs vers eux.

Il reste aussi possible d'utiliser des drones à plus haute altitude pour gérer un canal descendant non brouillé vers le drone d'attaque ou de servire d'un drone leurre pour enclencher les brouilleurs ennemis, les repérer et leur envoyer nos amitiés avec un caesar
Modifié le 05/12/2023 à 08h08
Problème sur le drone en altitude, c'est que ce sera un drone plus gros type reaper donc plus simple à abattre par les missiles et chasseurs ennemis.

Si je reprends l'article source ils rajoutent aussi ... en ce qui concerne les systèmes les plus récents, il pense qu'il y a également une certaine réticence, surtout de la part des Américains, à montrer leurs capacités technologiques à la Russie parce que les informations exploitables, par exemple sur les fréquences et les techniques de saut de canal utilisées, sont susceptibles d'être transmises aux Chinois.
Modifié le 05/12/2023 à 09h37

refuznik

Problème sur le drone en altitude, c'est que ce sera un drone plus gros type reaper donc plus simple à abattre par les missiles et chasseurs ennemis.

Si je reprends l'article source ils rajoutent aussi ... en ce qui concerne les systèmes les plus récents, il pense qu'il y a également une certaine réticence, surtout de la part des Américains, à montrer leurs capacités technologiques à la Russie parce que les informations exploitables, par exemple sur les fréquences et les techniques de saut de canal utilisées, sont susceptibles d'être transmises aux Chinois.
Les ukrainiens utilisent depuis un moment les techniques de saut de fréquence pour contrer le brouillage électronique.
Dans certains cas ils utilisent un 2éme drone qui fait l'intermédiaire avec le drone qui est sur le territoire occupé par l'ennemi

refuznik

Problème sur le drone en altitude, c'est que ce sera un drone plus gros type reaper donc plus simple à abattre par les missiles et chasseurs ennemis.

Si je reprends l'article source ils rajoutent aussi ... en ce qui concerne les systèmes les plus récents, il pense qu'il y a également une certaine réticence, surtout de la part des Américains, à montrer leurs capacités technologiques à la Russie parce que les informations exploitables, par exemple sur les fréquences et les techniques de saut de canal utilisées, sont susceptibles d'être transmises aux Chinois.
Les bayraktar volent assez haut mais ne sont pas si vulnérables aux systèmes anti aériens russes (de là à imaginer que la Turquie avait acheté des S-400 pour ça, il y a un pas que je ne franchirai pas)
Des témoignages qui sont remontés (sujets à biais, j'en ai conscience), dès qu'un pilote de drone est repéré, il est bombardé. C'est devenu une cible prioritaire sur le front. J'imagine que c'est la même chose pour les dispositifs de brouillage.
Il ne faut pas oublier que les russes contournent les sanctions, ils ont accès aux machines à commande numérique et à leur pièces détachées. Ils peuvent produire tout ce qu'ils veulent, sans détruire les usines russes les ukrainiens ne peuvent que détruire les systèmes de brouillage électronique sans cesse
ah mais ils détruisent des usines russes. le souci c'est que les suisses et les allemands fournissent des machines et des pièces détachées aux russes via l’Arménie ou le Kazakhstan (ou la Turquie, ou...). c'est là le vrai scandale. la main gauche donne quelques chars, bien en évidence, pendant que la main droite vend du matos aux Russes derrière le dos. balek, business as usual. le tout en produisant 800gCO₂eq/kWh par jour.

hellmut

ah mais ils détruisent des usines russes. le souci c'est que les suisses et les allemands fournissent des machines et des pièces détachées aux russes via l’Arménie ou le Kazakhstan (ou la Turquie, ou...). c'est là le vrai scandale. la main gauche donne quelques chars, bien en évidence, pendant que la main droite vend du matos aux Russes derrière le dos. balek, business as usual. le tout en produisant 800gCO₂eq/kWh par jour.
Les Ukrainiens ne détruisent pas d'usines russes, il y a simplement une épidémie de personnel fumeurs négligents qui mettent le feu à n'importe quoi avec leurs mégots.
C'est malheureux qu'on ne sache plus les aider comme on devrait. C'est là où on voit que nos armées ne sont pas au niveau :/

Sur ce point : « Les drones ukrainiens seraient en effet majoritairement bon marché, ne coûtant pas plus de 900 euros pièce, » c'est aussi pour en avoir plus à moindre coût. Avoir un drone meilleur mais qui coûte dix fois plus cher n'est pas forcément la meilleure stratégie.
Exactement, c'est la maladie des armées de l'ouest, de vouloir grapiller les derniers pourcents d'efficacité au prix d'un prix délirant des équipements. L'Ukraine a bcp de T-64, la Russie ressort des T-55, c'est parce qu'il y a quand même un intérêt à le faire. Ce ne sont pas 14 challengers ou 30 Leopards 2 qui changeront le visage de la guerre.
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