Connexion
Abonnez-vous

La CJUE sacralise le principe de minimisation des données du RGPD

La CJUE sacralise le principe de minimisation des données du RGPD

Le 07 octobre à 09h46

Dans un arrêt rendu vendredi, la Cour de justice de l’Union européenne a donné raison à Max Schrems : Meta « ne peut utiliser l’ensemble des données à caractère personnel obtenues à des fins de publicité ciblée, sans limitation dans le temps et sans distinction en fonction de leur nature », a tranché la Cour.

Le fondateur de l’association noyb avait déposé plainte en 2014. Au cœur du problème, il y avait eu une table ronde au cours de laquelle Schrems avait abordé publiquement son homosexualité. Suite à quoi, Facebook avait poussé de nombreux contenus en rapport avec son orientation sexuelle.

La plainte avait été déposée en Autriche, et c’est la Cour suprême du pays qui s’était finalement penchée sur le dossier en 2020. Entre temps, le règlement général sur la protection des données était entré en application (en 2018). L’affaire étant complexe – l’interprétation du RGPD peut varier selon les cas – la Cour suprême autrichienne a envoyé, en 2021, quatre questions à la CJUE, pour trancher.

Il restait deux grands points en suspens. Dans le premier, Meta considérait que toutes les informations se retrouvaient dans un vaste réservoir, qui pouvait être maintenu indéfiniment.  La CJUE a répondu de manière claire : non, Meta ne peut pas, le principe de minimisation des données s’y oppose.

L’autre question était très présente depuis les débuts de l’affaire : le fait d’avoir abordé son homosexualité au cours d’un évènement public faisait-il de cette information une donnée pouvant servir à personnaliser des contenus sur une plateforme ? Oui, répond la CJUE. « Toutefois, cette circonstance n’autorise pas, à elle seule, le traitement d’autres données à caractère personnel se rapportant à l’orientation sexuelle de cette personne ».

L’affaire est donc renvoyée devant le tribunal autrichien, avec les réponses de la CJUE. Comme cette dernière l’indique dans son communiqué, elle « ne tranche pas le litige national » : « Il appartient à la juridiction nationale de résoudre l’affaire conformément à la décision de la Cour », indique cette dernière. « Cette décision lie, de la même manière, les autres juridictions nationales qui seraient saisies d’un problème similaire ».

« Nous sommes très heureux de la décision, même si ce résultat était très attendu », a déclaré Katharina Raabe-Stuppnig, l'avocate de Max Schrems, dans un communiqué sur le site de noyb.

Le 07 octobre à 09h46

Commentaires (8)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar
Le fondateur de l’association noyb avait déposé plainte en 2014 pour violations multiples du RGPD
Comment est-ce possible ? Le RGPD est entré en vigueur en 2016 et entré en application en 2018. Impossible donc de porter plainte en 2014 pour violations multiples du RGPD.
votre avatar
Bien vu. Dans cet article du Monde (en archive), c'est par rapport à la législation en vigueur à l'époque qu'il porte plainte. Je ne me rappelle plus trop ce qu'il y avait à l'époque (des législations nationales ?) mais il a réussi à faire invalider l'accord Safe Harbor. Grâce lui en soi rendu.
votre avatar
Oui je viens de corriger cette imbécilité, toutes mes confuses
votre avatar
Ok merci. Avec toutes les plaintes déposés par Nyob, c'est difficile de savoir où était l'erreur. Elle aurait pu être dans la date ^^
votre avatar
Bonjour Vincent, est-il possible d'ajouter un lien vers l'article précédent de Next qui parlait de cette affaire là ?
Je n'ai pas réussi à le retrouver suite à la remarque de fdorin ni par le moteur de recherche interne (mais, ce n'est pas une surprise) ni par Google (je n'y ai pas passé beaucoup de temps non plus).
N'y passe pas non plus trop de temps...
votre avatar
Hello, il doit s'agir de cet article : next.ink Next
votre avatar
:bravo: et merci. Ma suggestion était de mettre le lien dans la brève elle-même qui est la suite de cette histoire.
votre avatar
je ne l'ai pas précisé sur le moment mais le lien a bien sûr été ajouté en fin de brief !

La CJUE sacralise le principe de minimisation des données du RGPD

Fermer