Un juge de Manhattan a refusé mercredi de sanctionner Michael D. Cohen, qui fut avocat de Donald Trump de 2006 à 2018, pour avoir donné par erreur à son propre avocat de fausses citations juridiques concoctées par le programme d'intelligence artificielle Google Bard, rapporte le New York Times.
Son avocat, David M. Schwartz, avait lui-même produit ces citations « hallucinées » au tribunal. Le juge, Jesse M. Furman, a déclaré que l'épisode était « embarrassant et malheureux », mais qu'il acceptait l'explication de M. Cohen selon laquelle il ne comprenait pas le fonctionnement de Google Bard et n'avait pas l'intention d'induire M. Schwartz en erreur. Le juge a également conclu que M. Schwartz n’avait pas « agi de mauvaise foi ».
Eugene Volokh, professeur de droit à l'U.C.L.A. et auteur d'ouvrages sur l'intelligence artificielle et le droit, a d'ores et déjà dénombré, au niveau national, « au moins 15 affaires » dans lesquelles des avocats ou des parties se représentant elles-mêmes auraient utilisé des chatbots pour effectuer des recherches juridiques transmises au tribunal.
Plaidant coupable de violations de la loi électorale, de fraudes bancaires et fiscales et de parjure, Michael Cohen avait été condamné à trois ans de prison et incarcéré pour avoir acheté le silence de deux ex-maîtresses présumées de Trump. Mais aussi pour avoir fraudé le fisc, et menti à de nombreuses reprises pour défendre Donald Trump. Notamment devant le Congrès des États-Unis concernant la promesse de faire cadeau d'un appartement de 50 millions de dollars au président russe Vladimir Poutine dans le cadre de son projet d'hôtel moscovite.
Michael Cohen sera au cœur du premier procès pénal de M. Trump, qui doit débuter à la mi-avril à Manhattan, relève le New York Times. Il devrait en effet être l'un des témoins vedettes de l'accusation, à mesure qu'il a été impliqué dans l'affaire des pots-de-vin qui sera au centre de ce procès.
Les avocats de Trump pourraient tenter de le disqualifier au motif qu'il avait déjà abondamment menti… du temps où il défendait l'ex-président, lui-même accusé de mentir de façon routinière. Mais Michael Cohen, aujourd'hui en conflit ouvert avec Donald Trump, « démontre un niveau exceptionnel de remords et un engagement à respecter la loi », plaide son avocat.
Le juge Arthur F. Engoron, qui a présidé le procès civil pour fraude ayant condamné Trump à une amende de 454 millions de dollars, a déclaré avoir trouvé le témoignage de M. Cohen « crédible » et corroboré par d'autres preuves, et que « Michael Cohen avait dit la vérité ».
Commentaires (16)
#1
Après le "Vu à la Télé", gage de qualité, désormais le "Vu sur Internet", gage de vérité.
Décidément, le temps ne fait toujours rien à l'affaire.
#2
Il n'y a peut être pas de mauvaise intention à la base et il s'est fait avoir par son manque de connaissance de l'outil, il n'en reste pas moins qu'il est avocat. A ce titre, il a des obligations (ou en tout cas, il devrait en avoir), dont celle de vérifier les citations. Qu'une personne lambda qui décide de se représenter elle-même face cette erreur est, pour moi, acceptable. Qu'un professionnel du droit fasse cette erreur, c'est par contre inadmissible.
M. Scharwtz est le plus fautif à mes yeux, car c'est lui qui agit en tant qu'avocat dans cette affaire. Il a le devoir de vérifier ses éléments, qu'importe que ses éléments lui aient été fourni par son client qui est aussi avocat. Un client, ça ment. D'ailleurs, "tout le monde ment", d'après le Dr en médecin Grégoy HOUSE.
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#2.3
Sardine ! Sors de ce corps !!!
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#2.4
Un avocat qui ne vérifie pas une jurisprudence, c'est pour moi un manquement professionnel.
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#2.7
Un avocat qui présente de fausses jurisprudences, ou qui inventerait des lois, c'est suffisamment grave pour que la sanction ne soit pas uniquement du ressort de l'ordre. Je me demande même si présenter une fausse jurisprudence ne pourrait pas relever du parjure dans le droit américain.
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#2.10
J'ai dit : dire des conneries de bonne foi n'est pas punissable.
Diffamer, essayer tromper un tribunal, ce n'est plus de la bonne foi.
#3
C'est pas la base du métier en fait ?
Ou alors on dit qu'il "interprète" ?
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La stratégie perdant-perdant
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#5.1