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Des avocats, dont celui de Donald Trump, ont plaidé des jurisprudences « hallucinées » par IA

Des avocats, dont celui de Donald Trump, ont plaidé des jurisprudences « hallucinées » par IA

Le 25 mars à 07h06

Un juge de Manhattan a refusé mercredi de sanctionner Michael D. Cohen, qui fut avocat de Donald Trump de 2006 à 2018, pour avoir donné par erreur à son propre avocat de fausses citations juridiques concoctées par le programme d'intelligence artificielle Google Bard, rapporte le New York Times.

Son avocat, David M. Schwartz, avait lui-même produit ces citations « hallucinées » au tribunal. Le juge, Jesse M. Furman, a déclaré que l'épisode était « embarrassant et malheureux », mais qu'il acceptait l'explication de M. Cohen selon laquelle il ne comprenait pas le fonctionnement de Google Bard et n'avait pas l'intention d'induire M. Schwartz en erreur. Le juge a également conclu que M. Schwartz n’avait pas « agi de mauvaise foi ».

Eugene Volokh, professeur de droit à l'U.C.L.A. et auteur d'ouvrages sur l'intelligence artificielle et le droit, a d'ores et déjà dénombré, au niveau national, « au moins 15 affaires » dans lesquelles des avocats ou des parties se représentant elles-mêmes auraient utilisé des chatbots pour effectuer des recherches juridiques transmises au tribunal.

Plaidant coupable de violations de la loi électorale, de fraudes bancaires et fiscales et de parjure, Michael Cohen avait été condamné à trois ans de prison et incarcéré pour avoir acheté le silence de deux ex-maîtresses présumées de Trump. Mais aussi pour avoir fraudé le fisc, et menti à de nombreuses reprises pour défendre Donald Trump. Notamment devant le Congrès des États-Unis concernant la promesse de faire cadeau d'un appartement de 50 millions de dollars au président russe Vladimir Poutine dans le cadre de son projet d'hôtel moscovite.

Michael Cohen sera au cœur du premier procès pénal de M. Trump, qui doit débuter à la mi-avril à Manhattan, relève le New York Times. Il devrait en effet être l'un des témoins vedettes de l'accusation, à mesure qu'il a été impliqué dans l'affaire des pots-de-vin qui sera au centre de ce procès.

Les avocats de Trump pourraient tenter de le disqualifier au motif qu'il avait déjà abondamment menti… du temps où il défendait l'ex-président, lui-même accusé de mentir de façon routinière. Mais Michael Cohen, aujourd'hui en conflit ouvert avec Donald Trump, « démontre un niveau exceptionnel de remords et un engagement à respecter la loi », plaide son avocat.

Le juge Arthur F. Engoron, qui a présidé le procès civil pour fraude ayant condamné Trump à une amende de 454 millions de dollars, a déclaré avoir trouvé le témoignage de M. Cohen « crédible » et corroboré par d'autres preuves, et que « Michael Cohen avait dit la vérité ».

Le 25 mars à 07h06

Commentaires (16)

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Eugene Volokh, professeur de droit à l'U.C.L.A. et auteur d'ouvrages sur l'intelligence artificielle et le droit, a d'ores et déjà dénombré, au niveau national, « au moins 15 affaires » dans lesquelles des avocats ou des parties se représentant elles-mêmes auraient utilisé des chatbots pour effectuer des recherches juridiques transmises au tribunal.
Après le "Vu à la Télé", gage de qualité, désormais le "Vu sur Internet", gage de vérité.

Décidément, le temps ne fait toujours rien à l'affaire.
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Son avocat, David M. Schwartz, avait lui-même produit ces citations « hallucinées » au tribunal. Le juge, Jesse M. Furman, a déclaré que l'épisode était « embarrassant et malheureux », mais qu'il acceptait l'explication de M. Cohen selon laquelle il ne comprenait pas le fonctionnement de Google Bard et n'avait pas l'intention d'induire M. Schwartz en erreur. Le juge a également conclu que M. Schwartz n’avait pas « agi de mauvaise foi ».
Il n'y a peut être pas de mauvaise intention à la base et il s'est fait avoir par son manque de connaissance de l'outil, il n'en reste pas moins qu'il est avocat. A ce titre, il a des obligations (ou en tout cas, il devrait en avoir), dont celle de vérifier les citations. Qu'une personne lambda qui décide de se représenter elle-même face cette erreur est, pour moi, acceptable. Qu'un professionnel du droit fasse cette erreur, c'est par contre inadmissible.

M. Scharwtz est le plus fautif à mes yeux, car c'est lui qui agit en tant qu'avocat dans cette affaire. Il a le devoir de vérifier ses éléments, qu'importe que ses éléments lui aient été fourni par son client qui est aussi avocat. Un client, ça ment. D'ailleurs, "tout le monde ment", d'après le Dr en médecin Grégoy HOUSE.
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Surtout que Cohen a un passif niveau mensonge donc le juge a été cool…
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Dire des conneries de bonne foi n'est pas puni par la loi. S'il doit être sanctionné, c'est au niveau du conseil de l'ordre des avocats (ou ce qui en tient lieu aux USA) et non au niveau judiciaire.
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Dire des conneries de bonne foi n'est pas puni par la loi.
Sardine ! Sors de ce corps !!!
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G. Palareff :pleure:
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il y avait un t ROUSSEAU d'indices ;)
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Dire des conneries n'est pas punissable en tant que telle par la loi, c'est vrai. Par contre, faire preuve de manquement professionnel et/ou d'incompétence, ça oui, ça peut l'être ;)

Un avocat qui ne vérifie pas une jurisprudence, c'est pour moi un manquement professionnel.
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On est parfaitement d'accord sur ce point, mais il doit être sanctionné par l'Ordre (radié, interdit d'exercer etc...), pas par le juge qui traite l'affaire dans laquelle il plaide.
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Je ne connais pas suffisamment la justice américaine pour répondre à cela, mais en France, il existe des motifs "par négligence" par exemple, jugeable par des juges, pas forcément par les ordres.

Un avocat qui présente de fausses jurisprudences, ou qui inventerait des lois, c'est suffisamment grave pour que la sanction ne soit pas uniquement du ressort de l'ordre. Je me demande même si présenter une fausse jurisprudence ne pourrait pas relever du parjure dans le droit américain.
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Dire des conneries peut être punissable vu qu'il peut y avoir diffamation. Essayer de tromper un tribunal en invoquant une jurisprudences fictive ça devrait être punissable d'une manière ou d'une autre. C'est trop facile de plaider la bêtise et l'incompétence.
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Merci de me citer complètement. :windu:

J'ai dit : dire des conneries de bonne foi n'est pas punissable.
Diffamer, essayer tromper un tribunal, ce n'est plus de la bonne foi.
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Un avocat qui ment.
C'est pas la base du métier en fait ?
Ou alors on dit qu'il "interprète" ?
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Les avocats de Trump pourraient tenter de le disqualifier au motif qu'il avait déjà abondamment menti… du temps où il défendait l'ex-président
La stratégie perdant-perdant
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On dirait la série Santa Barbara.
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... et maintenant on a tous l'air en tête.... :mdr2:

Des avocats, dont celui de Donald Trump, ont plaidé des jurisprudences « hallucinées » par IA

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