Cédric Villani veut former les jeunes « en science algorithmique de l’école primaire au lycée »
Le 13 février 2018 à 09h40
1 min
Droit
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Le célèbre mathématicien, désormais député LREM, estime que cette « formation cruciale » permettrait de préparer les élèves « à tous les métiers de demain ».
Dans un rapport remis hier au ministre de l’Éducation nationale, et co-écrit avec Charles Torossian, inspecteur général de l'éducation nationale, le parlementaire plaide ainsi pour l’introduction d’une « offre spécialisée, efficace, structurée, d’un enseignement d’informatique qui commence très tôt et va en se spécialisant de plus en plus, avec ses enseignants, ses programmes ». Le tout « en coordination avec les cours de sciences et tout particulièrement le cours de mathématiques », alors qu’à ce jour, il n’existe pas d’enseignement d’informatique « indépendant ».
Cette préconisation fait suite à celles du récent rapport Mathiot sur la réforme du bac, et qui devrait conduire le ministre de l’Éducation nationale à dévoiler ses plans en la matière, demain.
Le 13 février 2018 à 09h40
Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 13/02/2018 à 13h25
…préparer les élèves « à tous les métiers de demain ».
Remarquez comme ils ne nomment jamais ces fameux métier, car ils n’existent pas " />
Avec les politiques actuelles des gouvernements, le plus grand métier d’avenir est chômeur !
Des cours de potagers, de bricolage, de construction et d’entretien de sa maison me paraissent bien mieux coller " />
Le 13/02/2018 à 13h57
J’espère que tu as raison… parce qu’en l’état le système éducatif a encore de quoi inquiéter (ma copine bosse au sein de l’Education Nationale, en primaire).
Et c’est malheureusement toute une génération pour laquelle on aura loupé le coche. Cette même génération qui, par la suite, deviendra parent…
Je fais un constat amer, forgé par de multiples observations/discussion, et j’espère avoir tort pour le coup.
Je reste persuadé “qu’apprendre” la programmation etc sans de solides bases sera vain. Sensibiliser oui. Mais de l’apprentissage… je reste perplexe.
Perso j’ai quelque peu perdu foi dans le système éducatif public, aussi dur que cela puisse être vu comme je défends l’idée de services publiques de qualité et accessibles à tous. Que le privé n’a, pour moi, pas lieu d’exister dans un système républicain et social.
Trop de réformes qui l’ont tué, trop de baisse d’effectifs, trop de profs trop engagés (alors que certains réformes allaient dans le sens des gamins), etc.
Et certains choix faits récemment ne vont pas, amha, dans le bon sens. Ils ne sont là que pour réconforter certains esprits et vanter l’image d’une Ecole de jadis, alors que tout est à revoir.
Encore des rustines quoi (même si dans le lot je n’enlève pas que certaines décisions vont dans le bon sens).
Le 13/02/2018 à 14h12
Pour le fait que cette génération as pas eu de chance je suis d’accord… L’effet Sarkozy …. Quelle idée de supprimer les IUFM “car un professeur apprend mieux devant les élèves” …
Justement tu parle de bases solides, je me demande si la programmation ne pourrait pas être une “motivation” voir un outil pédagogique intégré pour apprendre ces bases. La programmation permet de visualiser un problème abstrait et de le décomposer (la visualisation de l’abstrait est utilisé par les meilleurs, a Singapour par exemple)
Je ne sais pas trop.. .. .. si c’est bien fait ce sera un vrai plus.
Pour l’école publique je pense qu’elle reste encore très efficace malgré tout. Mais elle nécessite un travail fort des parents à la maison que tout le monde ne peut pas faire :/
Comme tu dis, trop de réformes sans réfléchir au long terme… Et pas assez d’intelligence éducative.
On parlais y à pas longtemps avec des cadre du ministère de l’éducation, ils viennent d’amorcer un changement tout con, identifier les équipes éducatives qui réussissent mieux que d’autres, les récompenses, apprendre d’eux et le diffuser aux autres….
L’intelligence collective en somme.
Après faut pas croire, le privé ne fait pas mieux …
Je te rejoins aussi sur un point, Blanquer (aussi respectable soit il) me semble dangereux, il ne cherche pas la discussion, plutôt la confrontation pour appliquer des idées précises. J’espère que ces idées seront les bonnes…
Le 13/02/2018 à 14h38
Le problème des maths est ancien à l’école : c’est une dsicipline très clivante qui sert plus à trier les élèves qu’à leur laisser un vrai bagage.
Résultat, on des élèves qui peuvent sortir de nombreuse années de primaire / secondaire avec toujours des lacunes sur les bases (encore faudrait-il les définir). Un simple calcul de pourcentages peut aujourd’hui mettre des “grands” élèves en difficulté, même s’ils ont obtenu leur Bac.
Et l’enseignement de, hyper centré sur le calcul, avec des notions qui paraissent purement abstraites et inutiles (mais pourquoi me fait-on faire de la trigo et calculer des intégraaaaales), est un repoussoir et un marqueur de réussite.
J’adoire les maths, je ne renie pas le calcul qui est nécessaire, ou les maths pures et dures en général. Mais plutôt que sacraliser tout ça comme on le fait depuis tant de décennies, je trouverais ça plus intéressant que des élèves sachent mobiliser des outils pour calculer un pourcentage, comparer 2 contrats d’assurance. Je préfère qu’ils sachent à quoi serve une intégrale pour pouvoir peut-être les utiliser un jour plutôt qu’ils apprennent à en calculer une pour le bac et enterrer tout ça au fond de leur mémoire 2 semaines après l’examen.
Je force un peu le trait, mais pour moi l’algo donne un visage plus concret et plus constructif à beaucoup de choses en maths. L’esprit de logique, de mobilisation des outils, de rigueur de syntaxe, peuvent petit à petit être introduits.
Sans même parler d’algo je pense que la partie “problématisation” est bcp trop faible face à la partie “calculatoire”.
Le 13/02/2018 à 19h50
Le 14/02/2018 à 08h11
La même.
Sur un parcours bac SSI, en math, on ne faisait que gratter des équations toujours de plus en plus longues et abstraites, ça n’avait aucun sens.
Alors qu’en physique et mécanique, on appliquait concrètement certaines choses vu en math comme les intégrales et torseurs pour de la RDM ou calculs vecteurs force de vérins etc… Et la ça passait crème.
Faut vraiment que les profs de math du lycée se remettent en question, ils m’ont vraiment écœuré de la matière.
Le 14/02/2018 à 09h50
Tu sais malheureusement les profs de maths sont très tenus de respecter un programme, et y a une forme d’obligations de résultats dans cette matière plus que dans aucune autre, les écarts de notation entre deux correcteurs étant bcp plus réduits que sur d’autres matières (notamment non scientifiques). C’est donc également un marqueur entre les établissements.
Aujourd’hui de ce que je vois, plein de profs sont en tout cas ravis d’introduire un peu de programmation light, de manipuler des applis à la Scratch, de faire des projets croisés avec d’autres matières justement pour changer cet aspect purement rébarbatif qui colle aux maths. Mais encore aujourd’hui ils manquent vraiment de liberté.
Perso, je pense qu’à partir du collège les maths devraient carrément être accolés à une autre matière : physique / mécanique comme tu le disais, ou économie comme le disait SebGF… Ca pourrait être aussi de l’informatique, de l’archi, de la chimie… tellement de choses en fait, les maths sont partout.
Le 14/02/2018 à 14h18
La programmation est dans l’éducation scolaire depuis fort longtemps. Je me rappele du LOGO sur les vieux MO5 à l’école primaire… D’accord, je sors (je n’ai pas honte, on m’a forcé !) " />
Le 13/02/2018 à 10h55
Quid de la maîtrise des bases en français et mathématiques ?
Je veux bien que l’on donne ce type de formation, dans une époque numérique. Mais à quoi bon si les élèves n’ont pas certaines bases ?
Parce que ça devient assez affligeant de voir sa propre langue maternelle si mal utilisée, et de voir que certains calculs de bases ne peuvent plus être réalisés sans calculatrice…
S’ils “croivent” que les élèves seront meilleurs avec “sa”, ils se trompent bien “comme même”.
N.B : je ne critique ni les élèves ni les profs, mais le système éducatif public qui se délite depuis pas mal d’années. Avec comme résultat de gros manquements sur le plan pédagogique.
Le 13/02/2018 à 11h38
Apprendre à se servir d’un ordinateur correctement, à faire des recherches, trier l’info etc. serait déjà un pas en avant.
Tout le monde n’a pas vocation à devenir développeur, par contre il est pratiquement impossible de ce passer d’Internet et de l’informatique de nos jours. Pour quoi vouloir carrément pousser l’algo ?
Et puis, pour la vie courante, avant l’algo il y a aussi la notion de processus qui est sympa : apprendre à détecter ou comprendre les tenants et aboutissants. Pratique pour développer l’esprit critique, l’observation, la compréhension du monde qui nous entoure…
Le 13/02/2018 à 11h49
La formation de base est aussi dans les sujets d’amélioration… De plus faut lire l’article ^^
“le tout « en coordination avec les cours de sciences et tout particulièrement le cours de mathématiques »,”
De plus le système éducatif ne se “délite” pas, c’est un peu trop extrème. Il est devenu binaire, soit tu est bons et tu sera encore meilleur, soit tu es moins bon et la machine t’écrasera. De plus une des plus grosse cause est simple, moins de profs = plus d’élèves par classe donc une pédagogie industrielle et non individuelle. Soit tu rentre dans le moule soit on aura pas le temps de s’occuper de ton cas.
De nombreuses solutions sont en déploiement, une politique éducative ne peut être jugée que 5 à 10 ans plus tard. Les nouveaux programmes sont plus intelligents, le retour de la formation des enseignants est un signale fort aussi, … (Quinquennat Hollande) aujourd’hui il faut allumer un nouvel étage, plutôt que tenter ’d’étendre’ les math à la programmation il faut créer un cours de progra qui s’étende aux math. En somme repenser le socle commun au vu du monde actuel.
Patience, très clairement les choses vont dans le bon sens.
(enfin, si on ignore la partie effectifs et rémunérations)
Le 13/02/2018 à 11h52
Ce qu’étais censé faire le B2I au collège.
Pour la partie de traitement des infos c’est un gros problème à ce jour, aucun cours ne donne cette “technique”. Dans quelle matière inclure :
Finalement tu fais tout ça en physique/chimie - philo - francais - langues étrangères - histoire, … à travers les exposés et projets en cours…. Mais ce n’est pas aussi simple que ça à rendre “pédagogique” dans un monde ou l’info est vaste et dangereuse.
Le 13/02/2018 à 12h22
Je suis plus que d’accord sur la nécessité d’introduire l’algorithmie très tôt à l’école, parce que ça apprend à penser de façon (à peu près) structurée…ça ne compensera peut-être pas le bordel cognitif induit par les heures passées sur les réseaux sociaux ou devant la télé, mais ça peut aider quand même " />
J’ai pas lu le rapport en entier (c’est long), mais voilà une citation qui résume bien les choses:
“Du point de vue des mathématiques, l’apprentissage de l’informatique développe desqualités indispensables autour d’activités concrètes, variées voire ludiques, où interviennentle raisonnement logique (écrire la séquence des instructions dans un certain ordre,disjonction des cas, utilisation des opérateurs logiques, etc.), la rigueur (toutes lesinstructions doivent être parfaitement explicitées) et la précision.”