une jeune femme parle face à un smartphone placé dans un anneau lumineux

Les artistes piégés dans l’ère de l’auto-promotion ?

une jeune femme parle face à un smartphone placé dans un anneau lumineux

À l’heure des réseaux sociaux, musiciens, auteurs, photographes… tous les artistes, et peut-être même les non-artistes, sont forcés de passer toujours plus de temps à s’occuper de leur auto-promotion en ligne, quitte à se transformer en quasi-influenceurs.

Que ce soit en mettant à jour des liens sur LinkedIn, en postant à heure fixe des vidéos engageantes sur Instagram ou TikTok, ou en demandant à des clients de mettre cinq étoiles et un commentaire positif sur Google, Vox constate dans une enquête qu'une large part du monde économique se retrouve contraint de prendre une posture entrepreneuriale et à gérer son marketing en plus de son cœur d’activité.

Si elle semble relativement appréciée par la jeune génération, cette tendance est largement critiquée dans le monde culturel, où beaucoup d’artistes regrettent que le temps passé à produire du marketing de leur travail les détourne de la possibilité de créer.

Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.

Est-ce que, pour autant, l’auto-promotion déprécie l’art ? Personne ne s’accorde sur le sujet. Mais « si vous vous y connaissez un peu trop en relations publiques, vous commencez à être beaucoup trop conscient de choses telles que les horaires auxquelles poster et il devient impossible de rester punk », estime le musicien Ricky Montgomery.

Pour la chanteuse Bethany Cosentino, la seule chose qui semble compter sont les chiffres du streaming. Et si un album ne fonctionne pas, l’artiste est accusé de ne pas en avoir suffisamment fait la promotion – quand bien même une bonne partie des écoutes dépend du fonctionnement des algorithmes des plateformes de streaming.

Commentaires (19)


Perso, en tant qu'auteur auto-édité, je me contente de poster des infos sur un compte Mastodon relatives à mes travaux et d'un site web dédié. Dans mon cas, ça reste une activité secondaire en mode hobby donc le niveau de ventes faible me suffit largement, mais j'imagine l'enfer que ce doit être pour les personnes qui en font une activité professionnelle à constamment devoir chercher à faire du bruit dans un vacarme ambiant.
Les professionnels ont des agents artistiques et de communication, voire des salariés dans une société de production.
Modifié le 07/02/2024 à 09h08

consommateurnumérique

Les professionnels ont des agents artistiques et de communication, voire des salariés dans une société de production.
je crois que le problème remonté dans la brève est que ces agents artistiques sous-traitent une grosse partie du boulot aux artistes eux-même. Évidemment, une Beyoncé ne sera pas touchée, mais pour des petits groupes ça peut représenter un travail significatif.
Ceci dit, je connais quelques groupes qui se sont justement fait connaître via les réseaux sociaux et le streaming. Eux maîtrisent cet art de la mise en scène quasi-permanente et savent en jouer. Ils se passent très bien des services d'un label pour ça, dans la mesure où ils font beaucoup mieux.

anagrys

je crois que le problème remonté dans la brève est que ces agents artistiques sous-traitent une grosse partie du boulot aux artistes eux-même. Évidemment, une Beyoncé ne sera pas touchée, mais pour des petits groupes ça peut représenter un travail significatif.
Ceci dit, je connais quelques groupes qui se sont justement fait connaître via les réseaux sociaux et le streaming. Eux maîtrisent cet art de la mise en scène quasi-permanente et savent en jouer. Ils se passent très bien des services d'un label pour ça, dans la mesure où ils font beaucoup mieux.
Les plateformes de réseaux sociaux ont remplacé les plateaux télé d'avant. C'est un modèle de promotion à part entière dans un contexte de multiplication de l'offre artistique.

Nota Bene, le vidéaste/podcasteur/écrivain/etc est très transparent sur sa façon de travailler. Il n'y a pas besoin d'être star multinationale pour ça.

consommateurnumérique

Les plateformes de réseaux sociaux ont remplacé les plateaux télé d'avant. C'est un modèle de promotion à part entière dans un contexte de multiplication de l'offre artistique.

Nota Bene, le vidéaste/podcasteur/écrivain/etc est très transparent sur sa façon de travailler. Il n'y a pas besoin d'être star multinationale pour ça.
tout à fait d'accord.

Comme je le disais, je suis quelques groupes de métal qui savent parfaitement jouer de leur exposition pour gagner en notoriété. D'autres n'ont pas ce talent, malheureusement pour eux...

anagrys

je crois que le problème remonté dans la brève est que ces agents artistiques sous-traitent une grosse partie du boulot aux artistes eux-même. Évidemment, une Beyoncé ne sera pas touchée, mais pour des petits groupes ça peut représenter un travail significatif.
Ceci dit, je connais quelques groupes qui se sont justement fait connaître via les réseaux sociaux et le streaming. Eux maîtrisent cet art de la mise en scène quasi-permanente et savent en jouer. Ils se passent très bien des services d'un label pour ça, dans la mesure où ils font beaucoup mieux.
C'est bien ce que je comprends aussi. En gros, la part du gâteau est toujours découpée de la même façon, alors que la répartition des tâches a évoluée en reportant beaucoup de charge sur l'artiste lui-même.

Après, le milieu a de toute façon toujours été compliqué pour savoir qui devait gagner quoi entre les auteurs, les compositeurs, les interprètes, la production, la promotion... Ils sont tous interdépendants, mais dire à quelle hauteur, c'est pas toujours si facile, d'autant que de nos points de vue extérieurs, on prend souvent en exemple les artistes bankables en oubliant qu'ils aident à financer tous les artistes qu'ils ont tentés de rendre bankable même si là aussi, la tendance est à aller chercher ceux qui ont déjà du succès sur les réseaux sociaux pour les produire sans trop prendre de risque.

Pire, la façon dont sont déjà attribués les gâteaux est déjà discutable, puisque ton abonnement streaming à 10 balles par mois ne rapporte potentiellement pas un seul centime aux artistes que t'écoutes en boucle sur le mois en question.

consommateurnumérique

Les professionnels ont des agents artistiques et de communication, voire des salariés dans une société de production.
L'article parle pourtant d'une sous-traitance aux artistes eux-mêmes.
Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.


Pour le coup, ça me fait penser à un parallèle avec mon activité professionnelle principale. Où je vois beaucoup qui viennent dire qu'il faut entretenir son "personal branding" sur Linkedin et compagnie, poster des articles, animer des trucs et des machins. Et sinon, mon boulot, je le fais quand ?

En tant que Freelance, je peux admettre et parfaitement comprendre que ce soit à moi de le faire, c'est le principe même du freelancing (ou de se faire aider moyennant prestation). Mais clairement j'ai autre chose à foutre, me contentant de bonnes relations clients pour assurer ma continuité et de porteurs d'affaires qui ont ma confiance.

Par contre on me demandait aussi de faire ça quand j'étais en SSII. Et évidemment, pas sur le temps facturé au client. Le bénévolat en entreprise, ça va cinq minutes, surtout quand y'a des commerciaux dont c'est le taff de savoir valoriser les profils.
Modifié le 07/02/2024 à 12h53

SebGF

L'article parle pourtant d'une sous-traitance aux artistes eux-mêmes.
Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.


Pour le coup, ça me fait penser à un parallèle avec mon activité professionnelle principale. Où je vois beaucoup qui viennent dire qu'il faut entretenir son "personal branding" sur Linkedin et compagnie, poster des articles, animer des trucs et des machins. Et sinon, mon boulot, je le fais quand ?

En tant que Freelance, je peux admettre et parfaitement comprendre que ce soit à moi de le faire, c'est le principe même du freelancing (ou de se faire aider moyennant prestation). Mais clairement j'ai autre chose à foutre, me contentant de bonnes relations clients pour assurer ma continuité et de porteurs d'affaires qui ont ma confiance.

Par contre on me demandait aussi de faire ça quand j'étais en SSII. Et évidemment, pas sur le temps facturé au client. Le bénévolat en entreprise, ça va cinq minutes, surtout quand y'a des commerciaux dont c'est le taff de savoir valoriser les profils.
oui, enfin, la plupart des commerciaux en SSII... :mdr2::mdr2::mdr2:



... pardon... c'est nerveux :D

anagrys

oui, enfin, la plupart des commerciaux en SSII... :mdr2::mdr2::mdr2:



... pardon... c'est nerveux :D
La théorie et la pratique, comme d'hab.

SebGF

L'article parle pourtant d'une sous-traitance aux artistes eux-mêmes.
Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.


Pour le coup, ça me fait penser à un parallèle avec mon activité professionnelle principale. Où je vois beaucoup qui viennent dire qu'il faut entretenir son "personal branding" sur Linkedin et compagnie, poster des articles, animer des trucs et des machins. Et sinon, mon boulot, je le fais quand ?

En tant que Freelance, je peux admettre et parfaitement comprendre que ce soit à moi de le faire, c'est le principe même du freelancing (ou de se faire aider moyennant prestation). Mais clairement j'ai autre chose à foutre, me contentant de bonnes relations clients pour assurer ma continuité et de porteurs d'affaires qui ont ma confiance.

Par contre on me demandait aussi de faire ça quand j'étais en SSII. Et évidemment, pas sur le temps facturé au client. Le bénévolat en entreprise, ça va cinq minutes, surtout quand y'a des commerciaux dont c'est le taff de savoir valoriser les profils.
au moins, avec la cooptation tu peux toucher quelques sous, mais le plus "drôle" que j'ai eu c'est une boite qui répond à ma candidature "désolé, vous correspondez pas, mais si vous connaissez des gens, envoyez-nous leur CV" :ouimaistusors:

SebGF

L'article parle pourtant d'une sous-traitance aux artistes eux-mêmes.
Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.


Pour le coup, ça me fait penser à un parallèle avec mon activité professionnelle principale. Où je vois beaucoup qui viennent dire qu'il faut entretenir son "personal branding" sur Linkedin et compagnie, poster des articles, animer des trucs et des machins. Et sinon, mon boulot, je le fais quand ?

En tant que Freelance, je peux admettre et parfaitement comprendre que ce soit à moi de le faire, c'est le principe même du freelancing (ou de se faire aider moyennant prestation). Mais clairement j'ai autre chose à foutre, me contentant de bonnes relations clients pour assurer ma continuité et de porteurs d'affaires qui ont ma confiance.

Par contre on me demandait aussi de faire ça quand j'étais en SSII. Et évidemment, pas sur le temps facturé au client. Le bénévolat en entreprise, ça va cinq minutes, surtout quand y'a des commerciaux dont c'est le taff de savoir valoriser les profils.
Ce qui amène du monde dans les spectacles de nos jours, c'est la relation personnelle avec l'artiste. Avant, l'artiste était interviewé dans les magazines, faisait les plateaux TV chez Drucker, Ardisson, Pivot, etc.
Être présent sur Spotify, même si le streaming musical ne rapporte rien, c'est déjà de la promotion de spectacles. Faire des podcasts sur Spotify, ça permet de faire quelques blagues et de vendre un spectacle.
Mes stories Facebook sont pleines de comédiens/iennes débutant·es ou aguerri·es, qui font de la retape et qui se rémunèrent réellement à mi-chemin entre le placement de produit et la promotion des prochaines dates de spectacles. J'écoute des podcasts qui interviewent Fabrice Éboué, Booder, etc, j'ai suivi des artistes musicaux distribués sur le net comme Bidibule (ça date), ou produits par Crowdfunding (My major company, ancêtre de Tipeee).
Nul doute qu'il s'agisse d'un mélange des genres, nul doute que la vie d'artiste est compliquée et difficile, mais c'est la réalité du marché artistique actuel : beaucoup d'offres sur le marché, peu de sélection au départ (c'est fini, l'artiste qui faisait la manche dans la rue et qui démarchait les cabarets pendant 10 ans avant de percer). Aujourd'hui avec 100 000 followers instagram, on remplit des salles de plusieurs centaines de spectateurs.

consommateurnumérique

Les professionnels ont des agents artistiques et de communication, voire des salariés dans une société de production.
Mouarf.
Musicien pro (classique), la part de collègues avec un agent est infime. Et même pour ceux qui en ont, on les pousse à une auto-promo constante.

Depuis quelques années la pression augmente sur l'auto-promotion et la création de contenu annexe à notre activité (principalement des vidéos). On se retrouve donc à passer du temps sur des activités pas du tout intéressantes, souvent pas rémunérées (parce que tu comprends, ça te fera de la pub) et qui nous font perdre du temps sur notre activité principale.

tinc

Mouarf.
Musicien pro (classique), la part de collègues avec un agent est infime. Et même pour ceux qui en ont, on les pousse à une auto-promo constante.

Depuis quelques années la pression augmente sur l'auto-promotion et la création de contenu annexe à notre activité (principalement des vidéos). On se retrouve donc à passer du temps sur des activités pas du tout intéressantes, souvent pas rémunérées (parce que tu comprends, ça te fera de la pub) et qui nous font perdre du temps sur notre activité principale.
Depuis quelques années la pression augmente sur l'auto-promotion et la création de contenu annexe à notre activité (principalement des vidéos). On se retrouve donc à passer du temps sur des activités pas du tout intéressantes, souvent pas rémunérées (parce que tu comprends, ça te fera de la pub) et qui nous font perdre du temps sur notre activité principale.


Je confirme de mon côté, les plateformes de publication invitent à mettre des vidéos pour promouvoir les livres.

:craint:

Perso j'ai pas de temps à perdre avec ces conneries et j'ai préféré partir dans une approche différente : fournir le 1er chapitre sur le site dédié à cette activité. Et à titre de produit d'appel, j'ai également publié un court récit proposé gratuitement.

Vivement que la mode du "tout vidéo" passe.
Modifié le 10/02/2024 à 18h53

Historique des modifications :

Posté le 10/02/2024 à 18h53


Depuis quelques années la pression augmente sur l'auto-promotion et la création de contenu annexe à notre activité (principalement des vidéos). On se retrouve donc à passer du temps sur des activités pas du tout intéressantes, souvent pas rémunérées (parce que tu comprends, ça te fera de la pub) et qui nous font perdre du temps sur notre activité principale.


Je confirme de mon côté, les plateformes de publication invitent à mettre des vidéos pour promouvoir les livres.

:craint:

Perso j'ai pas de temps à perdre avec ces conneries et j'ai préféré partir dans une approche différente : fournir le 1er chapitre sur le site dédié à cette activité. Et à titre de produit d'appel, j'ai également publié un court récit proposé gratuitement.

Pour ma part, je suis beaucoup d'artistes sur Facebook (qui publie également les stories et Reels Instagram). Je suis relativement lassé des injonctions des artistes notamment issus du stand up, qui font de la retape constamment et à peu de frais : dates spectacle, travail de billetterie pour la promo des dates incomplètes, production de podcasts qui servent à garder une présence en ligne avec peu de valeur ajoutée (peu de créativité, peu d'infos me semble-t-il), séquences du quotidien (parfois intéressantes pour avoir un lien avec l'artiste mais pas suffisant), parfois chroniques quotidiennes à la radio (France inter).

L'important semble plus être la surexposition médiatique que la création ou l'invention de nouveaux concepts (comme dans le porno en ligne où les vidéos courtes sans contexte, sans histoire et les "live" ont remplacé les longs métrages). Ce sont plus des vidéastes, des créateurs et créatrices de contenus que des artistes de spectacle et acteurs et actrices de cinéma.

Les salles de cinéma se mettent en plus à diffuser les spectacles de one-man-show/stand-up en direct. Bref, beaucoup moins artistes-créateurs/trices que producteurs-commerciaux.
Modifié le 07/02/2024 à 09h10
auto promo ! auto promo ! :D

(ceux qui savent, savent)
Comment ces gens font-ils pour s'y retrouver ? dans ce domaine où tout n'est plus qu'illusion.
La seule chose qui compte sont les chiffres du streaming ? :reflechis: mais tout s'achète, des vues jusqu'à leur "like", les commentaires etc...

Je n'évoque même pas les sujets tendances comme le deep voice ou deep fake :stress:

"La réalité se pixelise afin qu'on la façonne"
C'est l'enfer
"Peut-on être punk et community manager en même temps ?"
Je ramasse les copies dans 4h.
Y a-t-il encore des punk en 2024 ?
Quant à celui qui a parlé de punk alors qu'il doit sa notoriété à TIk-Tok, que connaît-il de cette musique ?
Si les plateformes de streaming pèsent de plus en plus lourd dans l'industrie de la musique, force est de constater que leur modèle économique n'est pas encore pérenne. Comment l'expliquer ? Quelles sont les stratégies mises en place pour y pallier ? - invités : Sophian Fanen Journaliste, co-fondateur du média en ligne LesJours.fr; Ludovic Pouilly Senior vice-président chez Deezer.; Alexandra Jouclard Avocate au barreau de Paris, spécialiste du droit d'auteur et des industries culturelles.

Le Meilleur des mondes – Spotify, Deezer : les nouveaux défis du streaming musical – 09/02/2024 France Culture
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