Les artistes piégés dans l’ère de l’auto-promotion ?
Le 07 février à 06h10
2 min
Société numérique
À l’heure des réseaux sociaux, musiciens, auteurs, photographes… tous les artistes, et peut-être même les non-artistes, sont forcés de passer toujours plus de temps à s’occuper de leur auto-promotion en ligne, quitte à se transformer en quasi-influenceurs.
Que ce soit en mettant à jour des liens sur LinkedIn, en postant à heure fixe des vidéos engageantes sur Instagram ou TikTok, ou en demandant à des clients de mettre cinq étoiles et un commentaire positif sur Google, Vox constate dans une enquête qu'une large part du monde économique se retrouve contraint de prendre une posture entrepreneuriale et à gérer son marketing en plus de son cœur d’activité.
Si elle semble relativement appréciée par la jeune génération, cette tendance est largement critiquée dans le monde culturel, où beaucoup d’artistes regrettent que le temps passé à produire du marketing de leur travail les détourne de la possibilité de créer.
Les éditeurs, labels et distributeurs s'en tirent à relativement bon compte, eux, puisque le mouvement leur permet de sous-traiter une partie des activités de promotion aux artistes eux-mêmes.
Est-ce que, pour autant, l’auto-promotion déprécie l’art ? Personne ne s’accorde sur le sujet. Mais « si vous vous y connaissez un peu trop en relations publiques, vous commencez à être beaucoup trop conscient de choses telles que les horaires auxquelles poster et il devient impossible de rester punk », estime le musicien Ricky Montgomery.
Pour la chanteuse Bethany Cosentino, la seule chose qui semble compter sont les chiffres du streaming. Et si un album ne fonctionne pas, l’artiste est accusé de ne pas en avoir suffisamment fait la promotion – quand bien même une bonne partie des écoutes dépend du fonctionnement des algorithmes des plateformes de streaming.
Le 07 février à 06h10
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 07/02/2024 à 07h40
#1
Modifié le 07/02/2024 à 09h08
#1.1
Le 07/02/2024 à 10h12
#1.1.1
Ceci dit, je connais quelques groupes qui se sont justement fait connaître via les réseaux sociaux et le streaming. Eux maîtrisent cet art de la mise en scène quasi-permanente et savent en jouer. Ils se passent très bien des services d'un label pour ça, dans la mesure où ils font beaucoup mieux.
Le 07/02/2024 à 10h42
#1.1.2
Nota Bene, le vidéaste/podcasteur/écrivain/etc est très transparent sur sa façon de travailler. Il n'y a pas besoin d'être star multinationale pour ça.
Le 07/02/2024 à 11h08
#1.1.3
Comme je le disais, je suis quelques groupes de métal qui savent parfaitement jouer de leur exposition pour gagner en notoriété. D'autres n'ont pas ce talent, malheureusement pour eux...
Le 07/02/2024 à 14h36
#1.1.5
Après, le milieu a de toute façon toujours été compliqué pour savoir qui devait gagner quoi entre les auteurs, les compositeurs, les interprètes, la production, la promotion... Ils sont tous interdépendants, mais dire à quelle hauteur, c'est pas toujours si facile, d'autant que de nos points de vue extérieurs, on prend souvent en exemple les artistes bankables en oubliant qu'ils aident à financer tous les artistes qu'ils ont tentés de rendre bankable même si là aussi, la tendance est à aller chercher ceux qui ont déjà du succès sur les réseaux sociaux pour les produire sans trop prendre de risque.
Pire, la façon dont sont déjà attribués les gâteaux est déjà discutable, puisque ton abonnement streaming à 10 balles par mois ne rapporte potentiellement pas un seul centime aux artistes que t'écoutes en boucle sur le mois en question.
Modifié le 07/02/2024 à 12h53
#1.1.4
Pour le coup, ça me fait penser à un parallèle avec mon activité professionnelle principale. Où je vois beaucoup qui viennent dire qu'il faut entretenir son "personal branding" sur Linkedin et compagnie, poster des articles, animer des trucs et des machins. Et sinon, mon boulot, je le fais quand ?
En tant que Freelance, je peux admettre et parfaitement comprendre que ce soit à moi de le faire, c'est le principe même du freelancing (ou de se faire aider moyennant prestation). Mais clairement j'ai autre chose à foutre, me contentant de bonnes relations clients pour assurer ma continuité et de porteurs d'affaires qui ont ma confiance.
Par contre on me demandait aussi de faire ça quand j'étais en SSII. Et évidemment, pas sur le temps facturé au client. Le bénévolat en entreprise, ça va cinq minutes, surtout quand y'a des commerciaux dont c'est le taff de savoir valoriser les profils.
Le 08/02/2024 à 10h28
#1.1.6
... pardon... c'est nerveux
Le 08/02/2024 à 14h40
#1.1.7
Le 10/02/2024 à 18h30
#1.1.9
Le 11/02/2024 à 23h37
#1.1.11
Être présent sur Spotify, même si le streaming musical ne rapporte rien, c'est déjà de la promotion de spectacles. Faire des podcasts sur Spotify, ça permet de faire quelques blagues et de vendre un spectacle.
Mes stories Facebook sont pleines de comédiens/iennes débutant·es ou aguerri·es, qui font de la retape et qui se rémunèrent réellement à mi-chemin entre le placement de produit et la promotion des prochaines dates de spectacles. J'écoute des podcasts qui interviewent Fabrice Éboué, Booder, etc, j'ai suivi des artistes musicaux distribués sur le net comme Bidibule (ça date), ou produits par Crowdfunding (My major company, ancêtre de Tipeee).
Nul doute qu'il s'agisse d'un mélange des genres, nul doute que la vie d'artiste est compliquée et difficile, mais c'est la réalité du marché artistique actuel : beaucoup d'offres sur le marché, peu de sélection au départ (c'est fini, l'artiste qui faisait la manche dans la rue et qui démarchait les cabarets pendant 10 ans avant de percer). Aujourd'hui avec 100 000 followers instagram, on remplit des salles de plusieurs centaines de spectateurs.
Le 08/02/2024 à 17h25
#1.1.8
Musicien pro (classique), la part de collègues avec un agent est infime. Et même pour ceux qui en ont, on les pousse à une auto-promo constante.
Depuis quelques années la pression augmente sur l'auto-promotion et la création de contenu annexe à notre activité (principalement des vidéos). On se retrouve donc à passer du temps sur des activités pas du tout intéressantes, souvent pas rémunérées (parce que tu comprends, ça te fera de la pub) et qui nous font perdre du temps sur notre activité principale.
Modifié le 10/02/2024 à 18h53
#1.1.10
Je confirme de mon côté, les plateformes de publication invitent à mettre des vidéos pour promouvoir les livres.
Perso j'ai pas de temps à perdre avec ces conneries et j'ai préféré partir dans une approche différente : fournir le 1er chapitre sur le site dédié à cette activité. Et à titre de produit d'appel, j'ai également publié un court récit proposé gratuitement.
Vivement que la mode du "tout vidéo" passe.
Modifié le 07/02/2024 à 09h10
#2
L'important semble plus être la surexposition médiatique que la création ou l'invention de nouveaux concepts (comme dans le porno en ligne où les vidéos courtes sans contexte, sans histoire et les "live" ont remplacé les longs métrages). Ce sont plus des vidéastes, des créateurs et créatrices de contenus que des artistes de spectacle et acteurs et actrices de cinéma.
Les salles de cinéma se mettent en plus à diffuser les spectacles de one-man-show/stand-up en direct. Bref, beaucoup moins artistes-créateurs/trices que producteurs-commerciaux.
Le 07/02/2024 à 12h45
#2.1
(ceux qui savent, savent)
Le 07/02/2024 à 09h08
#3
La seule chose qui compte sont les chiffres du streaming ? mais tout s'achète, des vues jusqu'à leur "like", les commentaires etc...
Je n'évoque même pas les sujets tendances comme le deep voice ou deep fake
"La réalité se pixelise afin qu'on la façonne"
C'est l'enfer
Le 07/02/2024 à 14h10
#4
Je ramasse les copies dans 4h.
Le 07/02/2024 à 17h50
#4.1
Quant à celui qui a parlé de punk alors qu'il doit sa notoriété à TIk-Tok, que connaît-il de cette musique ?
Le 12/02/2024 à 22h04
#5
Le Meilleur des mondes – Spotify, Deezer : les nouveaux défis du streaming musical – 09/02/2024 France Culture