La cour de district d’Uppsala en Suède a finalement décidé que l’enquête préliminaire contre Julian Assange devrait être abandonnée. Avec cette étape procédurale, l’intéressé pourrait être jugé au Royaume-Uni, sans extradition possible pour l’heure vers la Suède. Éva-Marie Persson, la procureure, se réserve toutefois la possibilité de faire appel de ce dossier ouvert pour fait de viol et agression sexuelle.
C’est en partie cette plainte initiale, dont les faits remontent à 2010, qui avait conduit le fondateur de Wikileaks à se réfugier dans l’ambassade d'Equateur à Londres. Mis à la porte le 11 avril dernier, l’intéressé a finalement été arrêté par les autorités anglaises pour avoir violé sa liberté conditionnelle. Il y purge actuellement une peine de cinquante semaines d’emprisonnement. Si la plainte pour viol fut presque enterrée en 2017, le dossier suédois est toujours susceptible d’être rouvert dans le pays nordique.
Plane toujours sur Assange la possibilité d’une extradition vers les États-Unis pour violation de l’Espionnage Act. Il y risque jusqu’à 175 ans de prison. Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, a soutenu qu’au cours des neuf dernières années, Assange a été « exposé à des formes de plus en plus graves de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont les effets cumulés ne peuvent être qualifiés que de tortures psychologiques ».
Sa grande crainte est ce départ vers les États-Unis où Assange pourrait être « exposé à un risque réel de violations graves de ses droits fondamentaux, notamment de sa liberté d’expression, de son droit à un procès équitable et de l’interdiction de la torture ».
« En vingt ans de travail auprès des victimes de guerre, de violence et de persécution politique, ajoute l’expert, je n’ai jamais vu un groupe d’États démocratiques s’assembler pour isoler, diaboliser et maltraiter délibérément un seul individu pendant une aussi longue période et avec si peu de respect pour la dignité humaine et la primauté du droit », a-t-il ajouté.
Commentaires (12)
#1
Viol en Suède ≠ viol en France
En France on parlerait d’agression sexuelle dans ce cas là.
#2
J’attends encore de voir les débiles habituels écrire que «Oui mais j’aime pas sa personnalité», «Il est flou», «il utilise son influence» pour justifier ce qu’il subit depuis des années…
#3
La décision de la justice suédoise est logique et assez procédurale : vu qu’Assange est solidement détenu au Royaume-Uni, une ordonnance d’enquête européenne (European Investigation Order) est suffisante pour l’enquête, sans qu’une demande de transfert du prisonnier soit nécessaire.
Par contre, aucun doute que la peine qu’il risque en Suède n’est rien à côté des États-Unis
#4
Ca et les gens qui ont confiance dans les institutions US ! (parce que on y croit fort au pouvoir et à la morale des forts " /> )
Nils Melzer est probablement un troll qui n’a rien compris à la géopolitique " />
#5
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#7
plutôt l’inverse, c’est la suède qui a des accords d’extradition vers les US de mémoire…
#8
Toujours avoir un notaire avec soit, toujours.
#9
Perso, je vois plus cela comme une possibilité pour la Suède de ne pas se mouiller. Si les Anglais extradient directement Assange vers les US, cela va leur éviter des critiques alors qu’ils sont à l’origine de son arrestation. Ils auront aidé les US tout en gardant une respectabilité de facade.
#10
« En vingt ans de travail auprès des victimes de guerre, de violence et de persécution politique, ajoute l’expert, je n’ai jamais vu un groupe d’États démocratiques s’assembler pour isoler, diaboliser et maltraiter délibérément un seul individu pendant une aussi longue période et avec si peu de respect pour la dignité humaine et la primauté du droit », a-t-il ajouté.
Vous auriez dû l’écrire en gros, en gras, police 48 et qui clignote dans toutes les couleurs.
Et même après ça, je suis persuadé qu’on aurait encore des branquignols pour nous affirmer que « Oui mais Assange ceci, Assange celà… »
#11
#12
“il n’est pas neutre” c’est la novlangue pour spécialiste ?