Les sénateurs PS veulent étendre le champ d’application de la loi « CADA »
CADAmarant
Le 14 mars 2018 à 11h00
4 min
Droit
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Le Sénat examinera aujourd’hui un amendement en vertu duquel les avis du Conseil d’État et les rapports de la Cour des comptes deviendraient des « documents administratifs », dès lors communicables à toute personne qui en ferait la demande.
Si la loi « CADA » de 1978 (désormais intégrée au sein du Code des relations entre le public et l’administration) s’applique à toutes les administrations – des petites mairies aux plus grands ministères, en passant par les autorités indépendantes et les acteurs para-publics de type SNCF – de nombreux documents publics peuvent malgré tout être conservés loin des regards du public.
Outre les pièces administratives (statistiques, études, codes sources...) dont la consultation pourrait porter atteinte au secret défense ou à « la sécurité des systèmes d'information des administrations », sont notamment exclus du droit d’accès aux informations publiques :
- Les avis du Conseil d'État et des juridictions administratives
- Les mesures d'instruction, rapports et diverses communications de la Cour des comptes
- Les documents élaborés ou détenus par l'Autorité de la concurrence (dans le cadre de l'exercice de ses pouvoirs d'enquête, d'instruction et de décision)
- Les documents relatifs aux accréditation et audits des établissements de santé
Limitation des exceptions au droit d’accès aux documents administratifs
« La relation de confiance entre l'administration et les usagers passe aussi par une exigence de transparence », relève toutefois le sénateur Jérôme Durain, suivi par l’ensemble du groupe PS, en écho à l’intitulé du projet de loi « pour un État au service d'une société de confiance » (en débat depuis hier au Palais du Luxembourg).
Au travers d’un amendement au texte porté par Gérald Darmanin, les élus socialistes demandent à ce que les « rapports et diverses communications » de la Cour des comptes soient des documents administratifs comme les autres, de même que « les avis du Conseil d’État et des juridictions administratives ».
Au cas où cette proposition serait rejetée par le Sénat, les parlementaires ont préparé un amendement de « repli » afin que les avis du Conseil d’État sur les projets de loi, les propositions de loi et les ordonnances soient à tout le moins « publiés en ligne et communiqués aux personnes qui en font la demande ».
Depuis 2015, suite à une décision de François Hollande, l’institution rend publics ses avis sur les projets de loi (uniquement). Mais rien ne l’y contraint juridiquement.
Quant à la « dérogation » dont bénéficie la Cour des comptes, nous nous y sommes malheureusement confrontés il y a quelques mois. Nous avons en effet appris d’une source bien informée que les magistrats de la Rue Cambon avaient rédigé il y a quelques années un rapport sur la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). La juridiction financière a toutefois refusé de nous communiquer ce document, au motif que rien ne l’y obligeait.
Mais l’histoire, plutôt cocasse, ne s’arrête pas là. La CADA détenant elle aussi ce rapport, nous lui en avons demandé une copie... au nom du droit de communication prévu par la loi CADA ! L’autorité administrative indépendante ne nous ayant pas répondu dans un délai d’un mois, nous avons donc saisi la Commission de son propre refus de communication.
La suite dans un prochain épisode, la Commission n’ayant pas encore rendu son avis.
Vers une extension aux documents des assemblées ?
Un autre type de document fait enfin figure d’exception : les documents relevant de l’Assemblée nationale et du Sénat. Cette dérogation, introduite au nom de la séparation des pouvoirs, a récemment été remise en cause par la députée Delphine O (LREM). Afin de renforcer la « confiance des citoyens » dans le Parlement, l’élue a plaidé pour davantage d’ouverture de la part du Palais Bourbon (voir notre article).
En janvier 2016, lors des débats sur la loi Numérique, le député André Chassaigne avait tenté de faire entrer les documents des assemblées dans le giron de la loi CADA. Le rapporteur Luc Belot s’y était toutefois opposé, au motif notamment que la loi n’avait selon pas vocation selon lui « à imposer au Parlement ses règles de fonctionnement ».
L’élu PS craignait également qu’une telle réforme conduise une autorité administrative, la CADA, à « réguler et potentiellement contester le fonctionnement de l’Open Data » relevant du pouvoir législatif.
Les sénateurs PS veulent étendre le champ d’application de la loi « CADA »
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Limitation des exceptions au droit d’accès aux documents administratifs
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Vers une extension aux documents des assemblées ?
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 14/03/2018 à 11h05
désolé, j’ai pas pu aller plus loin que “Les sénateurs PS […]”
Ils existent encore ?
Nan parce que les “députés PS” ont disparu corps et biens. on a plus aucune nouvelle depuis 1 an…
Le 14/03/2018 à 11h09
Mais l’histoire, plutôt cocasse, ne s’arrête pas là. La CADA détenant elle aussi ce rapport, nous lui en avons demandé une copie… au nom du droit de communication prévu par la loi CADA ! L’autorité administrative indépendante ne nous ayant pas répondu dans un délai d’un mois, nous avons donc saisi la Commission de son propre refus de communication.
" />" /> J’imagine bien la personne lisant le second courrier, recracher le café qu’il buvait." />" />
Le 14/03/2018 à 11h11
si déjà ils pouvaient simplifier cette usine à gaz
Le 14/03/2018 à 11h15
Le groupe PS est le second groupe au sénat, ce qui prouve leur implantation locale.
Le 14/03/2018 à 11h17
Sinon, si l’on donnait de vrais moyens à la CADA et autres autorités administratives afin qu’elles puissent traiter rapidement les demandes.
Le 14/03/2018 à 11h21
C’est ubuesque cette absence de réponse de la CADA sur un sujet qui la concerne " />
Le 14/03/2018 à 11h28
Mais du coup, une procédure CADA concernant la CADA serait-elle valide, vu qu’il y a clairement conflit d’intérêt remettant en question l’impartialité de la réponse ?
vous avez deux heures " />
Le 14/03/2018 à 11h43
Voir mon message juste au-dessus du tien. La CADA fait ce qu’elle peut avec les moyens limités qu’elle a. Il n’y a qu’à voir les temps de traitement qui sont régulièrement cités ici.
Le 14/03/2018 à 12h46
Ils diraient non plus vite ? C’est comme avoir un ordi plus puissant pour afficher les messages d’erreur plus vite ? " />
Le 14/03/2018 à 12h58
Pourquoi ce pessimisme ?
Ils disent oui ou non suivant la légitimité de la demande. On peut voir leurs réponses aux demandes de NXI, elles sont (toujours ?) positives, mais longues à arriver.
Le 14/03/2018 à 13h36
nous avons donc saisi la Commission de son propre refus de communication.
Xavier est tombé dans une boucle infinie administrative " />
Le 14/03/2018 à 15h13
Le 14/03/2018 à 15h53
de mon point de vue, TOUS les documents, code sources etc….“générés” par ou pour l’état ou l’un de ses ministères, institutions etc…. doit par défaut être rendu public.
la seule exception devant être, pour des raison évidentes, les documents relevant du secret défense.
Le 14/03/2018 à 19h03
Et l’ANTS ne peut/veut pas te donner de fiche d’identification qui permet normalement de débloquer ce genre de situation ?
Le 15/03/2018 à 15h26
Le 15/03/2018 à 21h32
La fiche d’identification n’est pas la carte grise ! Elle permet de passer le CT, puis avec le CT on peut demander ensuite la carte grise. Ce qui est perturbant c’est que maintenant c’est l’ANTS qui délivre et la fiche d’identification et la carte grise.
Par contre je ne sais pas quels éléments ils demandent maintenant pour l’obtenir mais certainement pas le CT. Une déclaration de perte ou vol de carte grise ? L’invalidation devrait être une raison possible.
Le 15/03/2018 à 21h53
Si ça peut te rassurer, ta galère n’est rien par rapport à ce que certains ont pu subir.
(L’article d’origine sur l’ANTS est pas mal dans son genre aussi : 10 semaines et 15 connexions sur le site pour arriver à obtenir une nouvelle carte grise…)
Le 15/03/2018 à 22h09
Le 15/03/2018 à 22h25