RGPD : des députés veulent déconnecter données de santé et assurances
À votre santé !
Le 29 janvier 2019 à 16h35
3 min
Droit
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Le député Daniel Fasquelle et plusieurs de ses collègues ont déposé une proposition de loi visant à interdire l’usage des données personnelles collectées par les objets connectés dans le domaine des assurances. Un texte rendu nécessaire, selon eux, par l’évolution des technologiques.
Doit-on découpler une fois pour toutes, les objets connectés et le monde des assurances ? Dans une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale, plusieurs élus LR soulignent que ces objets sont de véritables aspirateurs à données personnelles.
Ils permettent « de quantifier une activité ou un paramètre physique », « de surveiller la nutrition », le poids, de « suivre un facteur de risque tel que les maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète », scruter la qualité ou la durée du sommeil, voire d’évaluer l’humeur...
« Enregistrer ces données ne présente a priori aucun risque, si elles ne sont destinées qu’à celui qui les produit. Elles peuvent à l’occasion être une aide supplémentaire à destination du corps médical (suivi de maladie chronique, détection en amont de pathologies qui seraient restées indétectables) ». Toutefois, aux yeux des auteurs de la proposition, le monde des assurances serait un peu trop au chevet de ce stock d’informations.
Ils ont en mémoire des expériences passées où des compagnies ont accordé des avantages en échange d’un accès à ces données récoltées par des applications.
Dans son rapport sur le « corps, nouvel objet connecté », la CNIL elle-même avait imaginé « le scénario dans lequel une assurance santé ou une mutuelle conditionnerait l'obtention d'un tarif avantageux à l'accomplissement d'un certain nombre d'activités physiques, chiffres à l'appui ».
Pour couper court à tout débat, ils proposent en conséquence de leur interdire « d’utiliser et de traiter de telles informations, et ce, même si elles recueillent en amont le consentement contractuel de l’utilisateur ».
Pas de tarification différenciée en cas d'utilisation d'un objet connecté
Les députés appuient leur texte sur le RGPD qui prévoit que les États membres peuvent adopter des dispositions plus protectrices s’agissant de catégories particulières de données, dont les données de santé (article 9, point 4). En pratique, leur proposition de loi prévoit qu’ « aucune segmentation ne peut être opérée » au profit d’un assuré qui accepterait d’acquérir ou d’utiliser un capteur de santé ou de partager les données collectées.
Leur article unique ajoute enfin que « le traitement de données à caractère personnel récoltées par un capteur de santé, relatives au mode de vie ou à l’état de santé du preneur d’un produit répondant aux définitions contenues dans le code des assurances ou du code de la mutualité est interdit ».
Ce texte n’en est qu’aux premières marches de sa longue procédure parlementaire, avec d’abord un passage en commission, avant son vote en séance puis sa transmission au Sénat.
RGPD : des députés veulent déconnecter données de santé et assurances
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Pas de tarification différenciée en cas d'utilisation d'un objet connecté
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 30/01/2019 à 10h07
Merci d’avoir apporté la précision, j’aurais répondu aussi, mais ma réponse aurait peut-être été moins bien acceptée " />
(en même temps… je pense que cette remarque reviendra et reviendra encore et encore…)
Le 30/01/2019 à 10h33
Ils permettent « de quantifier une activité ou un paramètre physique », « de surveiller la nutrition », le poids, de « suivre un facteur de risque tel que les maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète », scruter la qualité ou la durée du sommeil,…
J’ai un appareil à PPC pour mes apnées du sommeil, et il envoie par GSM 2G des données de fonctionnement au prestataire qui me le fournit, Vitalaire pour ne pas le citer.
Je trouve que mettre dans la loi le fait que les assurances n’aient pas le droit d’accéder à ces données est quelque chose de positif, voire d’évident.
Le 30/01/2019 à 12h39
Viatalaire a du se mettre en conformité et te dire à qui était transmis ses données d’apnée du sommeil et dans quel but.
Les destinataires de ces données sont
les personnels techniques et médicaux de Vitalaire pour la gestion technique de ta PPC et ton suivi médical; ton pneumologue prescripteur (et éventuellement ton médecin traitant) pour ton suivi médical;
* toi même.
Je crois que la médecin du travail peut aussi se greffer si ton endormissement t’impacte dans ta vie professionnel (chauffeur routier par exemple).
Sauf erreur, la LPP pour la PPC ne demande pas à ce que ces données soient transmises aux caisses d’assurance, le prestataire doit juste donner des moyennes d’utilisation sur une période donnée.
http://www.codage.ext.cnamts.fr/cgi/tips/cgi-fiche?p_code_tips=1116911&p…
Cela change d’une version où la sécurité sociale ne prenait plus en charge si le patient téléobservé n’utilisait pas son dispositif. Le corps médical (médecin, pharmacien) n’a pas bronché de cet espionnage et il a fallu qu’une association de patients porte cela devant le conseil d’État:
République Française
République Française
Le 30/01/2019 à 12h46
Merci pour les références légales.
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Anéfé, j’ai une obligation contractuelle de me servir de mon appareil de PPC au minimum 5h/nuit sous peine de suspension du contrat. Mais ce n’est qu’entre Vitalaire et moi.
Le 30/01/2019 à 13h04
Sauf erreur, les nouvelles PPC oblige juste le prestataire à télésuivre le patient.
Le prestataire peut ne pas faire de télésuivi mais le remboursement d’un patient non observant doit être ridicule.
Petit détail amusant pour faire ce télésuivi il faut que la couverture GSM soit bonne, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas en zone rural, l’autre alternative est de se connecter sur le wifi du patient.
Le 30/01/2019 à 13h15
Le 30/01/2019 à 14h51
Les conditions de remboursement (LPP), il me semble, autorisent quelques journées sans télésuivi.
J’ai oublié un intermédiaire dans les données télésuivi: le fabricant: j’ignore à quel point il a accès aux données de la machine.
Je crois me souvenir que certains fabricant demande beaucoup d’informations sur le patient lors de l’ouverture du télésuivi.
Le 30/01/2019 à 16h58
Le 31/01/2019 à 06h54
Peux-tu me dire quels article de cette loi concerne la confidentialité?? Cela m’intéresse.
Pour avoir travaillé chez un prestataire de santé, je confirme hélas tes dires. Ils ne sont qu’un reflet de la population. Par exemple, les médecins nous envoyaient les compte-rendus médicaux dont on avait que faire et dont extrayait parfois une ou deux lignes d’informations intéressante pour nous (sur 3 pages).
Une ordonnance nous aurait été plus utile et nous l’aurions pas eu 15 jours après la sortie de l’hôpital.
Quand je pose la question de l’informatique dans mon activité, j’ai l’impression d’avoir prononcé un gros mot. T_T
Le 31/01/2019 à 07h42
Les IoT dans le monde des assurance ça existe déjà pour l’auto : des companies propos(ai)ent un mouchard GPS contre une ristrourne.
Sur le principe ça peut sembler une bonne idée (moi je conduis bien donc pas de risque) sauf que le principe de l’assurance est justement de gérer le jour ou ça se passe moins bien. Si t’as toujours bien respecté le code de la route mais que le jour de l’accident t’as du accélérer pour éviter de te manger un camion : ton assurance ne te rembourse pas sous prétexte que t’as pas respecté le jour J toutes les règles ?
Au final le mouchard n’apporte rien à l’usager, si ce n’est un risque de malus dont le profit est uniquement pour l’assureur.
Le 31/01/2019 à 09h47
Le 31/01/2019 à 12h31
J’ai ça chez Boursorama, et je peux prendre les virages en travers à 90km/h où ça roule à 60km/h maxi, ou bien accélérer à fond tout le temps, et l’appli me confirme que je suis un très bon conducteur " />
J’ai pris ça car c’est 1⁄3 moins cher que les autres assurances, que je roule très peu (1 000km/an), et au tiers donc je m’en fout de ce que l’assurance rembourse ou pas " />
Le 31/01/2019 à 12h39
Je suis choqué que toi, le défenseur prompt à t’indigner du comportement des sociétés capitalistes accepte et cautionne ce genre de contrat d’assurance discriminant. Finalement, on achète facilement ton indignation.
Le 31/01/2019 à 13h49
Moi aussi ça m’a doublement choqué et fait hésiter longtemps, car j’ai même dû acheter un mouchard Android (smartphone) rien que pour ça ! (l’appli refusant un OS alternatif) " />
Mais:
Le 31/01/2019 à 22h50
N’empêche que ca ressembe fortement à de l’auto-délation pour un petit profit personnel, où le gain se situe à ceux qui gagne, pour se soustraire à un principe social de solidarité. Bof… Autant être en droit de ne pas souscrire d’assurance à choisir
Le 01/02/2019 à 07h20
Le 29/01/2019 à 16h38
Ça ne passera jamais, les enjeux sont beaucoup trop importants pour les assureurs.
Le 29/01/2019 à 16h48
à voir mais y’a 28 députés signataires.
ça fait déjà 1⁄4 de LR.
je préjuge de rien mais c’est pas juste un péquin dans son coin.
dans tous les cas le débat sera sans doute intéressant, et le sujet mérite d’être discuté.
Le 29/01/2019 à 16h53
Le 29/01/2019 à 16h56
Je suis pas certain que s’appuyer sur le RGPD soit le bon angle, on a déjà un certain nombre de textes encadrant la question des données de santé (hélas limités au parcours de soin), mais nettement plus protecteurs que ce règlement qui fait vraiment le minimum s’agissant des données sensibles (ce qu’est généralement une donnée de santé).
En revanche, le principe envisagé par ces députés me semble une bonne idée, faut juste l’articuler sur notre protection nationale des données de santé.
Le 29/01/2019 à 17h00
les lobbies ne gagnent pas à tous les coups.
et là on parle de données de santé, c’est autre chose que l’homéopathie (à mon sens hein): c’est sans doute plus sensible dans l’opinion.
Le 29/01/2019 à 17h03
C’est n’importe quoi cette proposition de loi ! il faut bien que les assurances puissent ejecter préventivement les clients à risque sinon ils seront obligés de payer les GAFAM pour obtenir ces infos de manière détournée
Le 01/02/2019 à 12h28
Le 01/02/2019 à 15h16
up ^_^
Le 04/02/2019 à 13h07
Le 29/01/2019 à 17h07
Bonsoir,
C’est très bien, les assurances - c’est aussi le cas des banques - sont des voleurs.
Contrôlé la vie des gens est tout bénef pour eux, tu fait c’que’veut et tu paye moins cher sinon c’est plein pot + 50% de tunes en plus. Il me semble que cela existe déjà au USA.
Je ne comprend pas pourquoi l’état ne cré pas sa banque et son assurances, ça leurs rapporterait plein de caillasses et toutes ces saletés d’assurances/banques privés crèveraient.
Le 29/01/2019 à 17h19
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Le 29/01/2019 à 17h24
Le 29/01/2019 à 17h28
Je rêve, où des députés proposent une loi plutôt intelligente ?
Même si ça ne passe pas, tout espoir n’est donc pas perdu … il suffira d’en reproposer une autre … ;)
Le 29/01/2019 à 17h37
Parce que depuis Giscard et Pompidou, l’État n’a plus le droit de créer sa propre monnaie. ^^
Il est obligé d’emprunter au privée pour ça (avec intérêt), d’ailleurs la dette vient de là.
Avant l’État pouvait le faire, il remboursait l’argent, sans intérêt puisqu’il pouvait emprunter à la Banque de France (donc à lui-même) . :)
Le 29/01/2019 à 17h52
Le problème étant que personne ne veux payer pour les couts de la santé et que ceux ci explosent sur un certain nombre de maladies qui sont liés à des comportements.
Enfin, la prévention c’est aussi lutter contre ces comportements à risques surtout quand on veux faire payer les autres.
Si c’est pas les assureurs qui le font, il faudra alors accepter l’augmentation pour tous des impôts qui est nulle en terme de politique de prévention des risques puisque les personnes estiment que la maladie leur est due puisqu’ils ont payés.
Le 29/01/2019 à 18h06
Le 29/01/2019 à 18h13
Je m’en suis rendu compte après, mais on ne peut pas supprimer un commentaire. " />
Le 29/01/2019 à 18h14
Le 29/01/2019 à 18h14
Le 29/01/2019 à 19h23
Le 30/01/2019 à 06h19
Utiliser des données récoltées pour un suivi de son poids, sommeil, etc à des fins des prises de décision pour une assurance, c’est pas un détournement de finalité, interdit par la RGPD?
Le 30/01/2019 à 07h46
Le 30/01/2019 à 08h43
Si le député avait (mieux) lu le RGPD et I&L, il aurait remarqué que ces traitements étaient déjà encadrés.
Aussi inutile que la prochaine loi anti-casseurs.
Le 30/01/2019 à 08h56
Tres bonne idée … mais a mon avis ca ne passera pas ! " />
Le 30/01/2019 à 10h03