Comme à son habitude, Apple a présenté ses nouvelles plateformes peu avant l'été et a publié de nombreuses bêtas ces dernières semaines. Après nous être focalisés sur la sécurité et le respect de la vie privée sous iOS/iPadOS 15, il est temps de plonger dans les autres améliorations attendues pour cet automne.

Beaucoup ont été déçus par la WWDC cette année, après une édition 2020 qui avait été le théâtre d’annonces importantes, tant sur la migration vers une plateforme ARM que pour les fonctionnalités consacrées au respect de la vie privée. Avec une volonté affichée de renforcer l'information et le consentement de l'utilisateur, notamment face à une industrie publicitaire massivement dépendante des données personnelles.

Des sujets dont il a également été question lors de cette édition 2021, principalement avec iCloud+, mais elles n’ont pas eu autant d’impact. Surtout qu'elles ont été suivies par le scandale Pegasus et la mise en place de nouvelles fonctionnalités devant permettre de lutter contre la pédopornographie, largement décriées.

Pourtant, à regarder iOS et iPadOS 15 de près, les nouveautés sont là. Certes pas vraiment majeures – à l’exception peut-être de Safari 15 – mais très nombreuses. Des améliorations réparties un peu partout, et pour certaines très pratiques. Il n’y a d’ailleurs pas besoin que le rythme des nouveautés soit frénétique, même si on n’aurait pas craché sur un début de renouvellement graphique, dans la lignée de ce qui a été fait pour macOS Big Sur.

• Vie privée : Apple monte d’un cran
• iOS et iPadOS 15 : une longue liste de petites nouveautés, les tablettes mieux servies
• macOS 12 (Monterey), tvOS 15, watchOS : une année à régime minimal
• Chez Apple, un programme bien plus chargé pour les développeurs que pour les utilisateurs

Les notifications se veulent plus « intelligentes »

On commence par ce qui est souvent perçu, y compris chez Apple, comme une source de nuisance : les notifications. Sous iOS 15, elles ont été retravaillées visuellement et se veulent un peu plus discrètes, le système étant davantage capable de repérer ce qui compte. Par exemple, celles arrivant pendant la nuit sont affichées le matin sous forme d’un résumé, les messages les plus importants devant être placés en haut.

Les développeurs sont ainsi invités à revoir leurs pratiques. Ils peuvent indiquer un score de pertinence pour distinguer une notification en particulier parmi celles envoyées par leurs applications. Apple précise également que celles étant accompagnées d'une image ont plus de chance d'être en tête du résumé.

Le mode Ne pas déranger est fondu dans une nouvelle section nommée Concentration, nettement plus complet. On pourra par exemple définir quelles applications et personnes ont le droit d’émettre des notifications. Il sera également possible de définir un statut de Concentration, qui sera chargé d’indiquer par message à une personne que vous n’êtes pas disponible pour la raison choisie. Là aussi, les développeurs ont de nouveaux modes à leur disposition.

Ils peuvent définir des interruptions comme passives ou « time sensitive » en complément des deux statuts actuels (active ou critique). La première catégorie permet d'envoyer une notification sans alerter l'utilisateur, il la verra ainsi la prochaine fois qu'il regardera la liste de celles reçues.

La seconde nécessite une autorisation spécifque de l'utilisateur car elle peut outrepasser sa volonté de rester au calme et les fonctionnalités dédiées du système. Elles sont donc à réserver pour des besoins importants et immédiats, comme une alerte de sécurité prévient Apple, qui évoque aussi le cas des livraisons de colis.

Autre retouche d'iOS/iPadOS 15 : le mode annonce permettant à Siri de lire une notification sur un périphérique audio compatible n'est désormais plus réservé à certaines catégories d'applications. Certaines seront lues automatiquement (Messagerie, time sensitive). Lorsque CarPlay est actif, celles liées aux messageries pourront être configurées pour être lues automatiquement.

Concentration propose également des modes Temps pour soi et Travail. On peut alors définir des paramètres spécifiques à chacun, notamment qui a le droit de prendre contact, les applications autorisées à se manifester, la gestion des appels téléphoniques, si les icônes peuvent afficher des pastilles de notification, l’éventuel assombrissement de l’écran verrouillé ou encore quelles pages de l’écran d’accueil doivent s’afficher.

Ces améliorations sont bienvenues car elles permettent de moduler l’environnement en fonction des besoins. Dans le cadre d’un seul appareil pour tous les besoins, une personne pourra par exemple basculer de Travail à Temps pour soi et ainsi changer d’environnement. Slack n’aura ainsi plus le droit de la notifier, tandis que WhatsApp pourra à nouveau s’exprimer. D'autant que ces réglages sont synchronisés par défaut entre tous les appareils reliés par le même compte.

Communications : FaceTime, SharePlay et Messages

FaceTime était l’un des plus gros morceaux. D’abord avec quelques petites améliorations comme la compatibilité avec le son spatial (répartition des sources sonores de part et d’autre de l’appareil) et l’arrivée d’un nouvel affichage pour les conversations de groupes. Très proche de ce que proposent Zoom et Skype, il affichera toutes les vignettes à la même taille, les unes à côté des autres. Fini donc la vue très gadget des bulles changeant de taille.

Cette sobriété s’accompagnera de la possibilité d’inviter une ou plusieurs personnes à rejoindre la conférence grâce à un lien que l’on pourra partager comme bon nous semblera. Ce lien pourra être exploité a priori par n’importe quel navigateur, avec une communication chiffrée de bout-en-bout (c’est déjà le cas entre les appareils Apple).

La société n’a pas précisé quelle technologie serait utilisée, mais c’est une ouverture conséquente de la part d’Apple, qui désire manifestement se faire une place plus importante en laissant ses utilisateurs inviter n’importe qui. On attend de voir le résultat à travers un navigateur et de pouvoir le comparer aux solutions existantes.

Puisque l’on parle de visioconférence, il sera possible de partager son écran. Un apport important, et sur lequel d’ailleurs Apple rattrape son retard. La fonction pourra avoir de multiples utilités, comme montrer ce que l’on est en train de faire ou de voir, ou pour être guidé dans l’utilisation d’une application, l’autre personne pouvant réagir en direct à ce qui est fait. Toujours en visioconférence, on pourra flouter l’arrière-plan.

Le partage se retrouve dans SharePlay et les activités de groupe, permettant de lancer un contenu multimédia et de le suivre à plusieurs, que ce soit un titre provenant d'Apple Music, ou qu'il provienne d'applications tierces. Apple a d'ailleurs consacré une session de la WWDC à ses recommandations d'implémentation.

Disney+, ESPN+, HBO Max, Hulu, MasterClass, Paramount+, Pluto TV, TikTok ou encore Twitch intègrent actuellement la fonction dans leurs services (on note pour l'instant l'absence de Netflix). Elle est compatible avec les iPhone, iPad, Mac et Apple TV, chaque participant ayant accès aux contrôles de lecture.

Messages gagne lui aussi plusieurs fonctions. D’abord une sélection simplifiée des photos pour les envois multiples, iOS ouvrant désormais une grille qui améliore la lisibilité. Ensuite, ces photos sont envoyées de manière rassemblée, sous forme d’album. Jusqu’à présent, elles se contentaient d’être affichées les unes à la suite des autres, une présentation très peu pratique.

En outre, les contenus échangés dans Messages pourront se retrouver ailleurs. Dans le cas d’une liste de lecture envoyée, on pourra ainsi y accéder depuis Musique. De même, les clichés et images échangés seront visibles dans Photos dans une section « Partagées avec vous ». Tous ces contenus pourront être retrouvés dans Spotlight, qui gagne donc de nombreuses nouvelles sources.

Live Text extrait les informations textuelles d’une photo

Voici une fonction d’autant plus intéressante qu’elle était attendue : l’équivalent d’un OCR (reconnaissance optique de caractères) dans Photos, comme c'était déjà le cas pour les codes QR.

iOS 15 est ainsi capable de reconnaitre ce qui est écrit quand on prend une photo contenant un texte suffisamment lisible, comme sur un panneau. On peut alors agir sur les informations extraites. Par exemple, retrouver la photo d’une recette en cherchant l’un des termes, appeler le numéro de téléphone présent sur une carte de visite ou une vitrine. Là aussi, Apple invite les développeurs à faire de même via l'extraction de données de Vision.

Apple documente la distance minimale de ses différents capteurs photo, cette information pouvant être utilisée par les développeurs dans leurs applications. Ils peuvent appliquer un zoom automatique lorsqu'un élément comme un QR code est trop éloigné ou alerter l'utilisateur lorsqu'il est trop près.

On peut également copier/coller une information dans une application, par exemple pour reprendre le mot de passe du Wi-Fi dans un lieu public ou chez des amis. Un peu comme chez Google, on pourra obtenir des informations complémentaires en fonction de ce que l’on a photographié, comme avec un bâtiment, une œuvre d’art, des plantes, des animaux domestiques, etc.

En parlant de Photos, on trouve deux grosses améliorations. D’une part, la création de souvenirs a été remaniée pour être visuellement plus attrayante et diversifiée. D’autre part, on peut enfin obtenir de plus amples informations sur les clichés. iOS 15 affiche non seulement la provenance d’une image, mais également ses données EXIF. Une carence qui était reprochée depuis longtemps au système.

Apple précise que les applications de traitement vidéo peuvent profiter d'un nouveau mode de compression sans perte devant réduire la pression sur la bande passante mémoire. Il est accessible sur les iPhone 12, les iPad Air de fin 2020 et les iPad Pro M1 lancés au début de cette année.

Safari 15 : sans doute la seule nouveauté vraiment majeure

Au contraire du reste des annonces, centrées en grande majorité sur de petites améliorations çà et là, Safari 15 est une version marquant une rupture, au moins visuelle. Avec une première nouveauté largement mise en avant dans la session de la WWDC 2021 consacrée au navigateur : la couleur de la fenêtre peut être adaptée à la page.

Selon que l’on utilise un iPhone, un iPad ou un Mac, l’utilisation sera différente. Sur un iPhone, la barre d’adresse passe en bas de l’écran. Elle flotte au-dessus du contenu et contient les contrôles Précédent/Suivant, l’accès aux autres onglets et les fameux trois petits points pour le reste. Quand elle n’est pas utilisée, la barre se rétracte, devient sombre et va se coller en bas de l’écran en version réduite. Elle vient avec ses propres gestes tactiles :

• Tirer vers le bas : rafraîchit la page
• Glissement vers la gauche ou la droite : passer à un autre onglet ouvert
• Balayer la barre vers le haut : affichage de tous les onglets (aussi accessible par l’icône classique à droite de la barre)
• Appui long : ouverture du menu « … »

Voici ce que cela donne en pratique :

D’autres nouveautés sont présentes. Les onglets, par exemple, peuvent être enregistrés sous forme de groupes, à la manière des Collections d’Edge. On peut alors les fermer et les rouvrir plus tard. Les groupes se créent en fonction de l’appareil, depuis la vue Onglets ou la barre latérale. Ils sont bien sûr synchronisés via iCloud.

Safari reprend aussi le mode de recherche présent sur iOS quand on souhaite retrouver un onglet. Depuis la vue Onglets, il suffit ainsi de tirer l’écran vers le bas pour faire apparaître un champ de saisie.

Outre une page d’accueil personnalisable héritée de la version macOS (on peut notamment changer le fond d’écran), Safari 15 pour iOS se distingue également par sa capacité à pouvoir utiliser… des extensions ! Elles ne sont pour le moment pas disponibles, mais si l’on en croit CNET, toutes les extensions présentes actuellement dans l’App Store du Mac devraient être compatibles avec la mouture iOS.

Plusieurs sont en cours de test, dont Grammarly (correction grammaticale), Honey (moteur de recherche de coupons), Mementum (remplacement de la page d’accueil) et un gestionnaire d’onglets.

La nouvelle n’est pas si surprenante, car Apple, Google, Microsoft et Mozilla ont (enfin) fondé le WebExtensions Community Group (WECG). Objectif, se mettre d’accord sur un socle commun pour promouvoir un lot d’API, que les développeurs pourront utiliser avec l’assurance que leurs créations fonctionneront sur tous les navigateurs concernés. L’idée n’est donc pas de réinventer le standard WebExtensions, mais bien de veiller à une implémentation commune, avec des améliorations de performances et de sécurité.

Plans : une révision des cartes 3D et de la réalité augmentée

La version de Plans intégrée à iOS 15 arborera quelques nouveautés sympathiques. Visuellement, le plus gros impact viendra du guidage 3D durant les trajets en voiture, lorsque l’on suit un itinéraire. Apple rattrape ainsi son retard dans ce domaine, car cette fonction était nettement moins pratique que dans des concurrents comme Waze.

Il y a cependant du bon et du moins bon. L’affichage en 3D promet d’être efficace, avec une bonne lisibilité des informations, tout en fournissant des détails supplémentaires sur l’environnement qui aident à mieux se repérer. Comme le montre la capture, on fait mieux le rapprochement avec ce que l’on voit sur l’écran et à travers le pare-brise. Ces nouveautés promettent d’être très utiles dans les échangeurs complexes ou lorsque l’on enchaîne rapidement plusieurs changements de direction.

Les environnements seront dans l’ensemble beaucoup plus détaillés, avec parfois des effets inutiles, mais apportant une touche de « classe », comme un léger reflet de lune sur les bâtiments la nuit.

Plusieurs autres améliorations concernent les piétons. Par exemple, des instructions en réalité augmentée pour mieux s’orienter, dont les noms des rues et leur direction. On pourra également scanner les bâtiments alentours pour que Plans donne des informations sur leur position exacte et comment s’y rendre. Rien de neuf cependant, la fonction existant chez Google depuis deux ans environ. Les piétons pourront aussi épingler les arrêts de transports en commun, pour être avertis des prochains passages quand ils s’en approchent.

Des apports bienvenus, mais qui – comme d’habitude et malheureusement – ne concerneront dans un premier que quelques grandes villes américaines, comme San Francisco. Aucune indication n’a été donnée sur une arrivée ailleurs. Notez que ces nouveautés doivent également être répercutées sur Car Play en fin d’année.

Un vrai bazar de nouveautés en tous genres

Il est assez difficile d’établir des chapitres et thématiques dans les nouveautés d’iOS 15 : elles sont très nombreuses et réparties un peu partout. Par exemple, on trouve plusieurs nouveaux widgets. L’un permet de suivre son sommeil, l’autre est rattaché à Mail et affiche les derniers courriers reçus, un autre encore permet d’accéder rapidement à certains contacts pour déclencher un appel, envoyer un SMS, etc. Avec l’augmentation du nombre de produits compatibles avec le réseau Find My (Localiser), un widget fait son apparition pour accéder rapidement à leur position.

Signalons plusieurs améliorations liées à ceux intégrés, notamment la pile intelligente. Celle-ci se veut – évidemment – plus intelligente et peut insérer d’autres applications en fonction de la journée. Par exemple, montrer le calendrier avec un rendez-vous proche, même s’il ne faisait pas partie de la première sélection.

Les développeurs pourront également déclarer des informations comme sensibles, qui ne s’afficheront alors pas sur l’écran verrouillé. Dans le cas d’une application bancaire, le solde des comptes pourra rester masqué tant que l’utilisateur n’aura pas déverrouillé son appareil.

On note plusieurs nouveautés pour Wallet. La première que l'on retient est le regroupement des éléments expirés dans une catégorie commune. Tous vos billets de train et d'avion ne seront ainsi plus affichés une fois le voyage terminé. Cela permettra à ceux qui veulent garder une trace de ne pas avoir à les supprimer pour ne plus les voir.

Aux États-Unis, Wallet prendra également en charge les papiers d’identité, plus spécifiquement le permis de conduire qui en est un au pays de l’Oncle Sam. La Transportation Security Administration (TSA) travaille même actuellement à la compatibilité de cette fonction pour les contrôles de sécurité des aéroports.

Les informations sont chiffrées et stockées dans le Secure Element. À l’instar des données biométriques, elles ne quittent donc pas cette zone et ne partent pas sur les serveurs d’Apple.

La fonction sera également compatible cette année avec l’ensemble des clés prenant en charge la technologie Ultra Wideband. L’annonce avait déjà été faite, et elle suit la prise en charge des clés compatibles pour les voitures, même si BMW a été le seul à annoncer cette compatibilité, sur un unique modèle pour l’instant. Wallet pourra notamment prendre en charge les clés de maison ou de chambre d’hôtel, permettant à l’iPhone d’ouvrir les portes.

Apple Pay a également droit à ses nouveautés : gestion des remises, bouton plus personalisable (notammnent via une implémentation JavaScript), amélioration du design et des informations données à l'utilisateur, etc.

L’application Météo a été profondément remaniée, sans doute en tirant parti du rachat de Dark Sky. Elle donne de plus amples informations et reçoit un ravalement de façade. L’interface est modernisée et dispose de nombreuses animations, notamment pour l’arrière-plan selon les conditions climatiques, par exemple pour mieux refléter la position du soleil. On peut aussi recevoir des notifications en début et fin d'épisodes pluvieux ou neigeux.

Même chose pour Notes, qui gagne des fonctions liées à l’organisation et à la collaboration. Par exemple, on peut enfin ajouter des tags sur les notes pour faciliter l’organisation et la recherche des informations. Les notes gèrent aussi les mentions, qui pourront alors envoyer des notifications aux personnes concernées dans les notes partagées. Dans ces dernières, une vue Activité permet d’afficher l’historique des modifications.

Voici, pêle-mêle, d’autres nouveautés prévues :

• Traduire peut être appelé n’importe où dans le système pour traduire un texte dans une application
• Apple TV gagne une section « Vous tous » affichant des recommandations compatibles avec les goûts exprimés par l’ensemble d’un foyer
• La configuration d’un nouvel iPhone permet de migrer les données depuis un ancien en passant par iCloud, même si les 5 Go gratuits ne suffisent pas. Pour ceux venant d’Android, l’application « Migrer vers iOS » supporte maintenant les albums photo, fichiers, dossiers et réglages d’accessibilité
• L’accessibilité, justement, s’enrichit de nombreuses fonctions, comme déjà annoncé par Apple il y a quelques semaines
• Localiser prend en charge les AirPods Pro et Max
• Les fabricants de produits compatibles HomeKit pourront implémenter « Dis Siri », mais les appels seront relayés par les HomePod (classique et mini)
• Santé permet de communiquer tout ou partie de ses données à des proches ou du personnel soignant. Une fonction Tendances doit attirer l’attention sur un changement, tandis que Stabilité de la marche « permet d’anticiper les risques de chute ».
• Les mémos vocaux permettent de passer rapidement les parties silencieuses des enregistrements
• On peut zoomer avec la caméra arrière pendant les appels FaceTime
• Le panneau d’impression a été remanié

Pour les développeurs, toutes les sessions de la WWDC 2021 se trouvent ici. 

Une compatibilité identique à iOS 14, mais avec des nuances

Bonne nouvelle pour l’ensemble des possesseurs d’appareils sous iOS 14, ils auront accès à la version 15. La liste ne bouge pas d’un iota, ce qui veut dire que même l’iPhone 6S y aura droit malgré ses six ans.

Attention cependant, car comme cela s’est déjà produit avec d’autres moutures, cela ne signifie pas pour autant que toutes les fonctions seront disponibles partout. Il semble que le Neural Engine des dernières générations de puce soit requis pour certaines. Pour d’autres, on se demande bien quel est le problème.

Si vous ne possédez pas un appareil équipé d’au moins une puce A12 Bionic (iPhone XR, XS, 11, SE 2020 ou 12), il ne sera pas possible d’activer l’audio spatial, le flou d’arrière-plan, les instructions interactives en réalité augmentée dans Plans, Live Text dans les photos ou encore les fonds animés dans la nouvelle application météo.

Vous pensez vous en sortir avec un iPhone 11 pour tout le reste ? Eh bien non : certaines améliorations comme celles du mode Panorama sont réservées à l’iPhone 12. Même chose pour celles de la 5G la capacité de prioriser la 5G face au Wi-Fi, mais l’iPhone 12 étant le seul modèle équipé d’une puce idoine, rien d’étonnant. La fonction permet d’anticiper les risques de chute réclamera pour sa part au moins un iPhone 8.

Certains diront qu’Apple pousse au remplacement des anciens appareils, d’autres que l’entreprise est la seule à les prendre en charge sur une aussi longue période, avec quelques sacrifices. Comme nous le verrons cependant, la situation sera la même avec macOS 12, et il ne s’agira pas cette fois d’un souci d’âge, mais bien d’architecture.

À propos de la bêta

Le processus d'accès aux versions de test est toujours le même avec les versions majeures des plateformes Apple et s’étale sur plusieurs semaines. Désormais, une bêta publique est disponible.

Comme toujours, nous mettons en garde les personnes qui seraient tentées : bien que l’attrait des nouveautés puisse être fort, il faut savoir où l’on met les pieds. Un système en bêta, où que l'on en soit dans le cycle de développement, est nécessairement sujet aux bugs. Même si vous ne rencontrez pas de problème avec le système lui-même, vous pouvez tomber facilement sur une incompatibilité. Exemple simple : une application bancaire. Il peut arriver dans ce cas qu’on ne puisse plus valider les paiements en ligne.

Les bêtas sont à utiliser par des personnes conscientes des risques inhérents à un code non finalisé. Même la bêta publique est à réserver à un appareil dont vous n’avez pas une utilité constante et quotidienne. Dans tous les cas, il est capital d’effectuer une sauvegarde des données avant de se lancer. Si la situation devait déraper, vous pourriez revenir au système d’origine et restaurer les données.

Et iPadOS 15 alors ?

Comme toujours depuis la création d’iPadOS, toutes les améliorations d’iOS sont reprises, à l’exception des fonctions spécifiques aux appels, quand il y en a. Cette année, ce n’est pas le cas.

La plus grosse nouveauté du système est sans conteste l’apport des widgets sur l’écran d’accueil et de la Bibliothèque d’apps. On ne comprend d'ailleurs pas bien pourquoi Apple ne l’a pas fait l’année dernière en même temps qu’iOS, mais au moins le retard est rattrapé.

Comme on peut le voir sur les captures ci-dessus, on reprend le même fonctionnement que sous iOS, avec la possibilité d’afficher des widgets de différentes tailles sur l’accueil, le nombre d’informations dépendant de la taille. iPadOS reprend bien sûr les nouveaux widgets arrivés avec iOS 15.

La Bibliothèque d’Apps fonctionne comme sur iPhone, et on peut là aussi désactiver les pages de l’accueil au-delà de la première. À la différence d’iOS cependant et en plus de l’affichage de la Bibliothèque par un glissement vers la gauche, un raccourci vers cette dernière apparaît sous forme de dossier épinglé dans le dock.

Si vous avez déjà épinglé le dossier Applications dans le Dock de macOS, le fonctionnement est globalement le même, à ceci près que le cadre qui s’ouvrira sera divisé en catégories.

La nouvelle mouture contient également de nouveaux gestes tactiles pour le multitâche qui devraient plaire aux utilisateurs. Ouvrir une application affiche ainsi trois petits points en haut au milieu. On peut appuyer et tirer l’application vers le bas. En relâchant, elle se positionne à droite ou à gauche selon où l’on a relâché le doigt, laissant apparaître l’accueil. Il suffit alors d’ouvrir une nouvelle application, qui va s’afficher de l’autre côté, la première venant occuper sa moitié d’écran. Déclencher la Split View ou le Slide Over est donc bien plus intuitif.

Ces nouveautés s’étendent aux claviers externes, que l’on peut configurer pour récupérer les raccourcis. Les utilisateurs pourront basculer en Split View ou Slide over depuis une touche, évitant de porter la main sur l’écran.

Safari 15 pour iPadOS se distingue par sa volonté de remanier les onglets. Apple tâtonne depuis des mois, avec une première mouture dans laquelle la barre d’adresse avait disparu, chaque onglet incluant la sienne quand on le sélectionne. Cette ergonomie aboutissant à des onglets de tailles différentes et limitait la taille de zone d’adresse. Elle a été abandonnée, les avis ayant été largement négatifs.

Conséquence, Apple est revenue pour l’instant à une barre d’adresse classique, soulignée par un liseré peu esthétique. Les onglets reprennent leur place en-dessous, et si la navigation n’est donc pas perturbée, on perd le gain de place de la première mouture. On ne peut pas tout avoir.

Autre nouveauté qui rappellera des souvenirs aux utilisateurs de Vivaldi, la zone de contrôle de Safari prend automatiquement la teinte principale du site visité. Sur Next INpact par exemple, la zone devient bleu marine, noire sur INpact Hardware, blanche sur Wikipedia, etc.

Universal Control est le type de fonction dont Apple s’est fait une spécialité depuis Continuité et Hand-off. Il permet à une même souris ou un même clavier d’être utilisé indifféremment sur un Mac ou un iPad. Comme le montre la vidéo ci-dessous, la transition se fait sans configuration, les deux appareils se reconnaissant.

Le point le plus intéressant est sans contexte la possibilité d’échanger des données, qu’il s’agisse de contenus pris depuis une application ou de fichiers.

Signalons enfin l’arrivée de l’application Traduire, reprenant toutes les capacités disponibles sur iOS 14 et celles ajoutées cette année. La traduction peut s’effectuer également depuis n’importe quelle application en sélectionnant le texte, y compris manuscrit. Étrangement, l’application Météo n’a toujours pas été répercutée sur iPad.

Globalement, iPadOS 15 devrait avoir plus d’impact sur ses utilisateurs que le seul iOS 15, avec lequel il partage pourtant l’essentiel de ses nouveautés. L’arrivée des nouveaux gestes tactiles, widgets, de la Bibliothèque d’apps et d’Universal Control a le potentiel de repositionner le rôle de la tablette dans l’environnement de travail.

Dans la suite de ce dossier, nous reviendrons sur les nouveautés de macOS Monterey (12), tvOS 15 et watchOS 8.