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Linux : Zorin OS et son sens aigu de l’accueil grand public

La petite bête qui monte, qui monte...

Linux : Zorin OS et son sens aigu de l’accueil grand public

Notre dossier sur les distributions Linux « secondaires » :

Le 02 septembre 2021 à 06h00

Suite de notre série d’articles sur les distributions Linux moins courantes avec Zorin OS, dont la version 16 est sortie récemment. Basée sur Ubuntu, elle apporte un soin particulier à l’interface et au choix des applications. Elle est aussi l’une des rares à proposer une version Pro, payante.

Si vous n’avez jamais entendu parler de Zorin OS, sachez que cette distribution Linux n’a rien de récent. Sa première mouture date de 2009. Basée depuis toujours sur Ubuntu, elle s’est très vite attachée au soin de l’interface, pour être le plus agréable possible à utiliser. En ce sens, elle rejoint des systèmes tels que Linux Mint et elementary OS.

Une évolution stable et continue

La distribution utilise toujours les versions LTS d'Ubuntu, maintenues cinq ans, comme socle. On est donc sur un cycle de deux ans. Jusqu’à récemment, la version 15 et ses mises à jour étaient basées sur Ubuntu 18.04. Avec la nouvelle version 16, on passe donc à Ubuntu 20.04. La 22.04 sera utilisée dans la version 17, et ainsi de suite.

Les lignes directrices ont été claires dès le départ : proposer un système le plus simple possible à prendre en main. Il y avait initialement une seule version, mais Zorin 2 a proposé cinq variantes : Core, Gaming, Multimedia, Educational et Ultimate. Gaming et Multimedia ont disparu, leurs applications ayant été intégrées à Ultimate, devenue Pro. Elle constitue d'ailleurs l'une des spécificités de Zorin comme nous le verrons plus loin.

Dès la version 3, l’équipe ajoute un Look Changer pour centraliser certaines capacités esthétiques. Rapidement, le « look » du système et le contenu de son menu principal font l’objet d’attentions particulières. On retrouve vite des inspirations venues de Windows et macOS, dans une optique de consensus ergonomique. Le thème principal est modifié à de nombreuses reprises, les performances améliorées et le noyau mis à jour à chaque version.

La distribution a rapidement intégré Wine et PlayOnLinux, toujours dans cette optique de simplifier la vie aux personnes fraîchement débarquées, si le jeu et les grosses applications propriétaires étaient un élément important. À cela s’ajoute désormais Steam avec Proton, dont le téléchargement se fait depuis le centre Logiciels.

Comme nous allons le voir, il existe un curieux écart entre les qualités de cette distribution et sa relative discrétion. Mais Zorin OS gagne en popularité et se hisse désormais parmi les Linux recommandés quand on souhaite proposer une plateforme facilitant l’utilisation quotidienne.

Installation et prise en main

Le téléchargement de Zorin OS se fait depuis le site officiel, qui met en avant la fameuse version Pro. Pour un premier contact ou une utilisation personnelle, le choix va se faire entre deux versions : Core ou Lite. La première est l’édition classique de la distribution, tandis que l’autre se destine aux vieux ordinateurs.

Notez d’ailleurs que si l’édition Core est bien en version 16, la variante Lite en est encore à la 15.3 (encore quelques semaines de travail selon les développeurs). L’équipe la destine aux PC ayant « jusqu’à 15 ans ». Elle est notamment basée sur Xfce, un environnement connu pour sa très faible consommation en ressources.

  • Zorin installation
  • Zorin installation
  • Zorin installation
  • Zorin installation
  • Zorin installation
  • Zorin installation
  • Zorin installation

L’image ISO de l’édition Core pèse environ 2,9 Go. Son installation vous plongera vite en terrain familier : même si le thème est propre à Zorin, on est clairement dans un processus type d’Ubuntu, avec les mêmes questions et la même ergonomie. Après tout, pourquoi réinventer la roue, l’installation d’Ubuntu étant simple et efficace.

Tout comme la distribution qu’elle réutilise, Zorin OS s’installe vite, quelques minutes sur un SSD. Après quoi l’ordinateur redémarre et on arrive sur le système. Dès les premiers pas, le sentiment d’un environnement conçu avec soin se confirme. On est accueilli par un son d’ambiance, un panneau de bienvenue et des détails soignés.

Le panneau est bien fait, avec des conseils sur les principaux aspects du système, comme le menu général, le choix d’un thème, la connexion des comptes, l’appairage du téléphone à l’ordinateur, la récupération d’autres applications ou encore le choix d’une suite bureautique (LibreOffice est présent par défaut).

  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue
  • Zorin Bienvenue

Mention spéciale également pour une détection automatique de la machine virtuelle. Ce n’est certes pas le seul système à savoir le faire, mais c’est le seul pour l’instant à avoir inclus un message dans le panneau de bienvenue, expliquant que cette configuration a été détectée, puis proposant d’installer automatiquement tous les éléments nécessaires à la bonne marche de la machine. Puisque nous utilisons des machines virtuelles pour simplifier la prise de captures d’écran (VirtualBox dans le cas présent), le processus est d’autant plus apprécié.

L’ergonomie générale de Zorin OS ne bouleversera pas vos habitudes. L’environnement par défaut (GNOME) est modifié pour présenter une interface classique, avec une barre des tâches, un menu à gauche, puis une zone de tray, la date et l’heure à droite. Quelques raccourcis sont fournis dans la barre des tâches : la vue multitâche, Firefox, le gestionnaire de fichiers et le centre de logiciels. Il n’y a pas de barre de menus en haut de l’écran.

Le menu « Démarrer » est lui aussi très classique. L’approche retenue est une zone à gauche pour les catégories d’applications des raccourcis très courants à droite, comme le profil utilisateurs, les dossiers usuels (Documents, Bureau, Téléchargements…), Logiciels ou encore les paramètres et les réglages d’apparence.

Quand on clique sur une catégorie, les applications apparaissent en remplacement en panneaux successifs. Un bouton Précédent permet de revenir aux catégories.

Zorin

Ce menu dispose de quelques fonctions en bas, notamment un champ de recherche, assez classique. À sa droite, quatre boutons : Fermer la session, Verrouiller, Redémarrer et Éteindre. Des éléments redondants puisqu’ils sont déjà présents dans la zone du tray, comme pour de nombreuses distributions.

L’ensemble est donc très consensuel. Contrairement à elementary OS par exemple, il y a une volonté de préserver ce que l’on pourrait qualifier de « socle d’acquis communs », l’ergonomie étant proche de bon nombre d’autres systèmes, Windows compris. On trouve vite ses repères.

Un grand soin apporté à l’interface et à l’ergonomie

Zorin se distingue par un sens du détail et une réflexion générale sur les flux de travail face à l’écran. Il y a d’abord le soin du détail, avec des éléments parfaitement alignés et disposés de façon homogène.

La police système retenue est Inter, la même que dans elementary OS 6 et qui se distingue par une excellente lisibilité. Le bleu glacial retenu par défaut pour l’accentuation ne conviendra peut-être pas à tout le monde, mais on peut le modifier. Pour le reste, les couleurs choisies améliorent encore la lisibilité de l’ensemble.

Le système a la bonne idée de proposer un panneau Zorin Appearance (le nom n’est pas traduit) pour rassembler les options principales de l’interface. Il permet de retravailler les éléments de base, comme le type de barre de tâches (icônes et noms développés, version centrée ou dock à gauche façon Ubuntu) avec application immédiate, le choix du thème (clair ou sombre) et de la couleur d’accentuation, le thème des applications, le pack d’icônes, etc.

  • Zorin Appearance
  • Zorin Appearance
  • Zorin Appearance
  • Zorin Appearance

On y retrouve aussi des réglages courants comme l’emplacement des boutons dans la barre de titre, la possibilité de désactiver les animations, le mode « gelée » (un effet graphique quand on déplace une fenêtre), le comportement de la touche Super (Aperçu des activités ou menu général), les coins actifs ainsi que des options plus spécifiques pour la barre des tâches. On peut également choisir la taille des éléments sur le bureau, y afficher les dossiers usuels et changer les polices. Le tout est réuni sous une forme simple que l’on aimerait voir plus souvent.

Même chose pour le menu contextuel, qui propose toutes les fonctions les plus courantes comme Nouveau dossier, l’ouverture du dossier en cours dans un nouvel onglet ou dans les Terminal ou encore, pour le clic sur le bureau, l’accès aux réglages de l’affichage et aux paramètres généraux.

Après plusieurs jours d’utilisation, le seul élément nous ayant un peu surpris par son emplacement est le panneau des notifications. Il faut en effet cliquer sur l’heure en bas à droite pour ouvrir un panneau dont la partie gauche est consacrée aux messages du système et des applications.

C’est effectivement le comportement d’Ubuntu, mais ce dernier fournit une barre de menu où l’heure est centrée. En cas de barre de tâches, on retrouve habituellement une petite cloche, sur laquelle une pastille vient se greffer pour signaler des évènements en attente, comme des mises à jour prêtes à être installées.

  • Zorin
  • Zorin
  • Zorin

C’est sans doute la plus grande qualité de Zorin : on ne cherche jamais longtemps ce dont on a besoin. Il devient évident à l’usage que tout a été fait pour avoir des éléments logiques sous la main en fonction du contexte. Plus globalement, l’équipe a cherché à simplifier autant que possible le maniement quotidien. À tel point que certaines parties déjà simples dans leur approche, comme les Paramètres de GNOME, n’ont pratiquement pas été modifiées.

Élément symptomatique de cette approche, le comportement du système si l’utilisateur télécharge par erreur un fichier EXE et qu’il essaye de le lancer. Un panneau d’information apparaît alors pour avertir du problème et rediriger vers la version Linux (ou une application équivalente).

Les nouveautés de la version 16

Maintenant que les bases sont posées, il est plus simple d’aborder les nouveautés apportées par Zorin OS 16. Elles sont nombreuses et, pour beaucoup, importantes.

Le thème GTK par défaut montré dans les captures est justement l’une d’entre elles, tout comme Zorin Appearance. La variante sombre du thème est elle aussi nouvelle, avec possibilité comme toujours de choisir manuellement, de laisser la bascule se faire en fonction de l’heure et du fuseau ou de définir son propre créneau. Même chose pour les angles arrondis et l’usage renforcé des ombres.

La cohérence de l’ensemble est renforcée par un jeu d’icônes uniforme, notamment pour les applications intégrées comme Agenda et Contacts. On note aussi une collection de nouveaux fonds d’écran qui, comme celui affiché par défaut, changent d’apparence selon l’heure de la journée. Une mécanique popularisée par Apple avec macOS Mojave, mais pas tellement développée depuis. Le fond d’écran choisi sera d’ailleurs affiché en version floutée par l’écran de connexion.

ZorinZorin

Un peu plus sous le capot, on trouve un passage à Ubuntu 20.04.03 comme base du système. Zorin récupère donc des apports liés, comme l’intégration d’Active Directory (y compris à l’installation), le démarrage sans clignotement, un premier support de la mise à l’échelle fractionnaire, la possibilité de créer une clé de restauration au chiffrement du système ou encore la prise en charge des codes QR pour les réseaux Wi-Fi. Elle reprend la même durée de support, c’est-à-dire jusqu’en avril 2025.

La majeure partie du socle est donc LTS (Long Term Support), mais pas le noyau fourni. Il s’agit d’une version 5.11 tout ce qu’il y a de plus générique, signifiant que l’équipe de développement n’y a pas apporté de modifications particulières. Comme certaines distributions reprenant Ubuntu LTS (Mint par exemple), il est toujours surprenant de constater l’écart entre la source de départ et le travail accompli ensuite.

On trouve aussi de nouveaux gestes tactiles, inspirés des MacBook (mais pas identiques). Par exemple, quatre doigts vers la gauche ou la droite permet de basculer entre les bureaux virtuels. Pincer avec trois doigts déclenche la vue Activités. Les utilisateurs actuels de Zorin OS auront la bonne surprise de découvrir des pastilles de notifications sur les applications pour signaler les évènements en attente, par exemple sur des messageries.

Zorin 16 apporte en outre des optimisations un peu partout dans le système. Il se veut plus rapide en tout : « Des optimisations de performances ont été faites à tous les niveaux, du noyau à l’environnement de bureau, indiquait l’équipe dans sa présentation. Les applications s’ouvrent plus vite, les animations sont plus fluides et les temps de chargement sont réduits afin que vous puissiez consacrer plus de temps à votre productivité ».

Peut-on vérifier cette hausse de performances dans les faits ? Oui. Nous ne nous sommes pas amusés à tout mesurer, mais il est évident que tout le système répond plus rapidement et que son temps de démarrage est plus court. On n’est pas au niveau d’une Manjaro, mais les choix de l’équipe mènent la distribution vers d’autres usages et celui de l’environnement compte pour beaucoup.

Notez à ce sujet que Zorin OS 16 utilise GNOME 3.38. Le passage à la mouture 40 attendra.

Une distribution utilisable en l'état

L’une des caractéristiques de Zorin est de pouvoir convenir à des usages élémentaires sans avoir à fournir d’autres efforts. Firefox y est le navigateur par défaut, LibreOffice est déjà présent (on peut également installer OnlyOffice via l’écran de bienvenue), Evolution s’occupe du courrier, etc. Les petites applications intégrées à GNOME comme Cartes, Horloges et Météo sont présentes, tout comme To Do pour les listes de tâches.

Zorin OS est clairement orientée vers une utilisation classique, du moins dans ses éditions Core et Lite. Il fait partie de ces systèmes qui permettent d’obtenir rapidement un environnement de production. Son installation n'est suivie que de deux étapes recommandées : installer les mises à jour du système (pouvant réclamer un redémarrage) puis celles des applications. En dehors de ces processus en grande partie automatisés, il n’y aura rien à faire.

La distribution n’est bien sûr pas la seule sur ce créneau, loin de là. Ubuntu a la même approche, et tout système ayant un bon support matériel et une sélection réfléchie d’applications aboutira au même résultat.

Installation et gestion des applications

Voici l’une des forces de Zorin OS. Si vous avez besoin d’installer des applications – ce qui finira bien par arriver –, le système dispose de plusieurs sources directement connectées à Logiciels.

Le centre est celui de GNOME, légèrement modifié pour les besoins de la distribution. Dans la version 15.3, Zorin disposait ainsi de son propre dépôt, de celui d’Ubuntu, du Snap Store et du support d’AppImage, lui permettant déjà de gérer de nombreux cas d’installation. La version 16 ajoute la prise en charge de Flatpak.

  • Zorin Logiciels
  • Zorin Logiciels
  • Zorin Logiciels
  • Zorin Logiciels

En d’autres termes, on peut installer à peu près tout et n’importe quoi. Dans Logiciels, la quasi-totalité des installations se fait sur la base des dépôts de Zorin et Ubuntu, de nombreuses applications étant fournies sous forme de snaps, à l’instar d’Ubuntu. Même chose pour la plupart des applications présentes dans Logiciels.

L’arrivée de Flatpak ne se traduit pas simplement par une compatibilité avec flathub.org. Tout le répertoire est accessible depuis Logiciels. Par exemple, TuxGuitar peut être installé depuis le centre de téléchargement, la source indiquant bien dl.flathub.org. Cette disponibilité générale comporte le même problème potentiel que celui relevé dans elementary OS, à savoir un espace disque peut-être dévoré par les installations.

Qu’il s’agisse de Snap ou Flatpak, rappelons que les paquets récupérés contiennent toutes les dépendances nécessaires et peuvent afficher un poids surprenant. Visual Studio Code est par exemple fourni par FlatHub, avec un poids au téléchargement de 1,8 Go, ou encore 820 Mo pour le client de messagerie Telegram.

Zorin Logiciels

Mais attention, car il existe une « astuce ». Sur la fiche d’une application, vous remarquerez parfois un menu en haut à droite. Il ouvre une liste déroulante dans laquelle se trouvent les sources possibles. Dans le cas de Telegram, on peut basculer sur le dépôt de Zorin OS, qui présente un paquet classique de 17,8 Mo. Chaque personne pourra donc choisir la version qui l’intéresse en fonction de ses besoins, les snaps et flatpaks ayant l’avantage de se débarrasser de tout problème de dépendance, au prix d’une taille d’installation importante.

Les apports de la version Pro

Comme dit en début d’article, Zorin OS est l’une des rares distributions à disposer d’une version Pro. Elle est vendue 39 euros hors taxes et se destine avant tout aux entreprises ou aux personnes ayant des besoins plus importants.

La licence prévoit des installations multiples en cas d’usage personnel, mais une seule pour un usage professionnel. Ses apports se font sur trois axes. Le premier est purement esthétique, puisque des thèmes « Premium » sont proposés : macOS, Windows 11, Windows Classic et Ubuntu. Disons-le tout de suite, ce n’est pas l’aspect qui retiendra le plus l’attention, même si la perspective de bureaux supplémentaires peut déclencher un achat.

  • Zorin Premium Desktop
  • Zorin Premium Desktop
  • Zorin Premium Desktop
  • Zorin Premium Desktop

Le deuxième axe est applicatif. Zorin OS Pro fournit un nombre beaucoup plus important de logiciels. On y retrouvera ainsi Barrier (utilisation d’un même couple clavier/souris pour piloter plusieurs machines, idée reprise récemment par Apple pour son macOS Monterey), Xournal+ (prise de notes, annotations de PDF et autres avec un stylet) ou encore Network Display (diffusion via Wi-Fi Display et Miracast). L’édition Pro est surtout accompagnée de logiciels de traitement audio, vidéo et photo devant répondre aux besoins des professionnels dans ces domaines.

Enfin, elle est accompagnée d'un support, limité cependant à l'installation et à la configuration du système sur une seule machine dans un cadre professionnel, que ce soit en tant qu'indépendant ou en entreprise. On ne peut donc pas le comparer à des produits plus orientés entreprise comme ceux de Red Hat et Oracle.

Notez que l’équipe travaille actuellement sur une version Pro Lite de son système. Elle aura la même orientation que la Pro, mais ciblera les machines plus anciennes.

Deuxième point important, il n’est pour l’instant pas possible de mettre à jour une version Core ou Lite vers une Pro. Il faut donc en passer par une réinstallation complète, ce que beaucoup n’auront pas le courage de faire. L’équipe travaille actuellement sur ce point, qui devrait être réglé « dans les semaines à venir », selon sa FAQ.

Enfin, sachez que l’achat de l’édition Pro ne donne droit qu’aux moutures d’entretien de la branche active. En clair, les acheteurs recevront les mises à jour 16.1, 16.2 et autres, mais pas à Zorin OS 17 Pro quand il sera disponible. Au vu du tarif mesuré et de l’écart entre deux branches (entre deux et trois ans en moyenne), c'est raisonnable.

Zorin OS gagne tranquillement des cœurs

Que dire de cette distribution ? Qu’elle conviendra à la plupart des usages classiques. Sans chercher à réinventer la roue, Zorin OS se présente sous une forme suffisamment travaillée pour être considérée comme unique.

Le système présente selon nous trois forces majeures. D’une part, ses possibilités de personnalisation. Elles sont d’autant plus efficaces qu’elles sont réunies dans une seule application (Zorin Appearance) et que les changements sont immédiats. D’autre part, une volonté de préserver les acquis, sans pour autant les bloquer.

L’ergonomie générale emprunte un peu à macOS, Windows et d’autres systèmes Linux comme Ubuntu, dont la présence dans Zorin est intégrée et (très) discrète. Il est cependant possible de changer rapidement des éléments comme l’emplacement des boutons d’actions sur les fenêtres ou le comportement du clic (simple ou double) pour ouvrir un élément. Une approche très souple donc.

Enfin, la pluralité de l’offre logicielle. On est ici à l’opposé d’un elementary OS, avec les avantages et inconvénients que cela suppose. Dans elementary, l’équipe a fait le choix radical de ne proposer que son propre dépôt par défaut, contenant peu d’applications. Et pour cause : pour pouvoir y entrer, il faut montrer patte blanche et adopter les canons d’interface spécifiques à la distribution, et que l’équipe s’impose elle-même.

Dans Zorin, c’est tout le contraire. Avec les dépôts fournis et la compatibilité avec Snap et Flatpak, on a accès à pratiquement tout ce qui existe. Et quand bien même une application ne serait pas proposée dans Logiciels, on pourrait aussi bien l’installer manuellement (paquets DEB).

Zorin est une distribution Linux qui monte. Un coup d’œil à DistroWatch permet de se faire une bonne idée de son appréciation par les utilisateurs. Beaucoup disent l’avoir adopté après une période d’essai, certains avoir supprimé leur Windows, d’autres encore qu’il est un bon compromis, quelque part entre Pop!_OS et elementary OS, reprenant les options simples du premier et le visuel épuré du second.

On aimerait cependant que l’équipe de développement trouve une solution pérenne pour un chemin de migration simple quand une nouvelle version majeure apparaît. C’est un problème fréquent dans les distributions Linux que l’on retrouve, par exemple, sous Mint.

Et comme dans cette dernière, il faudra attendre pour les actuels utilisateurs de la 15.3. Aucune date n’a été fournie, les développeurs proposent simplement de s’inscrire à la newsletter pour être averti de ce chemin de migration, qui arrivera « dans les mois qui viennent ». Dommage, quand on sait que les plus à mêmes d’installer une nouvelle mouture sont celles et ceux qui l’utilisent déjà.

Plus généralement, on apprécie l’ampleur du mouvement de simplification sur les distributions. Il y a longtemps qu’elles peuvent être installées sur à peu près n’importe quelle machine, sans requérir d’étapes supplémentaires. Il y a cependant un accent plus prononcé depuis quelques années sur la facilité de prise en main et la volonté d’accompagner les nouveaux venus.

Des systèmes comme Mint Linux, elementary OS, Pop!_OS et Zorin OS en font la preuve, version après version. Il nous reste encore quelques distributions à détailler, mais il n’a jamais été aussi simple d’utiliser autre chose que du Microsoft sur un PC, et il n’est pas certain que Windows 11 y change quoi que ce soit.

Commentaires (44)

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Effectivement, c’est alléchant.
Pas impossible même que je bascule de Kubuntu vers Zorin …



Bref, à installer dans une VM avant :transpi:

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Je ne l’ai pas indiqué dans l’article, mais il y a une différence de taille en perfs entre les perfs en VM et celles en natif, particulièrement avec VirtualBox. Ne t’y fie pas, le système est bien plus rapide en natif :)

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Des distributions présentées, c’est la première qui me ferait changer d’Ubuntu pour mon PC perso et ma VM pro. Merci pour la découverte !



Par contre, je n’ai pas compris le sens de ce passage :



La majeure partie du socle est donc LTS (Long Term Support), mais pas le noyau fourni. Il s’agit d’une version 5.11 tout ce qu’il y a de plus générique, signifiant que l’équipe de développement n’y a pas apporté de modifications particulières. Comme certaines distributions reprenant Ubuntu LTS (Mint par exemple), il est toujours surprenant de constater l’écart entre la source de départ et le travail accompli ensuite.



Doit-on comprendre que le noyau est plus récent ou pas ? En quoi le fait qu’il soit générique change la notion de LTS ? S’il est générique, en quoi est-ce surprenant de constater un écart ? J’aurais tendance à dire que c’est l’inverse ? Ou alors, si on parle d’écart sur une distrib, ce serait hors noyau, mais du coup quel est le rapport ?



Je dois manquer de connaissance sur ce point, mais je ne vois pas le sens, ni où ça mène… :/

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Les distributions LTS ont souvent des noyaux LTS, ce que n’est pas la version 5.11. Tu peux regarder sur kernel.org n’importe quand pour savoir où ça en est. La dernière LTS est la 5.10.



Dans le cas de Zorin, j’imagine qu’ils ont attendu que le 5.11 ait un peu de vécu pour l’introduire dans leur nouveau système, pour en récupérer les nouveautés sans pour autant viser des versions encore plus récentes.

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Merci pour l’article 🙂



Cette distribution donne vraiment envie. Il faudra que je la teste.

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la 5.11 apporte un bien meilleur support de Zen 3 notamment il me semble

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aperçu dans une copie d’écran : Zorin Connect (pour “lié” PC et smartphone).
Ça semble intéressant. Y aurait-il l’équivalent dans d’autres distributions ?
https://imgur.com/a/UbrEJAq

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Kde-connect ou l’équivalent gtk de gnome gs-connect

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+1, KDE Connect marche plutôt pas mal pour avoir une souris / un clavier déportée sur une tablette.

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IL n’y aurait d’ailleurs pas une faute d’orthographe sur “Lié” –> Liez ?

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premier support de la mise à l’échelle fractionnaire


Qu’es-ce qui dit???

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Bien sympathique comme distrib, mais c’est sous GNOME (donc pas de wayland et donc pas de Freesync), je continue de chercher la distrib qui me conviendra le mieux pour jouer :D

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Je ne comprends pas, pourquoi le fait d’utiliser gnome empêcherait d’avoir Wayland ?

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Moi aussi, Je cherche une distrib pour jouer sans trop me prendre la tete, ca ne serait pas possible de faire un article la dessus? :chinois:

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Regarde voir soit du côté des distro gaming friendly comme Pop! _OS ou du côté des distro gaming oriented comme DraugerOS

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Merci ! Le soucis c’est que je viens de voir que si on a 2 écrans le FreeSync est désactivé, je ne comprends pas pourquoi cette restriction, dommage :(

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Merci pour DraugerOS je ne connaissais pas :)

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J’ai installé la version Lite il y a quelques mois, sur mon vieux PC portable bas de gamme tout naze : niveau perf c’est très bon, mieux que Pop_OS! que j’avais avant.
Je suis même assez surpris d’avoir quelque chose d’aussi réactif avec une interface aussi « propre ».

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Merci pour ce coup de projecteur. Je ne connaissais la distribution que de nom, sans jamais m’y être intéressé. Tout compte fait, elle est vraiment intéressante et a une approche de Linux Desktop qui me plaît bien.



Si je dois installer une config pour un néophyte, je crois qu’elle pourrait bien devenir numéro 1 sur la liste de choix.

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_Alex a dit:


Bien sympathique comme distrib, mais c’est sous GNOME (donc pas de wayland et donc pas de Freesync), je continue de chercher la distrib qui me conviendra le mieux pour jouer :D


Ce n’est pas GNOME qui ne gère pas Wayland, c’est Ubuntu et donc toutes les distributions basées sur Ubuntu qui ne le gèrent pas.



GNOME a été un des premiers, sinon le premier environnement de bureau à gérer Wayland. Fedora et OpenSUSE sont en Wayland sur GNOME par exemple.

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Ah ok merci pour les précisions, je ne gère pas encore très bien le monde de Linux :D

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Zorin permet d’utiliser Wayland : https://forum.zorin.com/t/wayland-vs-not-wayland/2838

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(reply:1893355:durthu) oui, c’est pour ça que j’ai mis des guillemets (il y en a une autre : “utilisé” votre téléphone…)


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Je n’avais même pas vu que tu avais mis des guillemets, j’ai tiqué en regardant l’image.

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Zorin récupère donc des apports liés, comme l’intégration d’Active Directory (y compris à l’installation)


Par curiosité j’ai installé une VM avec ZorinOS, je n’ai rien vu qui puisse le connecter à un AD que ce soit à l’installation ou dans les paramètres une fois sur le bureau.



A part la méthode classique avec SSSD, realm join etc… pas vu (ou trouver) de différence par rapport aux autres distributions :)

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Regarde la première série de captures, juste après le choix du fuseau horaire, l’option est bien là :)

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Ah oui ça y est sur la capture en effet, bizarre je l’ai pas eu, peut-être car j’étais hors ligne.



Et je n’ai rien trouvé du coup après dans les paramètres.

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(reply:1893362:le poulpe de paris)


Perso, j’ai PopOS qui prend bien en charge les Nvidia, c’est un peu tout automatique sans prise de tête à l’installation ^^



Je crois même qu’ils ont un ISO spécial Nvidia.

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Merci, je vais regarder ca…. :chinois:

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On m’en a parlé aussi mais ça ne gère pas le Freesync d’AMD :(

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Bonjour,



Je cherche depuis l’article relatif à W11 une alternative Linux “grand public”, c’est fait, merci de cette découverte :yes:

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Vincent_H a dit:


Je ne l’ai pas indiqué dans l’article, mais il y a une différence de taille en perfs entre les perfs en VM et celles en natif, particulièrement avec VirtualBox. Ne t’y fie pas, le système est bien plus rapide en natif :)


Punaise, c’est clair !



Même constat sur une mint 20.1, qui tourne vraiment bien sur un pauvre portable avec un Pentium N3700+8Go+SSD… alors qu’en VM depuis windows, c’est pas la peine sur cette même machine (parce qu’on ne peut pas allouer tous les coeurs et toute la ram…)

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JeremyF a dit:


Ce n’est pas GNOME qui ne gère pas Wayland, c’est Ubuntu et donc toutes les distributions basées sur Ubuntu qui ne le gèrent pas.



GNOME a été un des premiers, sinon le premier environnement de bureau à gérer Wayland. Fedora et OpenSUSE sont en Wayland sur GNOME par exemple.


C’est exact (sur le wiki de Gnome depuis sept 2013). D’ailleurs KDE a mis du temps avant d’intégrer Wayland.
Ubuntu avait essayé de l’intégré avant de le retirer. Peut être que cela de retour sur une LTS…

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_Alex a dit:


Bien sympathique comme distrib, mais c’est sous GNOME (donc pas de wayland et donc pas de Freesync), je continue de chercher la distrib qui me conviendra le mieux pour jouer :D


Pour jouer, il y a une distribution appelée “Windows”. La version courante 10 LTS est en cours de remplacement par une 11 LTS. Elle est distribuée par une petite structure qui a déjà quelques années “Microsoft”. L’équipe de passionnés qui l’anime met régulièrement à jour le système. :transpi:

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(reply:1893397:spidermoon) Billou Gates, retenez bien ce nom, on en reparlera…


https://imgur.com/ncsPGzL

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C’est très sympa votre dossier sur les distribution Linux desktop 👍
j’espère qu’il y en a encore de nombreuses autres… et pourquoi une version BSD aussi.

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DayWalker a dit:


Punaise, c’est clair !



Même constat sur une mint 20.1, qui tourne vraiment bien sur un pauvre portable avec un Pentium N3700+8Go+SSD… alors qu’en VM depuis windows, c’est pas la peine sur cette même machine (parce qu’on ne peut pas allouer tous les coeurs et toute la ram…)


Windows est un veau hein. Tu devrais avoir des performances supérieures en environnement Vsphere ou Proxmox.

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“Si vous n’avez jamais entendu parler de Zorin OS, sachez que cette distribution Linux n’a rien de récent.”
Si c’était moi l’explication serait ailleurs.



“Il y avait initialement une seule version, mais Zorin 2 a proposé cinq variantes : Core, Gaming, Multimedia, Educational et Ultimate. Gaming et Multimedia ont disparu, leurs applications ayant été intégrées à Ultimate, devenue Pro.”
C’est déjà beaucoup trop de changement.
C’est une distrib linux ou AMD constructeur de cartes graphiques ? :transpi:

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Elle est notamment basée sur Xfce, un environnement connu pour sa très faible consommation en ressources.


Sauf que ce n’est plus vrai depuis le passage à GTK3 : entre XFCE 4.12 (en GTK2) et XFCE 4.16 (la version actuelle, la bascule ayant eu lieu avec la 4.14), le DE consomme facilement deux tiers de plus de RAM en 4.14-4.16 (580 Mio chez moi, sur Arch) que ce qu’il consommait en 4.12 (380 Mio) ; et ce, au démarrage et sans application lancée.

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En fait, à force d’optimisations, KDE Plasma est à la fois l’un des plus légers et l’un des plus complets des environnements de bureau.

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Moi aussi. Et il y a le jelly qui est absolument indispensable :D Je pense que je vais remplacer mon ubuntu par zorin, merci pour l’article

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ShadowNet a dit:


Moi aussi. Et il y a le jelly qui est absolument indispensable :D Je pense que je vais remplacer mon ubuntu par zorin, merci pour l’article


Je suis en train de backup un PC vacataire (avant de le faire passer en réforme) et vais installer cette distrib’ pour tester. Je pourrais aisément comparer avec la dernière version de Mint 20.2 installée sur un PC identique.

votre avatar

Winderly a dit:



“Il y avait initialement une seule version, mais Zorin 2 a proposé cinq variantes


C’est moins qu’Ubuntu et ses variantes selon le DM (on en est à 5) mais aussi Edubuntu, Ubuntu studio, Kylin, maintenant il y a Ubuntu Server…

Linux : Zorin OS et son sens aigu de l’accueil grand public

  • Une évolution stable et continue

  • Installation et prise en main

  • Un grand soin apporté à l’interface et à l’ergonomie

  • Les nouveautés de la version 16

  • Une distribution utilisable en l'état

  • Installation et gestion des applications

  • Les apports de la version Pro

  • Zorin OS gagne tranquillement des cœurs

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