La DGSI renouvelle son contrat avec l’Américain Palantir
Le 28 novembre 2019 à 09h01
2 min
Logiciel
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Faute de solution 100 % française, la Direction Générale de la Sécurité Intérieure a renouvelé son contrat avec la société américaine à la réputation sulfureuse.
Elle a pour rappel été fondée après les attentats du 11 septembre et a notamment été financée par CIA, à hauteur de 2 millions de dollars. Elle est spécialisée dans l’analyse de données et aurait joué un rôle de premier plan dans la traque d’Oussama Ben-Laden. Le nom provient des fameuses Pierres de vision que l’on trouve dans l’œuvre de JRR Tolkien.
Nicolas Lerner, directeur de la DGSI, a pris le contrepied des questions liées à la dépendance, au cours d’une conférence de presse rapportée par Reuters : « Palantir nous aide, c’est-à-dire qu’on ne dépend pas de Palantir ».
Il insiste : « La ligne rouge qu’on s’est fixée depuis le début, c’est que toutes les données qui sont traitées par ce système-là sont sur notre réseau interne, qui est un réseau confidentiel-défense, qui est fermé ».
Il a également confirmé que ce contrat était une « solution transitoire », dans l’attente d’une solution franco-française, citant Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes comme candidats potentiels. Les entreprises ne se sont pas exprimées à ce sujet.
Palantir est régulièrement pointée du doigt à cause du flou qui l’entoure. « Il va de soi qu’il faut par exemple déconnecter les logiciels Palantir, qui permettent d’effectuer des recherches dans les données, car il est hors de question que l’éditeur de Palantir ait accès aux données opérationnelles traitées par le logiciel », indiquait Guillaume Poupard dans un rapport parlementaire de mars 2018 (page 17).
« Or, c’est de plus en plus compliqué, ajoutait-il : de nombreux éditeurs logiciels, en effet, dégagent leur plus-value en fournissant non plus un simple CD-ROM comme autrefois mais un système à distance, en cloud, qui, pour fonctionner, ne doit plus se trouver chez le client mais chez l’éditeur, ce qui soulève de nombreuses questions ».
Sur ce point, Nicolas Lerner ne semble donc pas inquiet.
Le 28 novembre 2019 à 09h01
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 28/11/2019 à 09h21
Rien compris.
Le 28/11/2019 à 09h39
Je trouve ça vraiment marrant depuis le début qu’ils appellent ça Palantir et ça ne dérange personne.
Les mecs se protègent de tout scandale: ils avaient prévenu " />
C’est d’un cynisme assez révélateur.
Le 28/11/2019 à 09h42
N’ayant pas les ressources en interne, la DGSI utilise le système US Palantir pour l’analyse des données.
De source DGSI, tout le traitement des données est fait en interne à la DGSI et n’est donc pas extradé vers les US.
On essaie de développer une solution analogue en interne pour remplacer Palantir mais pas plus d’info que cela sur ce point.
La tendance générale des éditeurs est de remplacer leur distributions de logiciel et leur fonctionnement d’un mode autonome (CD-Rom par exemple) vers des solutions SaaS (donc hébergées ailleurs avec moins de contrôle) ce qui inquiète Guillaume Poupard (ANSSI)
La DGSI ne semble pas s’en inquiéter (soit M. Lerner a des infos comme quoi ça restera cloisonné au réseau de la DGSI - qui est fermé -, soit il écarte tout bonnement la possibilité en mode YOLO - ce qui serait douteux)
c’est plus clair ?
Le 28/11/2019 à 09h45
Le 28/11/2019 à 09h50
Oui merci.
C’est un outil d’analyse de big data en fait.
C’est quoi le mode YOLO ? Désolé suis pas en forme ce matin.
Le 28/11/2019 à 09h50
« On ne dépend pas de Palantir, ils nous aident » … « C’est une solution transitoire, en attendant une solutioon 100% française »
J’espère qu’ils sont pas aussi stupides à la DGSI que l’idée qu’ils se font des gens… Ou alors faut qu’ils s’améliorent en com’.
Le 28/11/2019 à 09h52
Le 28/11/2019 à 09h53
YOLO (You Only Live Once), est une expression utilisée habituellement dans le sens, “pas le temps de se poser de question, on fonce”.
Le 28/11/2019 à 09h57
A la base un palantir il y en avait plusieurs en terre du milieu pour communiquer à longue distance d’une cité à l’autre, ensuite dans le seigneur des anneaux il n’y a que Saroumane et Sauron qui en ont un.
Le 28/11/2019 à 09h57
Jack Black avait dit “c’est Carpe Diem pour les incultes” " />
Le 28/11/2019 à 09h58
Je pense qu’il sait très bien qu’il a demandé à Palantir de déployer une instance sur la plateforme DGSI, sans flux externe.
Le 28/11/2019 à 10h10
Le 28/11/2019 à 11h03
Étrange, me semble avoir vu un article cette année ou l’année dernier ou il disait qu’il avait arrêté de l’utiliser.
Le 28/11/2019 à 11h59
« Or, c’est de plus en plus compliqué, ajoutait-il : de nombreux éditeurs logiciels, en effet, dégagent leur plus-value en fournissant non plus un simple CD-ROM comme autrefois mais un système à distance, en cloud, qui, pour fonctionner, ne doit plus se trouver chez le client mais chez l’éditeur, ce qui soulève de nombreuses questions ».
Ce qui n’est pas net c’est si il y a une différence de qualité entre un logiciel à distance et un logiciel CDROM (hors question de “vol” de données etc).
Le 28/11/2019 à 12h03
Le meilleur renseignement, c’est le renseignement humain. Plutot que d’investir dans un contrat mirobolant et être à la botte des US, il serait préférable de procéder à plus de recrutements internes. Par ce que avoir un équivalent frenchouillard de Palantir, même venant de Thales ou d’une SSII comme Sopra Steria je n’y crois pas absolument pas une seconde. C’est plus une manière de dire “regarder la bas un éléphant rose” afin de détourner l’attention.
Le 28/11/2019 à 12h48
Le 28/11/2019 à 13h27
Afin d’amortir le futur choc Le Pen ou rester en place ? " />
Le 28/11/2019 à 13h49
Ben de mon point de vue, sur le côté purement fonctionnel et attendu que ton système en interne est suffisamment costaud : non (sauf si bien sûr l’éditeur passe en full cloud et ne propose plus du tout de version stand alone… mais compte tenu des sommes en jeu dans Palantir, je suis pas certain qu’ils soient aussi intransigeants " />)
L’appli en version stand alone a l’avantage de pouvoir être totalement isolée mais peut être chiante à mettre à jour.
La version Cloud redistribue les carte en ajoute quelques une :
Il se voit cependant aussi ôter la certitude que le bousin est véritablement autiste. Autant ça se discute dans le cadre d’une entreprise privée sans trop gros enjeux, autant pour un truc qui touche au renseignement c’est un grand non… petit renvoi à la news d’avant-hier concernant les barbouseries à plusieurs tiroirs qui ont touché J. Assange…
Version TL;DR : Dans tous les cas le logiciel fondamental est à priori le même mais le qui-paie-quoi change d’un modèle à l’autre, de même que la certitude de confidentialité/possibilité de piocher dans les données si on le demande en haut lieu.
Il me semblait avoir lu (dans les com’ et sans source donc à prendre avec les pincettes de rigueur) que sur les x attentats déjoués récemment, à peu près 80% l’avait été suite à du renseignement humain " />
Le 28/11/2019 à 13h56
Tout ceci est juste. J’envisageais plutôt le problème sous l’angle du développement ultérieur côté éditeur.
Là on a un outil pensé outre manche et prêt à l’emploi, hors des modifs en interne doivent correspondre à nos loi et si l’envie prend Palantir de faire de l’IA cela peut changer pas mal de trucs dans le logiciel… pas que d’ajouter un cloud comme marchepied.
Le 28/11/2019 à 14h41
oui c’est vrai que j’ai utilisé cloud comme raccourci à chaque fois. " />
Et effectivement, je les vois mal coller une partie IA spécifique au client et/ou accepter qu’elle tourne ailleurs que chez eux " />
(Petite question hs mais pas trop, si quelqu’un sait : ce qu’on appelle IA est dans le champ des trucs soumis à accord de l’administration avant export ? - et donc révocable au moindre pet de travers)
Le 28/11/2019 à 15h28
Je pense qu’il parle du fait que le palantir permet d’observer mais implique aussi d’être observable
Le 28/11/2019 à 15h40
Sachant que c’est un algorythme, oui, ça peut être classé Export Control.
Le 28/11/2019 à 18h01
https://www.silicon.fr/renseignement-la-dgsi-semancipe-de-palantir-222231.html " />
Le 28/11/2019 à 19h47
Le 28/11/2019 à 19h57
Pour utiliser les technos palantir il faut un support qu’il sont seuls à maitriser. Il sauront donc ce que fait la DGSI. Peu importe qu’ils aient accès aux données.
Le 28/11/2019 à 20h07
Le 29/11/2019 à 01h09
C’est pas au point les solutions nationales… donc : exception pour copie privée pour moi, mais pas pour toi. " />
Le 03/12/2019 à 09h36