Facebook : tourmente interne face à l’inaction du réseau sur les messages de Donald Trump
Le 02 juin 2020 à 09h40
3 min
Internet
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Rébellion au sein du réseau social, ou « plusieurs milliers » d’employés réclameraient de leur direction qu’elle prenne des mesures équivalentes à Twitter sur les publications enflammées de Donald Trump.
Pour rappel, Twitter s’est fait remarquer à deux reprises contre le président américain récemment. Une première fois, pour avoir pointé sur deux tweets qu’il était préférable de contrôler les sources de ces déclarations, suggérant des « fake news ». Hurlements de Trump, qui a crié à l’ingérence dans la campagne présidentielle et promet la fin de l’immunité des plateformes par décret.
La seconde fois, Trump s’en est pris aux « racailles » de Minneapolis, la ville connaissant de nombreux évènements violents depuis la mort de George Floyd. Il prévenait que des tirs allaient suivre, critiquait le manque de fermeté du maire et rugissait sur la nécessaire répression.
Cette fois, le tweet a été masqué pour « apologie de la violence ». Il fallait donc cliquer dessus pour l’afficher, coupant du même coup les capacités de réponse, like et retweet. Nouvelle explosion de colère.
Mais le réseau social en est ressorti « grandi » par une réputation nouvelle d’absence de favoritisme. Les tweets ne seront pas supprimés, Twitter ayant copieusement expliqué par le passé que les messages de personnalités publiques doivent rester, de par leur position unique et leur caractère informatif primordial. Mais que cela n’empêche pas la modération.
Face à Twitter, Facebook fait grise mine. Mark Zuckerberg a expliqué en effet qu’en dépit d’une « réaction [personnelle] viscéralement négative à ce genre de rhétorique incendiaire qui divise », il n’appartenait pas à Facebook d’être « l'arbitre de la vérité de tout ce que disent les gens en ligne ».
Position difficile à tenir après avoir longtemps claironné que la lutte contre les fake news et les différentes apologies étaient une priorité. En interne, les explications du fondateur et PDG passent mal.
Ryan Freitas, directeur du design des produits chez Facebook, en a annoncé la couleur hier sur Twitter : « Mark a tort, et j’insisterai le plus lourdement possible pour le faire changer d’avis ». Il aurait rassemblé une « cinquantaine de personnes » partageant cette opinion afin de militer pour une sérieuse révision de la politique maison.
Selon Reuters, des milliers d’employés se prépareraient à manifester aujourd’hui, un porte-parole de Facebook ayant même confirmé que cette journée ne serait pas décomptée des vacances.
Le 02 juin 2020 à 09h40
Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 02/06/2020 à 08h50
Surtout quand on censure les tétons (féminins uniquement), des tableaux, …
Le 02/06/2020 à 09h02
Zuckerberg est coincé par ses ambitions politiques.S’il bloque Trump sur facebook, on lui dira qu’il a fait preuve d’ingérence quand il se présentera. Surtout qu’à première vue il serait candidat Démocrate
Le 02/06/2020 à 09h34
Pour paraphraser le bouquin, un président ne devrait pas dire cela.
Mais est-ce que c’est une apologie de la violence que de traiter les émeutiers de racaille ? Les émeutiers n’étant certes qu’une fraction des manifestants.
De prévenir qu’en cas de situation insurrectionnelle, le maintien de l’ordre peut être assuré par la force si besoin ? (Pour l’instant on en est à un manifestant mort et 4 policiers blessés par balle)
Quel a été le traitement des messages incitant à “tout nier” ?
Le 02/06/2020 à 10h30
Il ne faut pas oublier qu’il y a l’art et la manière de dire les choses. Un Président doit tenter d’apaiser la situation, pas jeter du napalm sur le feu.
Le 02/06/2020 à 11h46
Le discours d’un dirigeant se doit d’être apaisant, consensuel et compassionnel surtout quand la population attend des actes forts, implacables et efficaces. Cela permet au prochain dirigeant de se faire élire en ayant pointé du doigt l’incohérence du dirigeant précédent et perpétuer la tradition du mensonge et/ou de l’incompétence des politiciens.
Bref, comme dit par @Dj, Zucky va devoir un camp ce qui le mettra de-facto dans un camp ou dans l’autre… ce qui est le début des ennuis quand on veut rassembler des gens.
Le 02/06/2020 à 13h19
Macron avec les GJ aurait dû les assimiler à des racailles, déclarer un couvre feu, déployer l’armée et menacer de faire tirer dans la foule ?
Ça aurait mis de l’huile sur le feu et empiré les choses..
Le 02/06/2020 à 13h51
Ouais enfin le problème du tweet c’était pas “racaille” mais qui fallait tirer sur les gens " />
Any difficulty and we will assume control but, when the looting starts, the shooting starts
Le 02/06/2020 à 15h14
Qu’en pense Laetitia Avia ? " />
Le 02/06/2020 à 16h16
Le 02/06/2020 à 16h52
Le 02/06/2020 à 17h17
Certaines manifs de GJ étaient particulièrement violentes, dans l’absolu tout comme relativement à la tradition française. Le mouvement a causé une dizaine de morts (en général à cause de barrages routiers sauvages mal maîtrisés) et 2000 blessés chez les forces de l’ordre, sans compter les vandalismes, pillages etc.
https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/17/gilets-jaunes-combien-y-a-t-il-eu…
https://www.cnews.fr/france/2019-11-15/mobilisation-blessures-arrestations-un-de…
https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/30/qui-sont-les-11-morts-du-mouvemen…
La réaction de Macron a été à l’exact opposé de Trump : il a fait l’effort intellectuel de comprendre les manifestant (en mettant la violence de certains de côté) et parcouru la France, organisant des réunions publiques, et finalement a annoncé des mesures allant dans le sens des revendications.
Difficile de prévoir ce qui se passera aux US, mais il me semble peu probable que ça se termine par des mesures pour lutter contre le meurtre de noirs par des policiers.
Le 02/06/2020 à 21h34
Le 04/06/2020 à 11h31