Dans un billet publié il y a à peine quelques heures, Twitter a tenu à expliquer les actions décidées dans le sillage des émeutes à Washington, après un rappel : tout comportement en ligne pouvant mener à des blessures physiques fera l’objet de « mesures fortes ».
Des milliers de comptes dédiés au partage des contenus QAnon ont ainsi été suspendus dans l’après-midi de vendredi dernier (8 janvier). Beaucoup possédaient des comptes multiples, faisant grimper le nombre de comptes jugulés à plus de 70 000 depuis trois jours.
Twitter revient sur les dernières semaines, et surtout sur les informations fausses ou trompeuses, couramment utilisées pour inciter à la violence. Des actions ont été prises en se basant sur la politique maison d’intégrité civique. Politique renforcée « agressivement » une fois la confirmation de Joe Biden faite par le Congrès. Retweeter plusieurs fois par exemple du contenu étiqueté comme suspicieux peut conduire à une suspension du compte.
L’entreprise américaine fait ensuite le compte des mesures diverses prises pour limiter les dégâts. Par exemple, le déploiement continu de technologies conçues pour mettre en lumière les contenus problématiques. Un mélange d’IA et de supervision humaine.
La politique sur les tweets étiquetés comme violant la politique d’intégrité civique change en outre dès aujourd’hui. Ces tweets ne peuvent plus désormais faire l’objet d’une réponse, d’un like ou d’un retweet. La citation reste possible, pour ajouter du contexte et des opinions.
Les recherches et tendances sont également affectées. Depuis la fin de semaine dernière, tout terme prohibé par l’un des ensembles de règles du service empêchera un contenu l’employant de ressortir dans les recherches et tendances, limitant sa visibilité.
Enfin, Twitter explique que des personnes peuvent voir des fluctuations dans leur nombre d’abonnés. Il peut s’agir de comptes ayant un comportement de spammeur, auquel cas des opérations de vérification sont lancées. Pendant que le compte est analysé – des opérations sont demandées à son possesseur – il n’apparait plus dans les abonnements.
Des explications pour montrer l’engagement, dans un contexte très particulier, d’un Twitter copieusement critiqué depuis plusieurs jours.
Bien qu’il s’agisse d’une entreprise privée pouvant faire appliquer ses propres règles, un débat s’est engagé sur la liberté de la parole dans des plateformes privées si vastes que leur légitimité modératrice est remise en question.
La question est vive depuis la suspension du compte de Donald Trump. Un jeu d’équilibriste pour Twitter, entre ses affirmations de longue date de laisser la parole aux dirigeants (contenus qualifiés d’intérêt public) et le besoin de limiter la casse, au vu des évènements du Capitole.
Certains reprochent surtout à Twitter un opportunisme : il était plus simple de s’en prendre à Donald Trump une fois la confirmation de Joe Biden passée au Sénat et de paraitre comme étant « du bon côté ». Mais cette critique peut s’adresser à toute une partie de la Silicon Valley.
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