Au CNRS, des travaux sur les moyens de verdir les centres de données
Le 05 mai 2022 à 07h54
3 min
Sciences et espace
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Face à l’explosion de la quantité de données transitant par les réseaux et l’intensification du recours aux centres de données, beaucoup se posent la question : comment en maximiser l’efficacité énergétique, pour en limiter la consommation et donc les rendre, par définition, moins polluants ?
Le CNRS cite le rapport 2021 de The Shift Project, pour qui la consommation des centres de données représentera environ 5 % de l’électricité mondiale en 2025. « Entre 2010 et 2018, pendant que l’efficacité énergétique des centres de données a été améliorée de 25 %, le nombre de serveurs a augmenté de 30 %, la capacité de stockage a été multipliée par 26 et le trafic réseau par 11. La cryptomonnaie Bitcoin engendre à elle seule 10 % de la consommation des centres de données ».
Citant la généralisation de la 5G qui va encore accentuer le phénomène, le CNRS constate également que les centres ne sont remplis en moyenne qu’à 30 %. Il note bien que les géants du Web produisent maintenant leur propre énergie verte pour une grande partie de leurs centres, mais la solution parait « difficile techniquement » au CNRS pour l’intégralité du parc.
Le CNRS met donc à l’honneur les projets de recherche Datazero, dont l’objectif est la création de centres de données consommant un maximum de 1 mégawatt sans recourir à un fournisseur d’énergie externe.
Ces projets, financés par l’Agence nationale de la recherche (ANR), s’appuient principalement sur le photovoltaïque et l’éolien, puis stockent l’énergie dans des batteries pour les fluctuations quotidiennes, et dans des piles à combustible pour des fluctuations de saison. La première phase de développement aurait montré la faisabilité du projet.
Datazero est basé sur un algorithme « permettant de dimensionner le centre en fonction des besoins des utilisateurs en nombre de serveurs informatiques d’abord, puis en équipements électriques ensuite (panneaux photovoltaïques, éoliennes, batteries, piles à combustible) ». Il prend en charge d’autres paramètres, notamment la météo du lieu sur plusieurs années.
D’autres algorithmes sont utilisés, notamment pour maximiser l’efficacité énergétique de l’ensemble. Les développeurs se sont inspirés de la théorie des jeux, de la programmation linéaire et des algorithmes génétiques pour concevoir leur architecture.
Elle doit permettre de limiter la redondance matérielle, tout en conservant une qualité de service maximale et une empreinte carbone minimale. La suite du projet « permettra d’évaluer la pertinence de cette approche ».
Le 05 mai 2022 à 07h54
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 05/05/2022 à 08h55
Quel serait l’impact si tous les CPUs étaient passés en ARM ?
On pourrait déjà commencer par ce qui est facilement faisable …
Le 05/05/2022 à 19h38
les m1 d’apple ? ils ont l’avantage du process, si ils continuent d’utiliser du x86 c’est bien qu’il y a une raison
Le 05/05/2022 à 09h21
Il serait également intéressant et important de connaître la consommation d’eau directe (pour le refroidissement) et indirecte (consommation d’eau des centrales électriques) de ces datacenters.
Le 05/05/2022 à 10h16
Des éoliennes et du PV ? Ils mettent ça où par rapport au datacenter ?
Une éolienne c’est une belle empreinte au sol (et faut que ce soit dégagé autour), quand au PV il faut de sacrées surfaces pour assurer une puissance correcte. Un datacenter c’est vite des centaines voire des milliers de kW.
Et pour les 2, il faut de sacrés moyens de stockage pour faire face à l’intermittence.
Le 05/05/2022 à 11h23
Sinon, réduire la quantité de données live ? Archivage/Suppression ?
Non, je suis bête. La data est le pétrole de l’économie numérique: il faut une inflation constante pour générer de la valeur.
Le 05/05/2022 à 12h50
Je doute que le volume de tes données à toi ait diminué avec le temps, bien au contraire. On a tous un besoin en stockage qui n’a cessé d’augmenter depuis les débuts de l’informatique. Je ne vois pas comment réduire la quantité de données, et toi tu vas supprimer quoi dans les tiennes ? Et l’archivage ça consiste à stocker des données.
Le 05/05/2022 à 13h58
Je ne fabrique pas plus de données qu’avant, mais oui je fabrique des données plus volumineuses qu’avant car les logiciels/formats évoluent ainsi (photo, video…, même les documents !) .
J’ai bien-sur upgradé ma config PC/NAS au fil du temps et pris la taille “standard” de disque du moment. Cependant je n’ai pas acheté de disque-dur supplémentaire. Donc au final, je n’ai pas de besoins supplémentaires en électricité.
Les données s’accumulent et de temps en temps je fais le ménage:
Si des entreprises estiment devoir stocker de plus en plus de trucs dans le Cloud/Datacenter, ca ne vient pas de moi. Du moins, pas avec mon accord :)
Le 05/05/2022 à 17h32
La conservation si on parle en France .. est obligatoire des dizaines d’années voire “toute ta vie” .. juste pour l’URSSAF le FISC etc pour t’éviter ton redressement fiscal ;) . il doit être facilement et rapidement accessible si t’as le contrôleur qu’y se pointe.
Et vu qu’il y a de plus en plus de logiciels en cloud , dont les données ne “t’appertiennent” plus ( j’ai carrément eu un juriste on lui a dit “ ah mais vous pouvez pas avoir de sauvegarde chez vous ” )
bref ça s’accumule sur les datacenters / disques locaux de plus en plus de tera etc etc
Le 05/05/2022 à 14h44
Perso je ne supprime pas mes musiques de mes disques, surtout que ça prend relativement peu de place à l’heure actuelle. Et en cas d’absence réseau, j’ai tout avec moi.
Les trucs volumineux comme les vidéos sont déjà compressées, on peut recompresser du H264 en H265 mais c’est très consommateur en temps (et en énergie) et il y a une petite perte de qualité. Mieux vaut garder les fichiers originaux.
Concernant l’archivage, les systèmes d’archivage froid en datacenter utilisent (pour certains) des baies de disque haute densité avec des disques durs arrêtés l’essentiel du temps. L’intérêt est double, comme on n’a pas besoin de refroidir et d’alimenter autant que d’habitude, on peut coller beaucoup plus de disques serrés dans des boitiers et des racks, et la consommation est réduite car les disques sont allumés à la demande (une première fois pour stocker, et une éventuelle 2e fois pour récupérer des données.
Le 05/05/2022 à 20h07
Les seuls papiers à conserver à vie (jusqu’à la retraite en tous cas) sont les fiches de paie, pour la retraite (surtout en cas de contestation). Pour le reste les durées vont de 3 à 10 ans.
Le 05/05/2022 à 22h58
en particulier oui , mais je parle pour les entreprises surtout les plus gros consommateurs
Le 06/05/2022 à 07h47
Tu es sûr qu’il y a des papiers/documents que les entreprises doivent garder plus de 10 ans ? Comme quoi par exemple ?
Le 06/05/2022 à 08h14
Tout ce qui a trait à la sécurité des produits par exemple. Mais cela ne concerne pas l’URSSAF ou le fisc.
Le 06/05/2022 à 09h41
Si tu parles des plans des avions et de leur maintenance, c’est sûr que c’est plus de 10 ans :-) . J’avais lu que c’était aussi pour ça que des sociétés comme Boeing et Airbus contribuaient au format OpenDocument, pour avoir un format de fichier très pérenne.
Le 06/05/2022 à 11h18
C’est beaucoup plus courant que cela. Tout produit électrique/électronique est concerné au niveau de la conception et des tests de sécurité (électrique en particulier).
Le 06/05/2022 à 16h49
URSSAF conservation 6 ans à date d’émission d’un document
pour les Facture / preuve d’achat document comptable 10 ans également.
Pour les service de santé, surtout lié aux hopitaux ça peut aller de 10 à 25 ans voire plus
et c’est seulement ce que je connais alors imagine tous les autres services à multiplier etc surtout pour une entreprise
je sais plus si pour les bulletins de paie c’est pareil, mais avant c’était tous depuis tes débuts ( et aujourd’hui je crois que ce soit les 10 dernières années qui soient dit en passant peuvent être les pire niveau salaire )
Le 06/05/2022 à 20h17
Comme dit, sur les bulletins de salaire j’ai toujours vu écrit “à conserver sans limite de temps”.
Pour les hôpitaux effectivement c’est plus de 10 ans, les dossiers patients c’est sans doute à vie, j’imagine.
Le 05/05/2022 à 23h34
Quid de l’utilisation dans les réseaux de chaleur ?