Clap de fin pour la mission InSight, qui va progressivement s’éteindre d’ici la fin de l’année
Le 20 mai 2022 à 08h20
2 min
Sciences et espace
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Sur Mars depuis le 26 novembre 2018, la sonde InSight a déjà enregistré plus de 1 300 séismes, dont un de magnitude 5 sur l’échelle de Richter… juste avant de passer en mode sans échec. En cause, le manque d’énergie sur les panneaux solaires qui sont recouverts de poussière. Ils en produisent dix fois moins que lorsque la sonde s’est posée.
- InSight permet de caractériser la structure interne de Mars, une première !
- InSight enregistre un « tremblement de Mars » de magnitude 5, un record
La mission initiale devait durer une année martienne (deux années terrestres) et elle a été prolongée d’une année martienne supplémentaire. Sauf surprise de dernière minute (avec tempête venant nettoyer les panneaux solaires), elle ne devrait pas aller plus loin.
« En raison de la puissance réduite, l’équipe mettra bientôt le bras robotique de l’atterrisseur dans sa position de repos pour la dernière fois d’ici la fin du mois ». Prévu pour installer le sismomètre SEIS, ce bras articulé a été utile plus d’une fois, notamment pour nettoyer les panneaux solaires et enfouir le câble de liaison.
Si la situation continue sur la même lancée, « les instruments non sismiques d'InSight seront rarement allumés après la fin du mois de mai », indique la NASA. « L’énergie sera distribuée en priorité au sismomètre, qui fonctionnera à certains moments de la journée, comme la nuit, lorsque les vents sont faibles et que les tremblements de terre sont plus faciles à "entendre" ».
De son côté, le sismomètre « devrait être éteint d’ici la fin de l’été, concluant ainsi la phase scientifique de la mission ». L’atterrisseur aura alors encore assez de puissance pour fonctionner et prendre quelques photos de temps en temps et communiquer avec la Terre, mais ce sera le début de la fin.
« Aux environs du mois de décembre, l’équipe s’attend à ce que la puissance soit suffisamment faible pour qu’un jour InSight cesse tout simplement de répondre ». La fin d’une aventure pour laquelle la NASA et la France sont partenaires : le CNES a fourni, avec du retard, l’instrument SEIS.
Le 20 mai 2022 à 08h20
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 20/05/2022 à 08h41
curieux de savoir pour quelle raison on ne développe pas de solution pour ce problème de poussières. trop cher? trop lourd? pas réellement nécessaire vu la durée de la mission?
Le 20/05/2022 à 10h46
Je me posais la même question. Ce n’est pas possible de mettre des essuie-glace sur les panneaux solaires ?
Le 20/05/2022 à 11h11
Ils n’ont pas dû y penser.
Ou c’est de l’obsolescence programmée, pour pouvoir demander toujours de l’argent pour une nouvelle mission.
Le 20/05/2022 à 12h23
Je pense que c’était de l’humour ;)
Par contre la problématique posée par hellmut sur le ratio cout / technique / durée optimale de mission est intéressant!
Le 20/05/2022 à 13h20
Le pire c’est que c’est surement un peu ça. Une fois la mission remplis, les données suffisantes, les expériences réalisées, et en cours de publication, la sonde ne sert plus à grand chose. Une nouvelle sonde avec de nouvelles expériences est plus utiles.
Du coup, ben la durée de vie de la sonde et des expérimentations sont calculé à l’avance pour concorder, l’obsolescence est programmée.
Ensuite, ben, une fois les expérimentations faites, la sonde perd beaucoup de son intérêt, il y a plus d’intérêt à lancer une nouvelle mission avec de nouvelles expérimentation et donc à faire de nouvelle demande de financement (“On a une super idée pour guérir le cancer, vous nous donner de l’argent ? -heu, c’est une mission spatiale… -Oui Oui, parce que… heu… qui dit espace, dit radiation dit cancer et donc on a besoin d’argent.”).
Le 20/05/2022 à 14h14
Le développement de système anti-poussière a certainement été envisagé. Les chinois semblent l’avoir fait de leur coté avec leur sonde actuellement sur mars (mais beaucoup de détail sur le système).
Après, le choix, ou non, de mettre ce genre de système en place dépend sans doute de pas mal de point :
Le 20/05/2022 à 17h44
Je suis d’accord avec OlivierJ, mais la question reste intéressante, ou plutôt la réponse à la question du pourquoi.
Quelques pistes :
C’est aussi les quelques surprises qu’on eu les missions Apollo sur la Lune. De la poussière hyper-fine et super-abrasive qui rentre et colle absolument partout. Durant quelques heures après la sortie lunaire, un des astronautes a même eu des petits soucis respiratoire dus à la poussière entrée avec eux dans le module.
Bref, ça marche pas comme sur Terre, il faut ce méfier de cette saloperie comme de la peste.
Le 20/05/2022 à 13h18
De mémoire, cela n’a pas été fait car l’objectif scientifique serait atteint avant que les panneaux se couvrent de poussière suffisamment pour gêner la sonde - ce qui a été le cas. Ils ont même eu du rab. Ajouter un dispositif de nettoyage a été jugé trop hasardeux, avec un risque non négligeable de problèmes, pour un gain trop hypothétique -> cela n’a donc pas été fait.
Le 20/05/2022 à 15h44
Alors que les chinois pour leur mission ont prévu des panneaux relevables pour faire tomber cette poussière en utilisant les mêmes moteurs qui ont servis au déploiement.
Le 20/05/2022 à 16h39
Même pas sûr. Ça me fait toujours marrer les commentaires genre “ils n’y ont pas pensé” (il y a aussi le commentaire 8 qui y ressemble).
Sérieusement les mecs, vous imaginez penser en quelques minutes à des sujets qui occupent des scientifiques à plein temps pendant des années ?
Une occasion de plus de poster le fameux CommitStrip au sujet des rayons cosmiques et des commentateurs de canapé : https://www.commitstrip.com/fr/2016/06/02/thank-god-for-commenters/ :-) .
Le 23/05/2022 à 12h49
Le fait est qu’on n’ira pas sur Mars en 2025 (pas plus avec SpaceX qu’un autre) et qu’il y a réellement un souci avec le rayonnement et les particules.
Le 23/05/2022 à 13h35
D’ici à dire que c’est parce qu’ils avaient oublié ce problème de rayonnement cosmique qu’ils sont en retard…
Le 23/05/2022 à 13h42
On ne pourra pas aller sur Mars sans résoudre ce problème.
Ca fait nécessairement partie des causes du retard.
Musk a manifestement oublié ça quand il s’est avancé sur ce projet.
Le 23/05/2022 à 14h04
Tu as des sources qui soutiennent tes 2 dernières affirmations ?
Le 23/05/2022 à 14h54
Pour les rayonnements
Pour la communication farfelue de Musk
Le 23/05/2022 à 15h36
Tu avais fait 3 affirmations :
Cette première affirmation, on est tous d’accord là-dessus. Ce n’était pas sur elle que je demandais des sources.
Cette seconde affirmation n’est pas étayée par ta seconde réponse.
Qu’est-ce qui te permet de dire que c’est parce que SpaceX ne sait pas résoudre ce problème de rayonnements que cela cause du retard ?
Cette troisième affirmation n’est pas étayée non plus.
À lire différentes informations sur le sujet du retard, c’est lié principalement aux retards du lanceur et aussi au fait que le délai annoncé n’était de toute façon pas réaliste (ce que tu appelles “communication farfelue”). Mais je n’ai pas lu que c’était les problèmes de rayonnements cosmiques qui causaient le retard.
Et tu sais probablement que sur un projet, seuls les tâches qui sont sur le chemin critique et qui prennent plus de temps que prévu allongent le projet.
Le 20/05/2022 à 16h40
Comme indiqué par l’article et la source, la mission a rempli ses objectifs sur sa première année (martienne) et a été étendue. Donc tout le reste est du bonus.
Si la mission avait été prévue pour une durée plus longue, alors un moyen d’adresser la déperdition d’énergie et du rendement des panneaux solaires aurait eu un réel intérêt. Cf les rovers qui utilisent des RTG.
Et il est parti faire dodo le temps que la tempête passe. Zhurong a été régulièrement mis en pause aussi et a officiellement terminé sa mission le 15 août 2021 après un démarrage en mai de la même année. Depuis il fait aussi du rab à l’endurance. Zhurong a eu un design très optimisé avec ses panneaux solaires en forme d’ailes, mais sa mission initiale restait quand même de courte durée.
C’est un retour d’expérience qui pourra être intéressant, à voir si ce genre de design sera implémenté dans des prochaines sondes.
Le 20/05/2022 à 19h16
Oui c’est effectivement un gros soucis. Pas mal de photos montrent que le relief est composé de cailloux affûtés comme des couteaux par l’érosion.
Le terrain n’est clairement pas le même que sur Terre, et même s’ils conçoivent les sondes et rovers dans des environnements simulés, ce ne sont que des reproductions basées sur les connaissances et théories du moment.
Côté difficulté bien méchante, on a aussi Venus qui donne du fil à retordre. Avec son atmosphère dense et acide, l’électronique ne tient que quelques minutes avant d’être détruite. Un sacré challenge à relever pour renvoyer une sonde qui saura envoyer un peu plus que 10 minutes de vidéo avant de fondre comme un glaçon au soleil.
Le 20/05/2022 à 19h31
En plus de tout ce que tu rappelles, même sur terre on a un problème avec les panneaux solaires, par exemple le projet Desertec (orthographe ?) de panneaux solaires dans le Sahara a noté comme problème important la quantité d’eau qu’il faudrait pour nettoyer les panneaux solaires (sable mais pas seulement je crois), surtout dans un coin qui en manque.
Le 21/05/2022 à 08h43
C’est justement ce qui rend la question interessante. Si on me demande “comment enlever la poussière de la sonde”, je vais répondre “tout simplement avec un balai mécanique”. Que ça n’a pas été fait démontre ma méconnaissance total du sujet, et du coup je suis vraiment curieux d’apprendre pourquoi le problème n’est pas aussi simple qu’il n’y parait.
Après je comprends tout à fait qu’on ait pu prendre mon commentaire au premier degré, je partage cet agacement quand je lis des réponses qui pensent sincèrement mieux connaître le sujet que les ingénieurs qui ont planché dessus durant des années. J’espérais que le smiley suffirait mais l’intention est souvent ambigüe quand on écrit un commentaire
Le 25/05/2022 à 15h49
Pour être tout à fait franc, c’est plutôt sur ce ton-là que je pensais poser la question.
en mode: “mais ils sont cons ces scientifiques, pourquoi ils ont pas mis de systèmes de nettoyage?”
mais connaissant les commentateurs ici, je me suis dit que ça risquait d’être pris au 1er degré et de générer un dialogue de trolls sourds. d’où cette question un peu plate et un trop explicite à mon goût, moi qui aime en général le sarcasme. ^^
Le 21/05/2022 à 11h03
À vrai dire j’avais trouvé ton commentaire amusant car plutôt sur le mode de la demi-plaisanterie et pas bête, on a dû tous penser à une sorte d’essuie-glace. Ce n’est pas le tien que je visais par mon commentaire initial :-) .
Le 21/05/2022 à 17h13
Permet-moi de te corriger : Si Vénus pose effectivement un problème, ce n’est ni avec la densité (des sous-marins peuvent voir bien pire), ni avec l’acidité (c’est surtout une couche nuageuse, et on sait gérer). Non, le vrai problème, c’est la température de 470° au sol. A l’heure actuelle, l’électronique ne survit pas à un tel traitement plus de quelques heures. La Nasa explore donc deux pistes : Mettre au point une électronique qui supporte ces températures, et, plus étonnamment, utiliser de l’«informatique» sous forme mécanique. Par exemple, dans ce dernier cas, les communications entre la sonde et un orbiteur se ferait avec un sémaphore qui réfléchit (ou pas) le signal radar de l’orbiteur, qui se charge ensuite de relayer tout ça à la Terre. Au sol ça donnerai une sorte d’old-school-low-tech-modernisé…
Le 22/05/2022 à 07h09
Merci pour la rectification. Effectivement j’avais vu passer les projets de rovers d’exploration en mode “clockwork” (il me semble qu’il y a des prototypes qui sont en cours de design ou testés), j’ai hâte de voir ce que ça pourrait donner.
Le 23/05/2022 à 14h17
J’ai tellement pensé à ça à la seconde où j’ai lu son commentaire.
À tel point que je me demande si c’est pas fait exprès :-)
Le 23/05/2022 à 16h47
Bref, impossible de tenir l’objectif affiché.
Ce n’est qu’une des nombreuses causes du retard, mais c’en est une.
Entre les souci de perte de masse musculaire et osseuse du à l’absence de gravité durant le voyage et celle réduite sur Mars, la capacité à assurer la survie de l’équipage en nourriture, eau ou oxygène, les soucis de lanceur sont presque anecdotiques.
Et oui, c’était totalement farfelu, mais on a l’habitude avec Musk. Dans une crise de mégalomanie, il s’est pris pour Kennedy annonçant qu’on enverrait des humais sur la Lune dans la décennie. Ou il a juste voulu faire parler de lui.
Le 23/05/2022 à 18h42
Je ne sais pas ce qu’a pensé la population de l’époque, mais quand Kennedy a fait sa déclaration, ça devait paraître difficile à pas mal de gens.
Je n’ai pas de boule de cristal mais pour Mars va savoir quand un homme y posera le pied. Je trouverai ça extraordinaire, ne serait-ce que parce qu’il aura fallu résoudre les problèmes qu’on a mentionné. En même temps ça me paraît inutile mais bon.