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Le pacte anti-OPA de Telecom Italia explose, son futur en question

Le dessous des cartes version télécom

Le pacte anti-OPA de Telecom Italia explose, son futur en question

Le 16 juin 2014 à 16h20

Le prochain très grand acteur du monde télécom à être racheté pourrait-il être Telecom Italia ? L'opérateur historique italien, plus petit que ses concurrents, en perte et endetté massivement, va en effet voir certains actionnaires le quitter. De quoi laisser la porte ouverte à l'intrusion d'un autre opérateur étranger, Telefonica en tête. Mais des sociétés d'investissements pourraient aussi en profiter et la vente de l'opérateur est encore loin d'être réalisée.

Telecom Italia logo

Fin du pacte anti-OPA

Alors que ces derniers mois, les rachats de câblo-opérateurs, d'acteurs « secondaires » ou de fournisseurs d'accès TV se sont multipliés, souvent à coup de milliards d'euros, un évènement majeur se prépare en Italie. L'ex-opérateur public, et privé depuis la fin des années 1990, va voir son actionnariat se transformer. En 2006 - 2007, un pacte avait en effet été signé entre plusieurs banques et investisseurs locaux (Generali, Mediobanca, Intesa Sanpaolo) en sus de Telefonica, ceci afin d'empêcher tout rachat hostile par une autre société, notamment l'Américain AT&T ou encore le Mexicain Telmex. Ce pacte s'est matérialisé sous la holding Telco, qui détient plus de 22 % de l'opérateur transalpin. Mais cette alliance va désormais voler en éclat suite à son expiration.

 

Ces derniers jours, plusieurs sociétés ont annoncé qu'elles allaient quitter le navire. Generali et Mediobanca n'ont ainsi pas caché qu'elles allaient céder la majorité de leurs parts. La porte est donc grande ouverte pour une redistribution des cartes au sein de l'actionnariat de Telecom Italia, même si l'on parle ici d'une part minoritaire pour le moment. Il faut de plus rajouter que l'autre actionnaire de la holding Telco, Telefonica, n'a pas annoncé qu'il vendrait ses parts. A contrario, l'opérateur espagnol a augmenté sa présence au sein de la holding, et par conséquent au sein de Telecom Italia.

Un opérateur en crise

Tous ces évènements sont en réalité le fruit de nombreux mouvements ces derniers mois et d'un constat difficile pour l'opérateur italien. Ce dernier a par exemple perdu son PDG sur démission en octobre dernier suite à des dissensions sur la stratégie à adopter et aux pressions exercées par les actionnaires, dont Telefonica. Et surtout, l'opérateur, faute d'une internationalisation trop faible et d'un marché local limité, est le plus petit des opérateurs historiques du continent. Son chiffre d'affaires est le plus faible, sa valorisation boursière est deux fois inférieure à celle d'Orange et trois fois plus faible que Telefonica et Deutsche Telekom, sa dette est très importante au regard de sa taille, la société a enregistré de fortes pertes ces dernières années et les agences de notation ne sont pas tendres avec l'opérateur.

 

Le mauvais bilan de Telecom Italia pousse donc certaines actionnaires à réduire sa dette au plus vite, quitte à céder certains rares actifs que compte l'opérateur à l'étranger. L'an passé, il a ainsi cédé ses parts dans Telecom Argentina et les rumeurs se multiplient ces derniers temps quant à une éventuelle vente de TIM Brasil, société majeure au Brésil qui compte des dizaines de millions de clients.

Telefonica loin de détenir Telecom Italia

Toutes ces agitations, en sus de la mode actuelle de la concentration des opérateurs, vont-elles mener à une vente de Telecom Italia à un autre géant du secteur ? Pas forcément. Pour le moment, Telefonica ne détient qu'une part minoritaire (même si importante), et sans la vente de TIM Brasil, Telecom Italia est encore trop onéreux pour sa bourse. Qui plus est, l'opérateur espagnol est encore plus endetté.

 

Rajoutons que certaines personnalités politiques italiennes voient d'un très mauvais œil la possibilité qu'un autre fleuron national puisse appartenir à un acteur étranger. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le contrôle du premier opérateur de téléphonie après avoir perdu celui d'Omnitel, Wind, Fastweb et H3G. L'Italie a encore quelques grandes entreprises qu'elle ne peut pas perdre » expliquait par exemple le sénateur démocrate et président de la commission des Affaires industrielles, Massimo Mucchetti, peu avare de commentaires sur ce dossier. Interrogé par la Corriere della Serra l'an passé, le sénateur pointait du doigt Telefonica qui souhaitait croquer le marché italien, tout en ne cachant pas sa crainte de voir d'autres gloires italiennes tomber aux mains d'étrangers, à l'instar de Fiat et de Pirelli.

Le PDG de Telecom Italia veut le départ de l'État

Le scénario le plus crédible selon la presse italienne est donc que Telefonica gardera une part importante de Telecom Italia, mais que de nouveaux investisseurs entreront dans la danse. Cela pourrait être le cas du fonds américain Amber Capital, qui détient déjà 1 % de TI. Dans un futur plus ou moins proche, un autre évènement majeur pourrait toutefois tout bouleverser : la vente des parts de l'État Italien. Giuseppe Recchi, le PDG de Telecom Italia, a en tout cas appelé son gouvernement à abandonner sa participation, alors qu'à l'instar d'Orange, l'État a encore un pouvoir décisionnel au sein de l'opérateur privé, même si partiel. Et concernant l'arrivée de nouveaux investisseurs, Recchi s'est dit favorable à ce scénario : « Il y a de la place pour les (fonds, ndlr) activistes en Italie tant qu'ils font des propositions constructives, de long terme ».

Commentaires (15)

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En faite tous les opérateurs historiques sont endettés Orange, Telecom Italia, Telefonica, Deutsche Telekom…

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xillibit a écrit :



En faite tous les opérateurs historiques sont endettés Orange, Telecom Italia, Telefonica, Deutsche Telekom…





C’est à dire tous ceux qui ont dû lourdement investir dans la modernisation des réseaux à grande échelle. C’est pourquoi le niveau de prix actuel ne sera (hélas<img data-src=" />!) que temporaire ama, autant en profiter avant une remontée future, surtout qu’on commence déjà eà entrevoir la 5G


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Klivan a écrit :



C’est à dire tous ceux qui ont dû lourdement investir dans la modernisation des réseaux à grande échelle. C’est pourquoi le niveau de prix actuel ne sera (hélas<img data-src=" />!) que temporaire ama, autant en profiter avant une remontée future, surtout qu’on commence déjà eà entrevoir la 5G





Suffit d’attendre que la concentration se poursuive et que les gros monopoles émergent.

T’inquiète, tu l’auras bientôt ton forfait “sponsored by competition & liberalism”


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Là voilà la porte de sortie pour Bouygues …



(en attendant, je cherche la porte moi aussi)

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Drepanocytose a écrit :



Suffit d’attendre que la concentration se poursuive et que les gros monopoles émergent.

T’inquiète, tu l’auras bientôt ton forfait “sponsored by competition & liberalism”







Capitalism Approved



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xillibit a écrit :



En faite tous les opérateurs historiques sont endettés Orange, Telecom Italia, Telefonica, Deutsche Telekom…







Une société qui n’est pas endetté est une société qui n’a pas de projet (Hors cas exceptionnel). Tant que l’endettement est maitrisé, l’endettement est bon.Cela veut dire que l’entreprise suppose d’avoir un rendement supérieur a celui du taux du prêt, donc créatrice de valeur nette.


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Klivan a écrit :



C’est à dire tous ceux qui ont dû lourdement investir dans la modernisation des réseaux à grande échelle. C’est pourquoi le niveau de prix actuel ne sera (hélas<img data-src=" />!) que temporaire ama, autant en profiter avant une remontée future, surtout qu’on commence déjà eà entrevoir la 5G





Dans le cas des opérateurs nationnaux ils ont hérité des dettes que les Etats avaient contractés pour eux sans leur demander.



C’est le cas aussi dans le transport féroviaire <img data-src=" />


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the_Grim_Reaper a écrit :



Dans le cas des opérateurs nationnaux ils ont hérité des dettes que les Etats avaient contractés pour eux sans leur demander.



C’est le cas aussi dans le transport féroviaire <img data-src=" />





Quelques précisions :



1- comme expliqué dans un commentaire plus haut, des dettes remboursables grâce aux bénéfices ne sont pas un problème (et il ne faut pas confondre dettes et déficit).



2- quand une société publique entre en bourse elle n’est pas surendettée, sinon elle se vend mal.



3- les enjeux du secteur télécom sont différents du secteur ferroviaire. Effectivement le secteur ferroviaire en France est très endetté : RFF SNCF Eurotunnel… mais l’Etat prendra en charge une partie de la dette de RFF/SNCF dans le cadre d’une éventuelle introduction en bourse.


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Les bâtisseurs d’infrastructures y laissent généralement leur peau. Ce fut le cas des bâtisseurs des grands canaux (Suez, Panama) ou plus proche de nous la majorité des poseurs de fibres noires pour l’Internet.



Les opérateurs nationaux ont eu l’obligation de fournir le lien vers le citoyen-consommateur final, ce qui fait que ces opérateurs sont les plus endettés, cependant la présence des états dans l’actionnariat a en général permis la survie “artificielle” de ces investisseurs.

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joma74fr a écrit :



Quelques précisions :



1- comme expliqué dans un commentaire plus haut, des dettes remboursables grâce aux bénéfices ne sont pas un problème (et il ne faut pas confondre dettes et déficit).



2- quand une société publique entre en bourse elle n’est pas surendettée, sinon elle se vend mal.



3- les enjeux du secteur télécom sont différents du secteur ferroviaire. Effectivement le secteur ferroviaire en France est très endetté : RFF SNCF Eurotunnel… mais l’Etat prendra en charge une partie de la dette de RFF/SNCF dans le cadre d’une éventuelle introduction en bourse.





Dans les deux cas on parle de cuivre hein <img data-src=" /> Que ce soit les télécoms ou le férré, même si y’a de la ferraille dans le ferré aussi.



Après j’ai pas parlé de déficit mais de dette. Un déficite c’est que tu ne dégage pas assez de recette pour arriver au moins à l’équilibre buidgétaire, ou mioeux a éponger ta dette.

Les investisseurs prennent des actions de sociétés publiques parce que justement l’état est derrière, mais l’état n’a jamais été un bon actionnaire qui rembourse ce qu’il fait avancer aux autres alors que ça aurait dû être lui.



Eurotunel est une société privée de bout en bout il me semble.

L’Etat ça fait 40 ans qu’il se démerde pour ne pas prendre en charge la dette de la SNCF/RFF, d’où lma sission des années 90. Pour la RATP, idem, avec une envergure moindre, vu que la dette est “légèrement” supérieure à 1 Kerviel. Quand je parle de l’Etat, c’est aussi bien les gouvernements de gauche que de droite…


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agauthier51 a écrit :



Les bâtisseurs d’infrastructures y laissent généralement leur peau. Ce fut le cas des bâtisseurs des grands canaux (Suez, Panama) ou plus proche de nous la majorité des poseurs de fibres noires pour l’Internet.



Les opérateurs nationaux ont eu l’obligation de fournir le lien vers le citoyen-consommateur final, ce qui fait que ces opérateurs sont les plus endettés, cependant la présence des états dans l’actionnariat a en général permis la survie “artificielle” de ces investisseurs.





+1 <img data-src=" />


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the_Grim_Reaper a écrit :



Eurotunel est une société privée de bout en bout il me semble.



Oui une entreprise commerciale qui a été surendettée au point d’éviter la faillite de justesse. L’activité commerciale ne permettait plus de subvenir au remboursement des emprunts aux échéances initialement prévues avec les banques.





the_Grim_Reaper a écrit :



L’Etat ça fait 40 ans qu’il se démerde pour ne pas prendre en charge la dette de la SNCF/RFF, d’où la scission des années 90.



Pour la RATP, idem, avec une envergure moindre, vu que la dette est “légèrement” supérieure à 1 Kerviel. Quand je parle de l’Etat, c’est aussi bien les gouvernements de gauche que de droite…



La RATP, la SNCF et RFF sont encore aujourd’hui, tous les 3, des établissements publics (EPIC), avec un bémol concernant la SNCF et la RATP car ils détiennent des filiales de droit privé.



Si RFF a hérité de la majeur partie de la dette du chemin de fer français, c’est toujours l’Etat qui rembourse en cas de défaillance (Droit public). Et le but était de rendre la SNCF plus autonome financièrement en vue de son futur changement de statut (d’Etablissement public à Société anonyme).



Sur le reste je suis d’accord <img data-src=" />


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Klivan a écrit :



C’est à dire tous ceux qui ont dû lourdement investir dans la modernisation des réseaux à grande échelle. C’est pourquoi le niveau de prix actuel ne sera (hélas<img data-src=" />!) que temporaire ama, autant en profiter avant une remontée future, surtout qu’on commence déjà eà entrevoir la 5G





En Suisse Swisscom à fibré toute les grandes ville en Giga et il se porte très bien.

Quand les opérateurs auront compris qu’il ne faut pas faire la guerre des prix mais de la qualité tout ira mieux.


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joma74fr a écrit :



Oui une entreprise commerciale qui a été surendettée au point d’éviter la faillite de justesse. L’activité commerciale ne permettait plus de subvenir au remboursement des emprunts aux échéances initialement prévues avec les banques.

La RATP, la SNCF et RFF sont encore aujourd’hui, tous les 3, des établissements publics (EPIC), avec un bémol concernant la SNCF et la RATP car ils détiennent des filiales de droit privé.



Si RFF a hérité de la majeur partie de la dette du chemin de fer français, c’est toujours l’Etat qui rembourse en cas de défaillance (Droit public). Et le but était de rendre la SNCF plus autonome financièrement en vue de son futur changement de statut (d’Etablissement public à Société anonyme).



Sur le reste je suis d’accord <img data-src=" />





Je sais ce qu’est un épic, y’en a un qui me verse mon salaire <img data-src=" />

Et je bosse dans l’une de ses filiales de droit privée <img data-src=" />



Didioux c’est dur le changement !



La RATP rembourse sa dette comme une grande, et RFF y arrive tout juste de mémoire.


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