Le droit à l’oubli touche aussi plusieurs pages et contenus de Wikipédia
Les criminels se déréférencent
Le 06 août 2014 à 14h30
3 min
Internet
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Geoff Brigham et Michelle Paulson, respectivement avocat et conseillère juridique de Wikimédia, viennent de publier un billet sur le blog de la fondation afin d'expliquer que plusieurs pages de l'encyclopédie libre ne seront bientôt plus référencées en Europe. La faute au droit à l'oubli.
Les drôles de conséquences de l'application du droit à l'oubli (ou droit à l'effacement) continuent de plus belle. Après le déréférencement de certains articles de presse, dont un de Next INpact, voilà que Wikipedia est directement concernée cette fois. La fameuse encyclopédie en ligne explique ainsi qu'elle a reçu il y a quelques jours plusieurs avis lui annonçant le retrait de certains liens dans les moteurs de recherche destinés aux Européens.
Au moins une cinquantaine de liens Wikipédia concernés
Pour Geoff Brigham et Michelle Paulson, « priver les gens d'accéder à l'information pertinente et neutre est contraire à l'éthique et les valeurs du mouvement Wikimédia ». Foncièrement opposée à l'arrêt de la Cour de Justice européenne du 13 mai dernier qui a depuis poussé bien des moteurs à appliquer des milliers de demandes de droit à l'oubli, Wikimédia estime que cela peut causer du tort à l'accès à la connaissance.
L'avocat et la conseillère juridique de l'encyclopédie précisent qu'au 18 juillet dernier, sur 91 000 demandes de suppression envoyées à Google, 328 000 liens ont été concernés et plus de la moitié de ces liens ont bien été retirés du moteur de recherche. Parmi ces milliers d'URL supprimées, une cinquantaine ont concerné Wikipédia, soit des pages, soit d'autres types de contenus (comme des photos).
« Les moteurs de recherche n'ont aucune obligation légale d'envoyer de tels avis »
Brigham et Paulson notent être au courant de cette information uniquement du fait de la réception d'avis à ce sujet. Or « les moteurs de recherche n'ont aucune obligation légale d'envoyer de tels avis » rappellent-ils judicieusement. Pointant du doigt l'absence de politiques et de procédures transparentes des moteurs de recherche en matière de droit à l'oubli, la fondation Wikimédia estime qu'il ne s'agit là qu'une « des nombreuses failles de la décision européenne ».
Exemple d'avis envoyé à Wikimédia
Afin de faire justement preuve de transparence, la fondation a d'ailleurs décidé de mettre en place une page dédiée aux avis envoyés par les moteurs de recherche. Pour le moment, seule une poignée d'avis ont été mis en ligne, mais bien d'autres devraient l'être sous peu. Par exemple, l'une des demandes de retrait vise la page Wikipédia en anglais de Gerry Hutch, un criminel irlandais. Une autre s'attaque à une page Wikipédia en italien sur Renato Vallanzasca, encore un criminel local.
Pour l'avocat et la conseillère juridique de Wikimédia, leurs projets « fournissent des valeurs informatives, éducatives et historiques pour le monde » et les cacher ou les censurer aux internautes réalisant des recherches est une erreur à leurs yeux.
Rappelons tout de même que le droit à l'oubli n'implique pas la suppression totale des liens des moteurs de recherche, mais uniquement l'effacement des URL lors d'une recherche bien précise. Par exemple, taper le nom d'une personne peut très bien afficher un lien « problématique », mais si l'on rajoute les termes spécifiques comme « abus de bien sociaux » ou « vol à la tire », certains liens peuvent tout d'un coup disparaitre. Cela peut concerner tout aussi bien un topic d'un forum, un article de presse ou bien encore une page Wikipédia.
Le droit à l’oubli touche aussi plusieurs pages et contenus de Wikipédia
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Au moins une cinquantaine de liens Wikipédia concernés
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« Les moteurs de recherche n'ont aucune obligation légale d'envoyer de tels avis »
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 06/08/2014 à 14h37
Ca aura bien foutu la merde cette histoire du “droit à l’oubli” " />
Chacun a son avis sur la question " />
Mais demander de se faire déréférencer de wikipedia " />" />
C’est un peu ridicule " />
Le 06/08/2014 à 14h37
Vivement le déréférencement des liens “sarkozy casse toi pov con”. " />
Le 06/08/2014 à 14h46
Lien donné dans l’image
Intéressant ^^ surtout le dernier paragraphe ^^
Le 06/08/2014 à 14h48
Si j’ai bien compris le dernier paragraphe de la news, pour savoir si quelqu’un est impliqué ou soupçonné d’abus de bien sociaux, je dois faire 2 recherche:
Ensuite, la comparaison des résultats donne l’information recherchée " />
Le 06/08/2014 à 14h56
Un néo nazi osera t’il demander le déréférencement d’Hitler….Oui car bon c’est un peu obsolète tout ça…" />
A moi le point Goodwin !! " />
Le 06/08/2014 à 14h58
Ben oui si le droit à l’oubli est passé c’est pas pour protéger la gamine de 15 ans qui a montré ses miches sur internet, mais pour que les même personnes qui ont fait passer le droit à oubli puissent cacher leurs casseroles.
Le 06/08/2014 à 15h23
Le 06/08/2014 à 15h33
Cette décision fait décidément pas mal de remous, pour un résultat pas très probant. Existe-t-il un chilling effets-like qui référence ces demandes ?
Le 06/08/2014 à 15h38
Je m’interpelle sur la portée de la décision, mais est-ce que Wikipedia doit aussi appliquer ces filtres sémantiques à son propre moteur de recherche ?
Le 06/08/2014 à 15h42
CE qui est drôle, c’est que dans les faits, recourir au droit à l’oubli, c’est courir le risque de voir son nom exposé à le “une” de sites tels que NXI, ce qui est, avouons le, l’exact inverse de l’objectif recherché.
Le 06/08/2014 à 15h53
Le 06/08/2014 à 16h06
Le 06/08/2014 à 18h26
Le 06/08/2014 à 22h23
Le 07/08/2014 à 05h07
L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Ce droit à l’oubli finira fatalement par être un énième tapis sous lequel entasser la poussière, utilisé abusivement par certains.
Ou, pire, un moyen de pression : comment mieux tuer quelqu’un numériquement qu’en le faisant disparaitre des recherches ?
Le 07/08/2014 à 09h24
oh..;Je ne pensais vraiment pas que mon commentaire était si hors sujet que ça….
Je préfère en rigoler maintenant mais honnêtement la question se posera certainement dans quelques années si le la loi reste la même…
il y aura une vraie réflexion sur ce qui est du domaine de privé et ce qui rentre dans l’histoire avec un grand H.
Le 07/08/2014 à 09h28
Le 10/08/2014 à 12h34
Déjà que sans le droit à l’oubli, les politiciens véreux reviennaient en vainqueurs les doigts dans le nez à peine avoir purgé leurs peines, avec le droit à l’oubli ça va être la fête de la saucisse du slip (rayer la mention inutile). Je ne peux citer personne (because diffamation) mais dans le département de l’Essonne, nous sommes particulièrement bien gâtés.
Le 10/08/2014 à 13h14
Le 10/08/2014 à 15h55
Le 10/08/2014 à 17h08
Le 10/08/2014 à 17h13
Le 10/08/2014 à 21h29
Le 11/08/2014 à 08h47
Le 11/08/2014 à 08h48