Les fêtes de fin d'année approchent et il s'agit d'un moment crucial pour les fabricants de consoles de jeux. Le dernier trimestre est toujours celui où ils réalisent la plus grosse partie de leurs ventes et cette année les débats pourraient tourner autour du prix des machines.

À chaque fin d'année, c'est toujours la même rengaine. Les éditeurs et constructeurs du monde des jeux vidéo profitent des salons européens (Gamescom, Paris Games Week, etc.) pour annoncer leurs nouveautés et préparer leurs armes en vue des deux mois les plus importants de l'année à leurs yeux : novembre et décembre.

C'est à ce moment-là que les lancements se bousculent, aussi bien du côté des jeux que des consoles. Pour rappel, Nintendo a lancé sa Wii U en Europe le 30 novembre 2012, tandis que Microsoft et Sony ont respectivement dégainé leur Xbox One et leur PlayStation 4 les 22et 28 novembre 2013. Si cette période est propice à une mise sur le marché elle l'est également souvent pour d'autres annonces comme celles des baisses de tarif.

Des baisses de prix au menu du réveillon ?

C'est le troisième Noël que les dernières consoles de Microsoft, Nintendo et Sony vont passer ensemble et à chaque fois, le débat était centré autour d'un seul point. En 2013, alors que la PlayStation 4 et la Xbox One venaient de sortir, les performances des machines étaient au centre de l'attention, l'an dernier il a surtout été question du catalogue d'exclusivités des unes et des autres. Cette fois-ci, le prix pourrait bien être au cœur des discussions.

Pour tenter de vérifier cette théorie, nous avons décidé de compiler l'historique de toutes les variations de tarifs qu'ont connues la PlayStation 3, la Wii et la Xbox lors de leurs carrières respectives. Certaines consoles ayant eu plusieurs versions (avec souvent une différence au niveau du stockage embarqué) et différents packs ayant pu être proposés simultanément, nous n'avons retenu que le prix d'appel de chaque machine à un instant T, hors promotions temporaires.

L'occasion de voir si la stratégie des différents fabricants est identique, ou si on peut noter des différences avec le recul :

Nintendo n'est pas adepte des baisses de prix sans concessions

Comme on peut le voir, c'est effectivement vers la troisième année que les tarifs subissent les premières baisses, même si la façon de faire de chacun est plutôt différente. Chez les uns comme chez les autres, le timing semble néanmoins idéal pour entamer une baisse générale.

Chez Nintendo par exemple, la Wii U va fêter ses trois ans. En sachant que les ventes de la console ne sont pas vraiment au beau fixe et stagnent depuis son lancement, Nintendo pourrait chercher à profiter du pic de ventes saisonnier pour redonner un petit coup de fouet à son produit, dont le catalogue commence à compter quelques réussites.

Un élément important est cependant à prendre en compte : deux des trois baisses de tarif ayant eu lieu à l'époque de la Wii sont le fruit de modifications importantes du matériel. Il faudra voir si c'est ici au programme ou non.

En 2011, Nintendo avait ainsi lancé une variante RVL-101 de sa Wii, dépourvue de ports pour manette Gamecube et abandonnant la rétrocompatibilité avec son aînée. En 2013, c'est le lancement de la Wii Mini a 99 euros qui avait permis à la marque d'afficher un prix d'appel plus agressif, en l'échange d'une absence totale de connectivité réseau. 

Il reste donc à voir si la nouvelle direction de l'entreprise osera rogner sur ses (faibles) marges pour tenter de faire grossir plus rapidement son parc de machines installées. Au vu de la récente annonce d'un pack Wii U regroupant Mario Kart 8 et Splatoon pour les fêtes à 299 euros, il semble que cette option ne soit pas encore à l'ordre du jour. 

Sony déjà sur les rangs

Du côté de chez Sony, la situation est un peu différente. La commercialisation de la PlayStation 4 se passe plus que bien et la console est régulièrement en tête des ventes sur les trois principaux marchés que sont l'Europe, les États-Unis et le Japon. Le géant nippon n'est donc pas vraiment contraint de rogner sur ses marges. 

Pourtant, Sony semble avoir entamé un programme global de réduction de prix de sa PlayStation 4. Il a commencé par annoncer une baisse de 5 000 yens (environ 40 euros) de sa console au Japon lors du Tokyo Game Show, avant de faire le même genre de déclarations aujourd'hui pour le marché américain, avec cette fois-ci une réduction de 50 dollars.

Il ne reste plus que l'Europe, où le lancement de la version 1 To de la machine a quelque peu brouillé les cartes côté tarif. Chez les revendeurs, on retrouve ainsi d'un côté des packs avec une console 500 Go et un jeu (ou parfois nue) pour 399 euros, ou bien la console 1 To seule au même prix. L'annonce d'une révision des tarifs européens à l'occasion de la conférence que tiendra le constructeur lors de la Paris Games Week à la fin du mois ne fait quasi plus aucun doute.

Microsoft roi de la braderie

Il reste maintenant à voir le cas de la Xbox One, et celui-ci est, de loin, le plus compliqué des trois. Le parallèle avec la Xbox 360, qui a fait l'objet d'une politique commerciale très agressive, est loin d'être évident. Elle avait pour rappel subi plusieurs vagues de baisses lors de sa troisième année, jusqu'à atteindre un tarif de base identique à celui encore en vigueur sept ans plus tard. Mais surtout, Microsoft brouille les cartes à sa façon avec des « promotions temporaires » qui s'éternisent. 

Officiellement, le prix de base d'une Xbox One est actuellement de 399 euros pour la version 500 Go et de 449 euros pour la version équipée d'un disque dur de 1 To. En pratique, tous les revendeurs ou presque (et cela comprend le Microsoft Store) proposent des packs avec la version de base de la console et un jeu pour 349 euros, tandis que certains packs 1 To se négocient à 399 euros, ceci grâce à la fameuse promotion « temporaire » qui dure depuis le 2 janvier.

Le constructeur dispose donc d'une marge de manœuvre assez mince, et il nous tarde de voir s'il dispose encore d'une botte secrète au cas où Sony confirmerait la révision du tarif de la PS4 en Europe. Cela pourrait par exemple venir d'une promotion spéciale à l'occasion de la période du « Black Friday » qui sera « célébré » à la fin du mois prochain.

Dans le cas contraire, le menu des fêtes de fin d'année pourrait être plus difficile à digérer que prévu pour la firme de Redmond. Le verdict tombera quoi qu'il en soit à l'occasion des premiers résultats financiers de 2016.