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Le ministère de la Justice américain demande officiellement la vente de Chrome

Le 21 novembre à 08h45

Dans un document déposé [PDF] auprès de la Cour américaine du district de Columbia, le ministère de la Justice américain a demandé officiellement mercredi 20 novembre que Google soit obligé de vendre son navigateur Chrome. Celui-ci avantagerait trop la position de son moteur de recherche, alors que l'entreprise a été reconnue coupable d'abus de position dominante, comme nous l'expliquions en début de semaine.

Logo de Google Chrome

« La propriété et le contrôle par Google de Chrome et d'Android - des méthodes clés pour la distribution des moteurs de recherche aux consommateurs - posent un défi important pour mettre en œuvre une mesure corrective », affirme le ministère. Il ajoute que, « pour relever ces défis, Google doit se défaire de Chrome ».

Google a répondu rapidement via un billet de blog, qualifiant cette position de « programme interventionniste radical qui nuirait aux Américains et au leadership technologique mondial de l'Amérique ». L'entreprise estime que « la proposition largement excessive du ministère de la Justice va bien au-delà de la décision de la Cour ».

Rappelons que c'est le juge Amit P. Mehta, chargé du dossier, qui prendra la décision finale. Il a prévu une audience en avril sur les différents changements à apporter et devrait rendre son avis final en aout 2025. L'entreprise a d'ores et déjà affirmé vouloir faire appel de la décision du juge.

Le 21 novembre à 08h45

Commentaires (22)

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J'ai bien vérifié, nous ne sommes pas le 1er Avril :transpi: !

Plus sérieusement, j'attends avec impatience l'issue de cette demande car les conséquences pourraient être immenses...
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Trump va nommer un responsable de Google platisto-créationniste ministre des abribus en plastique et des câbles coaxiaux. Du coup la procédure sera abandonnée.
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C'est étonnant que le ministère ait des projets jusqu'en 2025, alors que tout le monde aura changé d'ici-là.
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La Justice conserve une certaine indépendante et ne suit heureusement pas les changements de gouvernement.

Dès lors qu'une enquête est commencée, elle n'a pas à être arrêtée sous le prétexte d'un tel changement.

Cela n'empêche pas tout nouveau gouvernement de tenter d'intervenir. Mais ses actions restent encadrées par la loi qui est censée garantir l'indépendance de la Justice.

En France, c'est le cas, il n'y a qu'à voir les procès d'intention des politiciens dès lors qu'ils sont mis en cause par la Justice...

Aux États-Unis, j'ose espérer qu'il en est de même, du moins dans l'esprit.
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Justement, c'est le ministère de la Justice, qui fait donc partie du gouvernement (pouvoir exécutif) qui a déposé la demande auprès de la Cour du District de Columbia (pouvoir judiciaire).
C'est l'équivalent d'un Parquet national en France.

Après, une fois la procédure lancée, la Cour est saisie et a tout pouvoir d'instruire le dossier (même si le ministère change d'avis). En France du moins.
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il me semble que la Justice aux États-Unis est largement plus indépendante du politique qu'en France. Ne serait-ce que parce-que les juges y sont élus. Ou les procureurs. Ou les deux, j'avoue, je sais plus trop.
En tout cas, la grosse zone d'influence de l'exécutif consiste en la nomination des juges de la Cour Suprême, qui sont par contre nommés à vie, et donc n'auront plus de comptes à rendre à celui qui les a nommés une fois la décision validée.
Les pères fondateurs des États-Unis avaient lu Montesquieu, et ils ont appliqué ses recommandations à la lettre.
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Les juges sont élus. Les gens ont voté Trump en président, républicain au sénat, s'ils sont cohérents, les juges vont aussi changer pour des juges un peu plus MAGA.
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Pas nécessairement, sans être un spécialiste du sujet (c'est le moins qu'on puisse dire), je pense qu'une élection au niveau du district ou d'une zone restreinte n'a pas nécessairement vocation à être le même qu'une élection au niveau national, encore plus dans le système présidentiel américain où le gagnant rafle tout.
Quant au juge, il doit appliquer la loi et la jurisprudence. Donc son opinion politique peut peut-être influencer ses jugements, mais ça sera plutôt à la marge.
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- Pour éviter l'abus de monopole de IE/Edge sur Windows, il faut ajouter un ballot-screen.
- Pour éviter l'abus de monopole de Google Search sur Chrome, il faut vendre Chrome.

deux poids, deux mesures ?
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Ou deux contextes juridiques différents ? La première décision venait de l'UE, pas de la justice US.
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Ce n'est pas la même conséquence.
Google domine le marché de la pub grâce au monopole de son navigateur.
Microsoft n'était pas dans ce cas.
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Mouais, pas convaincu.

Personne n'oblige les fabricants à pré-installer Chrome sur leurs appareils.
Personne n'oblige les utilisateurs à post-installer Chrome sur leurs appareils.
Une fois Chrome installé, l'utilisateur peut changer le moteur de recherche.

Le seul point problématique c'est que Chrome est pré-configuré avec Google Search.
Ce qui pourrait se résoudre avec un ballot-screen.

M'est d'avis que le DoJ voit plus loin que le simple avantage d'être une "porte d'accès" à Google Search. Par exemple une connivence entre le browser et Google Search qui donnerait un avantage significatif à Google: cohortes, suppression des cookies, compte google...
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Ahahaha la blague.

Google a poussé Android sur les téléphones en tuant la concurrence.
Google a poussé Chrome dans Android en tuant la concurrence.
Google Search pousse les internautes à Installer Chrome.
Google pousse Blink, le moteur de rendu de Chrome, pour qu'il devienne la seule et unique norme du web.

On est maintenant dans une situation où Edge, Chrome, Chromium, Brave, Opera, Samsung Internet et les autres sont tous basés sur Blink, le moteur de rendu de Chrome qui appartient à Google.

Dans les derniers "gros", seul Firefox est techniquement indépendant de Google.

Un non technophile ne va pas s'amuser à changer de moteur de recherche ou de navigateur puisque dans 90% des cas, il ou elle ne fait déjà pas la différence entre Google Chrome et Google Search et c'est tout à fait normal.

Tu peux dire que «Personne n'oblige » mais dans les faits, c'est un désastre industriel à la haute d'Interne Explorer pour le web.

Pas la peine de sortir l'argument que « Gnagna Google Chrome est basé sur Chromium, c'est un logiciel libre alors tout le monde peut s'extraire de l'influence de Google s'il le veut ». C'est économiquement et techniquement impossible en 2024.
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Il est légitime de penser que Google profite de la situation MAINTENANT.
Mais je trouve abusé de penser que c'était un plan machiavélique prévu depuis le début (2008).

Pour moi, Google a créé tout seul un écosystème technique ouvert là où à l'époque il n'y en avait aucun. zero. nib.
Et ca a fonctionné. Tellement bien que tout le monde a adopté cet écosystème.
Tout le monde sauf Apple, qui reste sur son écosystème proprio... et lui aussi se prend des procès.

Bref, il y a sans doute un moment ou Google a vu l'opportunité d'utiliser Android/Chrome à son avantage. Mais je ne pense pas qu'il y a qqpart chez Google un génie du mal qui avait prévu un plan de domination sur 15 ans.
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Non, Google ne s'est pas lancé dans Chrome et Android au hasard sans aucune intention, et aurait plus tard soudain réalisé qu'ils pouvaient en tirer un avantage. Dès le départ, il y avait bien un business plan derrière tout ça.
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Je pense que le business plan d'origine Google c'était:
1. on est une société qui ca vendre exclusivement des produits web
2. il faut donc qu'un max d'utilisateurs puisse accéder à nos produits web.
3. on va développer et donner gratuitement des logiciels pour aller sur le web: navigateur, os, ...

Et, un peut plus tard, qqn a vu l'opportunité d'ajouter une étape:
4. on va faire en sorte que nos logiciels incitent à aller vers nos produits web.
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Si c'était juste pour faciliter la venue des gens sur le web en leur donnant des outils, alors pourquoi se sont-ils donnés autant de peine pour que Chrome cherche agressivement à être le navigateur par défaut ? Après tout, Chrome ou IE, ils s'en fichent si l'objectif est juste que les utilisateurs soient sur le web, non ? Pourtant, ça fait plus de dix ans (déjà à l'époque d'IE, avant Edge) que Chrome cherche à tout prix à être le navigateur par défaut. Quelle est la logique ?
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Et c'est même pour ne pas être accusé d'abus de monopole que Google finance la fondation Mozilla. Regardez, il existe des concurrents, ils ont 1% du marché, c'est bien la preuve qu'on n'est pas en monopole !
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Je ne suis pas complètement en désaccord avec ce que tu écris, mais j'aimerais juste que tu apportes une petite précision : quelle était la "concurrence" d'Android dans les OS mobiles ?
De mémoire, je vois un Windows mobile que Microsoft n'a jamais vraiment cherché à imposer, un Symbian qui a explosé quand iOS a complètement modifié les UI mobiles, et iOS dont Apple n'a jamais cherché à étendre l'écosystème hors de son propre matériel.
Pour Symbian et Windows, il n'y a pas eu besoin d'action de la part de Google...
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Le moteur de recherche de Microsoft appelé Bing est une source de perte pour Microsoft.
Et Microsoft Edge se base maintenant sur Chromium (la base open source de Google Chrome).
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Le fait est que Bing (utilisé également par Duckduckgo et Qwant) est un bon concurrent à Google Search. Et, très certainement comme Bing, le Google Search ne doit pas être rentable à lui tout seul.

Ce qui rapporte du fric à Google/Alphabet, c'est la publicité.
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J'ai lu dans un autre média un article plus détaillé. Les juges regrettent de ne pas avoir eu le courage de demander le démantèlement de Microsoft à l'époque.
Ce n'est pas parce que tu as mal fait une fois qu'il faut sans cesse continuer de mal faire.

Le ministère de la Justice américain demande officiellement la vente de Chrome

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