Pour l’ARCEP, la gratuité de l’itinérance en outre-mer doit être encadrée
Baby steps
Le 21 janvier 2016 à 13h45
4 min
Société numérique
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Dans un avis rendu au gouvernement en septembre, le régulateur des télécoms estime que proposer une itinérance gratuite pour les clients de métropole de passage en outre-mer pose plusieurs difficultés. Selon l'autorité, des mesures d'accompagnement doivent être prises, pour préserver l'investissement dans la 4G sur ces territoires.
Supprimer les frais d'itinérance en outre-mer n'aurait pas que des effets bénéfiques, estime l'ARCEP. Dans un avis fourni le 15 septembre au gouvernement, et publié aujourd'hui, le régulateur des télécoms prévient des conséquences néfastes que pourrait avoir la gratuité de l'itinérance en outre-mer si elle n'est pas préparée.
Selon un texte adopté en première lecture à l'Assemblée cet été (PDF), la fin des frais d'itinérance en outre-mer pouvait avoir lieu au 1er janvier. Dans les faits, elle est passée au 1er mai. Pour rappel, la même chose est prévue pour la mi-2017 en Europe. Plusieurs baisses des plafonds pour les appels, SMS/MMS et la data ont déjà eu lieu, et la prochaine est prévue pour le mois de mai avec des prix divisés par quatre. Dans son avis, l'ARCEP recommande de se caler sur le calendrier européen, plutôt que de vouloir l'anticiper.
Des mesures d'accompagnement pour la transition
« Le prix de la téléphonie mobile reste, aujourd’hui, plus élevé en outre-mer qu’en métropole » même si la situation s'améliore, note l'ARCEP dans son avis. Cela n'empêche pas que des problèmes peuvent survenir si les frais d'itinérance sont retirés trop brutalement. « La disposition est de nature à déstabiliser fortement les marchés ultramarins » estime l'ARCEP.
L'autorité prône ainsi la mise en place de mesures d'accompagnement : une réforme des tarifs de gros entre opérateurs et la fixation de limites d'usage. Sur le premier point, l'opérateur qui accueille les communications d'un autre en itinérance doit pouvoir lui facturer le service. En supprimant la surfacturation, le calcul devient mauvais pour l'opérateur qui transmet les communications.
« Cette disposition en France, si elle devait entrer en vigueur en janvier 2016, pourrait conduire à une hausse des prix dans certains territoires, à la disparition de certaines offres bon marché, voire à la fragilisation de certains acteurs économiques, en particulier outre-mer » affirme encore l'autorité.
Des limites d'usage à définir en outre-mer
Côté utilisateurs, l'ARCEP affirme que des limites d'usage doivent être imposées. Limiter l'itinérance à 30 jours par an est une piste envisagée, alors que certains opérateurs appliquent déjà de telles mesures pour l'itinérance à l'étranger, mais aussi dans les DOM. Le but est bien de préserver les opérateurs locaux et leur capacité d'investissement, notamment dans la 4G... Ce que ne permet pas le texte qui avait été voté en première lecture à l'été, contrairement au texte européen, analyse le régulateur.
« L'autorité ne peut au final qu’inviter les pouvoirs publics à s’inscrire dans la démarche européenne et à mettre en œuvre outre-mer les dispositions des textes européens, dès qu’elles entreront en vigueur » conclut-elle. Elle invite les parlementaires à en tenir compte dans leurs débats sur la loi Numérique.
Il faudra maintenant voir si tous les opérateurs adopteront la même définition de ce que comprend exactement l'outre-mer. Dans le cas de l'Europe, le terme peut recouvrir un nombre de pays différent selon les opérateurs, et il n'est donc pas toujours facile pour un client de s'y retrouver.
On rappellera enfin que, comme pour le roaming en Europe, les opérateurs n'ont pas forcément attendue pour supprimer, en partie, les frais d'itinérance vers/depuis l'outre-mer dans certains de leurs forfaits. C'est généralement le cas de ceux qui proposent de l'itinérance gratuite en Europe.
Pour l’ARCEP, la gratuité de l’itinérance en outre-mer doit être encadrée
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Des mesures d'accompagnement pour la transition
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Des limites d'usage à définir en outre-mer
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 21/01/2016 à 14h29
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Le 21/01/2016 à 14h39
Le 21/01/2016 à 14h59
Le 21/01/2016 à 20h43
Le problème des DOM/TOM, c’est que c’est censé être français, mais les réglementations y sont parfois tellement différentes que faire du business peut s’y révéler compliqué.
Il faut donc souligner l’importance d’aligner le maximum de choses avec la métropole afin de faciliter les échanges.
Dans ce cadre d’unification, il me semble que le fait de permettre le roaming est un gros avantage. Rien que le fait que le touriste français puisse utiliser son abonnement, c’est un confort qu’il serait idiot de vouloir enlever.
Bien sûr, on sait que le fait d’équiper ces zones en systèmes de communications peut coûter cher, mais c’est le même problème dans les campagnes françaises.
Si l’on considère qu’on doit mutualiser la dépense pour équiper l’ensemble des territoires français, on se demande pourquoi les DOM/TOM devraient faire exception.
Le 21/01/2016 à 22h11
les réglementations sont les mêmes dans les DOM.
après il faut une volonté politique comme pour tout en France à l’image de FREE qui a été autorisé sur le mobile.
ici on pait encore la voix très cher pour peu de DATA, l’inverse de ce qui se passe en France.
ils ont peur que l’on prenne un abonnement en France et qu’on l’utilise ici, ben ça arrivera quand même, ils sont trop cher.
Le 22/01/2016 à 07h03
Intéressant de constater ces commentaires à propos des tarifs de détail, alors que l’article traite du sujet des tarifs de gros (entre opérateurs ultra-marins et continentaux).
Le 21/01/2016 à 13h50
c’est pas con : les clients de métropole qui se paient des vacances en outre-mer sont forcément fortunés (autrement ils iraient en vacances en Bretagne comme les congés payés) donc on va les faire raquer.
bon marketing.
Le 21/01/2016 à 14h01
Ceux qui vont passer des vacances dans leur famille ne sont pas nécessairement fortunés
(échange de bon procédé: une année nous allons chez vous, l’autre année vous venez chez nous).
Le 21/01/2016 à 14h05
Le 21/01/2016 à 14h10
Et certains y vont pour raisons professionnelles et on pas envie de passer des appels privés hors de prix ou en utilisant le forfait pro de leurs boîtes.
Puis bon si c’est par peur de freiner les investissements ont fait racker c’est région d’outre mer qui sont bien des régions française et donc faisant partie de l’Europe et vu que notre devise c’est liberté égalité française appliquons ça à l’ensemble du territoire. Si t’habite une région désertique on va t’augmenter tes tarifs parce qu’il faut que tu finances tes antennes si tu veux être aussi bien couvert qu’à Paris. Eux limite on pourrait leur faire le téléphone gratuit même.
Le 21/01/2016 à 14h17
C’est vrai, autant laisser les opérateurs locaux se gaver un peu plus longtemps.
Les prix sont déjà beaucoup trop élevés en outremer. Autant les limites en nombre de jour peuvent être justifiées, autant ralentir la baisse des coûts d’itinérance (pour les opérateurs nationaux bien entendu, les opérateurs étrangers n’en ont pas besoin rapidement) est assez peu pertinent à mon avis.
Les opérateurs des DOM TOM investissent déjà peu, je pense qu’une consolidation avec les opérateurs métropolitains ne serait pas une mauvaise chose. Surtout qu’en général une dizaine d’antennes suffit à couvrir un territoire.