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Microsoft parle de réparer le climat, mais vend ses IA au secteur des énergies fossiles

Le 16 septembre à 15h49

Microsoft compte sur l’intelligence artificielle pour aider à résoudre la « crise planétaire » face à laquelle nous nous trouvons. 
C’est du moins le sens du rapport qu'elle a publié fin 2023.

En même temps qu’elle soigne son image de leader de l’innovation climatique, cela dit, l’entreprise vend ses technologies d’IA au secteur des énergies fossiles.

Selon the Atlantic, l’entreprise a par exemple approché ExxonMobil, Schlumberger, Shell ou encore Chevron pour leur vendre des outils destinés à faciliter la recherche de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et pour maximiser leur production.

Alors qu’elle annonçait, en 2020, œuvrer pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, l’entreprise est devenue de plus en plus discrète sur ces partenariats.

En interne, pourtant, elle continuait de travailler à les développer – des documents de l’entreprise évaluant les opportunités de ce secteur entre 35 et 75 milliards de dollars annuels. Elle considère aussi que le développement de l’intelligence artificielle permettrait, à terme, de compenser les émissions de gaz à effet de serre ainsi réalisées. Un raisonnement qui n’a rien d’évident lorsqu’il est rapporté à l’impact environnemental croissant provoqué par le boom de l’IA.

Des employés de la société ont même demandé que cette dernière amende ses « principes pour une IA responsable » pour y intégrer les enjeux environnementaux. Sans succès.

Le double discours de Microsoft est tel qu’il a poussé certains employés à se plaindre auprès de la Securities and Exchange Commission, le gendarme financier des États-Unis. Certains de ces ingénieurs, dont l’ancien directeur environnemental Lucas Joppa ou la spécialiste de la soutenabilité des data centers Holly Alpine, ont de leur côté quitté la société.

Auprès de The Atlantic, cette dernière estime que le fond du problème réside dans le soutien que la société technologique apporte à l’extraction de combustibles fossiles, alors qu’elle pourrait aider les entreprises concernées à opérer leur transition vers des énergies propres.

Alors que Microsoft prévoit de verser des centaines de milliards de dollars dans la construction de supercalculateurs nécessaires au fonctionnement des prochaines générations d’IA générative (un projet qui demanderait autant d’énergie que quatre millions de foyers américains), Lucas Joppa pointe de son côté le paradoxe de ce nouveau champ technologique : « Ce doit être la somme la plus importante que nous ayons jamais dépensée en un minimum de temps pour quelque chose que nous ne comprenons pas du tout. »

Le 16 septembre à 15h49

Commentaires (6)

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Je suis très partagé.
Je suis membre d'un Conseil Syndical et notre chaudière va sans doute arriver en fin de carrière.

En plus de faire les études pour améliorer l'isolation, on regarde pour se relier au réseau de chaleur municipal (60% géothermie, 40% gaz)

Alors oui je regarde mon nombril et je parle de ma vie, mais c’est finalement le dossier que je connais le mieux.
Mais ça veut aussi dire que, même en y mettant un "pognon de dingue" (© un philosophe), on aura encore besoin de gaz à mettre dans nos tuyaux pendant encore au moins 30 ans (quantité certes divisée par 4 ou 5 dans le meilleur des cas, essentiellement grâce à la géothermie dans notre cas) - et pourtant on est au taquet de ce que l'on nous propose pour réduire l'empreinte carbone du chauffage de l'immeuble.

Du coup, j'ai du mal avec l'idée de "on arrête MAINTENANT de prospecter le gaz".
Parce que ce n'est pas raccord avec ce qui se passe dans la vraie vie. Ou alors les bureaux d'étude sont bien cachés.
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Si tu as un réseau de chaleur municipal, il ne va pas rester connecté au gaz avec ce volume éternellement.

Comme le réseau électrique, l'avantage du chauffage urbain c'est que le mix énergétique peut évoluer facilement sans changer les installations dans les immeubles.

Demain ton réseau de chauffage municipal abandonnera peut être le gaz fossile restant pour ajouter des déchets municipaux, du biogaz (donc pas d'origine fossile), de la biomasse diverse, plus de géothermie, des pompes à chaleurs industriels, etc.

Il y a moyen de se passer du gaz, et il faut entamer une baisse rapide de sa consommation. Avec les alternatives, la réduction de la demande et l'usage de biogaz pour ce qu'il reste il y a moyen de s'en passer dans quelques décennies. En baissant suffisamment vite il n'y a pas besoin de prospecter plus. Les études sont formelles à ce sujet, si on veut respecter nos engagements, on ne doit plus chercher de nouvelles réserves.
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Ce qu'il y a de bien, c'est que juste avec le titre, on sait qui a écrit l'article et ce que ça va donner 🙃
Selon the Atlantic, l’entreprise a par exemple approché ExxonMobil, Schlumberger, Shell ou encore Chevron pour leur vendre des outils destinés à faciliter la recherche de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et pour maximiser leur production.
Microsoft vend des plateformes avec des capacités technologiques, libre aux clients de développer ses usages métiers sur ces capacités. Que Microsoft ait des idées de scénarios, soit, mais ça n'ira pas plus loin.
Certains de ces ingénieurs
Nop. Ceux cités en tout cas n'en sont pas.
Auprès de The Atlantic, cette dernière estime que le fond du problème réside dans le soutien que la société technologique apporte à l’extraction de combustibles fossiles, alors qu’elle pourrait aider les entreprises concerner à opérer leur transition vers des énergies propres.
J'ai du mal à voir comment "on" peut savoir ce font, ou non, les entreprises clientes de ce genre de techno. Ou alors, il fallait des mentions dans les contrats "Si vous n'êtes pas dans la liste autorisée par les escrologistes, vous ne pouvez pas utiliser Copilot, le sous-titrage automatique ou encore la recherche en langue naturelle. Déso, c'est le progrès pour la planète, m'voyons."
Lucas Joppa pointe de son côté le paradoxe de ce nouveau champ technologique : « Ce doit être la somme la plus importante que nous ayons jamais dépensée en un minimum de temps pour quelque chose que nous ne comprenons pas du tout. »
Ah, si quelqu'un ne comprend pas l'IA, il faut forcément le citer, vu que ça va dans le "bon" sens. C'est sur que pour quelqu'un spécialisé en "écologie", l'IA ne doit pas être si accessible que ça ...
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Microsoft vend des plateformes avec des capacités technologiques, libre aux clients de développer ses usages métiers sur ces capacités. Que Microsoft ait des idées de scénarios, soit, mais ça n'ira pas plus loin.
Ce n'est pas très éthique ni cohérent de dire qu'on souhaite respecter les accords de Paris mais qu'on fourni des technologies à des clients dont l'objet est contraire à cet objectif.

Une entreprise qui a des valeurs et des directions de développement peut largement renoncer à ces clients dans ce but. Microsoft ne doit d'ailleurs pas sa survie financière à ces contrats, il pourrait se le permettre, ne pas le faire est donc un choix assumé.

Puis Microsoft comme d'autres entreprises pour le cloud sont attentifs aux gros clients, si Esso veut de l'expertise de Microsoft pour un logiciels ou pour optimiser son parc de virtualisation, Microsoft les aideront.
J'ai du mal à voir comment "on" peut savoir ce font, ou non, les entreprises clientes de ce genre de techno. Ou alors, il fallait des mentions dans les contrats "Si vous n'êtes pas dans la liste autorisée par les escrologistes, vous ne pouvez pas utiliser Copilot, le sous-titrage automatique ou encore la recherche en langue naturelle. Déso, c'est le progrès pour la planète, m'voyons."
Suffit peut être de lire la source :
But as Microsoft attempts to buoy its reputation as an AI leader in climate innovation, the company is also selling its AI to fossil-fuel companies. Hundreds of pages of internal documents I’ve obtained, plus interviews I’ve conducted over the past year with 15 current and former employees and executives, show that the tech giant has sought to market the technology to companies such as ExxonMobil and Chevron as a powerful tool for finding and developing new oil and gas reserves and maximizing their production
Donc clairement ils savent ce qu'ils font de ces ressources.
Puis il ne faut pas être naïf, aucun pétrolier n'a une trajectoire compatible avec les accords de Paris, la plupart font du business as usual dans leur plan de long terme. Il n'y a aucune raison de supposer qu'ils vont investir cet argent dans autre chose subitement.

Il est normal qu'en interne Microsoft sache ce que ces clients vont faire de son infra. Les gros clients paient chers et ont besoin de ressources importantes, les employés de Microsoft vont les conseiller, et échanger avec eux régulièrement. C'est assez classique, ils ont largement la possibilité de savoir ce qui se trame.
Ce qu'il y a de bien, c'est que juste avec le titre, on sait qui a écrit l'article et ce que ça va donner 🙃
Au moins Mathilde n'est pas naïve et sait lire sa source avant de rédiger un texte sur Internet. ;)
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J'adore ton commentaire parce qu'on sent que tu attaques la lecture de l'article avec l'esprit ouvert et prêt à évaluer objectivement son contenu ! ça a l'air sympa ton monde sans crise climatique majeure. Ou alors avec l'inflexible certitude que Total a tout pris en compte des recommandations de la science et va réussir sa transitition tout seul comme un grand ? J'hésite.
Oh, au fait, t'as déjà entendu parler du Esso Atlantic ? Tu devrais regarder son histoire, ça te devrait te dire à quel point Exxon est impatient de changer ses investissements :)
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"En 2022, TotalEnergies a obtenu la note A- au CDP sur le changement climatique, ce qui la place dans la catégorie Leadership, c'est-à-dire parmi les meilleures entreprises de son secteur (« implementing current best practices »). "

Comme quoi, l'un n'empêche pas l'autre :francais:

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