Écoconception numérique : l’Arcep adresse ses recommandations à l’Europe
« Peut mieux faire »
L’Arcep, de plus en plus impliquée sur les questions environnementales, a publié récemment sa position sur l’écoconception et l’étiquetage énergétique des produits numériques. Le document est adressé à la Commission européenne, qui travaille sur plusieurs cadres. Sans surprise, l’Autorité milite pour renforcer les mesures actuelles.
Le 31 juillet à 16h56
8 min
Internet
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Depuis plusieurs années, l’Arcep participe activement à l’élaboration de rapports sur les liens entre numérique et environnement. Le Pôle numérique, qu’elle forme avec l’Arcom (avec la participation de l’ADEME), publie régulièrement un état des lieux sur la consommation du numérique en France. Elle était en mai dernier aux premières loges pour le lancement du Référentiel général d'écoconception des services numériques (RGESN).
Dans un document (pdf en anglais) publié il y a quelques jours et adressé à la Commission européenne, l’Arcep rappelle que l’Europe a été « à l'avant-garde de la réglementation en matière d'écoconception ». Pour preuve, l’entrée en vigueur le 18 juillet du Règlement sur l'écoconception des produits durables (ESPR).
Cependant, puisque la Commission travaille sur plusieurs actes délégués sur l'écoconception et l'étiquetage énergétique des ordinateurs, et dans le cadre du plan de travail sur l'écoconception et l’étiquetage énergétique prévu pour 2025 - 2026, l’Arcep avance trois propositions.
Atténuer l'obsolescence logicielle des ordinateurs
L’Arcep rappelle que 65 à 90 % de l’empreinte environnementale du numérique en France provient aujourd’hui des appareils. 100 millions d’ordinateurs constituent à eux seuls 22 % de l’empreinte carbone du numérique. La fabrication des appareils grand public, des centres de données et des réseaux représentent près de 80 % de cette empreinte. L’Autorité reprend les chiffres publiés en mars 2023 dans son rapport écrit conjointement avec l’ADEME sur les prévisions et scénarios pour 2030 et 2050.
Pour l’Autorité, le calcul est simple : « toute action permettant d'allonger la durée de vie des appareils et de réduire le taux élevé de renouvellement doit être envisagée pour réduire leur empreinte écologique ». L'obsolescence des logiciels a en effet déjà été identifiée comme l’un des principaux facteurs de renouvellement matériel. Elle figure d’ailleurs en bonne place du RGSEN.
L’Arcep demande donc à la Commission européenne de considérer l'impact des systèmes d'exploitation sur l'obsolescence des appareils. Elle propose que les fabricants et distributeurs d'ordinateurs assurent la maintenance des systèmes d'exploitation qu'ils choisissent de préinstaller sur leurs produits pendant dix ans. Une longue période, dont le compte à rebours commencerait à la fin de la commercialisation de l’ordinateur.
Question de cohérence pour l’Autorité, puisque cette durée fait écho aux sept ans prévus par un règlement européen sur les smartphones et tablettes. Règlement qui entrera en vigueur dans un peu moins d’un an, le 20 juin 2025.
Cercle vertueux
L’Arcep ajoute que la durée de vie des ordinateurs « peut facilement dépasser 10 à 15 ans ». Toutefois, le système fourni peut rarement être utilisé en toute sécurité pendant toute cette durée. En conséquence, les responsables informatiques renouvellent « par anticipation les ordinateurs portables et de bureau uniquement pour atténuer les risques de cybersécurité ». Et ce, même s’ils sont encore capables de réaliser les tâches pour lesquelles ils ont été achetés.
L’Autorité y voit trois avantages principaux : pouvoir d’achat (plus besoin de renouveler prématurément le matériel) et responsabilisation pour la clientèle, cybersécurité et environnement. Ralentir le rythme du renouvellement entrainerait une « réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, des déchets électroniques, de la consommation d'eau et de minéraux/métaux liés au cycle de vie des ordinateurs ».
Dans une note en bas de page, l’Arcep souligne bien sûr le cas de Windows 10, qui prendra sa retraite en octobre 2025. Selon une étude citée de Canalys Research, cette fin de cycle et l’incompatibilité d’une partie du parc avec Windows 11 pourrait entrainer la mise au ban de 240 millions de PC. L’Arcep épingle également Apple, dont les Mac ne sont supportés que pendant 6 à 8 ans.
Des efforts sur les mises à jour et systèmes alternatifs
Au-delà de cette demande, l’Arcep incite la Commission à se pencher sur d’autres points liés. Elle cite la distinction claire entre les mises à jour « essentielles » (corrections et sécurité) et « non essentielles » (fonctions supplémentaires par exemple). Elle souhaite aussi que ces mises à jour fonctionnelles n’aient pas d’impact négatif sur les performances et que des microprogrammes (firmwares) soient proposés régulièrement. Les fournisseurs d’appareils seraient encouragés à faciliter l’installation de systèmes alternatifs. On pense bien sûr à Linux.
Enfin, si l’Arcep « accueille favorablement » l’arrivée d’un étiquetage énergétique des ordinateurs, elle estime qu’il peut aller plus loin. Elle aimerait notamment voir inclus un « indice de durabilité/réparabilité dans cet étiquetage ».
Étendre les politiques d’écoconception aux services numériques
Il fallait s’y attendre. Lors du lancement du RGSEN à Paris en mai, Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, indiquait que l’étape suivante était de le faire remonter aux instances européennes. En France, le RGSEN constitue un lot de conseils chaudement recommandés, mais il n’est pas contraignant.
L’Arcep monte donc au créneau et suggère à la Commission européenne que l’écoconception devrait être une approche globale. Par conséquent, elle devrait être étendue aux services numériques, puisque l’ESPR couvre uniquement les produits matériels.
Les services, qualifiés de « produits immatériels », participent pourtant à l’empreinte carbone, même si dans une proportion beaucoup plus réduite que les appareils, centres de données et réseaux. L’Arcep veut éviter qu’ils restent sous les radars, car plus ils sont utilisés, « plus les ressources nécessaires sont importantes ». Ils « devraient donc faire l'objet d'une plus grande attention ».
Citant les travaux réalisés en commun avec l’ADEME, l’Autorité souligne « l'importance de prendre en compte les interdépendances entre l'empreinte environnementale des infrastructures et celle des appareils, qui sont liées puisqu'elles soutiennent toutes deux l'utilisation des services ».
À ce sujet, l’Arcep rappelle à la Commission européenne que cette extension serait « cohérente » avec les réflexions abordées dans le livre blanc publié en février dernier sur les besoins de l’Europe en matière d’infrastructure numérique.
Les quatre avantages mis en avant sont, sans surprise, ceux déjà pointés par le RGSEN : augmentation de la durée de vie des appareils, l’optimisation des ressources nécessaires au cycle de vie des services, une limitation des techniques de captation de l’attention et une plus grande transparence environnementale.
Écoconception, étiquetage : d'autres produits dans la ligne de mire
« Les cadres réglementaires européens sur l'écoconception et l'étiquetage énergétique sont des instruments politiques puissants pour soutenir l'écologisation des économies européennes, tout en favorisant la sensibilisation des consommateurs à l'impact environnemental différencié de leurs produits », estime l’Arcep. Pourquoi, dès lors, ne pas les étendre à d’autres produits ?
L’Autorité pense plus précisément à tous ceux ayant un impact significatif sur l’environnement. Elle vis en particulier les routeurs et décodeurs, dont la consommation cumulée en 2022 a atteint les 3,3 TWh. Soit plus du triple de la consommation des réseaux fixes, avec 0,7 % de la consommation électrique en France sur cette année. Des chiffres que l’Arcep reprend du dernier rapport sur le numérique soutenable.
Un étiquetage sur de tels produits informerait les consommateurs de cette consommation, notamment des grandes différences pouvant exister entre les modèles. L’Arcep estime que la marge de progression est « importante » sur la réduction de la consommation électrique. Des exigences d’écoconception et la généralisation de la mise en veille profonde pourrait être appliquées aux nouveaux produits mis sur le marché.
L’étape suivante pourrait être l’inclusion de tous les équipements de réseau sans fil, suggère l’Arcep.
Écoconception numérique : l’Arcep adresse ses recommandations à l’Europe
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Atténuer l'obsolescence logicielle des ordinateurs
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Cercle vertueux
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Des efforts sur les mises à jour et systèmes alternatifs
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Étendre les politiques d’écoconception aux services numériques
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Écoconception, étiquetage : d'autres produits dans la ligne de mire
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 31/07/2024 à 17h54
Le 31/07/2024 à 18h32
Le 31/07/2024 à 19h26
Le 01/08/2024 à 06h31
https://www.mdpi.com/2071-1050/10/7/2494
Le 01/08/2024 à 14h16
Modifié le 01/08/2024 à 15h10
Par contre, on y apprend que Netflix a largement optimisé son codage pour réduire le débit par rapport aux débit de transmission d'une chaine tnt avec la même résolution.
On y apprend aussi qu'un certain think tank français est totalement à la ramasse sur les unités de mesure. Peut être des anciens de l'ademe dont le nouveau système de notation de l'isolation thermique et de l'émission de co2 est à côté de la plaque.
Pour revenir au sujet, on sait déjà que la fibre optique consomme beaucoup moins que l'adsl mais on n'a pas comparé les différents wifi avec les différents ethernet. Le fait est que les wifi rapides consomment beaucoup et c'est pareil pour l'ethernet au delà du 100baseT.
Pour le wifi, dès que le signal passe mal, la consommation doit également certainement exploser avec les paquets à renvoyer.
De même, avec les box 4G, la question se pose de l'efficacité de ce mode d'accès par rapport à la fibre.
Modifié le 02/08/2024 à 09h27
Cette métrique n'a aucun sens, car l'essentiel de la consommation est fixe, donc l'efficacité dépend très fortement du traffic.
Dans le chapitre 3
Et en effet, dans https://www.mdpi.com/2078-1547/6/1/117 on trouve des estimations :
pour le fixe 0.1–0.2 TWh/EB en 2012 (TWh/EB = kWh/GB)
pour la 2G 20–40 TWh/EB en 2010
pour la 3G 2.5–3.5 TWh/EB en 2010
pour la 4G 0.5–1.37 TWh/EB en 2010
pour la 5G 0.05–0.137 TWh/EB en 2010
(oui pas de 5G en 2010, c'est une estimation, lire le chap 4 https://www.mdpi.com/2078-1547/6/1/117)
Il y est aussi dit que la 5G a encore des technologies non encore utilisé à la date de l'étude qui peuvent contribuer à encore plus d'efficacité. (chapitre 4 https://www.mdpi.com/2071-1050/10/7/2494#B3-sustainability-10-02494)
Quoi qu'il en soit, la consommation des réseaux n'a que peu d'importance (dans les volumes qu'on a), vis à vis de la consommation des périphériques.
Et encore moins quand on le met en perspective de l'empreinte carbone du français. Si on est écolo, on s'attaque au transport individuel, à l'alimentation, l'habitat. La conso internet c'est le cadet de nos soucis, et lutter contre peut au contraire ralentir la décarbonisation des autres gros postes d'émissions de GES.
Le 02/08/2024 à 11h12
L'étude montre bien l'évolution des équipements réseau wan et des terminaux mobiles qui ont en effet fait des pas de géant en terme de consommation électrique mais il laisse de côté le fait que les TV aussi ont fait de gros progrès, principalement en veille avec une puissance devenue ridicule du fait des réglementations européenne, qu'en fonction avec l'abandon des plasma et de l'adoption généralisé du rétro éclairage LED. Même si ces progrès sont moins importants que pour les smartphones, ils sont bien réels et mesurables
Si l'on reviens sur le WAN, Ce que j'en retiens est que la consommation de la 5G est artificiellement réduite à l'aune de la quantité de données échangée grâce à elle.
Pour moi, le biais est de considérer une quantité globale différente entre les technologies. Il faudrait peut-être tracer les fonctions affines des consommations avec le talon correspondant pour avoir une idée des seuils où une technologie donnée devient plus intéressante qu'une autre.
Ce qui me dérange en fait est au niveau de la 5G avec une consommation au Gio faible à la condition que l'on consomme énormément de données. On pousse don à la consommation avec des forfaits énnormes pour pouvoir présenter derrière des consommations d'énergie au Gio dignes de la fibre optique.
Vu que la quantité de données est désormais largement suffisante pour couvrir les besoins raisonnable, j'y vois un comportement similaire à celui d'edf qui a une époque pas si lointaine poussait également à la consommation et s'est fait taper sur les doigts à cause de cela.
Côté LAN, on retrouve également le talon de consommation tant côté wifi que du côté ethernet. Une comparaison entre du wifi avec répéteurs et des technologies filaires cuivre voir optique serait très intéressante de mon point de vue.
Le 02/08/2024 à 14h58
Encore une fois, si la consommation des périphériques s'est également améliorée, cela reste largement le plus gros poste de consommation lors de l'utilisation avec internet.
Et tout cela n'est pas grand chose dans un contexte global de réduction de l'empreinte carbone d'un français.
Le 02/08/2024 à 15h23
Mais je te remercie pour tes informations car, même si nos points de vue divergent sur l'analyse, j'ai appris des choses intéressantes.
Le 02/08/2024 à 17h27
Je trouve problématique de se limiter à consommation au Go pour au final dire que cela ne consomme rien.
Déjà, et il faut en prendre conscience, en se disant que "machin" c'est rien dans un contexte de réduction de l'empreinte carbone, et bien rien de changera, car il n'existe pas un poste qui représente à lui seul ne serait-ce que 10% de la consommation à lui seul. L'empreinte carbone, c'est un ensemble de goutte d'eau.
De plus, le déploiement de la 5G (ou de tout autre réseau) change les habitudes, ce qui crée de nouveaux besoins, donc on investi dans de nouvelles infrastructures pour éviter la saturation, ce qui augmente la capacité du réseau, qui crée de nouveaux besoins, etc.
Il suffit de se projeter un peu en arrière et de voir ce qu'est devenu internet aujourd'hui et la place qu'il prend, par rapport ne serait-ce qu'au début des années 2000. Avant, les pages étaient légères, car les réseaux bien moins développés et rapide qu'aujourd'hui. Une page 1Mo il y a 20 ans, c'était une page lourde. Une page de 50Mo, avec la fibre, ça passe crème et cela se rencontre malheureusement très fréquemment, au point que nombreux sont ceux qui ne cherche même plus à optimiser le chargement de leur site.
Avec la cloudisation (si si, ça existe, je viens de l'inventer :p), nos besoins en réseau sont de plus en plus énorme, et pas que pour de la VOD. Avec les abonnements que nous avons aujourd'hui, l'utilisateur a l'impression que le réseau est une denrée infinie et inépuisable. Ce qui n'est pas le cas. La crise de la COVID a permis de le rappeler, lorsque le confinement était plus ou moins généralisés, et que les services de VOD ont temporairement baissé la qualité de leur flux pour éviter la saturation des réseaux.
Car si l'impact d'un flux réseau (quel qu'il soit) est minime en tant que tel, le changement d'habitude qu'il induit peut avoir des répercussions plus ou moins important. Exemple :
- la 5G est sortie, je vais me prendre un tel compatible pour pouvoir regarder les vidéos
- je voudrais une TV connectée pour pouvoir regarder Youtube/Netflix/Disney/Amazon tout ce que vous voulez sans avoir besoin de l'ordinateur
- ma tablette qui n'est plus mise à jour n'arrive pas à lire certains site / regarder certaines vidéos => on en rachète une
Ce qui parfois relève quand même de la bêtise pure, car pouvoir télécharger un film 4k de 2h en 5s sur un téléphone portable dont l'écran fait tout au plus 7''... comment dire... J'aimerais bien qu'on m'en explique l'utilité.
Et comme la demande augmente de la part des utilisateurs (on est toujours de plus en plus nombreux à être abonné à des services de VOD par exemple), il faut continuer à investir dans des infrastructures, et donc augmenter encore le coût écologique.
Pour en revenir à la 5G, elle viendrait remplacer les 3G/4G/fibre je dirais super, bonne nouvelle, allons-y. Mais ce n'est pas ça la réalité. La réalité, c'est que c'est un réseau supplémentaire, qui vient en plus des autres, autres réseaux qui ne sont pas près de s'arrêter non plus. C'est donc encore un coût énergétique supplémentaire, même si le cout au Go reste faible, cela reste un coût en plus.
Mais tant que nous serons dans une société consumériste, je doute que ce genre de chose change. De nouvelles habitudes appellent de nouveaux besoins. Répondre à ces nouveaux besoins offrent de nouvelles possibilités. De nouvelles possibilités appellent de nouvelles habitudes....
Le problème, c'est que tout (ou presque) est lié, directement ou indirectement.
Le 02/08/2024 à 23h20
Et je me tue à vous expliquer que même en valeur absolue ce n'est pas grand chose.
C'est objectivement faux, et prioriser les efforts est bien la façon la plus efficace et rapide pour décarboner.
Vous êtes dans l'idéologie pure.
Ça aussi c'est faux.
Le 03/08/2024 à 00h23
Si c'est faux, je veux bien que tu me dises par quoi il faut commencer alors.
Absolument pas. Alors certes, je me suis trompé, ce n'est pas 5s, c'est 10.
Maintenant, j'aimerai sincèrement que mon dise quel usage aujourd'hui nécessite la 5g qui ne peut se faire en 4g. Le débit de la 4G, c'est mieux que l'ADSL, et peut atteindre des débits plus ou moins équivalent à celui de la fibre. En quoi est-ce de l'idéologie pure que de s'interroger sur le véritable besoin de cette technologie ?
Très bien, donnez moi un exemple d'un lieu où le déploiement de la 5G s'est fait en désactivant les réseaux présents ?
Pour finir, un dernier détail, qui est souvent oublié : une antenne 5G est plus efficace qu'une antenne 4G (d'un point de vue consommation énergétique j'entends). Mais une antenne 5G, c'est aussi une portée beaucoup moindre qu'une antenne 4G. En zone rural, la 5G, c'est un peu plus d'un km de porté. Pour la 4G, on peut monter jusqu'à 30. A superficie couverte égale, il faut donc jusqu'à 900x plus d'antennes 5G que d'antennes 4G !
Les études qui montrent l'efficacité énergétique de la 5G le font durant utilisation, par rapport à l'électricité consommée pour son fonctionnement. Si on prend compte le cycle de vie des équipements dans leur globalité, l'efficacité énergétique et écologique de la 5G est beaucoup, mais alors beaucoup moins flagrante (pour ne pas dire négative).
Toujours sur les études qui montrent l'efficacité énergétique de la 5G, elles ont également 2 énorme biais :
1) le déploiement étant en cours, ce sont les zones urbaines et non rurales qui sont privilégiés. Les antennes 5G se trouvent donc principalement dans les zones les "plus denses" où elles sont, en moyenne, plus sollicitées que que si le déploiement était terminée
2) en cas d'absence de 5G, le terminal de l'utilisateur essaiera d'utiliser la 4G. Le trafic réseau qui devait donc initialement passer par la 5G sera comptabilisé au niveau de la 4G, ce qui va fausser les calculs. Qui plus est, un utilisateur à proximité d'une antenne sur laquelle il y a à la fois la 4G et la 5G peut être hors de porté de la 5G, mais à la portée de la 4G. L'utilisateur est alors dans une zone plus éloignée de l'antenne, augmentant la consommation énergétique, notamment celle de son terminal.
Maintenant, si tu penses que c'est de l'idéologie pure de ma part, je ne vais pas te faire changer d'avis (et pour te dire, je m'en fiche). Je me suis renseigné sur la technologie, sur ce qu'elle apporte, en gain de débit et en gain de consommation par rapport aux technologies déjà existantes. Certains aspects sont effectivement améliorés. D'autres au contraire, sont aggravés.
La 5G ne sera source que d'une chose à mes yeux : pas de véritable confort d'utilisation en plus, mais un bel effet rebond qui sera bien plus important que le peu de gain énergétique qui sera réalisé, tout en incitant une partie de la population à changer de téléphone portable pour supporter la 5G, car c'est la techno du moment (même si ce n'est pas représentatif de la population, j'ouvre simplement les yeux autour de moi et je vois des personnes qui ont changé de tel non pas parce qu'il était obsolète/cassé, mais pour profiter de la 5G). Ces changements d'équipements prématurés ne sont pas pris en compte dans les études, et pourtant, participent grandement au désastre écologique.
Le 03/08/2024 à 13h27
L'Australie, le Canada, les USA, ... https://onomondo.com/blog/2g-3g-sunset
Bientôt la France. Quand en 2026 on aura divisé la conso par 2 de chaque point relai en France en coupant la 2G, ça sera quoi l'excuse ?
J'ai déjà dit. Le transport individuel, l'habitat, l'alimentation.
De manière générale l'objectif principal c'est d’électrifier un max pour se passer du fossile, pas de fustiger les technologies qui permettent d'éviter des utilisations fossiles tout en ne consommant que de l'électricité dans le pays ou elle est la plus propre au monde.
"Les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms se sont établies à 382 000 téqCO2"
Next
La France entière c'est 385 MtCO2e en 2023. Donc les opérateurs c'est moins de 0.1 % des émissions de CO2.
La moindre mesure qui permet de limiter le transports individuels atomise l'effet qu'aurait de se passer complètement de la 5G. La généralisation du télétravail (grâce aux essors technologiques), c'est minimum un ordre de grandeur au dessus.
Apprenez à calculer la coût de la tonne de carbone évitée et vous aurez un début de piste pour faire vos choix.
sic
Ça aussi c'est faux.
L'éducation des néoluddites n'a pas à être mon fardeau, donc on va s'arrêter là.
mdr
Le 03/08/2024 à 15h08
J'ai maintenant ma réponse (avec une dose gratuite de mépris au passage en plus d'une utilisation erronée du terme néoluddite ici). Merci.
Ton discours ne tient la route que si tu ne te limites qu'à un aspect en particulier. Si tu prends le contexte dans sa globalité, tu te rends compte que rien n'est aussi simple qu'il n'y parait. Tu peux te contenter de prendre des chiffres et de dire "voyez, il y a de la réduction" en ignorant les effets rebonds, répercussions, effets indirects, etc.
Le télétravail que tu donnes en exemple est justement assez parlant. Sur le principe, on se dit effectivement, que cela évite des trajets, donc diminue les CO2 du au transport. En pratique, c'est 3 à 5% de réduction seulement, si on prend en compte les changements d'habitude et les effets rebonds. Coup de bol, pour le télétravail (et encore, il faudrait distinguer le TT total du TT partiel), le résultat reste positif. Mais positivement décevant aussi. Et bien loin de l'ordre de grandeur de différence que tu prétends.
Je ne suis pas contre la 5G. Je suis contre le gaspillage. Aujourd'hui, les promesses de la 5G d'un point de vue énergétique ne sont pas tenues. Et ce n'est pas moi qui le dit. Donc être contre le déploiement d'une technologie qui s'avère au final plus énergivore et dont nous n'avons pas besoin, et dont on ne mesure pas encore aujourd'hui les effets rebonds, si c'est ça être néoluddite, alors oui, j'en suis un et j'en suis fier.
Le neoluddite te souhaite un bon week-end. Fin de discussion pour moi.
Le 31/07/2024 à 20h00
Le 01/08/2024 à 01h03
Les OS ne se résument pas à Win/Mac/Linux
Le 01/08/2024 à 14h17
Le 01/08/2024 à 14h34
Modifié le 01/08/2024 à 15h54
Le 01/08/2024 à 18h37
Le 01/08/2024 à 09h46
Ah cool !
Avec ça, Microsoft n'aurait pas déclaré mon PC impropre à faire tourner Windows 11 simplement car seul le CPU (un Xeon Mobile) est 3 mois trop vieux !!