Près de la moitié des 310 influenceurs contrôlés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (98 en 2022 et 212 en 2023) étaient « en anomalies concernant l’affichage de l’intention commerciale de leurs publications, des allégations trompeuses sur certains produits ou la promotion de produits ou services interdits », contre « plus de 60 % » de la soixantaine d'influenceurs contrôlés en 2021.
La DGCCRF a « majoritairement » constaté la mise en œuvre de pratiques commerciales « trompeuses » consistant à ne pas indiquer le « caractère commercial » de leurs publications, ou à ne pas identifier clairement le donneur d'ordre pour le compte de laquelle elles sont diffusées.
Ces pratiques émanaient de candidats de téléréalité, influenceurs mode, beauté ou « lifestyle », influenceurs dans la restauration ou le sport, créateurs de contenus humoristiques, streamers de jeux vidéo, sans que la DGCCRF dresse de typologie des influenceurs fraudeurs.
La DGCCRF a également signalé aux autorités compétentes des faits « plus graves » tels que la promotion de potentielles contrefaçons et escroqueries ou l’exercice illégal de la médecine, et consistant notamment à :
- déclarer ou à donner l'impression que la vente d'un produit ou la fourniture d'un service est licite alors qu'elle ne l'est pas (ex : formations financées par le CPF avec reversement partiel en espèce, injections d’acide hyaluronique par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin, vente de produits contrefaits ou de produits dangereux interdits à la vente…),
- affirmer faussement qu'un produit est de nature à guérir des maladies (ex : compléments alimentaires qui soigneraient certains cancers),
- affirmer d'un produit ou d'un service qu'il augmente les chances de gagner aux jeux d'argent et de hasard (ex : promotion d'un abonnement pour des conseils en paris sportifs, en alléguant des gains importants et faciles).
À l’issue de ces deux ans d’enquêtes, 35 avertissements ont été adressés aux influenceurs pour lesquels les manquements étaient « ponctuels ». Pour les pratiques « les plus graves et délibérées », 81 injonctions de mise en conformité ont été adressées, « ainsi que 35 suites pénales ».
En 2024, la DGCCRF renforcera ses contrôles en vue de détecter et de sanctionner les pratiques commerciales trompeuses portant, en particulier, sur la conformité et la sécurité des produits ainsi que sur la promotion des produits et services financiers hautement risqués.
Elle invite les consommateurs à signaler, sur la plateforme SignalConso, toute pratique commerciale trompeuse.
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