On s’en doutait fortement, Spotify l’a fait : « Prochainement, nos abonnés à Spotify Premium en France subiront une augmentation de prix en raison de couts supplémentaires sur les services de streaming musicaux, imposés par le gouvernement français dans le cadre de la taxe CNM ».
Dans une lettre ouverte publiée notamment sur X, la succursale française du Suédois rappelle que le CNM – Centre national de la musique – « commande des études sur l’industrie musicale française, et fournit des subventions financières aux maisons de disques et à l’industrie du spectacle vivant ». Pour alimenter son budget, le gouvernement a mis en place une taxe pour les services de streaming.
Selon Spotify, cette taxe devrait rapporter 15 millions dans les caisses du CNM, à rapporter aux 20,2 millions d’euros de budget administratif (bureaux, personnes, technique, veille médiatique, formations…) et aux 146 millions de budget total du Centre. La taxe représente une ponction de 1,2 % sur le chiffre d’affaires des plateformes en France.
Spotify dit avoir généré 225 millions d’euros de revenus en 2022 pour la seule musique enregistrée en France, soit un quart du chiffre d’affaires de l’industrie française de la musique enregistrée.
Avec cette taxe, Spotify affirme qu’elle devrait reverser les deux tiers de ce qu’elle reçoit en France aux ayants droit et au gouvernement. Spotify craint un détournement et la création d’un nouvel intermédiaire, puisque la part reversée aux artistes serait nécessairement plus faible, sans garantie (selon elle) que le CNM leur reverse. « Il s’agit là d’un montant conséquent qui ne permet pas d’assurer la pérennité de l’entreprise », pointe l’entreprise.
« Nous ne pouvons tout simplement pas absorber des taxes supplémentaires », ajoute Spotify. En conséquence, des changements vont être apportés à la grille tarifaire dans les semaines et mois à venir. Les prix vont augmenter et les tarifs français deviendront les plus élevés au sein de l’Union, prévient la société, sans donner plus de détails.
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