Harcèlement sexuel et moral chez Ubisoft : le procès aura lieu en mars 2025
Le 21 février à 07h49
2 min
Droit
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Durant l’été 2020, Libération publiait une longue enquête intitulée : « Harcèlement sexuel à Ubisoft : "On savait" ». L’éditeur a continué d’avancer comme si de rien n’était pendant un temps. Yves Guillemot s’est finalement exprimé en septembre.
Un audit interne révéla l’ampleur des dégâts. En effet, 25 % des salariés ont été « victimes ou témoins d’une forme quelconque de mauvaise conduite au travail au cours des deux dernières années ». De plus, « une personne sur cinq ne se sent pas pleinement respectée ou en sécurité dans son environnement de travail ».
En janvier, L’Informé indiquait que « trois anciens cadres d’Ubisoft seront jugés pour harcèlement moral et sexuel ». Désormais, c'est le syndicat Solidaires Informatique (via Gamekult) qui donne des précisions suite à l’audience de fixation dans le cadre de l’affaire de harcèlement sexuel chez Ubisoft.
« Le parquet a fait le choix de ne poursuivre que trois personnes : Serge Hascoet – directeur créatif monde du groupe Ubisoft, pour harcèlement sexuel. Tommy François – bras droit de Serge Hascoët, pour harcèlement sexuel. Guillaume Patrux – Game Director, pour harcèlement moral », explique le syndicat qui se constitue partie civile.
« En se concentrant uniquement sur ces trois cadres, le parquet individualise et ignore le caractère systémique de l’affaire. Il passe à côté des mécanismes de management ou d’organisation du travail qui ont couvert ces faits de harcèlement et déresponsabilise l’entreprise, ses cadres dirigeants et les services des Ressources Humaines. Il ne met pas en question la logique ayant alors lieu dans l’entreprise, qui vise à protéger les harceleurs plutôt que leurs victimes pour des raisons d’entre-soi masculin et de rentabilité financière », ajoute-t-il.
Le procès se déroulera dans plus d’un an, en mars 2025, soit près de cinq ans après la mise en lumière des faits.
Le 21 février à 07h49
Commentaires (17)
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Abonnez-vousModifié le 21/02/2024 à 08h05
le client lambda d'Ubisoft, c'est un mec, blanc, adolescent. Le harcèlement il en a rien à faire, il aime Assasin's Creed, il boycottera pas le jeu pour un truc pour lequel il ne se sent pas du tout concerné. Et le scandale de harcèlement, si on m'en avait pas parlé ce matin au morning meeting, j'aurai même pas été au courant, ça fait relativement peu de bruit pour l'instant imo. Pas assez pour que les parents imposent le boycott à leurs enfants en tout cas.
ce ""scandale"" (double guillemets oblige) est comme celui des disques durs SMR : à part la presse spécialisée, aucun média généraliste n'en a parlé, n'en parlera, ca les passionne pas, c'est tout.
c'est dommage, mais c'est la dure réalité.
Le 21/02/2024 à 08h24
Peut-être que cela n'aura pas d'effets sur les ventes pour les raisons que tu as invoqué mais cela aura sûrement des répercussions sur les candidatures car, au dela des réglementations, avoir un équilibre homme femmes dans les services, c'est bon pour la productivité et la créativité.
La diversité de sexe et d'âges est toujours profitable en entreprise.
Se priver des hommes et femmes qui ne veulent pas ou plus travailler dans ce type de climat pourrait être la source de futurs problèmes pour eux.
Le 21/02/2024 à 14h24
Modifié le 21/02/2024 à 21h59
Woaw ! Tu sais qu'on est plus en 1950, et que les hommes ont autant de devoir conjugal que les femmes ?
J'espère vraiment que ton/ta compagne est en phase avec tes propos, car sinon j'imagine que ton couple ne durera pas bien longtemps...
Le 21/02/2024 à 21h37
D’ailleurs si la critique moderne visait vraiment le bien être des gens, des couples et des familles, elle s’attarderait sur le respect de l’entente convenue entre chaque membre et non pas sur des manières de faire bien lissés pour certains, invivables pour d’autre.
Qui est-on pour définir ce que doit être le bonheur des autres ?
Amha la trahison, l’hypocrisie et les changement d’avis font plus de dégâts dans les couples que les modèles observés ailleurs qu’on ne voudrait pas voir appliquer chez soi.
Le 21/02/2024 à 22h02
Je vois ce type de comportement dans un couple d'amis, et elle ne le vit pas très bien.
Le 21/02/2024 à 22h58
J’imagine sans mal la posture hypocrite/changeante de certains hommes mais il n’y a pas que ça :
- Famille monoparental (volontaire ou non): des femmes principalement.
- Dans les couples des femmes qui suite a la naissance s’attachent beaucoup plus que les hommes jusqu’à monopoliser l’interaction (problème biologique).
- Avant la naissance la demande/l’envie/le besoin d’enfant uniquement du coté de la femme, faisant que l’homme dans le couple ne s’investit pas.
Dans tout ce que je viens de lister on trouvera des contre-exemples pour arriver a des conclusions de posture qui nous mèneront exactement a des remarques déjà écrites par d'autres car étant dans l’incapacité de savoir ce qui était convenu de manière formelle nous somme incapable de savoir qui a tord et donc ce qui est juste.
Quand je l’ai lu j’ai aussi ressenti a minima une forme d’acceptation de la situation mais si on retire le coté un peu "brut" de la forme il n’a pas non-plus tord sur la culture égalitariste, elle est pour l’instant bien plus théorique/idéologique que pratique.
Et les employeurs n’arriveront jamais a valoriser les absences, peu importe la raison et peu importe le genre (d’où l'idée qui ressort parfois de congés parentaux de durée égale et obligatoire, ce que je trouve pas si bête, au moins pour la parti "entreprise"/"employeur" ).
Le 21/02/2024 à 23h16
L'inverse est vrai aussi (100% de femmes v.s. équipe avec quelques hommes).
Le 21/02/2024 à 08h25
Le 21/02/2024 à 08h41
Le 21/02/2024 à 08h32
Sur les 10 premiers résultats, 6 sont de la presse généraliste : Le Monde (x2), Le Figaro, Libération, l'Humanité et le Parisien.
Modifié le 21/02/2024 à 08h49
Et oui il y a bien "dure réalité" : Quand tu rentre dans un magasin ce que tu regarde/cherche/achètes c’est des produits pas des paquets de scandales pourtant rares sont les produits n’ayant pas froissé moralement au moins une personne, c’est valable pour tout les clients peu importe leur ethnie leur age ou leur sexe (on en parle de la cible commercial de la fast fashion? des tests sur les animaux pour les produits de soins ou les médicaments?).
Par contre le fait qu’on arrive a écrire plus facilement "c'est un mec, blanc, adolescent." repose simplement sur le fait qu’il est en général plus "chrétien" que la moyenne et donc qu’il est culturellement plus apte a être culpabilisé que la moyenne.
Révère de la médaille : ceux qui ont compris ça en ont effectivement et sincèrement rien a faire car des accusations sans fondement basés sur ce même principe existent aussi.
Le 21/02/2024 à 13h38
Mouais, ça se tient. C'est dans la logique des choses. Cela va rendre le monde meilleur, réajuster le niveau de confiance mutuelle. Pas de doute.
Le 21/02/2024 à 14h22
Si ça peut faire pression sur les dirigeants pour changer réellement les conditions de travail déplorable des employés c'est pas plus mal, non ? Sinon, en tant que client externe à l'entreprise, tu fais pression comment ?
Le 21/02/2024 à 15h45
Le fait de licencier est propre à la société et une question de finance. Ce n'est pas la seule à le faire. Même si on considère l'abus de pouvoir; elle ne sera pas la première; ni la première selon moi.
Le harcèlement est un délit, où qu'il soit perpétré. Mais ça n'a rien à voir avec une entité morale telle une société; sauf si c'est inscrit noir sur blanc qu'il faille harcelé pour arriver à un résultat. Auquel cas, ce sont les dirigeants de l'entreprise qui doivent être jugés. Ici, c'est le fait qu'ils aient fermé les yeux dont il est question; ce sont donc également ces dirigeants qui doivent prendre leur responsabilité. Mais en aucun cas, c'est la société ou ce qu'elle produit qui est remis en question. Et ce n'est certainement pas tout le personnel qui doit prendre pleine partie de l'affaire.
Le boycott car certaines personnes ont harcelé d'autres; ça n'est pas juste, correcte, pour l'ensemble de l'entreprise. C'est un problème de fond, d'individus.
Le boycott parce qu'on est pas d'accord avec les politiques du groupe. Pourquoi pas. Mais, cela partira toujours du même constat que ce devrait être une décision individuelle de chacun contre l'entreprise; en considérant que le personnel employé qui y reste cautionne cette politique; autrement, ces personnes devraient démissionner d'elles-mêmes. Donc pas de "syndicat", en fait.
Donc faire pression pour le licenciement abusif, c'est un choix personnel et le boycott est envisageable. Cependant, ça n'arrangera pas les affaires. Si il y a moins de revenus, ce sont les petites mains qui en pâtiront en premier par des licenciements pour rester cadré dans le prévisionnel.
Pour le harcèlement, il n'y a pas d'autre moyen de pression que de mettre en avant le sujet afin que la justice prenne le relais et de lutter contre dans l'éducation sociale.
Et en reprenant ta phrase "Si ça peut faire pression sur les dirigeants pour changer réellement les conditions de travail déplorable des employés c'est pas plus mal, non ?" Je te rétorquerai la question suivante: "Crois-tu que le fait de boycotter auraient fait pression sur les dirigeants plus que le name and shame de la publication des faits de harcèlements?"
Le 21/02/2024 à 16h00
Le procès c'est une chose et il faut soutenir les employés, mais c'est pas parce qu'on est extérieur qu'on ne peut pas agir. Qui te dit que les employés sont contre le boycott d'ailleurs ? Je n'en ai pas eu vent pour Ubisoft mais pour des problèmes similaires dans d'autres boîtes de jeux vidéo les employés soutenaient les boycott car ça les aidait à avoir du poids dans les négociations et les demandes de changement internes.
Modifié le 22/02/2024 à 21h35